dimanche 16 septembre 2018

pendant les jours de sa vie dans la chair - textes et réflexions vécus ce jour


Samedi 15 Septembre 2018

 
. . . à la Pointe du Bill, pendant le cours de planche à voile de notre trésor, 15 heures 24 + Inorganisation ? Surcharge ? Rédigé ces contributions ou ces ouvertures pour la Michèle T., sa vie, ce que JL lui a apporté par intuition (l’Esprit Saint) et en prenant du risque, je ne sais si elle s’en est rendue compte et que son évocation si je l’associe au livre dont j’ai envie sur celui qui est donc son père non biologique. En cours de travail, les instructions à récapituler pour l’avocat de la succession de mes beaux-parents, le matériau et les moyens pour que notre avocat réplique à notre adversaire en appel : enjeu de 50.000 euros… la question des migrants pour MC à qui j’ai promis mon envoi mardi et celle de la pédophilie de quelques clercs, promis au cardinal BARBARIN. Recherches à effectuer, les points de droit pour le presbytère convoité par notre maire. Les promenades de nos chiens sont un dialogue avec eux et un chant de reconnaissance à nos prés, nos arbres, à toutes plantes, aux ciels, au rentrant du Penerf, les vents, les heures et les marées font que rien n’est jamais pareil mais tout est de plus en plus familier à ma joie, et aussi pour cette forme de chronique que sont les images chaque fois enregistrées. Hier, descendu le premier de nos prés quand nous arrivons chez nous : les aulnes ont repoussé encore plus buissonnants et hauts, encore moins pénétrables qu’à leur coupe il y a trois ou quatre ans, et l’accès au marais et à l’eau, faute d’emprunt et d’entretien est à refaire. La débroussailleuse en plusieurs endroits, autour d’Aoulie Ata, dans le chenil et là-bas. Et puis reprendre complètement la mise en ordre des étals et piles de livres, des entassements de meubles au point que de ce clavier à notre lit, il n’y a plus que l’espace des tâtons et de se faufiler, c’est devenu une étreinte mais aussi une autre forme de familiarité que nous prodigue cette maison : vingt-six ans d’âge. Je n’ai jamais résidé quelque part aussi longtemps. – Et puis ces grands moments : des bibliothèques, celle de ma mère en livres brochés (les rhodoïd et autres club français du livre m’ayant échappé, mais j’ai 1925 à 1960), celle du presbytère de Muzillac, les miennes à rechercher la promesse de l’aube, que Marguerite a choisie en classe de français pour sa lecture de l’année : l’évocation ainsi de ce film regardé ensemble, et ce qu’elle m’en avait dit quand les lumières revinrent… autant de découvertes et de retrouvailles, la sensation de ressaisir la vie d’une manière sans nom ni sens, une relation à beaucoup d’innommé… et des réunions m’apprenant beaucoup sur celles et ceux parmi lesquels je m’assieds, la pastorale à organiser à Saint-François-Xavier pour cette nouvelle année (ma 4ème candidature annuelle pour recevoir en responsabilité d’animation un groupe de quelque âge que ce soit, sera encore une fois éludée… alors que les besoins et horaires hebdomadaires sont déclinés), la main basse de l’actuelle maire de ma commune sur le presbytère en échange d’une unique salle à l’étage d’un bâtiment se doublant d’ouvrages modernes, tandis qu’un second prêtre viendrait soutenir notre recteur… contexte où l’agence du Crédit mutuel a été retirée et son distributeur avec, et l’agence postale déjà réduite en compétences par La Poste elle-même voit encore diminuer ses heures d’ouverture (plus que deux heures par jour)...

