vendredi 13 mai 2022

contexte politique des apparitions à Fatima

 

contexte politique proprement portugais

des apparitions à Fatima


(six entre 13 Mai et 13 Octobre 1917

= contestation de la guerre et du gouvernement Costa

renaissance de la dévotion populaire & avènement du « sidonisme »)


selon Quid 2004

. Avril à Octobre 1915

. 1916 = Lucie et cousins François et Jacinthe Marto

. 1917

qui donne les trois secrets


l’Eglise victorieuse de l’athéisme républicain – les apparitions de Fatima associées à l’image du futur président du Conseil


discours fondateurs du nouveau régime par Salazar

appui de l’Eglise

« explorando as chamadas apariçoes de Fatima »

(Oliveira Marques Historia de Portugal II p. 336)

« Em Maio de 1917, a Igreja ou alguns dos seus elementos locais, possivelmente organizou – e certamente explorou – as chamadas ‘apariçoes’ de Fatima, que se sucedarama a outras ‘apariçoies’ menos mem logradas, e depressa exerceram uma influência grande sbre as massas, preparando um renascimento de deveoçao popular » (ibid. p. 225)



la question du régime


assassinat Carlos 1er : 1er Février 1908

renversement de la monarchie : 5 Octobre 1910

gouvernement provisoire Afonso Costa

proclamation de la République : 19 Juin 1911

Août 1911 élection présidentielle Manuel de Arriaga, candidat des partis, l’emporte sur Bernardino Machado que soutenait Afonso Costa

Eglise seule force d’opposition – autodissolution des partis monarchistes


Afonso Costa, président du conseil en Janvier 1913, appelé au pouvoir par pdt Arriaga : loi autorisant le divorce – séparation de l’Eglise et de l’Etat

Bernardino Machado appelé au pouvoir : Février 1914

contrepied de Costa (notamment vis-à-vis Eglise)


14 Mai 1915 : soulèvement armé centaines de morts, démission Arriaga, intérim Téofilo Braga – Août 1915 – élection présidentielle Bernardino Machado qui rappelle au pouvoir Afonso Costa Novembre 1915


entrée en guerre

« union sacrée », Costa ne garde que les Finances – redevient pdt conseil Avril 1917

prestige à l’étranger, place dans le concert allié mais situation intérieure déplorable, conflits sociaux)

8 Février Février 1917 : arrivée premiers contingents en France


(absence hors du pays de Costa – armée en Flandre et en Afrique - soulèvement de quelques cadets et victoire du germanophile Sidonio Pais : 5 Décembre 1917 « République nouvelle »

(ambassadeur à Berlin, major dans l’armée, professeur d’université – ministre en 1911-1912, peu connu) – gouvernement de Norton Matos démissionne, Bernadino Machado contraint à l’exil, Costa arrêté à son retour

contre la guerre et la démagogie des démocrates

dictature militaire - élection présidentielle au suffrage universel direct : Avril 1918

retour au « sébastianisme » - mystique du chef, précurseur des régimes italien et allemand

isolement politique, s’appuie sur les monarchistes, les cléricaux et la haute bourgeoisie)

+ assasiné : 14 Décembre 1918

Guerre civile – Janvier-Février 1919 (proclamation d’une monarchie le 19 Janvier à Lisbonne et Porto – entrée des forces républicaines à Porto le 13 Février 1919)

démission du gouvernement sidoniste de Tamagnini Barbosa – retour de la « Vieille République) – gouvernement Domingos Pereira en Mars 1919 sans sidonistes


Salazar (28 Avril 1889 + 27 Juillet 1970 – congestion cérébrale Septembre 1968)

accusé en 1919 de conspiration contre les institutions républicaines comme tout Coimbra

candidat catholique en 1921 à Guimaraes – élu à Arganil en 1925 – sympathisant monarchiste

27 Avril 1928 : Salazar ministre des Finances pour la 2ème fois avec pleins pouvoirs budgétaires – président du Conseil : 5 Juillet 1932

