vendredi 13 mai 2022

Notre-Dame de Fátima - wikipédia à jour au 16 février 2017

 

Notre-Dame de Fátima


Statue de Notre-Dame de Fátima devant la chapelle des apparitions.

Sainte

Autres noms

la Vierge de Fátima

Vénérée par

l’Église Catholique

Fête

13 mai

Attributs

couronne d'or sur la tête, manteau blanc, mains jointes, parfois un chapelet

Sainte patronne

ville de Lucas do Rio Verde le Sport Club do Recife

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Notre-Dame de Fátima est le nom sous lequel est invoquée la Vierge Marie telle qu'elle serait apparue à trois enfants à Fátima, petit village du centre du Portugal, à six reprises au cours de l'année 1917. Ces apparitions, dont le message porte sur la prière et les fins dernières, ont d'abord été l'objet de méfiance, aussi bien de la part des autorités civiles que des autorités religieuses. En 1930, la reconnaissance de ces apparitions par l'Église catholique romaine renforce le succès populaire de ce qui devient un grand centre mondial de pèlerinage.

Si la première chapelle des apparitions est construite en 1919, par les habitants du village, la première grande église (église Notre-Dame du Rosaire) est débuté en 1928. Depuis, le sanctuaire marial ne cesse de s'étendre (la dernière structure est l'église de la Sainte Trinité terminée en 2007). Ces apparitions mariales ont marqué l'Église catholique : la consécration du monde (et de la Russie) au Cœur immaculé de Marie, réalisée à plusieurs reprises par des papes depuis 1942, ont été faites, d'après l’Église, « en réponse à la demande de la Vierge de Fátima ». Plusieurs papes se sont rendus en pèlerinage à Fátima, et ont même offert des cadeaux à la Vierge de Fátima.

La dévotion à la Vierge de Fátima, très populaire parmi la population portugaise, s'est répandue dans le monde entier. Une congrégation religieuse l'Apostolat Mondial de Fatima (reconnue par le Vatican) a été fondée pour transmettre et diffuser le message spirituel que la Vierge aurait transmis aux voyants. Elle compte plusieurs millions de membres dans le monde.

La fête de Notre-Dame de Fátima a été fixée par le Saint-Siège à la date du 13 mai, jour anniversaire de la première apparition, le 13 mai 1917.

Sommaire

Les apparitions

Historique

Article détaillé : Apparitions mariales de Fátima.

Les apparitions mariales de Fátima se sont déroulées, d'après le témoignage des voyants, en 1917. Elles ont été précédées de trois apparitions d'un ange en 1915 et 1916. Cet ange qui s'est présenté aux voyants sous le titre de « l'ange du Portugal » invite les enfants à prier et leur enseigne une prière : la prière de l'ange de Fatima1,2.

Les trois petits bergers de Fátima: Lucie, François et Jacinthe.

Les apparitions mariales sur le site de Fátima sont au nombre de six et débutent le 13 mai 1917. « Une dame toute vêtue de blanc » apparait à trois petits bergers (François et Jacinthe Marto, et leur cousine Lucie dos Santos) et leur demande de revenir le mois suivant pour prier. De mois en mois l'apparition se reproduit et les enfants sont accompagnés par une foule de plus en plus nombreuse jusqu'à l'apparition du 13 octobre 1917 où plusieurs dizaines de milliers de croyants et curieux se pressent pour voir le « miracle » qui aurait été promis par la Vierge. Il se produit alors dans le ciel un phénomène lumineux appelé par la suite « le miracle du soleil » ou la « danse du soleil ». Parmi les observateurs il y a des universitaires et des non-croyants. Tous attestent du phénomène « non explicable »3,4.

L'évêque de Leiria, Mgr José Alves Correia da Silva, après avoir mené une enquête canonique reconnait officiellement les apparitions mariales en 1930, et approuve la dévotion à Notre-Dame de Fátima. François et Jacinthe Marto, atteints de la grippe espagnole meurent très vite (en 1919 et 1920). Ils sont béatifiés le 13 mai 2000 par le pape Jean-Paul II. Lucie Dos Santos entrée au noviciat des sœurs Dorothée, puis au Carmel de Coimbra décède en 2005. Son procès en béatification est en cours5.

Les secrets de Fátima

Article détaillé : Secrets de Fatima.

Lors de la troisième apparition, la Vierge a révélé un message aux enfants et leur a demandé de ne pas le divulguer immédiatement. Ce message, composé en trois parties, n'est révélé que plusieurs décennies après les événements. Lucie dos Santos, seule survivante, révèle les deux premières parties en 19426.

La troisième partie du « secret » est rédigée sur deux feuilles en 1944, puis mise sous scellés, et enfin déposée aux archives secrètes du Vatican en 1957. Le pape Jean-Paul II, qui a consulté le texte après sa tentative d'assassinat, décide de publier officiellement le texte en l'an 2000. Malgré la confirmation par sœur Lucie (toujours vivante à cette date) de l'authenticité du texte et de son intégralité7, plusieurs personnes continuent de contester l'authenticité (ou la complétude) du texte publié par le Vatican.

Le message de Notre-Dame de Fátima

l’Église catholique

Statue du Cœur immaculé de Marie sous le visuel de Notre-Dame de Fátima (paroisse d'Amtzell, Allemagne).

Pour l'Église catholiqueN 1, le message de Fátima (en dehors des trois secrets de Fátima) comporte une série de points clés :

  • l'adoration qui « transforme la foi en espérance et en amour »N 2. Pour l’Église, « Fatima nous rappelle la centralité de l’adoration, en tant que voix intérieure qui nous place face à Dieu, mystère de grâce et de miséricorde. [..] l’adoration est le don humble de son existence dans les mains de Dieu », permettant ainsi au croyant de purifier son regard, ses actions et lui-même, à la lumière de l’amour de Dieu envers lui8.

  • le Cœur immaculé de Marie qui est le « refuge et le chemin qui […] conduit jusqu’à Dieu ». Pour l’Église, se consacrer à au cœur-immaculé, « c’est assumer la volonté de se laisser convertir par la miséricorde Divine »9.

  • la conversion : l'appel à la conversion est lié à l’attachement du fidèle à l’amour de Dieu. Mais si pour les chrétiens, la conversion possède une dimension personnelle, l’appel à la conversion, qui est fait à Fátima, ne s'y limite pas. Ainsi pour l’Église, le message de Fátima est « une convocation au don de soi pour la conversion des autres et pour la conversion des dynamismes de l’histoire, avec la conviction que la communauté des croyants possède un ministère de conversion »10.

  • l'eucharistie est l'un des thèmes qui caractérisent profondément le message de Fatima : l’appel d’une réponse de foi à l’action miséricordieuse de Dieu, transformer « le don de soi » en « don eucharistique »11.

  • la miséricorde qui est la porte d’entrée dans le mystère trinitaire de Dieu, dans le mystère de Dieu « communion d’amour » qui vient à la rencontre de la souffrance de chaque homme12.

  • le pèlerinage : L’Église propose au fidèle que sa marche vers le sanctuaire de Fátima, soit un chemin vers l’intimité de sa relation avec Jésus : le chemin extérieur vers Fatima devenant « une invitation pour le pèlerin à faire un chemin intérieur », avec la certitude que Marie l’accompagne sur cette route vers Dieu13.

