samedi 14 novembre 2020

le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? - textes pour ce jour

 

Samedi 14 Novembre 2020



Depuis mon retour de cinq mois d'hospitalisation, clarté de la pensée et de l'analyse que me donnent une forme de culture politique depuis soixante ans, mais fatigue récurrente, souvent installée, des courriels donnant plusieurs jours de journal et ma lecture quotidienne des textes de la messe catholique sont restés en attente de leur mise au net. Sans doute, et rétrospectivement si ce n'est pas vous lasser, je vous les donnerai aussi : genèse des réflexions de maintenant.

C'est un appel au partage, car notre temps attendent des prises de conscience aussi précises que sereine. Notre pays et notre Vieux Monde, l'Eglise en France en ont besoin.

16 heures 37 + Temps gris et à la pluie, sauf une magnifique, mais éphémère brillance d’un soleil solitaire en milieu de matinée. Pauvreté qui s’installe de ma santé, je l’oublie. Le mal à une dent, chronique chaque soir s’éveille bien plus tôt maintenant. Marguerite au travail, sans m’en dire objet ni sujet, répliques vives (et sans doute méritées) à mes interrogations. Edith en cours personnel au-delà d’Arzal et Herbignac, courses ensuite à l’Aldi du retour.

La vieillesse est un naufrage, diagnostic de DG, pensant à PETAIN, que je crois pourtant avoir été lucide aux heures de décision et de responsabilité jusqu’à l’île d’Yeu, ou à lui-même au mode éventuel ? Ce que je vis est tout autre. Il y a une dizaine d’années, j’ai ressenti le début de la vieillesse, si c’était déjà cela, comme une libération, la fin de la chasse ? ni en amour, ni en exercice professionnel, il n’y a plus de compétition, ni même de risques de s’égarer. Je m’étais vraiment et depuis longtemps trouvé, heureux de ma cohérence et de ma continuité, heureux désormais d’être aimé puissance 2 (ma femme et notre fille) et les honorer était devenu mon vrai défi. J’ai « découvert » mon âge et la projection de la suite, pendant mon hospitalisation. Maintenant, nettement, j’écris et vis que la vieillesse est un défi, et j’ai intitulé : escalade, ce 402ème fascicule de mon journal, version numérisée (ouverte avec mon premier ordinateur au début de 1992,exactement : Karlovy-Vary, Vendredi Saint 17 Avril 1992. - Minuit vingt-cinq ) en itinérance avec ma chère mère en Tchécoslovaquie, mes premiers essais avaient été une succession de « pertes de données ». Un défi. Ni la santé, ni la volonté, ni l’urgence ne suffisent. Je le vis depuis mon retour à nos aîtres et lieux, le 20 Juillet dernier. Il y faut la grâce : elle ne me fera pas défaut.

17 heures 09 + Promenade envisagée et qui ne peut être que courte en temps et surtout en distance… l’air pour moi, l’espace à courir pour Lupa : reportée, pour cause de pluie vive.

Lectio divina, déjà « faite » à mon réveil. Fonctionnement de l’Église naissante : le nerf de la guerre pour les missionnaires et évangélisateurs. C’est pour son nom qu’ils se sont mis en route sans rien recevoir des païens. Nous devons donc apporter notre soutien à de tels hommes pour être des collaborateurs de la vérité. 1 L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture. La parabole du juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Il donne satisfaction à la pauvre veuve, enfin, rien que pour en être débarrassé. Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Gen… Ousmane… leur drame respectif, mon impuissance, que la prière pour leur secours. La leçon est autre, elle sous-tend chacun des miracles accomplis par le Sauveur, elle est l‘attente de Dieu vis-à-vis de nous et « jouant Sa dernière carte » par l’Incarnation et la Passion de Son Fils : le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

Ces dix jours… depuis le résultat de l’élection présidentielle américaine, acquis le vendredi 6 jusqu’à cet après-midi, tranquilles, ensemble à regarder et vivre comme chaque samedi : « samedid’en rire ». Hymne à la France, c’est-à-dire à son esprit. Etapes entretemps, celles de la pensée, celles de souhaitables prises de conscience plus que d’événements répondant aux interrogations, aux fausses routes de ces temps-ci, les actualités.

