dimanche 17 octobre 2021

il verra la lumière, la connaissance le comblera - textes pour ce jour qui va finir

 Dimanche 17 Octobre 2021

17 heures 57 + Le vieil arbre qui m’appelle plus qu’il ne me fait face, les oiseaux seulement le matin et après le lever du soleil et les chants signaux d’autres oiseaux. - La messe donc sans mes aimées : leur besoin de sommeil à chacune, le matin quelle que soit l’heure de notre liturgie dominicale, et pour une messe du « soir » à la cathédrale, fatigue de ma chère femme, report aux vacances, travail encore à effectuer pour Marguerite qui avec patience m’a cependant dicté la mise au clair de l’emploi de son temps scolaire.

Seigneur avec moi… t moi avec Toi, en toute et totale confiance. La suite de ma vie, j’en ai pleine conscience depuis mon hospitalisation et la diminution de ma capacité de travail, dépend en tout de Dieu. Homélie, ce matin, de notre cher recteur, G. : comme dimanche dernier, sensation qu’il nous livre son propre itinéraire de foi qui manifestement n’est pas de combat et d’obstacles à surmonter, mais d’un approfondissement de notre situation devant Dieu. Questionnaires organisés en diocèse, paroisses, en Eglise de France pour le synode des évêques : je vais essayer d’en obtenir une copie hors organigramme. Diffusion et commentaire dans le mois qui vient : un nouvel missel romain pour sa traduction en français. Combien depuis mon enfance en ai-je eu, usage physique longtemps fréquent (Dom LEFEBVRE, FEDER… regrouper les miens et ceux de ma mère), puis les années A B et C suscitant un missel du dimanche ou des énormités. Ce qui était objet de piété pendant au moins deux siècle n’existe donc plus en vie courante.

Lectio divina 1: Marc rédigeant dans l’esprit de Pierre ou selon lui, donne une version directe de la demande orgueilleuse des fils de Zébédée : siéger l’un à ta droite, l’autre à ta gauche, dans ta gloire. La prétention, évidemment stigmatisée par les dix autres disciples, ambiance de groupe, témoigne quand même d’une vraie foi, et ne craignant pas son épreuve : boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? Nous le pouvons. La conclusion est la leçon fréquente des inversions de hiérarchie : celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servileçon, non de psychologie, mais d’emprunt du même chemin que le Sien , mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. Tout comportement chrétien a son modèle, et ce modèle qu’est le Fils de l’homme, a surtout une théologie. Ce sort – sa vie en sacrifice – est prophétisé dès Isaïe : le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. Déjà aussi, la tournure paulinienne : par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. La lettre aux Hébreux nous assure du compagnonnage, du précédent dont nous avons si grand besoin : un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché.

Politique, c’est-à-dire la campagne présidentielle pour nous, le dévoilement de la déshérence de l’Union européenne, tant pour ses ressortissants qui ne le sont plus que de droit, mais guère de coeur et d’esprit.

Toutes nos précédentes campagnes présidentielles depuis que le concours est au suffrage universel direct étaient binaires, le premier tour n’étant qu’éliminatoire et les discours le composant peu conséquents. Les partis étaient décisifs, le clivage droite/gauche, estompé en 2007 par la candidature d’une femme pour la pétition socialiste, n’avait pas été vraiment rétabli en 2012. La comparaison des personnalités devint décisive. 2017 a, d’une certaine manière, était une fausse élection : l’efficience des candidatures de gauche et de droite a disparu et l’élection par abstention et repoussoir ont donné à un inconnu la totalité des pouvoirs qu’accorde actuellement le dévoiement de notre Constitution. La campagne n’a pas encore porté sur la nocivité d’un quinquennat présidentiel imposant son calque pour le quinquennat de l’Assemblée nationale (révision tentée par Georges POMPIDOU dès 1973, et consensuelle en 2002 selon un aveuglement général). La disposition explicite de l’ancien Premier ministre du président sortant met aussi en lumière la nocivité d’avoir limité le nombre des mandats présidentiels (révision de 2008, dont on ne comprend pas a postériori l’intérêt qu’y avait Nicolas SARKOZY : le droit d’intervenir devant le Congrès, ce qui aurait pu conduire à un engagement de la responsabilité présidentielle, doublant celle du gouvernement devant l’Assemblée nationale, droit acquis moyennant la concession majeure à la classe politique, ne pas repasser devant l’élection quand on quitte le gouvernement si l’on était parlementaire auparavant) : 2022 compte moins que 2027, ce qu’a fait remarquer (le Point, Michel RICHARD). La démarche d’Edouard PHILIPPE n’est qu’apparemment celle de GP remplacé par DG à Matignon, et « jouant » donc désormais la fin politique de l’homme du 18-Juin, puisque celui-ci a pris le risque immédiat d’un référendum. L’échéance de 2027 est lointaine, mais il n’a pas remarqué que le maire du Hâvre peut aussi anticiper la défaite du président sortant ou que celui-ci, toutes réflexions faites (et je compte y contribuer), ne se représente pas. La majorité actuelle serait reconduite au Palais-Bourbon, mais pas son chef actuel à l’Elysée… prête pour une nouvelle cohabitation, vingt-quatre ans après la troisième du genre.