Enfin, mon inquiétude pour l’immédiat et les dix ans à venir : notre pays et l’Europe. Notre pays dépenaillé, bradé, défait de ses structures physiques et mentales) pas même au point en finances et gestions, alors que ce fut l’approche initiale du quinquennat en cours, pas capable d’organiser l’accès à l’enseignement dit supérieur. Le président n’exerce pas sa fonction constitutionnelle : l’arbitrage, le long terme, la continuité, sa propre mise en cause par referendum populaire sur les sujets consensuels ou non qui peuvent nous déterminer. Le président ne sait pas décider sur les sujets et défis vastes, l’Europe, le service national, le médical et notamment le numerus clausus pour les médecins, l’écologie et l’environnement : l’ours, le loup, les glyphosates, les pesticides, la forêt de Kolsheim, rasée par Vinci sans attendre l’arrêt du tribunal administratif annulant tout mais pas le saccage et la ruine d'une forêt muliséculaire. SIMENON y habita le château. Le président a eu raison de tous les ministres – au point qu’aucun n’apparait plus, sauf COLLOMB pâle de nature, réplique de MARCELLIN après 1968, la tête pour rendre flou un groupe d’agents secrets, ou SCHIAPPA pour la femme d’image ou NYSSEN pour demeurer… raison d’un chef d’état-major de nos armées, tristement poussé à se déshonorer au service d’un consultant étranger, mais pas des services rue de Bercy quelques envie et réflexe il en ai eus. Surtout, le président ne sait pas susciter l’imagination et la participation de tous. Il en est déjà à du remplissage, à de l’affichage, du disparate sans qu’aucune dialectique et la cohérence de l’ensemble des plans, annonces, budgets, déclarations tombant quasiment chaque jour, sans hiérarchie, plan de pauvreté devant un parterre au Musée de l’homme après une sortie chez ATD-Quart monde, écriture souveraine et non documentée, non référencée de l’histoire nationale du Veld’hiv. à l’assassinat d’AUDIN. Et il choisit mal beaucoup d’acteurs : BENALLA et FERRAND évidemment, mais des ministres. Il ne réalise pas le rayonnement qu’aurait un exercice débattu et collégial du pouvoir : un conseil des ministres à huit ou dix, ni le prestige qui serait le sien à ne communiquer que rarement, à réfléchir et penser sans téléphone, sans papier, sans rendez-vous plusieurs heures d’affilée. Penser le fond, pas la tactique, pas l’éventuelle communication. Le fond. Les relations internationales, le système bancaire, la solidarité à tous égards et maintenant en idées contre des contagions qui seraient horribles si ce devenait vraiment l’opinion générale. L’Europe sans tête, ni arme nucléaire, menacée non par les naufragés de Méditerranée mais par les rachats chinois et les appétits territoriaux de POUTINE, le surarmement des deux grandes dictatures contemporaines.Rien ne s’use plus vite que la jeunesse d’un visage et rien n’agace plus que l’insistance des images, même si le sujet est autre : les journées du patrimoine, pas nos avoirs séculaires, mais le président de la République, déjà au quart de son mandat.
 
Prier… Paul et ce passage que je récuse ou qu’il me faut accueillir mieux pour le comprendre au-delà de sa lettre : un Christ perfectible… bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour … une petite chalandise 1… tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel. Sans doute la démonstration, avec éclat, se fait de l’humanité de Jésus un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications, un dramatique et si humain débat intérieur, d’autant qu’Il sait et voit tout, Sa conscience humaine est dramatiquement éclairée, informée par Sa nature divine, à un point de souffrance morale que n’a pu et ne pourra jamais subir aucun être humain. Comment comprendre les expressions pauliniennes : le Christ obéissant, soit, parce que libre. Les souffrances, oui, terriblement puisqu’il est homme et que ce qui lui est infligé depuis la dernière Cène est total, mais apprendre ? être conduit à sa perfection quelque soit le moyen ? Je m’incline, je ne vois pas, pour le moment et depuis longtemps...Prière du Christ à l’agonie, Ses deux agonies, celle de l’angoisse puisqu’Il sait (Il le décrit presque chaque jour de Son ministère public, à Ses disciples, à des détracteurs même…) celle du Golgotha : mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent… Dieu qui pouvait le sauver… l’interrogation de toute la rédemption, de tant d’histoires humain : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Alors que le psalmiste met dans sa bouche et son coeur d’homme : moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! ». Aussi elliptique : il fut exaucé en raison de son grand respect. Chemin sans doute d’intelligence… la délicatesse de Dieu, faisant faire à Son Fils l’itinéraire le plus humain, le plus démuni, le plus difficile, mais exemplaire et marqué de l’incroyable sceau de la liberté ? Pas de dédoublement, une seule Personne, le Fils. Le Père, inflexible ? Cruel ? Inhumain, ce serait le cas de l’écrire, ce n’est pas Lui qui s’incarne quoique nous croyions en Dieu fait homme. Le Père, pas mentionné dans le texte paulinien. L’évangile souligne encore l’humanité du Christ : pourvoir aux Siens, principalement à Sa mère, quand Il ne sera plus « là », qu’Il sera donc mort et bien mort. Jésus à bout et au comble de la souffrance, ce n’est pas de l’apprentissage ni de l’obéissance, c’est factuel, ce n’est que factuel, Jésus voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait… quel moment de vie, quel lieu plus dramatique choisir autre que celui-là. Un moment, un lieu qui précisément réunit Marie et Jean, comme cela n’a jamais mentionné, présenté auparavant. Tous les deux remarqués et distingués au possible par le divin mourant. Et l’Église se fonde, d’une autre manière quoique convergente, que la charge de mission, de responsabilité donnée explicitement, nominalement à Pierre. Entre la Vierge Marie et le disciple, c’est le Christ qui décide ce que va être désormais leur relation. Elle sera mise en œuvre au Cénacle, à la Pentecôte et ensuite : la Vierge n’est plus entourée de sa parentèle et de celle de Son divin Fils, à demander place, passage pour rejoindre Jésus en train d’enseigner dans un lieu fermé, la voici établie clairement parmi les Apôtres et conduite, protégée, introduite par un fils adoptif. Nul autre, sinon nous tous en corps qui sommes l’Église, de génération en génération, nul autre que Jean n’a reçu l’extraordinaire présent, l’exceptionnel privilège. Quant à Marie, elle est disponible du début à la fin, de la conception à la mort de Son fils, du fruit de ses entrailles.
 