17 heures 39 + Tenté de sortir… renvoyé à ma base par la reprise de la pluie. Pénombre, un pied dans une gamelle-pot-de-chambre, je suis tombé à l’orée de la cuisine et du passage vers nos chambres : heureusement pas sur de la vaisselle apportée et pas rangée par ma précieuse et si différente moitié. Et pas trop de mal pour me relever.

Plusieurs films, fiction ou collection de films, de moments, événements, discours et entretiens : de GAULLE, cinquante ans après sa mort. Célébration sans contagion à l’étranger, notamment en Allemagne, tandis qu’à un jour près, c’est à côté de nous, surtout la mémoire de la nuit de cristal, elle-même coincidant avec le quinzième anniversaire de la tentative de putsch à Munich d’HITLER accompagné de LUDENDORFF (l’assassinat par un éponyme de GREESPAN, allemand juif d’origine polonaise, mais dont le nom s’orthographiait de façon alors plus complexe : Herschel GRYNSZPAN). Mémoire que nous ne nous sommes pas mentionnés, alors que les années 1930 pour toujours marquent une tolérance européenne de la montée du nazisme et de son projet de génocide, qui n’est pas loin d’une complicité passive… De GAULLE, un de nos plus grands héros nationaux, et historiquement le plus proche : il a empêché notre mort. Mais cette semaine n’a pas dit l’essentiel de son apport : il fut mondial et mondialisant comme sans doute (sauf TROTSKI) presque personne au XXème siècle : l’interaction des grands mouvements historiques, l’interaction des décisions. Son talent, son apport décisif et vital pour nous, fut de les indiquer et aussi, pour ce qui nous concerner, de prendre des décisions, moyennant mûrissements (l’Algérie, l’Alliance atlantique) et avec de grands échecs : l’émancipation du Canada français..., la participation, quoique celle-ci, ne se fondant donc pas presque anecdotiquement sur un reclassement du Sénat et des régions, s’est spectaculairement placée au coeur de nos fonctionnements constitutionnels et nationaux, par sa démission selon le résultat négatif du referendum du 27 Avril 1969. Cette leçon est plus actuelle que jamais mais elle est ardemment refusée par tous les personnels au pouvoir et les présidents de notre République depuis 2005 : la peur du jugement du verdict, au lieu de comprendre que le politique ne fonde rien si un consensus ne s’élabore et ne se constate. Le civisme, dans les disciplines de confinement, malgré des erreurs pratiques (par manque d’écoute et par précipitation des dirigeants) qu’endurent injustement les commerces de proximité et les librairies, montrent où est la raison. Les « gilets jaunes » et beaucoup veulent la sanction de l’autorité présidentielle et réclament, sur des questions générales, l’initiative populaire ou citoyenne pour mettre une affaire à la décision de tous. Ces documentaires 2 (DG admirablement interprété par Samuel LABARTHE … ) ne disent pas nettement combien la perception du monde, la conviction de ce qu’est et peut notre pays, et l’éthique exceptionnelle de l’homme du « 18-Juin » ont appelé autour de lui des collaborateurs remarquables, suscité des vocations pour le service public et la pleine capacité de l’État. L’aventure n‘a pas été que d’un homme, et elle a été fondation. La réflexion va-t-elle s’approfondir ? Les personnages politiques, le gouvernement en place (très pâle sauf des femmes telles que Elisabeth BORNE et Roselyne BACHELOT) et le président lui-même sont obnubilés par deux sujets qui les apeurent et qu’ils ne maîtrisent pas. Les attentats, et, par extension, le terrorisme se réclamant abusivement de l’Islam d’une part et la crise sanitaire d’autre part. Ce ne sont ni des textes répressifs, ne donnant de latitude qu’aux forces et responsables de sécurité, ni des effectifs déployés de façon voyante qui éradiqueront quoi que ce soit. En revanche, nous devons prendre acte de la cohésion de l’ensemble des Français quelles que soient leurs idées, leur foi, leurs convictions religieuses : cette évidence énorme et historique est notre vraie dette envers nos martyrs. L’Islam de France est français et citoyen, le recteur BOUBAKEUR, Mohamed