mardi 19 octobre 2021

pédophilie dans l'Eglise de France - suites à donner au "rapport Sauvé" . circulaire BFF aux évêques

 

Le 19/10/2021 à 15:14, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :

à la bienveillante attention de Nos Seigneurs, les évêques de France, à qui il est demandé que soit diffusé au maximum ce message --- suites pour le rapport "Sauvé" : un ordre de mission pour maintenant
Eminences, Nos Seigneurs, mes chers Pères, pasteurs de notre magnifique et bi-millénaire Eglise de France, à  qui je dois tant et tant, de naissance, puis d'éducation et enfin d'expérience à mes soixante-dix-huit ans "déjà",
il me semble que le rapport présenté par Jean-Marc Sauvé vaut doublement.
Son auteur, par sa biographie comme ce qui a été suivi - en tous les médias ce mois-ci et avant - de son travail et du travail de ses co-équipiers, est vraiment le fruit de notre Eglise : ces quelques années de recherche de sa vocation dans la Compagnie de Jésus, encadrées par la réussite à deux reprises du concours d'entrée à l'E.N.A. (quand Dominique Strauss-Kahn le manqua, et Eric Zemmour plus encore et à deux reprises) montrent la richesse d'une façon de mixité entre l'idéal religieux et l'état de vie laïque. L'ambition vraie d'une vie et donc son utilité pour tous.  Alors que ses responsabilités de vice-président Conseil d'Etat, d'animateur en fait de notre plus haute juridiction administrative et de cette charge de proximité avec nos pouvoirs exécutif et législatif, ne pouvaient être remarquées et comprises, alors que l'a publiquement manifesté le travail de la C.I.A.S.E. Et belle coïncidence :  l'anniversaire du rétablissement de la relation entre la France et le Vatican, vécu par le Premier ministre hier, à Rome.
Ce rapport vaut surtout comme l'audit du fonctionnement de notre Eglise. Je n'ai à peu près intégralement lu que la publication des témoignages de victimes : ils sont tous saisissants, parfois aux larmes, comme les plus vécus et sinistres poèmes arrivant de l'enfer, et ils sont vrai. La sidération qui marque à jamais des vies, le retard dans une existence pour comprendre un passé, se l'avouer puis le dire. Ce travail que vous avez - en corps - demandé à un éminent laïc, est donc décisif. Pas comme un "état des lieux", mais comme un ordre de mission pour maintenant.
Le droit français ignore le premium doloris. Penser indemniser chacune des victimes repérées ou déclarées, ne me paraît pas adéquat, et comment mesurer l'irréparable ? En revanche, pour celles et ceux des victimes qui sont objectivement dans le besoin, de quelque ordre que soit cette détresse, des accompagnements, du soutien (y compris financier selon les situations, mais pas selon le "préjudice" à vie), devraient être proposés, convenus sans règle ni uniformité ou péréquation.  Un signe, d'ordre matériel et en façon de pénitence pour votre propre institution de conférence, pourrait être donné : autant il est nécessaire pour les fidèles d'un diocèse que leur évêque dispose, parfois depuis des siècles, d'un palais ou d'une belle demeure pour les accueillir, y conférer avec son clergé, car c'est vraiment un bien commun, à ne pas évaluer en termes du marché immobilier -, autant certains biens de gouvernement comme votre actuel hôtel particulier, avenue de Breteuil à Paris, pourraient être vendus. Vous installer - pour votre conférence nationale, dans un lieu déjà propice et très symbolique, comme par (très bon) exemple : Lisieux, en jouxtant le Carmel d'une de nos saintes et docteurs les plus populaires - constituerait un signe de pénitence et de prière. La conférence, pour ses réunions plénières, a été heureusement inspirée par l'événement exceptionnel de Massabielle,en élisant ce lieu de piété populaire s'il en est.
Mais l'essentiel est à venir : pas traité, autant que je le sache selon les entretiens et présentations donnés par Jean-Marc Sauvé, par le rapport. Mais je en poursuivre la lecture. Contrairement aux drames ressortissant du droit pénal, et où l'examen du criminel, la qualification de son ou de ses forfaits, sont la matière du procès, et non l'état ou la souffrance des victimes si elles sont survivantes, et de leurs proches... l'examen des criminels, nos prêtres et religieux prédateurs, n'est toujours pas commencé. Examen intime, psychiatrique. Enquête rétrospective sur toute une vie dans sa particularité et son unicité, et sur ses modes d'existence, de gratification, de retenue, de relation à autrui, aux autres.
