mercredi 23 juin 2021

je suis un bouclier pour toi ! - textes du jour

 

Reniac, toujours à ma table de travail, veille du vieil arbre, mercredi 23 Juin 2021

10 heures 31 + Lectio divina, le cycle d’Abraham, le premier cycle de la foi, des exaucements immédiats, des promesses d’immensité et d’éternité. 1 Toutes proportions gardées, j’en suis là. Mais la différence entre Abram et moi, et la plupart des hommes n’est pas seulement sa foi, mais sa situation, il quitte beaucoup, il se déracine même s’il emporte beaucoup de son bien. Comme nous, la plupart d’entre nous, moi, il est taraudé par l’impossible, qu’il ne s’exprime même plus. C’est son dialogue avec Dieu qui ravive tout et fait tout aboutir. Après la salutation d’usage de la Genèse à l’Annonciation ne crains pas ! Notre sensibilité à la transcendance à dieu soudainement perceptible, l’intense : Ne crains pas, Abram ! Je suis un bouclier pour toi. Ta récompense sera très grande – Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ? Je m’en vais sans enfant… Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. - Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu’un de ton sang. Dialogue de toute vie spirituelle, de toute vie : Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. Aucune « preuve de part ni d’autre, mais une connaissance mutuelle d’âme, c’est-à-dire de la réalité. La relation de Dieu avec Abraham a deux vecteurs : un pays promis, puis donné, une descendance. Tout le dilemme d’Israël et des chrétiens est là : l’État d’Israël et sa prétention territoriale, redoublée par la créance que lui donne la Shoah sur le reste de l’univers humain, les chrétiens et le Fils de David, sauveur du monde, descendant d’Abraham. A ta descendance, je donne le pays que voici, depuis le Torrent d’Egypte jusqu’au Grand Fleuve l’Euphrate. 2… Région encore plus immense que celle identifiée comme Canaan, et sans commune mesure avec l’ensemble de la Palestine, a fortiori le territoire d’Israël selon le droit international public en vigueur (les résolutions des Nations-Unies depuis « la guerre des Six Jours »). Comment vais-je savoir ? C’est la question-même de Marie à son visiteur, l’ange Gabriel. Mais la foi précède l’interrogation, celle-ci ne porte pas sur le fait, si extraordinaire soit-il mais qui est putativement acquis, mais sur le modus operandi. Gabriel donne toutes précisions et même contre-épreuve à Marie, tandis que Yahvé procède dans le langage habituel de la tradition religieuse antique : le sommeil, le sacrifice, les signes du passage. Nous avons le choix du mode des réponses : y être attentif, mais notre foi est aussi vraie et nous habite autant que notre supplication, elles sont de même mouvement. Je le vis intensément. L’évangile : c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez, nous permet la plus grande audace, reconnaître l’action de Dieu en nous à son fruit. La grâce qui nous exauce. Il s’est toujours souvenu de son alliance.