La campagne malheureusement ne porte pas sur la lettre et encore moins sur la pratique de nos institutions. Elle semble se dérouler sur deux plans et n’intéresser que les « turfistes ». Qui des deux figures d’extrême droite, l’héritière d’une famille et d’un nom en appelant à une fidélité populaire, ou un polémiste apparemment sans concession et faisant sa première apparition dans ce genre de joute (ce qui rapproche, en tant que phénomène électoral, Eric ZEMMOUR d’Emmanuel MACRON) ? A nouveau, et pour le moment, disparition des anciennes droites et des anciennes gauches portée par des partis anciens, même si depuis l’U.N.R. de 1958 les soutiens au général de GAULLE ont X fois changé de sigles et oublié complètement leur raison initiale. Pas de critique ni de bilan du mandat à moins de sept mois de sa fin hors les livres de Marcel GAUCHET (l’économie) et l’enquête méthodique menée par DAVET et LHOMME (psychologie, parcours plus élucidé d’Emmanuel MACRON).

Pas d’observation ni de chorus pour dénoncer l’accaparement par le sortant de tous les outils permettant les poses, estimées avantageuses, y compris les sauts à pieds joints en match de foot-ball pour une exhibition de charité : culotte courte et maillot de corps, jeune au possible, impatient de jouer.… et tout le premier semestre prochain, surtout les premiers trois mois, le sort donne à la France la présidence en exercice de l’Union, que de thèmes, de cérémonies encore et d’aisé camouflage en champion de l’Europe, l’unique, le vrai. Pour cette seule semaine, les projecteurs, les drapeaux, la sagesse des invités, un échauffement 1° le plan France 2030 d’immenses ambitions mais de faible financement et n’établissant aucune des institutions de planification et de mise en commun de tous les projets de chacun des principaux agents économiques publics et privés. En fin de mandat, est-il loyal de proposer en projection nationale, un des éléments de programme pour une réélection, supposée acquise d’avance... et sans les inventaires non plus de nos délitements, « décrochages » et retards économiques : le PIB par habitant à 20.000 euros si l’on est Allemand, et 14.000 si l’on est français. Sans doute, moins de faillites ces deux années-ci que jamais mais ces fermetures par étouffement et retrait d’investisseurs, tant de noms propres, de mémoires quasi-familiales d’ouvrier au désespoir qui n’ont que les actualités télévisées pour demander grâce : liste depuis 2017, et l’examen à faire de responsabilités des personnes, les dirigeants qui s’effondrent pour avoir approché trop le soleil d’Icare, pouvoirs publics pas innocents. Et les jeux de mots sur la fin du nucléaire puis l’option pour le « mini-nucléaire ».

2° la commémoration de Charonne et de la répression de l’imme nse manifestation F.L.N. du 17 Octobre 1961. La persévérance dans des dires sans mandat et sans réflexion à propos de la part la plus difficile de la mémoire nationale puisqu’elle est à partager avec un pays qui s’est détaché de nous et n’est pas encore disposé à une analyse encore plus difficile, sa relation avec la démocratie, celle que connaît et pratique une part de sa population maintenant intégrée à celle de l’ancienne métropole : sujets complexes, autant psychologiques que factuels et sur lesquels de véritables enquêtes ne sont toujours pas menées, pas seulement la répression attribuée à Maurice PAPON, déjà condamné pour le motif le moins discutable, mais Sétif, et das chacune de nos possessions d’antan des massacres tus et qui ne nous honorent pas. Les semi-improvisations à tonalité démagogique, n’aide pas l’esprit public français : exemple maintenant emblématique de la répétition depuis Jacques CHIRAC que la rafle du Vel d’Hiv est la responsabilité de la France. Le massacre du 17 Octobre 1961, en plein Paris, est donc « le crime de la République » : EM aussi péremptoire que pour qualifier de génocide la période française en Algérie. Immense question plus spirituelle que factuelle : l’éventuelle « intégration » en Algérie française, qui n’a finalement lieu que dans l’hexagone, était-elle, aurait-elle été l’étouffement d’un potentiel nationaliste mais accepté par tous ?