  • la réparation des péchés (des hommes) qui offensent Dieu. Cette réparation est un acte d’amour vécu non comme une imposition, mais comme « un acte libre d’amour de celui qui veut rendre heureux l’être cher, par qui il se sent infiniment aimé »14.

Fidèle priant le rosaire.

  • prier le rosaire en méditant sur les mystères de la vie du Christ, pour se laisser modeler par l’amour de Dieu, comme Marie l'a fait15.

Sœur Lucie

Selon sœur Lucie (dans son dernier livre publié en 200616), tout le message sous-jacent aux apparitions de Notre-Dame de Fatima est le suivant :
« Pendant l'intégralité du message, en commençant par les "apparitions de l'Ange", nous trouvons un appel à la prière et au sacrifice offert à Dieu par amour et pour la conversion des pécheurs. Pour moi, cet appel est la norme fondamentale de l'ensemble du message, qui commence en nous introduisant dans un objectif de foi, d'espérance et d'amour : "Mon Dieu, je crois, je l'adore, je l'espère, et Je t'aime". C'est ici que se trouve la base fondamentale de toute notre vie surnaturelle : vivre de foi, vive d'espérance, vivre d'amour »17.
En 1967, le pape Paul VI exprimait cette même idée dans l'Exhortation apostolique Signum Magnum (ie, "Grand Signe")18 : « La sainte contemplation de Marie nous encourage, en fait, à la prière confiante, à la pratique de la pénitence, à la sainte crainte de Dieu et nous rappelle souvent ces paroles par lesquelles Jésus-Christ a annoncé que le royaume des cieux est proche : "repentez-vous et croyez à l’Évangile" (Mc 1, 15 ; Mt 3, 2 ; Mt 4, 17), et son avertissement sévère : "à moins que vous vous repentiez, vous périrez tous de même" (Lc 13, 5). »19.

Apostolat Mondial de Fatima

Pour les responsables de l'Apostolat Mondial de FatimaN 3, le message de Fátima, est le résumé du message transmis dans l’Évangile, et il met en lumière les points suivants20 :

  • la conversion permanente (du fidèle),

  • la prière (notamment le chapelet);

  • le sens de la responsabilité collective, et la pratique de la réparationN 4.

Pour les responsables de cette association, l’acceptation de ce message « entraîne la consécration au Cœur immaculé de Marie, comme symbole d’une promesse de fidélité et d’apostolat ».

Dévotion et influence religieuse

Le cardinal Bertone affirmait en 2000 (lors de la révélation du 3e secret de Fátima) que : « Fatima est sans aucun doute la plus prophétique des apparitions modernes »7.

Le père Luigi Gaetani (OCD) s'exprimant (en 2005) au sujet de l'importance et de l'impact du message de la Vierge à Fátima (pour les chrétiens), déclarait : « Aucun catholique n’est obligé de croire à ce type de révélations ; cependant il est indéniable que les apparitions de Fátima et leur « secret » ont représenté comme une carte routière pour le chemin incertain du XXe siècle »21.

Fête religieuse et dévotion

La fête de Notre-Dame de Fátima a été fixée par le Saint-Siège à la date du 13 mai, jour anniversaire de la première apparition, le 13 mai 1917. Cette fête a le rang de mémoire facultative22.

Elle est la patronne de la ville de Lucas do Rio Verde, une église lui est consacrée. La ville fait partie du diocèse de Diamantino (pt) (Brésil).

Elle est la patronne du club brésilien de football de Recife (Brésil), le Sport Club do Recife23.

Le sanctuaire Notre-Dame-de-Fátima

La chapelle des apparitions (dans le sanctuaire de Notre-Dame de Fátima) avec devant la statue de Notre-Dame de Fatima.

Article détaillé : Sanctuaire marial de Fátima.

Le 28 avril 1919 est construite la première chapelle sur le site des apparitions, par des pèlerins, sans le soutien de l’Église (le curé de Fátima ayant reçu la consigne de se tenir à l'écart de ces manifestations de dévotion). C'est une petite chapelle faite de pierres et de chaux, couverte de tuiles et mesurant 3,30 m de longueur, 2,80 m de largeur et 2,85 m de hauteur24.

En 1921, le nouvel évêque de Leiria autorise la dévotion à la Vierge Marie sur le site de Fátima, ainsi que la célébration de messes devant la chapelle25. Le 3 mai 1922, l'Église catholique entame les premières investigations du processus canonique concernant « la reconnaissance ou non » des événements de Fátima. En 1927, l'évêque de Leiria retourne sur place pour célébrer officiellement la bénédiction d'un chemin de croix26

Après sept ans d'enquête, en 1930, l’Église Catholique reconnaît officiellement les apparitions et approuve le culte à « Notre-Dame de Fátima ». Le sanctuaire se développe alors rapidement27,28.

La basilique du Rosaire vue de l'esplanade du sanctuaire.

La construction de la première grande église est entamée dès 1928 (avant la reconnaissance officielle des apparitions). L'église Notre-Dame-du-Rosaire est terminée en 1953. Elle obtient l'année suivante le titre de basilique. Les tombes des trois enfants sont transférées dans le transept en 1951, 1952 et 200629.

En dehors de la grande esplanade, utilisée pour les grands rassemblements et les processions, le sanctuaire compte plusieurs chapelles et deux grandes structures : le centre pastoral Paul VI (1979-1982), et la basilique de la Sainte Trinité (2004-2007) qui est la 4e église au monde en capacité, avec près de 9 000 places29.

Consécration au Cœur immaculé de Marie

Article détaillé : Consécration au Cœur Immaculé de Marie.

La consécration de la Russie et du monde au Cœur immaculé de Marie demandée par sœur Lucie en 1940 au pape Pie XII est considérée par l’Église catholique comme une demande émanant de Notre-Dame de Fátima. Le pape Pie XII répond à cette demande et consacre le monde en 1942 au Cœur immaculé de Marie. Le pape Jean-Paul II réitère cette consécration en 1982, 1982 et 1984. Le pape François le fait à son tour en 201330.

Le 16 juin 2010, le Liban et le Moyen-Orient sont consacrés au Cœur Immaculé de Marie. Cette célébration s'est déroulée au sanctuaire de Notre-Dame du Liban en présence de représentants de l’épiscopat libanais, du nonce apostolique Mgr Gabriele Giordano Caccia, ainsi que de personnalités politiques30.

Associations et congrégations religieuses

Les apparitions et le message de Notre-Dame de Fátima ont entrainé la création de communautés et de groupements religieux :

  • une communauté religieuse, créée en France (à Seignosse) dans les années 1960 a pris comme dénomination le nom de Communauté des ermites de Notre-Dame de Fatima31.

  • l'Armée bleue de Notre-Dame du rosaire de Fatima (en), ce groupement de laïcs, débuté autour des années 1950 comptait déjà cinq millions de membres en 1953. Ce mouvement, lié au message de la Vierge de Fátima, reçoit l'approbation pontificale définitive en 2010. Il a son siège à Fátima. Son nom officiel est désormais Apostolat Mondial de Fatima32.

Notoriété et reconnaissances

Ville de Fátima

Notre-Dame de Fátima sur le blason de la ville de Fátima.

La ville de Fátima au Portugal (lieu où se sont déroulées les apparitions), a placée la Vierge de Fátima dans son blason. À noter que cette ville qui n'était qu'un simple hameau dépendant de la ville de Ourém jusqu'au début du XXe siècle, n'a obtenu le statut de commune autonome qu'après une croissance rapideN 5, liée à l'afflux de pèlerins au sanctuaire de Fátima, et au développement des structures d'accueil.