MESSAOUI... Entrer dans le système de pensée de certains, surtout à droite, les expulsions, les frontières à l’ancienne manière soviétique, voire une shoah pour les musulmans, serait une atteinte à l’âme de notre pays. La solidarité et la cohésion entre Etats-membres de l’Union, une réorganisation de « l’espace Schengen », comme un semblant de concertation mardi dernier y a appelé quand notre président et l’encore plus jeune chancelier autrichien, doivent se chercher dans l’imbrication des « services », et pour ne pas tomber dans les dystopies d’HUXLEY et d’ORWELL, il faudrait une concertation des législations qui contraignent à l’ouverture Pologne et Hongrie et obligent les gouvernement d’Europe de l’Ouest à encore plus de vigilance et de bonne foi démocratiques. Sécurité et liberté vont ensemble, l’ambiance anti-terroriste, c’est la culture de liberté. Une culture de maintien de soi-même par chacun, personnellement et selon ses champs de vie collective. Evitons tous ces termes de communauté : bien commun soit ! Mais enfermement contre l’extérieur, non. La protection et la vie sont en plein air. Les expulsions… il n’y a pas, en droit français, de double nationalité : François HOLLANDE tomba là-dessus vis-à-vis de Christiane TAUBIRA (méritant le Panthéon, autant sinon plus que Simone VEIL). Et les étrangers, en règle ou pas, les sortants de prison, leur pays d’origine respective ne les voudront pas en retour : l’expérience de Gérald DARMANIN en Tunisie, la semaine dernière, l’a montré. Nous devons faire avec celles et ceux qui sont déjà là, comprendre que le flux ne s’arrêtera pas et accepter pour le meilleur la perspective qui a déjà commencé de se réaliser, et que ont constater les sous-titres nommant à la télévision intervenants, personnalités, médecins, commentateurs : les noms seuls disent des différences généalogiques, tandis que l’expression, la langue, la tournure d’esprit sont parfaitement nôtres, quelles que soient nos anciennetés. Le métissage se fait, et il est tel que nous avons les moyens de résorber les « quartiers », les « zones de non-droit ». Les textes pénaux sont suffisants en matière de violences policières comme en celles de tentatives d’assassinat ou d’agression sur les personnes chargées du maintien de notre ordre public. Dystopies à propos desquelles il faudrait nous concerter entre Européens, au moins : les droits de l’homme, les libertés fondamentales en Chine et en Russie et dans leurs zones de puissance respectives, ruinent , dans les esprits, la paix mondiale. Le « groupe de Shangaï » vient de se réunir, ses textes fondateurs il y a vingt ans, mentionnent l’engagement des Etats membres pour la démocratie ! Raison forte pour que, quant à nous, nous soyons exemplaires en pratique et en législations : loi sur le séparatisme, loi sur la sécurité globale… nous déshonoreraient et nous interdiront de donner des leçons aux dictatures si nous entrions si peu que ce soit dans leurs modes de pensée. Nos défenseurs de droits, Jacques TOUBON et maintenant sa successeure nous ont mis en garde. Reporter de quelques mois les prochaines élections départementales et régionales est également pécheur ; des dispositions techniques peuvent être trouvées pour sécuriser opérations de vote et campagnes politiques. La pandémie n’a pas ses dates, l’élection présidentielle deviendrait passible, elle aussi, de ces reports ? Toutes les dictatures ont pour motif avoué : la sécurité, le bien commun, etc. c’est un devoir de maturité et d’ingéniosité pour nos dirigeants de maintenir cap et voilures, de toujours, au moins soixante ans largement accomplis, même et surtout par gros temps. Nos capacités hospitalières, les dévouements mais aussi des décennies de réduction des crédits, de numerus clausus en médecine, et aujourd'hui les évidences autant financières que nationalistes dans la course au vaccin : les bourses irrationnelles de foi puis de dubitation d'un jour à l'autre... et la prédiction que les dérèglements de notre planète, par notre faute, vont sans doute générer des pandémies nouvelles, et de plus en plus fréquemment.

