tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé - textes du jour

 

Mercredi 9 Mars 2022

15 heures + Lectio divina : la conversion impossible d’un pays à la capitale redoutable (juste parabole pour aujourd’hui), Ninive : en voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés (parcours de Jonas au pas de course à travers Ninive, alors qu’il fallait trois jours pour la traverser) : encore quarante jours et Ninive sera détruite.. Le psalmiste à plusieurs tons : lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense… Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un coeur brisé et broyé. La souffrance du Fils de l’homme, parfois la nôtre ². Jésus, et Sa propre génération : une génération mauvaise, elle cherche un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive… Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Notre génération que n’a donc pas instruite la catastrophe de 1938 à 1945, qui n’a pas su comprendre la Russie en perte d’empire et l’associer à la reconstruction de l’Europe, et qui maintenant, fuyant la confrontation physique, va peut-être se la voir imposer. Les pays baltes, membres de l’Alliance atlantique certes, mais la Tchécoslovaquie en Septembre 1938 ne supposait pas que nous et les Britanniques manquerions à l’alliance que nous avions contractée avec elle, elle qui était notre construction contre l’Allemagne !

Il apparaît que les deux paris de POUTINE, initiaux, ont été perdus : la guerre éclair et ZELINSKY, méconnu et à genoux ou la débandade apeurée des Ukrainiens. Ceux-ci confirment qu’un peuple résistant absolument peut vaincre… si l’Ukraine fait abandonner POUTINE, nos sanctions commerciales (enfin sur l’embargo sur le pétrole russe et le substitut du marché chinois n’est certainement pas inépuisable) et financières n’y auront pas été étrangères, mais le décisif aura été la résolution des Ukrainiens : significatif, en Russie, des opposants champions d’échecs. A Kiev, comme son frère aîné, le maire a été champion du monde de boxe poids lourds. Il est prêté maintenant à POUTINE d’augmenter la mise : des ogives nucléaires en Biélorussie et dans l’enclave de Kaliningrad. En quoi rapprocher physiquement les ogives nucléaires de leur cible supposée mais si multiple, accentuerait-elle la dissuasion de se mêler à une guerre conventionnelle ? KENNEDY, qui va peut-être nous manquer incessamment, et son frère cadet, avaient compris avec KHROUTCHEV que ces proximités physiques importent peu : les fusées furent retirées de Cuba et de la rive turque de la Mer Noire. Et multiplication de la mise : éprouver la réalité de l’Alliance Atlantique en envahissant les Républiques baltes. Je ne crois pas que la Russie, dont nous savons mal la constitution politique et ce qui la régit intimement, laissera faire ce petit homme, septuagénaire bientôt, aux jambes flageolantes quand il marche sans équilibre apparent : combien de temps s’imposera-t-il aux siens ?

Notre campagne présidentielle n’a pas de sens, et le vainqueur assuré, couvert de fonctions diverses, comme les maréchaux soviétiques l’étaient de médailles, n’est pas ce qu’il nous faut. Il n’a pas l’imagination de l’évidence européenne : la seule novation qui peut « frapper » les Européens et le monde, est que la présidence de l’Union soit conférée au suffrage universel direct. Il ne sait ni l’esprit de notre Constitution, ravagée par la durée et la coïncidence quinquennales des deux mandats du président de la République et de l’Assemblée nationale, ni ce qu’est la démocratie participative, justement nommée par Ségolène ROYAL, autrefois (en 2007)ni ce qu’en proposait de GAULLE en 1968-1969 : la participation à la décision politique et législative, et la participation des salariés d’une entreprise à l’accroissement des valeurs d’actif de celle-ci. Nous allons redoubler pour cinq ans : force colloque et conférence citoyenne, ingénuité peu respectueuse de la prérogative du Parlement pour proposer des ajouts à des citoyens tirés au sort, etc. Et dès l’automne, la réforme des retraites par ordonnance. Ni l’Europe, ni nous ne pouvons attendre. L’Allemagne vit l’alternance au pouvoir et la collégialité est la règle dans un gouvernement coalisant trois partis substantiels. Nous ? Dix-sept ans de stabilité à la chancellerie de Berlin, et nous depuis 2005 (et notre refus de la Constitution pour l’Europe, si bien travaillée par l’un des meilleurs et des plus convaincus d’entre nous : Valéry GISCARD d’ESTAING que j’avais tant combattu en son temps) : quatre présidents se sont succédés à l’Elysée. Résultat psychologique : notre perte de mémoire. Il est dit qu’Emmanuel MACRON sera le premier président réélu hors cohabitation… et de GAULLE en Décembre 1965 ? et son respect de l’adversaire, interdisant les « boules puantes » à ses partisans, car il se peut que MITTERRAND, à son tour, devienne… aujourd’hui, le cas fait de ses adversaires, par le principal candidat.

1- Jonas III 1 à 10 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XI 29 à 32