Visites officielle

À partir des années 1940, plusieurs cardinaux et papes se sont rendus officiellement au sanctuaire de Fátima pour prier et présider des célébrations en l'honneur de la Vierge de Fátima. Nous pouvons citer :

Cadeaux officiels

  • En 1942, un groupe de femmes portugaises décident d'offrir une couronne d'or à la vierge de Fátima en « action de grâce de la protection accordée au Portugal durant la Seconde Guerre mondiale » (et sa non-participation au conflit). Cette couronneN 6, réalisée gratuitement par 12 artisans joaillers a été officiellement déposée sur la tête de la statue de la Vierge le 13 mai 1946 par le cardinal Benedetto Aloisi Masella, légat pontifical de Pie XII33. Cette couronne « de reine » fait référence à la décision du roi Jean IV du Portugal, en 1646, de proclamer la Vierge Marie « reine et patronne du Portugal »N 7,38

  • En 1984, le pape Jean-Paul II offre au sanctuaire une balle qu'il avait reçue lors de sa tentative d'assassinat à Rome (le 13 mai 1981). Il fait ce cadeau « en reconnaissance à la Vierge pour lui avoir sauvé la vie ». L'évêque fait alors enchâsser la balle dans la couronne de la Vierge de Fátima, où, au dire du joailler, « elle s'insère parfaitement dans un espace resté libre (lors de sa réalisation en 1942) »39,N 8 .

  • En mai 2010, le pape Benoît XVI, au cours de sa visite au sanctuaire, offre à la Vierge de Fátima une rose d'orN 9 bénie par le Saint-Père. Cette distinction (honorifique) est accordée aux sanctuaires que le souverain pontife souhaite honorer40.

Dans le monde

La dévotion envers la Vierge de Fátima est répandue dans le monde entier, tant dans les pays de culture portugaise que dans les autres pays, en particulier lors de présence de diasporas portugaises.

Au Portugal

Fátima est aujourd'hui un centre mondial de pèlerinages très connu. Chaque année, près de cinq millions de pèlerins et de touristes s'y rendent41, ce qui en fait le quatrième lieu de pèlerinage catholique du monde (après la basilique de Notre-Dame de Guadalupe au Mexique, la basilique Saint-Pierre au Vatican et les sanctuaires de Lourdes en France).

Chaque année, lors des pèlerinages à Fatima, des milliers de pèlerins partent à pied des différentes villes et villages du Portugal, et affluent au sanctuaire après plusieurs jours de marche. Faute de chemins spécifiques (et piétons), ils suivent les routes automobiles, entrainant régulièrement des accidents41.

Au Brésil

Le Sanctuaire Notre-Dame de Fátima (Rio de Janeiro) (pt) (Brésil), possède une réplique exacte de la chapelle des apparitions située à Fátima .

Le 13 mai 2008 a été inauguré à Fortaleza (Ceará) la plus grande statue de Notre-Dame de Fatima dans le monde : la statue mesure 15 mètres de haut, elle est l’œuvre de Franciner Macarius Diniz.42.

Le 28 mai 2011 a été inauguré le sanctuaire Notre-Dame de Fátima (pt) à (Rio de Janeiro). Ce sanctuaire, situé dans le quartier de Recreio dos Bandeirantes, possède une réplique de la célèbre chapelle des apparitions de la Cova da Iria (en) située à Fátima43.

Le Sanctuaire de Fátima de la Serra Grande (pt) dans la région du Nord-Ouest du Ceará a été officiellement inauguré le 17 mai 201544. Avant la construction de ce sanctuaire, une statue de Notre-Dame de Fátima était déjà installée sur ce terrain et objet d'une dévotion populaire45.

Dans le reste du monde

A travers le monde, d'autres sanctuaires ont été consacrés à Notre-Dame de Fatima, comm le Sanctuaire de Notre Dame de Fatima Marie Médiatrice, à Paris dans le XIXe arrondissement46.

De nombreuses églises et paroisses sont dédiées à Notre-Dame de Fatima à travers le monde. Quelques exemples :

Des chapelles lui sont également consacrées un peu partout dans le monde. Par exemple la chapelle Notre-Dame-de-Fatima de Siersthal dans la Moselle51 (ce lieu est également appelé sanctuaire Notre-Dame-de-Fatima de Holbach).

Sur le net

Le nombre de sites internet reprenant tout ou partie du message de Fatima est innombrable (et dans toutes les langues)52, ils ne se limitent pas aux organisations ou à des fidèles catholiques, mais concerne également des organisations en ruptures avec le Vatican53.

Notes et références

Notes

  1. Tel que cela est présenté et exprimé sur les autorités du sanctuaire de Fátima sur leur site web.

  2. Comme dans la prière de l'ange de Fatima « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ».

  3. Au départ, cette association de fidèle se nommait l'Armée bleu de Notre-Dame de Fatima. Voir la page en:Blue Army of Our Lady of Fátima.

  4. C'est-à-dire l'attention à « réparer les offenses faites à Dieu » en offrant des petits sacrifices. Offenses faites par soi-même ou par d'autres.

  5. La ville comptait plus de 11 000 habitants en 2011.

  6. Voir les photos sur la page couronnes de la statue de notre dame de fatima [archive].

  7. Aujourd'hui encore, le 8 décembre est férié au Portugal, et les catholiques portugais fêtent « celle qui est reine, patronne et protectrice de leur pays ».

  8. La balle est visible sur la photo, à l'intérieur de la couronne, sous le globe bleu surmonté de la croix.

  9. Cette distinction a été créée en 1049 par le pape Léon IX.

Références

  1. Marie-Gabrielle Lemaire, Les apparitions mariales, Namur, Éditions Fidélité, coll. « Que penser de… ? », janvier 2008, 133 p. (ISBN 9782873563882), p. 74-76.

  2. Yves Chiron, Enquête sur les apparitions de la Vierge, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », octobre 2007, 432 p. (ISBN 978-2-262-02733-9), p. 245-247.

  3. Chiron 2007, p. 248-254.

  4. Lemaire 2008, p. 76-77.

  5. Lemaire 2008, p. 83-84.

  6. Françoise Breynaert, « Le 13 juillet 1917 et les trois secrets de Fatima » [archive], sur Marie de Nazareth, mariedenazareth.com (consulté le 26 septembre 2016).

  7. a et b Tarcisio Bertone, « Le Message de Fatima » [archive], sur Vatican, vatican.va,‎ 26 juin 2000 (consulté le 14 septembre 2016).

  8. « Mot-clé: Adoration » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  9. « Mot-clé: Cœur Immaculé » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  10. « Mot-clé: Conversion » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  11. « Mot-clé: Eucharistie » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  12. « Mot-clé: Miséricorde » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  13. « Mot-clé: Pèlerinage » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  14. « Mot-clé: Réparation » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

  15. « Mot-clé: Rosaire » [archive], sur Sanctuaire de Fatima, fatima.pt (consulté le 28 octobre 2016).

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  17. Irma Lúcia 2006, p. 48.

  18. (en) Paul VI, « Apostolic Exhortation of his Holiness Paul VI, signum magnum to the catholic bishop of the world » [archive], sur Vatican, vatican.va,‎ 13 mai 1967 (consulté le 26 octobre 2016).