Estado novo : plébiscite du 19 Mars 1933

discours de base : 1930

le salazarisme : - antimoderniste, vertus morales et sociales du monde rural, tradionalisme catholique



la question religieuse


marquis de Pombal, principal ministre 1756-1777


1759 : expulsion des Jésuites


25 Mai 1773 suppression distinction entre anciens et nouveaux chrétiens


1773 : le marquis de Pombal (au pouvoir de à ) arrache au Saint-Siège la suppression de la Compagnie de Jésus – laquelle se réfugie dans la partie russe de la Pologne (premier partage 21 Juillet 1972) – rescrit de Clément XIV du 7 Juin 1774 – 7 Mars 1801 Pie VII reconstiue la Compagnie mais en Russie seulement


sous Pierre IV ( la Charte de 1826 + 1834), Mousinho da Silverira supprime les ordres religieux et sécularise leurs biens pour renflouer le trésor

concordat : 7 Mai 1940

(paix religieuse – patronage des missions en Extrême-Orient – interdiction du divorce)


liens supposés entre afrancesados, franc-maçonnerie et anticléricalisme – et la République – à partir de 1789


décret Hintze Ribeiro 1901 – légalisation de l’entrée de presque n’importe quel ordre religieux


Manuel II et la reine Amélie, dévots : influence cléricale

République s’identifie à lutte contre l’Eglise

expulsion des ordres religieux dès 1910


Février 1911 – protestation des évêques contre suppression serment religieux, abolitioon fêtes catholiques, expulsion des congrégations, loi du divorce, projet de suppression de la facuklté de théologie, interdiction de l’enseignement religieux dans les écoles

déposition de l’évêque de Porto

majorité du clergé renonce à régime de pensions de l’Etat

combats entre épiscopat et gouvernement

bulle de Pie X en 1911, cnfirmée en 1912 Jamdudum in Lusitania – interdite de lecture dans le pays


décret du gouvernement provisoire sur modèle français 1905 – pdt Afonso Costa

Avril 1911 – séparation Eglise et Etat

nationalisation biens et bâtiments

contestation surtout au nord


paisement du conflit en 1914 (gouvernement Bernardino Machado)

réintégration évêque de Porto

discussion parlementaire du décret de séparation

autour 1912, re-fondation à Coimbra du Centre académique de démocratie chrétienne

début de retour des ordres religieux en 1916


la dernière apparition coincide opportunément avec reprise d’une vague de persécutions et de brimades


« sidonisme » triomphant en Décembre 1917 est conservateur et pro-clérical

révision de la loi de séparation

rétablissement (1918) des relations diplomatiques avec le Vatican


nouveaux évêchés créés en 1920 : Vila Real et Leiria (dont dépend Fatima)

1923 – première imposition de la barette de cardinal par le président de la République (Antonio José de Almeida) – proposition de réintroduire l’enseignement religieux à l’école (min. Instruction publique Leonardo Coimbra)

retour des Jésuites

13 Mai 1928 – première pierre de la basilique de Fatima


1958 : appel à la démocratie de l’évêque de Porto Antonio Ferreira Gomes


la relation avec le reste du monde


1898 et 1913 – conversations anglo-allemandes pour se partager les colonies portugaises

participation à la Grande Guerre (contrairement à l’Espagne, neutraliste et germanophile) :

suite à saisie de navires allemands sur demande anglaise (Février 1916) : 9 Mars 1916, Allemagne déclare la guerre au Portugal –

Pacto iberico : 18 Mars 1939

Note de synthèse n° 1


Le Portugal est marqué par sa relative insularité et un isolement, tant par la dominante rurale et une division naturelle en trois grandes régions du nord au sud, que par une histoire le poussant outre-mer et au métissage arabe puis noir – il est donc le pays et le peuple le moins européen. Il est en revanche très doué pour l’assimilation de l’extérieur et par l’extérieur, donc pour une grande cohésion mentale et physique.


