dimanche 6 février 2011

si le sel se dénature - textes du jour

Dimanche 6 Février 2011

Prier… ni prêchi-prêcha à autrui avec un semblant de première personne du pluriel, ni accaparement des textes et de la sensibilité à la prière en se les appliquant à soi quand notre sensibilité s’en croit gratifiée, mais – je le crois de plus en plus – notre épanouissement personnel, tout banal et en Dieu tout autant, ne passe que par une solidarité avec toute la création, l’humanité en particulier mais pas plus en priorité que le reste, et cela à travers toutes générations et civilisations. La dimension de Dieu est là, et celle de notre esprit, de mon esprit, est là. Nous sommes à ces dimensions, personne inférieur ou supérieur aux autres, sans le moindre droit de nous juger les uns les autres et nous-mêmes non plus. Il y a tant à faire et tant à vivre. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Marguerite à la messe hier soir (comme chroniquement, seule de moins de soixante-cinq ans…) : l’aurore ? le mot accroche, je lui avais expliqué quelques jours auparavant crépuscule, aurore, aube. Après l’homélie, elle demande : pourquoi, dans cette église, personne ne sourit ? puis : pourquoi la bouche droite ? Elle avait apporté le cierge de chandeleur d’une célébration de sa classe le vendredi à l’église de notre village, et l’a rapportée hier soir, les lectures cierge allumé au cierge pascal, puis debout derrière le prêtre donnant la communion. Tout cela spontanément. Ta justice marchera devant toi et la gloire du Seigneur t’accompagnera (c’est prenant comme le communiqué de Napoléon débarquant en Mars 1815 : la victoire marchera au pas de charge et de clocher en clocher, les couleurs tricolores…). Toute la mûe de l’Eglise, ratiocinant sur le manque de vocations sacerdotales et s’enfermant dans la discussion bio-éthique (certes fondamentale mais à animer tout autrement que les dents serrées) est là… ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. Pourquoi ? la charité, la compassion, l’ingéniosité de toute communion, le désintéressement. Mon langage, ma proclamation de l’évangile, n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre… votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. … En voyant ce que vous faites de bien, les hommes rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. Ainsi soit-il dans l’absolu de l’espérance, si souvent le seul bien. [1]


[1] - Isaïe LVIII 7 à 10 ; psaume CXII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens II 1 à 5 ; évangile selon saint Matthieu V 13 à 16

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