  19. Partie II, § 4.

  20. « L’Appel » [archive], sur Apostolat Mondial de Fatima, worldfatima.com (consulté le 26 octobre 2016).

  21. P.Luigi Gaetani , OCD, « SOEUR LUCIE Carmélite Déchaussée Au cœur de l’Église et du monde » [archive], sur Service d'Informationd de la maison Généralice des Carmes déchaux, communicationes.org,‎ 24 février 2005 (consulté le 26 octobre 2016).

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  49. (en) « Our Lady Of Fatima Church » [archive], sur Catholic Heritage, catholicheritage.org.hk (consulté le 31 octobre 2016).

  50. (en) « Our Lady of Fatima Parish Macau Top Attractions » [archive], sur Macau Holiday, macauholiday.com (consulté le 31 octobre 2016).

  51. « Sanctuaire Notre-Dame-de-Fatima de Holbach » [archive], sur Bienvenu au Pays de Bitche (consulté le 26 octobre 2016).

  52. Pour ne citer que quelques exemples : (en) salvemariaregina.info [archive] ou fatima.be [archive].

  53. Comme la Fraternité Saint-Pie-X avec leur site laportelatine.org [archive].

Annexes

Articles connexes

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Bibliographie

  • (en) John de Marchi, The true story of Fatima, Minnesota, Catechetical Guild Educational Society, 1952 (lire en ligne [archive]).

  • Frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima : la science et les faits, t. 1, Renaissance catholique, 1986, 465 p..

  • Frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima : le secret et l'Église ( 1917 - 1942 ), t. 2, Renaissance catholique, 1987.

  • Frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima : Le troisième secret, t. 3, La contre réforme catholique, 1986.

  • Chanoine C. Barthas, Il était trois petits enfants, Montsûrs (Mayenne), Éditions Résiac, 1990, 5e éd., 260 p. (ISBN 9782852680500).

  • Sœur Lucie, Mémoires de sœur Lucie, Tequi, férier 2005, 360 p. (ISBN 978-9728524258, lire en ligne [archive]).

  • Gilles Pinon, Le Miracle de Fátima, Interkeltia, coll. « X file », avril 2010, 400 p. (ISBN 978-2357780262).

  • Bernard Lecomte, Les Secrets du Vatican, Paris, Perrin, février 2011, 416 p. (ISBN 978-2262035044), chapitre 16 : Le troisième secret de Fátima, p. 325-349.

  • Émilie Bonvin, Le 3e Secret de Fatima : Prières et Révélations, Exclusif, septembre 2011, 208 p. (ISBN 9782848910864).

  • Yves Chiron, Enquête sur les apparitions de la Vierge, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », octobre 2007, 432 p. (ISBN 978-2-262-02733-9)

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Secrets de Fátima

Statue de Notre-Dame de Fátima.

Les secrets de Fátima sont trois révélations, ou visions, qui auraient été adressées en 1917 par la Vierge Marie sous le nom de Notre-Dame de Fátima à Lúcia dos Santos et ses cousins Jacinta et Francisco Marto dans la petite ville de Fátima au Portugal. Le terme de des trois secrets de Fátima est régulièrement utilisé, mais il s'agit en fait des trois parties d'une unique révélation (ou vision) donnée le 13 juillet 1917, révélation que la Vierge Marie aurait demandé de ne pas divulguer immédiatement.

En juillet-août 1941, rédigeant son troisième Mémoire sur les apparitions, Lúcia dos Santos (devenue sœur Lucie) précise, pour la première fois, que ce secret comprend trois éléments différents : « Le secret comprend trois choses distinctes, écrit-elle, et j’en dévoilerai deux ». Les deux premiers secrets sont officiellement publiés en 1941, le troisième n'est révélé qu'en l'an 2000 par le pape Jean-Paul II.

Le dernier secret est celui qui a fait couler le plus d'encre, aussi bien avant sa révélation, qu'après. Si l’Église Catholique ne voit dans ce message qu'une référence à des événements passés (au moment de la révélation en l'an 2000), cet avis est contesté par certains chrétiens. Une longue explication théologique a été donnée par le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Son texte donne les critères de discernements d'une vision pour l’Église, ainsi que l'interprétation des éléments de cette vision dans la foi chrétienne. Cependant, plusieurs voix contestent tant l'interprétation du message que son contenu. La contestation se fait, suivant les personnes, sur l'authenticité du message (le message publié ne serait pas celui rédigé par sœur Lucie), sur son contenu (une partie du message aurait été cachée), que son interprétation (la vision ferait référence à des événements futurs et non passés).

Le mystère sur ces visions gardées secrètes durant des décennies (près d'un siècle pour la dernière), ainsi que la crainte de révélations apocalyptiques ont amené de nombreuses publications, et même des films, basés sur ces révélations et leurs contenus, ou sur des contenus supposés.

Sommaire

Le secret

D'après Lúcia dos Santos, ces secrets ont été confiés par la Vierge Marie lors de l'apparition à Fátima le 13 juillet 1917. Toujours d'après Lucie, la seule survivante des trois enfants à avoir communiqué le contenu de ces « secrets », c'est la Vierge Marie elle-même qui aurait demandé de garder secrètes ces révélations privées durant un temps1,2 (comme l'a évoqué le pape Jean-Paul II lors de l'audience du 17 mai 20001). Le « secret de Fatima » est constitué de trois parties : deux visions et un message vocal donné par la Vierge. C'est pourquoi il est communément évoqué les « trois secrets de Fatima » et en particulier le « troisième secret de Fatima » car celui-ci, révélé tardivement, a entraîné de nombreux débats avant et après sa divulgation.

Révélation des secrets

Les trois enfants de Fatima (de gauche à droite : Lucie, Francisco et Jacintha).

D'après le Cardinal Bertone, après les apparitions de la Vierge, les enfants gardent tout en mémoire, et Lucie, dernier témoin survivant, n’accepte de communiquer le contenu de ces secrets qu'après en avoir reçu l'ordre par son évêque (de Leiria), « et avec la permission de Notre-Dame »3.

Dans son Troisième Mémoire du 31 août 1941 adressé à l'évêque de Leira-Fatima, sœur Lucie relate le premier secret. Dans son quatrième mémoire daté du 8 décembre 1941, Lucie reprend la première révélation et y ajoute la seconde révélation4. La troisième partie du « secret » est écrite « sur l'ordre de Son Excellence l'Évêque de Leiria et de la Sainte Mère » le 3 janvier 1944. Celui-ci est rédigé sur une lettre à part, puis mise dans une enveloppe scellée, sur laquelle sœur Lucie écrit que cette lettre « ne peut être ouverte seulement qu'après 1960 »2,N 1. La lettre est remise à l'évêque de Leiria-Fatima de l'époque. Lucie indique que seul le Patriarche de Lisbonne ou l'évêque de Leiria sont autorisés à l'ouvrir après cette date. L'enveloppe scellée est d'abord gardée par l'évêque de Leiria. Puis, pour mieux conserver le « secret », l'enveloppe est remise le 4 avril 1957 aux archives secrètes du Vatican. L'évêque de Leiria prévient sœur Lucie de ce transfert du document3.

