samedi 15 novembre 2008

tu n'as pas le temps de jouer avec moi ? - textes du jour

Samedi 15 Novembre 2008


Prier… racheter mon fascicule ce matin, une richesse en plus. Basile et la prière, la prière est union, union à Dieu qui nous la donne, à tous puisque nous sommes habités par tous. Par quelques-uns consciemment, de vie quotidienne, de choix, de bénédiction, de sang et de passé, de projets, d’amour, mais par tous car cette immense somme de toutes les pensées humaines, de toute cette vie psychique et potentiellement spirituel de tous les temps (la noosphère ou à peu près de Teilhard de Chardin) nous englobe, nous porte, nous nourrit et parfois nous démolit. Les tempêtes dans l’âme de l’humanité, les déserts, nos folies, nos erreurs, et l’héroïsme de quelques chefs – femmes, hommes, enfants, vieillards – qui rachète tout, comme dans l’Ancien Testament, quelque prophète, juge, héros à chaque époque maintenait une percée vers le meilleur, vers l’absolu. – Que ceux qui me lisent et « ma » prière va à eux, deux en particulièrement, mais les évoquer appelle un autre, puis un autre visage, sachent, ils le savent d’ailleurs, que l’instant présent est utile, par sa ferveur, par sa disponibilité surtout, et chacun de nous reçoit de savoir à quoi sert » cette disponibilité, ce que nous recevons par elle, pour nous et pour autrui. C’est donc un conte que donne le Christ. « Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : 'Rends-moi justice contre mon adversaire.' Longtemps il refusa ; puis il se dit : 'Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m'ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête.' » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu'il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? ». Le fruit de l’insistance, humainement et dans une circonstance donnée, il n’est pas assuré. Nous savons d’expérience cette brisure de tout effort contre ce qui paraît un système, un mur ou notre propre inanité. Mais à longueur de vie, l’expérience montre que nous le recevons, sans parfois savoir le reconnaître ni le savourer. La véritable interrogation est finale, ce n’est pas nous mais Dieu qui pose la question, la foi est donnée, la recevons-nous ? [1] Et qu’en faisons-nous ? Un livre du Père Varillon, quelque chose comme la souffrance de Dieu, en fait l’angoisse de Dieu. Parabole qu’a été le dernier livre – sous pseudonyme, Emile Ajar – de Romain GARY : L’angoisse du roi Salomon, humainement l’homme a l’angoisse du bien à faire et du mal qui se fait, mais Dieu a la simple angoisse de nous. La première parole retenue par la Bible, une fois données les bénédictions de la Création : où es-tu ? Je me suis caché. Pauvres de nous. Notre fille quand elle joue à cache-cache, prend grand soin de crier où la trouver… ce que je trouvais idiot jusqu’à présent où je le comprends (enfin). Perdu si l’on ne peut être trouvé, le chemin vient de l’autre arrivant à nous. Mes étonnantes rencontres d’hier, place publique, autobus, métro et ces deux entretiens et quelques courriels, que de rayons allant au cœur de ma vie l’activer. Ce matin, épuisé psychiquement, fatigué par avance de ce qu’il y a à réussir, je pose le sac devant Dieu, comme l’enfant me lance le ballon pour que commence le jeu. Tu n’as pas le temps de jouer avec moi ? Notre fille et sa leçon de prière.

[1] - Luc XVIII 1 à 8

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