16 heures 10 + Ces élections départementales et régionales éclairent tout le cours de notre vie nationale depuis le printemps 2017, et davantage encore les ides de Mai 2022. Dès l’énoncé des résultats dimanche soir, recul du Rassemblement national, attendu pourtant comme le prochain vainqueur et la présidence de quatre régions. Avec le retrait du candidat de gauche écologiste, même la région PACA lui échappe, ce qui ne rend pas Renaud MUSELIER plus sympathique. Et néant pour la République en marche, tous les ministres qui avaient participé à des listes sont éliminés. Le pays ne se prépare donc pas à la redite du second tour de l‘élection présidentielle en Mai 2017. Les abstentions étonnent par leur niveau sans précédent, plus de 66 % (dans mon village, pourtant 30 % de votants, et le « favori » n’atteint pas, lui non plus le minimum de 12,5 % des inscrits – la « Gauche unie », quatuor que j’apprécie depuis nos rencontres de ces jours-ci, sa composition exemplaire, le charme de celles et ceux qui en constituent la petite liste, sera donc aussi au second tour), mais l’on oublie que le futur président sortant a été élu, non seulement par des circonstances imprévisibles (l’invalidation morale de François FILLON dont le score se maintint à point tel qu’il l’eût certainement remporté sans les emplois fictifs de sa femme et les costumes offerts par Robert BOURGI), mais par abstention (cf. pièce jointe). Et le fait massif est que ce mandat qui devait n’avoir aucun égal ni précédent, tant il serait éclairé, hors normes, n’a pas rallié les électeurs. Les quelques points de popularité retrouvés par EM tiennent à la fin du confinement, mais le bilan, quand en viendra le moment, peut-être bien après la prochaine élection présidentielle, montrera des erreurs tragiques parce que commises en solitaire et dans le dédain des autorités médicales et scientifiques. Le grand débat national, la conférence citoyenne sur le climat, a priori bien accueillis et donnant lieu à de vraies participations des Français, je l’ai vécu dans mon département du Morbihan, ont été presque méprisés, et il n’a pas été plus tenu compte des propositions et des réponses populaires qu’il n’en avait été du mouvement des « gilets jaunes ». Le Président n’étant pas démocrate, les électeurs n’ont pas été civiques. Pourtant, l’occasion – paradoxale – d’une prise de conscience nationale du déni de démocratie dans lequel nous nous enfonçons, avait été donnée au Président, en même temps qu’une gifle. L’unanimité des condamnations publiques, et la ridicule peine infligée à une personne jeune mais exaspérée (sans qu’il y a chercher des étiquettes, elles-mêmes interprétées à contre-sens) empêcha toute réflexion. Emmanuel MACRON avait la main : ce n’est pas la République qui est offensée, mais c’est ma manière de la représenter et de recéler le pouvoir qui m’avait été délégué il y a quatre ans, qui est censurée. Changeons ensemble, revenons à nos institutions, la responsabilité que je revendique et exerce en tout, et tout seul, n’existe pas dans la Constitution voulue et pratiquée par le général de Gaulle, jusqu’à démissionner quand sa proposition fut rejetée par referendum. Je prends la résolution de revenir à l’esprit et à la lettre de la Cinquième République, d’appeler la sanction populaire à ce que je fais, à ce qu’exécute le gouvernement, peut-être vous proposerai de revenir au septennat et donc à des élections législatives en cours de mandat. Peut-être vous demanderai-je par referendum de constitutionnaliser la matière de certains projets ou propositions de loi, obligatoirement déférés au referendum, de même que sont déjà distinguées les matières législatives et celles édictées par règlements ou décrets. Peut-être pour engager ces réformes nous faisant réintégrer ce que nous n’aurions jamais du quitter, et – en cela – je reconnais ma responsabilité personnelle, ne briguerai-je pas, dès l’an prochain, un second mandat. Mais dès maintenant, soyons tous civiques, allons voter pour nos élections départementales et régionales. Elles sont locales, certes, parce que les conseils et assemblées que vous allez élire sont parmi vous et décident de beaucoup pur votre vie quotidienne. Votre participation pour choisir vos édiles doit être un grand mouvement national. Je vous appelle, je m’y appelle. Cela, annoncé d’un mot : compréhension d’un geste juste, dite au sacrilège dans l'instant, et allocution radio-télévisée le soir-même. Nous aurions eu 80 % de participation dimanche dernier. Au lieu de disputer sur les « présidentiables » dans un parti majoritaire de naissance, mais se perdant dans les thèmes d’un mouvement de plus en plus voisin… au lieu d’errer sur les causes de l’abstention : bureaux non ouverts, courriers pas parvenus, confinement, météorologie. Non, il n’y a pas de mouvement sans vent. Emmanuel MACRON n’a ps été créatif depuis son élection, alors qu’il promettait de l‘être en péremption de partis à plat. L'envie, l'appétit sont coupés. Ce n'est plus la critique outrée de la "classe politique" : tous pourris. C'est le jugement d'un exercice du pouvoir national.

1- Genèse XV 1 à 18 passim ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu VII 15 à 20

2- Cette région correspond plus ou moins aujourd'hui aux territoires réunissant l’État d'Israël, la Palestine, l'ouest de la Jordanie, le Liban et l'ouest de la Syrie. Wikipédia 16 VI 21

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