Le 17 août 1959, le Père Pierre-Paul Philippe, Commissaire du Saint-Office, porte au Pape Jean XXIII l'enveloppe contenant le troisième secret de Fatima. Mais le Pape, « après certaines hésitations », choisit de ne pas l'ouvrir. Paul VI, le 27 mars 1965, choisit pour sa part de lire le contenu de la lettre (avec le Substitut Mgr Angelo Dell'Acqua), puis renvoie l'enveloppe aux archives secrètes du Vatican, décidant de ne pas publier le texte3.

Après la tentative d'assassinat de Jean-Paul II du 13 mai 1981, le Pape Jean-Paul II demande l'enveloppe contenant la troisième partie du secret. Le Cardinal Franjo Šeper, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, remet le 18 juillet 1981N 2, deux enveloppes : l'une blanche, avec le texte original de sœur Lucie en langue portugaise et l'autre de couleur orange, avec la traduction du texte en langue italienne. Le 11 août suivant, les deux enveloppes sont remises aux Archives du Saint-Office3.

En avril 2000, Lucie confirme au cardinal Bertone, que la lettre et le texte du « troisième secret » sont bien ceux qu'elle a rédigés en janvier 1944, et que ce texte est « complet »5. En juin 2000, le Vatican publie officiellement la troisième et dernière partie du secret, livrant sa traduction ainsi qu'une copie de la lettre originale rédigée par sœur Lucie3.

Les trois parties

Première partie

Représentation de l'enfer dans l'Hortus deliciarum de Herrade de Landsberg (autour de 1180).

La première partie est une vision de l'enfer.

« La première [partie] fut la vision de l'Enfer. Notre Dame nous montra une grande mer de feu, qui paraissait se trouver sous la terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s'ils étaient des braises transparentes, noires ou bronzées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cet incendie, soulevés par les flammes, qui sortaient d'eux-mêmes, avec des nuages de fumée. Ils retombaient de tous côtés, comme les étincelles retombent dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. Les démons se distinguaient par leurs formes horribles et dégoûtantes d'animaux épouvantables et inconnus, mais transparents et noirs. Cette vision dura un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui auparavant nous avait prévenus, nous promettant de nous emmener au Ciel (à la première apparition). Autrement, je crois que nous serions morts d'épouvante et de peur.
Puis nous avons levé les yeux vers Notre Dame qui nous a dit si gentiment et si tristement : vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs, pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes seront sauvées et il y aura la paix. »6,7.

Deuxième partie

Cette partie concerne une révélation privée faite oralement par la Vierge aux trois enfants. Ce secret concerne la Russie et la consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie.

« La guerre va finirN 3. Mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l'Église et le Saint-Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi »7,6.

Troisième partie

La troisième partie se présente comme une vision allégorique, susceptible de diverses interprétations. Jean-Paul II s'y est référé explicitement après l'attentat dont il a été victime sur la place Saint-Pierre3.

« Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre Dame en direction de lui; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : "Pénitence! Pénitence! Pénitence!"
Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : “Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant” un Évêque vêtu de blanc, “nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père”.

[Nous vîmes] divers autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.

Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu. »8.

Interprétation du secret par l’Église catholique

Définition théologique des "révélations privées"

Le Cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2000.

Le Cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2000 a rappelé le sens d'une révélation privée (dont celle du « secret de Fatima ») dans la foi chrétienne pour l’Église Catholique : « Au fil des siècles, il y a eu des révélations dites “privées”, dont certaines ont été reconnues par l'autorité de l'Église. [...] Leur rôle n'est pas [...] de “compléter” la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire »9. Ainsi, pour l’Église, « la révélation privée est une aide pour la foi », permettant de comprendre et de mieux vivre l'Évangile à l'heure actuelle. Ainsi, pour le cardinal si cette « aide offerte » ne doit pas être négligée, il n'est nullement obligatoire d'y recourir10.

Ratzinger précise que le « critère pour la vérité et pour la valeur d'une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même ». Ce type de message est crédible uniquement s'il renvoie « à l'unique révélation publique » qui est Jésus-Christ. Il ajoute que dans les révélations privées reconnues par l'Église (et donc aussi dans celle de Fatima) leur but est de nous aider à comprendre les signes des temps et à trouver pour eux la juste réponse dans la foi. Il ajoute : Interpréter les signes des temps à la lumière de la foi signifie « reconnaître la présence du Christ en tout temps »10.

Toujours selon le cardinal, « les visions ne décrivent pas de manière photographique les détails des événements à venir, mais résument et condensent sur un même arrière-plan des faits qui se répartissent dans le temps en une succession et une durée qui ne sont pas précisées ». Ainsi, pour l’Église, les visions sont un condensé « de temps et d'espace en une image unique » qui, en règle générale, ne peuvent être déchiffrées qu'a posteriori. C'est pourquoi, chacun des éléments visuel de la vision n'a pas un sens historique concret : c'est la vision dans son ensemble qui compte, et celle-ci ne peut être comprise qu'après coup10.

Interprétation des premiers secrets

Le Cardinal Bertone en 2007.

D'après le Cardinal Bertone, les deux premiers secrets, dévoilés depuis longtemps, ne posent pas de problème d'interprétation et « concernent avant tout la vision épouvantable de l'enfer, la dévotion au Cœur immaculé de Marie, la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que la prédiction des très graves dommages que la Russie, abandonnant la foi chrétienne et adhérant au totalitarisme communiste, devait apporter à l'humanité »3.

Si, d'après le cardinal Ratzinger, les enfants ont fait l'expérience d'une vision de l'enfer pendant « un instant terrible »N 4, le but de cette vision était de leur permettre de (ou les aider à) « sauver les âmes des pêcheurs ». La dévotion au Cœur immaculé de Marie (dont il est question à la fin du second secret), est pour le cardinal « une façon de s'approcher du comportement de ce cœur » de Marie où le « oui » à Dieu devient le centre transformant de l’existence chrétienne. Il ajoute : ce cœur, parvenu à une parfaite unité intérieure, « voit Dieu »10.

Enfin, le cardinal Ratzinger ajoute que dans un échange avec sœur Lucie (la dernière voyante en vie), celle-ci lui avait affirmé « qu'il lui apparaissait toujours plus clairement que le but de toutes les apparitions a été de faire croître toujours plus [les chrétiens] dans la foi, dans l'espérance et dans la charité »10.

Le 3e secret

Interprétation par la voyante

Lucie dos Santos, debout à gauche de sa cousine Jacinta Marto.

Concernant le troisième secret, sœur Lucie écrit au pape Jean-Paul II le 12 mai 1982, son interprétation du secretN 5. Dans cette lettre, elle écrit : « La troisième partie du secret se réfère aux paroles de Notre DameN 6 : "Sinon la Russie répandra ses erreurs à travers le monde, favorisant guerres et persécutions envers l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites" ». La religieuse estime que cette vision (troisième secret) est donc « une révélation symbolique, qui se réfère à cette partie du message ». Pour elle cette vision était « conditionnée par le fait que nous acceptions » la demande de la Vierge de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé. Sœur Lucie conclut : « Comme nous n'avons par tenu compte de cet appel du message, nous constatons qu'il s'est réalisé ». Mais dans son courrier, elle précise bien que, pour elle, ce n'est pas Dieu qui a « puni le monde », mais que les malheurs sont les conséquences des actes des hommes. Elle écrit : « Et ne disons pas que c'est Dieu qui ainsi nous punit; au contraire, ce sont les hommes qui préparent eux-mêmes leur châtiment. Dans sa sollicitude, Dieu nous avertit et nous incite à prendre le bon chemin, respectant la liberté qu'il nous a donnée; c'est pourquoi les hommes sont responsables »3.