3° la transmission, le mémoriel apanage du président sortant qui pourtant avait peu convaincu pour le centenaire de l’armistice de 1918. Hubert GERMAIN, pour moi qui ai passé plusieurs heures avec lui, en 1997, magnétophone tournant, est l’homme qui répond à la question que la vie personnelle et celle de notre pays pose fréquemment : que faire ? Sa réponse de 1940 a fait la quasi-totalité de l’hommage présidentiel et complètement les commentaires de tous les médias. Les armes, Londres et ce qui sauva l‘honneur et le rang de la France. Mais la même logique mena les deux amis, lui et Pierre MESSMER, une seule fois nommé dans le texte d’Emmanuel MACRON, à afficher la seule position politique critique face à Georges POMPIDOU ramassant la mise, c’est-à-dire la succession du Général : Présence et action du gaullisme. GERMAIN au cabinet du ministre des Armées, nommé contre l’O.A.S. et pour répondre à des sensibilités complexes chez nos militaires. La transmission, qui suppose des programmes scolaires en histoire et en géographie plus événementiels et moins sociologiques, suppose aussi que la totalité des personnalités que nous décidons – à si juste titre – d’honorer soit plus complètement perçues et comprises. Une leçon permanente pour le discernement et pour l’engagement, selon le domaine et les modes du moment. La mémoire de Samuel PATET n’accuse pas seulement la folie d’une foi mal vécue, mais aussi la chaîne des soutiens et des contrôles à l’Education nationale : nous venons juste de l’apprendre.

La concurrence ZEMMOUR/LE PEN accuse le président sortant. L’espérance de ses électeurs, dont je n’ai pas été, et dont beaucoup vont persévérer, à ce que j’entends… était que l’intelligence au pouvoir sans étiquette, la jeunesse sans préjugé ni appartenance allait susciter l’esprit public, propager la rationalité, la vérité du libre examen. Dans un moment de notre Histoire nationale, où notre démographie marie un métissage ethnique et l’évidence d’une unité de cet esprit français, celui de notre République, celui de nos victoires mentales, littéraires, juridiques, il était excellent que nous prenions conscience de notre novation : rien qu’à écouter bien des interventions dans nos médias, présentateurs, médecins, littérateurs etc. dont les ascendances allogènes ne se discernent plus que par les patronymes, je suis vraiment fier de cette réussite. Et voici nos prêcheurs et polémistes qui ne sont entendus qu’en termes de sondages et non selon qu’ils disent. Et, comble, en feignant s’adresser à notre intelligence. Les « petits blancs » des anciennes colonies britanniques d’Afrique. Pis que la peur des différences qui fait naître l’incompréhension même dans les couples, celle de la submersion. Et ces dires et démonstrations sont contagieux. La raison d’Emmanuel MACRON n’aura donc eu aucun effet. Nos institutions incomprises et dévoyées, l’esprit public encore plus vulnérable qu’il n’était en début de mandat. Les Afghans, demandant notre hospitalité depuis plusieurs décennies, poussés à l’exil par la prévision que les intervenants militaires pendant vingt ans ont été incapables dont nous-mêmes, sont à présent comptés comme de nouveaux arrivants. Et l’on entend : fermeture des frontières, expulsions… depuis la « chute du mur de Berlin », s’est-il autant érigé de murs physiquement et mentalement, comme si la chute emblématique avait appelé la multiplication des autres. Eric ZEMMOUR qui s’est fait coller au concours d’entrée à l’E.N.A. tandis que Jean-Marc SAUVE y a été reçu deux fois, renonçant à ce qu’il avait gagné la première fois, pour chercher dans la Compagnie de Jésus son vrai emploi. C’est finalement la République, et même l’Église de France qui le lui ont donné, tandis que le polémiste d’énergie, d’entêtement plus encore que de culture bien assimilée cherche sa consécration dans la conquête électorale.

Je suis convaincu que – même laissé à lui-même pendant la geste et les théâtres d’Emmanuel MACRON, sans doute de bonne volonté et d’intégrité personnelle – l’esprit public dans notre pays va faire des choix, et bien avant le second tour de la prochaine élection présidentielle pour que 2022 ne recommence pas 2017. Et le poison fait réagir, ainsi les trois personnes les mieux « placées » actuellement dans les sondages, peuvent nous quitter : cela dépend de nous, directement, sans structures, sans partis, sans « rassemblements ». Peut-être une libération, mentale changeant la politique. Ainsi, c'est un énarque, de formation et d'esprit ignatiens - Jean-Marc SAUVE - qui, à dix semaines de la suppression de l'E.N.A. sur décision exclusive d'un autre ancien élève, mais devenu président de la République, décide d'un sujet tout autre apparemment : la sincérité d'une institution dans un pays pourtant de plus en plus déchristianisé. Décide en sorte que le Premier ministre en place, va après-demain chez le Pape...

1- Isaïe LIII 10.11 ; psaume XXXIII ; lettre aux Hébreux IV 14 à 16 ; évangile selon saint Marc X 35 à 45


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