Passé à la FNAC tirer les photos pour la mère du cher Jean-Eudes : sa messe d’adieu à Muzillac, dimanche dernier. Livres… puisque nous allons vers la « saison » des prix littéraires, ce qui attire l’oeil, titre et plus encore auteurs, inconnus 2 ainsi qu’une maison d’éditions : de l’Observatoire.
 
. . . de retour à ma table de travail, 19 heures 17 + L’usure, l’explosion, la certitude 3. Je le dis plus tard, ayant rangé notre couloir encombré de mes livres.
 
23 heures 17 + Mécontent de moi mais heureux. Cette explosion est entièrement ma faute, elle me vaut un avertissement sérieux de notre fille et plus que son pardon ensuite : son alliance. – BFM TV : les journées du patrimoine, mais d’images que celles du président. BENALLA et sa comparution au Sénat en commission d’enquête parlementaire : déjà une heure de portrait de « l’homme du président », mise en garde de BELLOUBET à l’adresse du Sénat , la séparation des pouvoirs comme si ce principe interdisait au Parlement ce que s’octroie constamment le président, en jouant au surplus sur sa majorité à l’Assemblée nationale pour y empêcher la convocation de son homme… passage de celui-ci en correctionnelle à la fin de ce mois, sa défense, on veut atteindre le président de la République. Cette solidarité et ce terrain interdit me paraissent les moyens les plus dangereux et confirment la mise en cause d’EM, en droit et en choix de ses collaborateurs. Le point de l’écologie qui a quitté manifestement les ambitions gouvernementales : Delphine BATHO pose la question d’un ensemble de toutes les actions publiques et privées pour dévier la trajectoire catastrophique, ensemble qui existe moins que jamais mais à l’écran il lui manque une certaine densité. LE PEN, fille et nièce, les images d’entretien en marchant pour l’une et sur un trottoir pour l’autre, montrent un isolement. L’important et le grave se jouent en Allemagne : titres et images, trois semaines de haine, et l’évidente ambiguïté du ministre de l’Intérieur, et en fait de la Bavière. L’ouragan Florence en Caroline du nord et ramené à une tempête tropicale : 4 morts, est commenté tous les jours, mais 300 morts aux Philippines, une brève image.
 
Peut-être la clé de la présentation paulinienne du Christ souffrant : pendant les jours de sa vie dans la chair… obéissance et perfection en tant qu’homme ? La clé fonctionne mal, Jésus est précisément l’homme parfait et si notre chair à nous est promise à la résurrection et à la vie éternelle, c’est bien parce que cette chair sublimée, transfigurée, pleinement aboutie et vécue par le Christ.

1 - lettre aux Hébreux V 7 à 9 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Jean XIX 25 à 27 

2 - David DIOP, Frère d’âme . Le Seuil . 174 pages
Boualem SANSAL, Le train d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu . Gallimard . 248 pages
Laurent SELSIK . Un fils obéissant . Flammarion . 248 pages
Guillaume SIRE . Les éditions de l’Observatoire . 306 pages je n’ai as noté le titre de son livre
Abubakar Adam IBRAHIM . trad. de l’anglais La saison des fleurs de flamme . mêmes éditions de l’Observatoire . 423 pages.

3 - dans le journal annuel d’un septuagénaire, dont je n’ai écrit que quatre lignes depuis le 9 Avril, j’écris la première date, celle d’aujourd’hui : en conclusion d’horribles moments, mes réactions à l’impossibilité d ‘aller à Lorient entourer Jean-Eudes pour son établissement la-bas créent une ambiance douloureuse pour chacun de nous, puis seul à seul dans la voiture de retour direct à Reniac, un long cri d’aveu de souffrance de notre fille ; Edith part en promenade canine, je suis au comble de l’abattement ; puis, après une douche et s’être costumée en Licorne(le costume toujours trop grand), mon trésor ma liberté vient à moi et m‘étreint, et ce moment dure vraiment…

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