Le 27 avril 2000, le pape missionne le cardinal Bertone auprès de sœur Lucie pour discuter avec elle de l'interprétation de cette vision. Au cours de cette réunion, « Lucie réaffirme sa conviction que la vision de Fatima concerne avant tout la lutte du communisme athée contre l'Église et les chrétiens, et elle décrit l'immense souffrance des victimes de la foi du XXe siècle ». À la question sur l'identité de « évêque vêtu de blanc », elle confirme sa certitude qu'il s'agit du pape, mais sans connaitre son identité (qu'il s'agisse de Benoît XV, Pie XII, Paul VI, Jean-Paul II ou d'un autre)5.

Interprétation par le pape

Le pape Jean-Paul II.

À l'occasion de la béatification à Fatima de Francisco et Jacinta Marto, le pape Jean-Paul II fait lire une allocution qui va dans le même sens que l'interprétation de sœur Lucie11 :

  • « Ce texte constitue une vision prophétique comparable à celles de l'Écriture sainte, qui ne décrivent pas de manière photographique les détails des événements à venir, mais qui résument et condensent sur un même arrière-plan des faits qui se répartissent dans le temps en une succession et une durée qui ne sont pas précisées. Par conséquent, la clé de lecture du texte ne peut que revêtir un caractère symbolique. »

  • « La vision de Fatima concerne surtout la lutte des systèmes athées contre l'Église et contre les chrétiens. Elle décrit l'immense souffrance des témoins de la foi du dernier siècle du deuxième millénaire. C'est un interminable chemin de croix, guidé par les Papes du XXe siècle. »

Dans le déroulement des événements de l'attentat dont il a été victime, le pape Jean-Paul II voit « une main maternelle (de la Vierge Marie) pour guider la trajectoire du projectile », permettant au « Pape agonisant » de s'arrêter « au seuil de la mort », et ainsi évitant que la mort du pape, vue par des enfants de Fatima, ne se réalise jusqu'au bout12.

Pour le pape, « les situations auxquelles fait référence la troisième partie du secret de Fatima semblent désormais appartenir au passé ». Mais il ajoute : « l'appel de la Vierge de Fatima à la conversion et à la pénitence, lancé au début du XXe siècle, demeure encore aujourd'hui d'une actualité stimulante. L'invitation insistante de la très Sainte Vierge Marie à la pénitence n'est que la manifestation de sa sollicitude maternelle pour le sort de la famille humaine, qui a besoin de conversion et de pardon »11.

Interprétation théologique par la congrégation pour la doctrine de la foi

Pour l’Église, aucun grand mystère n'est révélé dans une vision ou une révélation privée (ou dans ce 3e secret de Fatima). Dans cette vision « nous voyons l'Église des martyrs du siècle qui s'achève représentée à travers une scène décrite dans un langage symbolique difficile à déchiffrer ». L'interprétation donnée par le Vatican sur les éléments de la vision est la suivante10 :

  • L'ange avec l'épée de feu à la gauche de la Mère de Dieu rappelle des images analogues de l'Apocalypse. Il représente la menace du jugement, qui plane sur le monde. Le cardinal Ratzinger souligne que la perspective d'un monde englouti dans une mer de flammes n'apparaît pas aujourd'hui comme une chose impossible : l'homme ayant lui-même inventé des armes pouvant le mettre en œuvreN 7.

  • La vision montre ensuite la force qui s'oppose au pouvoir de destruction : la splendeur de la Mère de Dieu et l'appel à la pénitence. C'est ainsi qu'est soulignée l'importance de la liberté de l'homme : l'avenir n'est absolument pas déterminé de manière immuable, et l'image vue par les enfants n'est pas un film d'anticipation de l'avenir auquel rien ne pourrait être changé.

  • La montagne et la ville à moitié en ruines symbolisent le lieu de l'histoire humaine : l'histoire comme une montée pénible vers les hauteurs, l'histoire comme lieu de la créativité et de la convivialité humaines, mais en même temps comme lieu de destructions, par lesquelles l'homme anéantit l'œuvre de son propre travail. Sur la montagne se trouve la croix : terme et point de référence de l'histoire. Par la croix, la destruction est transformée en salut ; elle se dresse comme signe de la misère de l'histoire et comme promesse pour elle.

  • L'évêque vêtu de blancN 8 (le Pape), d'autres évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, et enfin des hommes et des femmes de toutes classes et toutes catégories sociales ; le Pape semble précéder les autres, tremblant et souffrant à cause de toutes les horreurs qui l'entourent : les maisons à moitié détruites, mais aussi les cadavres des morts. C'est la marche de l'Église qui est ainsi décrite comme un chemin de croix, un chemin dans un temps de violence, de destruction et de persécutions. C'est toute l'histoire du XXe siècle qui est un siècle de violences, de deux guerres mondiales, de beaucoup de guerres locales, de souffrances et de persécutions de l'Église, de martyrs sur toutes la terre et dans tous les pays.

  • Les Anges qui « recueillent sous les bras de la croix le sang des martyrs et irriguent ainsi les âmes qui s'approchent de Dieu ». Pour l’Église, « le sang du Christ et le sang des martyrs doivent être considérés ensemble : le sang des martyrs jaillit des bras de la croix ». Le martyre s'accomplit en solidarité avec la passion du Christ, et reprenant la citation biblique : « ils complètent pour le Corps du Christ ce qui manque encore à ses souffrances » (Col 1,24). Ainsi, les souffrances des témoins deviennent une force de purification et de renouveau qu'elle transmettent aujourd'hui à l’Église.

Voiture dans laquelle le pape Jean-Paul II a été victime d'une tentative d'assassinat le 13 mai 1981.

Dans la pénible montée du pape sur la montagne, l’Église voit rassemblés les différents Papes qui, depuis Pie X jusqu'au Pape actuelN 9, qui « ont partagé les souffrances de ce siècle et se sont efforcés d'avancer au milieu d'elles sur la voie qui mène à la croix ». Dans la vision, le Pape également est tué sur la voie des martyrs : Jean-Paul, après son attentat du 13 mai 1981, semble y avoir vu une trace de son propre destin. Le pape a ainsi expliqué : « C'est une main maternelle qui guida la trajectoire de la balle et le Pape agonisant s'est arrêté au seuil de la mort ». Le Vatican indique que l'interprétation d'une « main maternelle qui dévie la balle mortelle » montre « qu'il n'existe pas de destin immuable, que la foi et la prière sont des puissances qui peuvent influer sur l'histoire »10.

Pour l’Église : « c'est donc une vision consolante qui veut qu'une histoire de sang et de larmes soit perméable à la puissance de guérison de Dieu. Ainsi, toute cette vision se produit afin de faire apparaître la liberté de l'homme et pour l'orienter dans une direction positive. Car le sens de la vision n'est donc pas de montrer un film sur l'avenir irrémédiablement figé, mais l'inverse : mobiliser les forces pour tout changer en bien ». Le cardinal met aussi en garde contre une interprétation de la vision qui verrait l'auteur de l'attentat du 13 mai 1981 « un instrument du plan divin, guidé par la Providence », et donc qu'il n'aurait pas été libre (et responsable) de ses actes. Pour le cardinal, la vision parle de dangers à venir et de la voie pour en être sauvegardé. C'est pourquoi la phrase de la Vierge « Mon Cœur immaculé triomphera »N 10 signifie que « le Cœur ouvert à Dieu, purifié par la contemplation de Dieu, est plus fort que les fusils et que les armes de toute sorte ». Il affirme : le message de Fatima nous invite à nous fier à cette promesse10.