Car pour changer le futur, il nous faut comprendre comment et pourquoi des personnalités, à l'état de vie, à l'emploi par la société exceptionnellement scrutés avant toute intégration au clergé, puis formés au discernement, à la prière, au dialogue qui refuse l'entrée en tentation, ont pu céder à des pulsions, et pis encore s'adonner à celles-ci, leur céder à longueur de vie, menant ainsi une existence bi-polaire, tellement ancrée dans leur psychologie que c'était devenu, apparemment sans trouble ni débat intérieur, une double vie. Une analogie avec l'adultère, sauf - ce qui est capital - le dialogue naturel entre les constituants du trio : entre époux et entre amants, un seul ayant double vie ? ou bien chacun ? mais un dialogue, le dialogue, généralement pour sortir de ces écartèlements. Le prédateur ne dialogue pas avec sa victime, il la mystifie, se l'attache et se la garde sans texte. Il n'attend pas un compagnonnage amenant à la lucidité, à la reprise de soi.
Il faut donc que les prédateurs, dument repérés, naturellement écartés d'emplois, de responsabilités, de ministères leur ayant donné le moyen et la chalandise de leurs crimes, rendent enfin service à l'Eglise et à leurs frères et soeurs en communautés et congrégations diverses, en Eglise... Ce service, ils peuvent et doivent le rendre par leurs aveux, par une profonde analyse de leur cheminement dans le crime, de leur enchaînement imprudemment consenti par l'abominable addiction, faire comprendre à autrui, à vous, Mes Seigneurs, mes Pères, ce qu'il se passe dans une psyché, ce qu'a permis, peut-être induit la vie pratique de l'Eglise pendant ces dernières décennies (puisqu'il nous faut examiner les ressorts d'une vie déviante, donc des prédateurs et pécheurs encore en vie, et en état de faire de tels examens). Livré à cet examen, puis accompagné par des experts laïcs ou religieux dans tous les domaines de la psychologie, de l'esthétique, de l'affectivité et bien sûr des bipolarités, voire de la schizophrénie : toutes disciplines et difficultés de vivre, que je ne connais guère personnellement, mais auxquelles je crois en efficacité et en soutien pour qui consent à cheminer, à se comprendre et - dans notre immense "affaire" - se faire comprendre... le prédateur aura pour principale pénitence de consentir et d'aider à ces investigations.
Vous devez, nous devons obtenir de ces prédateurs, cette contribution au diagnostic et à la prévention. Si vous y parvenez, vous rendez un service signalé à l'ensemble de notre société nationale et contribuerez à ce que la justice et la médication avancent. Toutes conversations (médiatisées) que j'ai entendus ou suivies sur la pédo-criminalité, tournaient autour de l'instinct de domination, de l'abus tentant d'une situation de supériorité, en partie admise par la victime. N'est-ce que cela cette pente vers le crime ? L'attractivité de l'enfance, de la jeunesse, celle de la beauté, celle aussi d'éventuels appels à la confidence, voire à des paternités ou à des maternités de remplacement... ont-ils été étudiés ? D'obscures vengeances, de terribles passés ?
L'Eglise, par le péché de certains de ceux qu'elle a formés et consacrés, dispose pour le bien de toute la société, d'une "matière première" pour que soit étudiée à fond et selon un nombre appréciables de sujets, la pulsion pédocriminelle. Et que peut-être, comme en laboratoire, soient trouvées des antidotes, des vaccins. Puisque les voeux et promesses du religieux ou de l'ordinand n'ont pas suffi.
Et, en Eglise de France, pourrait se préparer un des points les plus utiles pour la pastorale de l'avenir : le péché, sa nature, ses pourquoi ? et ses comment ? Pastorale de la liberté et du respect : soi et l'autre, soi en responsabilité pour une société, pour une époque, pour notre monde qui demande une seconde évangélisation.  L'ambiance synodale qui vous est donnée y contribuera, je l'espère. Sachez que, nous les fidèles, les pratiquants, attentifs à vos dires et homélies et mandements qui souvent nous émeuvent quand ils attestent, ainsi que ceux de vos prêtres, une recherche, une étape de vie personnelle intime, nous vous attendons. Nous vous aimons.
Quand vous serez réunis, rien qu'à deux, en Mon nom, sachez que Je serai avec vous.
Nota bene - bien évidemment, si vous m'honorez d'une "réponse", d'une suggestion ou de l'expression d'un désaccord, cela restera entre qui me couriellera, m'écrira (Reniac - boîte postale 3 . 56450 Surzur), voire me téléphonera (06 80 72 34 99), et moi. En toute humilité mais en passion de servir.


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