L’élection présidentielle américaine a été suivie comme sans doute jamais auparavant. L’abstention, qui était la norme et qui était majoritaire, a considérablement diminué, la plus basse costatée depuis 1900, alors que la démographie a changé du tout au tout, et alors que chez nous en 2017 et depuis… Le système, qui ne pourra sans doute pas s’amodier, permet que le nombre de voix directement obtenues ne commande pas le résultat final et l’obtention du pouvoir. KENNEDY aussi fut élu de justesse. Le comportement de TRUMP met mieux en évidence le langage et la prétention de ses quatre ans à la Maison Blanche, précisément le langage des dystopies : empêcher toute perception de la réalité. La leçon n’est pas, pour nous, politique, elle est une meilleure connaissance de ce grand partenaire outre-Atlantique qui a besoin d’un vrai vis-à-vis européen. C’est quand même une fédération multi-ethnique, en chacune de ses cinquante composantes, et elle est capable de consensus. Nous ne le sommes pas : nous venons d’admettre une très importante sécession (la Grande-Bretagne) et nous ne savons pas encore établir une norme européenne pour les minima sociaux, pour les libertés publiques, pour une démocratie sincère et participative. Nous n’avons toujours pas une défense commune, ni conventionnelle, ni nucléaire, ni cybernétique. Nous n’avons pas une expression incarnée et visible. L’échange entre Emmanuel MACRON et Joe BIDEN me semble exemplaire. Le président français a énoncé de thèmes de travail ensemble, un duo, un brio.. Le président américain élu a répondu : Alliance Atlantique et Union européenne. Pas des mises en valeur et des initiatives personnelles, mais une réflexion, une novation des institutions, et de ce qui nous constitue. Il nous faut certainement avoir une vue commune et des répliques communes face aux empiètements territoriaux et aux protectorats de la Russie. Certainement, une stratégie commune face à la Chine : la question cybernétique ne doit plus placer l’Europe en enjeu de la rivalité Amérique-Chine, mais en acteur tel que notre marché, celui du Vieux Monde, nous permet déjà de l’être. Nos dépendances pour des produits manufacturés d’urgente nécessité doivent être palliées. Nos éphémérides, dont le dernier nous met aux prises avec Bridgestone, japonais, montrent que depuis quinze ans l’État n’a plus d’emprise sur notre tissu industriel

Enracinement et métissage… l’émission sur la 3, nous donnant de la part de quatre vrais et chaleureux connaisseurs, l’histoire, la réalisation, le charme, l’exceptionnalité de la poésie chantée française 3. Je viens de la vivre, aux côtés de ma précieuse épouse, encore tout à l’heure, comme une indication de conclusion pour ces huit jours très tourmentés et nous faisant réfléchir aux questions fondamentales de notre société.

1- 3ème lettre de saint Jean 5 à 8 ; psaume CXII ; évangile selon saint Luc XVIII 1 à 8

2- De Gaulle, l’éclat et le secret : Samuel LABARTHE, le Général ; Constance Dollé, Mme de G. ; Francis HUSTER pour André MALRAUX le lundi 9 – De Gaulle, histoire d’un géant, de Jean-Pierre COTTET . Inédit – le mardi 10 – sur la 2 … nous n’avons pu regarder sur Canal + le travail de Gabiel LE BOMIN avec Lambert WILSON pour de GAULLE — et nous aurons lundi prochain, sur France 3, de Gaulle, bâtisseur, inédit de Camille JUZA

3- le parolier Claude LEMESLE à qui doivent Joe DASSIN, JULIO IGLESIAS, SARDOU, REGINE, Alain CHAMFORT, SHEILA, France GALL (si délicieuse en images noir et blanc pour sacré, Charlemagne), le peéitencier et Johnny HALLIDAY, en adolescent mis en divinité… et surtout BRASSENS, né à Sèéte quand la ville s’écrivait encore Cette… libertaire et anarchiste chantant ARAGON, membre du comité central du PCF… je me suis fait tout petitune jolie fleur dans une peau de vache… nos adolescences. La poésie est la vie

 

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