Enfin, pour l’Église, les événements auxquels fait référence la troisième partie du secret de Fatima « semblent désormais appartenir au passé ». Et Fatima n'offre pas de satisfactions à notre curiosité sur le déroulement de l'avenir, comme du reste en général la foi chrétienneN 11, mais une exhortation à la prière comme chemin pour le « salut des âmes » et, dans le même sens, l'appel à la pénitence et à la conversion10.

Controverse au sujet du secret

S'il y eut peu de controverses concernant les deux premières parties, révélées en 1941, la troisième, qui ne sera révélée que le 26 juin 2000, a fait couler beaucoup d'encre avant même sa révélation.

Controverses avant la révélation

Avant les années 1930, le principal élément de la dévotion à Notre-Dame de Fatima (peu répandue en dehors du Portugal et de l'Espagne) était la nécessité de prier le chapelet pour obtenir la fin de Première Guerre mondiale et paix dans le monde. Après la publication des premières mémoires de sœur Lucie, en 1935, Fatima a été considérée progressivement comme « la victoire de la Vierge sur le communisme ». Nicholas Gruner (en) et d'autres ont interprété le message de Fatima d'une façon plus extrême (à noter que Gruner a été censuré par l’Église). Ces groupes sont généralement opposés aux innovations du Deuxième concile du Vatican ; ils estiment que « le message des toutes les apparitions mariales de l'ère moderne (depuis 1830) représentent Marie comme anti-moderniste, anti-communiste, et opposés à des innovations de l'Église catholique, tels que Vatican II et les changements de liturgie. La figure mariale la plus anti-communiste étant Notre-Dame de Fatima »13. Après la chute du communisme, ce nouveau réseau de groupes et de mouvements a trouvé de nouveaux ennemis, dont l'apostasie, la dégénérescence sociale, l'avortement, l'homosexualité, l'euthanasie et la corruption de l'Église et de ses prêtres14. Selon Chris Maunder, maître de conférences en théologie et d'études religieuses à l'Université York St John : « C'est ainsi qu'a commencé une autre campagne menée par une frange catholique contre le Vatican. [...] C'est la recherche de sensationnalisme et de théories du complot qui a donné naissance à de nombreuses publications, dont certaines par de véritables dévots de Fatima, d'autres par des personnes cherchant un bénéfice via une publication de masse »15.

En 1960, le Vatican publie un communiqué indiquant que « très probablement, le [troisième] secret resterait, pour toujours, sous le sceau du secret absolu »16. Cette annonce entraine un grand nombre de spéculations sur le contenu du secret. Selon le New York Times, la spéculation fluctuait entre « une annihilation nucléaire du monde à de profondes divisions dans l’Église catholique romaine qui entrainerait à des rivalités entre papes »17.

Le 2 mai 1981, Laurence James Downey détourne le vol 164N 12 de l'Aer Lingus et exige du pape Jean-Paul II qu'il rende public le troisième secret de Fatima18.

Controverses après la révélation

La publication du texte a suscité des critiques de l’Église catholique au Portugal. Le clergé ainsi que des laïcs ont été offensés que le texte ait été lu à Rome et non pas au sanctuaire de Fátima au Portugal où les événements ont eu lieu. Dans son édition du 29 juin 2000, le journal The Times indique que « la révélation de lundi qui n'a pas de prédictions apocalyptiques a provoqué des réactions de colère de l'Église portugaise sur la décision de garder le secret de la prophétie durant un demi-siècle »19.

Depuis la révélation effectuée le 26 juin 2000, trois questions restent en débat : l'authenticité du texte publié par le Vatican, son intégralité et son interprétation.

L'authenticité

L'authenticité du texte publié en l'an 2000 est contestée par les critiques les plus radicaux, généralement sédévacantistesN 13.

Des critiques comme le journaliste et personnalité médias italiens Antonio Socci affirment que « les quatre pages », du texte manuscrit (du troisième secret) publié par le Vatican en 2000 ne sont pas le vrai secret, ou du moins pas le secret « complet »20.

L'intégralité

L'intégralité du texte est contestée par des journalistes américains et italiens. Le journaliste Antonio Socci affirme que Tarcisio Bertone et Angelo Sodano ont caché une partie importante du message, qui parlerait d'une « grande apostasie ». Toutefois, cette allégation a été récusée par Mgr Loris Francesco Capovilla, qui avait lu le texte en 196321. Le 21 mai 2016, c'est le pape émérite Benoît XVI, qui, par voie de communiqué, dément de nouvelles rumeurs affirmant que le troisième secret est tronqué, et réaffirme que la publication, qu'il a lui-même supervisée en 2000 en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, est complète2.

L'interprétation du texte

Enfin, tout en reconnaissant l'authenticité et l'intégralité du texte publié en l'an 2000 par le Vatican, certains contestent l'interprétation qui en a été donnée alors (et selon laquelle ce secret concernait des faits maintenant passés : l'attentat contre Jean-Paul II). Pour eux, le troisième secret annonce des évènements encore à venir : vraisemblablement le martyre d'un pape. Cette thèse est défendue dans le no 53 de la revue dominicaine traditionaliste Le Sel de la Terre22.

Pour l'abbé Georges de Nantes, si le texte publié du troisième secret est bien complet, il ne se réfère pas au pape Jean-Paul II, mais plutôt à Jean-Paul I, car Jean-Paul II n'est pas mort dans l'attentat, contrairement à ce qui est exprimé dans la vision23.

Les secrets de Fátima dans la littérature et au cinéma

Les secrets de Fátima, et en particulier le 3e secret de Fátima, ont inspiré les auteurs littéraires, et donné des romans de fiction, ou des enquêtes et études sur le secret. Nous pouvons citer quelques titresN 14 :

  • The third secret de l'américain Steve Berry : thriller sur fond historique édité en anglais en 2005, et traduit en français 2006.

  • Le Troisième secret de Fàtima de Daniel Réju et Jeanne Bouvard en 1982

  • Fatima Le quatrième secret de Daniel Robin : étude historique et ufologique sur les événements qui se sont déroulés à Fatima entre 1915 et 1917.

Différents films (de fiction ou documentaires) ont également été réalisés :

Notes et références

Notes

  1. En l'an 2000, quand le cardinal Bertone a demandé à Lucie : « Pourquoi l'échéance de 1960? Est-ce la Vierge qui avait indiqué cette date? », sœur Lucie a répondu : « Ça n'a pas été Notre-Dame, mais c'est moi qui ai mis la date de 1960, car, selon mon intuition, avant 1960, on n'aurait pas compris, on aurait compris seulement après ».

  2. Le 7 juin 1981, soit un mois avant, le pape Jean-Paul II avait fait prononcer « un acte de consécration » du monde au Cœur immaculé de Marie dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Il rééditera cette consécration en 1982 et 1984.

  3. Nous sommes en 1917, la Vierge fait donc référence à la Première Guerre mondiale.

  4. Il fait ici référence à la première vision, donc le « premier secret ».

  5. Le pape Jean-Paul II avait lu le texte du secret l'été précédent, quelques mois après avoir été victime d'une tentative d'assassinat.

  6. Ces paroles concernent le second secret de Fatima.

  7. Comme par exemple les armes atomiques.

  8. Le cardinal note « nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père ».

  9. Il fait référence au pape Jean-Paul II (texte écrit en 2000).

  10. Dans la fin du second secret.

  11. Le Cardinal Ratzinger ajoute avec une pointe d'humour : « Ceux qui attendaient des révélations apocalyptiques excitantes sur la fin du monde et sur le cours futur de l'histoire seront déçus ».

  12. Voir l'article Vol 164 de l'Aer Lingus (en).

  13. Pour les sédévacantistes, tous les papes depuis Pie XII, à savoir Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II, Benoît XVI et François sont de faux papes.

  14. Se reporter au chapitre de la Bibliographie pour une liste plus complète.

Références

  1. a et b Jean-Paul II, « Audience générale du 17 mai 2000 » [archive], sur Vatican, vatican.va,‎ 17 mai 2000 (consulté le 14 septembre 2016).

  2. a, b et c Gauthier Vaillant, « Benoît XVI coupe court aux rumeurs sur le troisième secret de Fatima », La Croix,‎ 22 mai 2016 (lire en ligne [archive]).

  3. a, b, c, d, e, f, g et h Tarcisio Bertone, « Le Message de Fatima » [archive], sur Vatican, vatican.va,‎ 26 juin 2000 (consulté le 14 septembre 2016).

  4. Françoise Breynaert, « Le 13 juillet 1917 et les trois secrets de Fatima » [archive], sur Marie de Nazareth, mariedenazareth.com (consulté le 26 septembre 2016).

  5. a et b Cardinal Bertone, « Rencontre avec sœur Maria Lucia de Jésus et do coraçao imaculado », Vatican,‎ 26 juin 2000 (lire en ligne [archive]).

  6. a et b (br) Elbson Araujo, « Fátima - Íntegra dos Segredos » [archive], sur Universo catolico, universocatolico.com.br (consulté le 13 septembre 2016).

  7. a et b Lúcia dos Santos, « Le "secret" de Fatima, première et deuxième partie du "secret" », Vatican,‎ 26 juin 2000 (lire en ligne [archive]). Dans cet article (intégré au milieu de la page web), le Vatican publie une copie de la lettre manuscrite de sœur Lucie, avec la traduction en français.

  8. Lúcia dos Santos, « Troisième partie du "secret" », Vatican,‎ 26 juin 2000 (lire en ligne [archive]). Dans cet article (intégré au milieu de la page web), le Vatican publie une copie de la lettre manuscrite de sœur Lucie (du 3 janvier 1944), avec la traduction en français.

  9. Catéchisme de l'Église catholique § 67 (lire en ligne [archive]).

  10. a, b, c, d, e, f, g, h et i Cardinal Joseph Ratzinger, « Commentaire théologique », Vatican,‎ 26 juin 2000 (lire en ligne [archive]).

  11. a et b Cardinal Angelo Sodano, « Communication de son éminence le Cardinal Angelo Sodano secrétaire d'état de sa sainteté », Vatican,‎ 13 mai 2000 (lire en ligne [archive]).

  12. Jean-Paul II, Méditation avec les Évêques italiens depuis l'hôpital polyclinique Gemelli, vol. XVIII, 1994, p. 1061.

  13. (en) Maurice Ryan, « Fatima, Lourdes, and Medjugorje : A Challenge for Religious Educators », Religious Education, vol. 88, no 4,‎ 1993, p. 564–575 (ISBN 978-0000344083, lire en ligne [archive]).

  14. (en) Peter Margry, « Global Network of Divergent Marian Devotion », Encyclopedia of New Religions : New Religious Movements, Sects and Alternative Spiritualities, Lion Books,‎ janvier 2004 (ISBN 978-0745950730).

  15. (en) Chris Maunder, Our Lady of the Nations : Apparitions of Mary in 20th-Century Catholic Europe, Oxford University Press, février 2016, 240 p. (ISBN 978-0198718383, lire en ligne [archive]), p. 36.

  16. (en) Frère Michel de la Sainte Trinité, The Whole Truth About Fatima : The Third Secret (1942-1960), vol. III, Buffalo, New York, Immaculate Heart Publications, 1990, p. 578–579.

  17. (en) Alexandra Stanley, « Vatican Discloses the 'Third Secret' of Fatima », New York Times,‎ 14 mai 2000 (lire en ligne [archive]).

  18. (en) « Former monk hijacks Irish airliner », Spokane Daily Chronicle, no 192,‎ 2 mai 1981, p. 2 (lire en ligne [archive]).

  19. (en) Fr Richard A Ege, V.G., Finding my way to salvation : At traditional old roman catholiq priest's view of the past 50 years, Friesen Press, février 2013, 347 p. (ISBN 978-1-4602-1291-2, lire en ligne [archive]), p. 8.

  20. (en) Antonio Socci, The Fourth Secret of Fatima, Loreto Publications, juillet 2009, 256 p. (ISBN 978-1930278806).

  21. (en) Malcolm Moore, « Catholic Church isn't hiding apocalypse secret », The Telegraph,‎ 11 septembre 2007 (lire en ligne [archive]).

  22. Fr. Louis-Marie O.P., « La neutralisation du troisième secret », Le Sel de la Terre, no 53,‎ juillet 2005, p. 111-156 (lire en ligne [archive]).

  23. (en) « The murder of pope John-Paul I » [archive], sur The Catholic Counter Reformation of the 21st century, crc-internet.org (consulté le 26 septembre 2016).

  24. « M et le 3ème secret » [archive], sur Allo Ciné, allocine.fr (consulté le 26 septembre 2016).

  25. « Le 13ème jour » [archive], sur Allo Ciné, allocine.fr (consulté le 7 septembre 2016). Visible sur Youtube [archive]

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Romans

  • Daniel Réju et Jeanne Bouvard, Le Troisième secret de Fàtima, France Loisirs, 1982, 185 p. (ISBN 978-2724212501).

  • Steve BERRY et Jean-Luc PININGRE, Le troisième secret, Le Cherche Midi, février 2006, 480 p. (ISBN 978-2749105284).

Études ou enquêtes

  • Gabriel Philippe, Bras de fer kgb-vatican : dimensions spirituelle et politique du message de fatima : pour comprendre, Œil, coll. « F Brechant », janvier 1992 (ISBN 978-2868392268).

  • (en) Antonio Socci, The Fourth Secret of Fatima, Loreto Publications, juillet 2009, 256 p. (ISBN 978-1930278806)

  • Joseph de Belfont, Mystères et vérités cachés du troisième secret de Fatima : Réflexions d'un simple fidèle sur les textes diffusés par le Vatican, Fernand Lanore, coll. « Religion », novembre 2011, 417 p. (ISBN 978-2851576545, lire en ligne [archive]).

  • Bernard LECOMTE, Le troisième secret de Fatima, Perrin, novembre 2014.

  • Ahmed Benlahrech, Le Troisième Secret de Fátima : Son exact libellé - Sa juste interprétation, Editions Edilivre, décembre 2014, 132 p..

  • Daniel Robin, Fatima Le quatrième secret, Québec-Livres, coll. « Essais », octobre 2015, 208 p. (ISBN 978-2764024782).

Dernière modification de cette page le 9 février 2017, à 22:00.


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