Comme son héritier partiel le Brésil, il lit son histoire en « isme ». Le sébastianisme est le premier mythe, le roi croisé meurt au Maroc, mais est censé revenir par la mer et sauver le Portugal. Le sidonisme est son avatar au début du XXème siècle (personnage de Sidonio Pais en 1917-1918, juste après Fatima, pour prendre le contre-pied du radicalisme anticlérical et aussi de l’alliance anti-allemande avec la participation forcée par la Grande-Bretagne à la Grande guerre). Le salazarisme fait référence au moins implicite à ces deux « ismes ». Recherche que je vais faire dans les biographies et discours de Salazar, où il est très probable que Fatima sera évoqué, au moins dans la période précurseur puis fondatrice de l’Estado novo.


Influence profonde de la France sur le Portugal. Les Bénédictins (français – version saint Bernard) sont les financiers de la reconquête contre les Arabes, domination de ceux-ci deux siècles seulement (au contraire de l’Espagne). La restauration de l’indépendance contre l’Espagne, grâce à Richelieu. Les afrancesados – fans. de 1789, cinquième colonne française jusqu’en 1815. La Charte de 1826 comme celle de 1814. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat 1905 décalquée par un décret du gouvernement provisoire (républicain) en Avril 1911. Processus de renouement avec le Vatican, exactement calqué chronologiquement avec celui de la France : Fatima a le même « rôle » que Jeanne d’Arc et surtout Thérèse de Lisieux.


Le conflit de l’Eglise et de l’Etat est beaucoup plus fort au Portugal. La monarchie s’est éteinte plus qu’elle n’a été renversée (la même chose-évolution s’était observée au Brésil). La seule force d’opposition à la République – teintée d’anticléricalisme dès le départ (réaction au bigotisme de la cour du roi adolescent Manuel II et au décret antérieur à son avènement : 1901, légalisant le flot de congrégations arrivant de l’extérieur) et de franc-maçonnerie – est l’Eglise, spécialement dans le nord. Le nord commence en gros à Leiria – précisément érigé en diocèse à la suite de Fatima, qui est géographiquement à la charnière. Môle intellectuel (dont sort Salazar qui y enseigne), Coimbra et ses universités. Un nord qui se soulève en Janvier-Février 1919 et dont les proclamations sont une annulation pure et simple de tout ce qui s’est fait et a été vêcu depuis la chute de la monarchie en Octobre 1910. Conflit qui est marqué par la déposition de l’évêque de Porto, par la révolte du clergé qui refuse à 80% de ses effectifs les pensions de l’Etat. Les biens des cingrégations, puis de l’Eglise, enjeux au début du XIXème siècle, puis de la République d’un renflouement du trésor public : le pays est très pauvre, contraste (encore très sensible, au moins dans les années 1970) entre les monuments royaux et religieux et le reste de l’habitat notamment rural. Les grands monuments religieux sont en milieu rural : hors les murs. Les monastères comme en Germanie sont de volonté royale. Nationalisations et confiscations, expulsions des congrégations. Cas particulier d’un ordre – à étudier – les « dorothéistes », où précisément entrera Lucie. C’est le premier à revenir. La bulle de 1911 serait à étudier.


Tradition d’un Etat fort, mais anticlérical. Le marquis de Pombal et la suppression de l’ordre des Jésuites, sauf en Russie du fait de Catherine II. Le sidonisme et le salazarisme réconcilie Etat fort et Eglise.


1917 : arrivée des contingents portugais en Flandres, jusqu’à 50.000 hommes pour une population alors autour de 3 millions. Paroxysme de rivalités-réconciliations de quelques personnalités tenant le haut du pavé et se succédant au pouvoir depuis 1910 : Costa et Machado principalement. Etudier leur politique et leur personnalité au regard de l’Eglise.


Piste : encore en 1975-1976, l’école historique tient Fatima pour une possible fabrication par l’Eglise pour desserrer l’étreinte d’un régime anti-clérical. Le sidonisme serait alors l’effet de la grâce mariale. Le salazarisme récupèrerait la promesse de paix et de stabilité de Fatima. Resterait à expliquer l’obsession russe.

Aucun commentaire: