dimanche 15 avril 2018

à vous d'en être les témoins - textes du jour


dimanche 15
09 heures 45 + Installation des tréteaux… au palais de Chaillot, une mise en scène sans précédent, après tant d’autres depuis un an, elles-mêmes si nouvelles. L’appétit des images, sinon du grandiose. C’est présenté déjà comme u combat compte tenu des deux interrogateurs, des gladiateurs ? L’issue est certaine, EM s’en sortira lisse et sans que se froisse le costume. – Syrie… enfin. Syrie sur place et au Conseil de sécurité. Ce qui est également très favorable à EM. Une première depuis le « contournement » du veto soviétique (russe aujourd’hui) par la « résolution Acheson ».
18 heures 04 + Messe dominicale en paroisse. Edith décidément… et moi très douloureux. Sens de la souffrance morale, de ce que je vis en conscience intense de ma finitude, de mes limites, en besoin de partage mais qui serait un fardeau pour mes aimées, et je n’ai pas le droit de le poser sur leurs épaules et d’en faire habiter leur cœur. Notre fille, en jolie servante d’assemblée, m’a paru souvent triste. Je sais qu’en dynamique ou en inertie, je suis responsable de notre ambiance familiale. Sourire en fin de messe : une fillette vient à moi, accompagnée de sa mère. Chloé qui en salle de réunion à l’U.C.K. côté arts martiaux, judo, etc… se change et attend tandis que je suis à mon clavier et que Marguerite est à son cours de danse.
Je reprends les textes de la messe de ce matin : l’évangile déjà médité à quelques-uns mercredi dernier [1]. Les évangiles d’après la Résurrection sont ceux du corps glorieux, propre à l’éternité, sont l’anticipation de ce que nous serons dans la vie éternelle, tout entiers dans notre identité et dans la chair, originellement mortelle qui nous fut donnée. Le corps du Christ, apparaissant à Ses disciples, est très explicitement – c’est même le point décisif du récit – celui d’un supplicié. Jésus ressuscité se fait reconnaître par eux à la fraction du pain : ceux qu’Il rejoint sur la route d’Emmaüs, et aux autres, il leur montra ses mains et ses pieds. Mais il n‘est désormais plus reconnaissable directement. Pas parce qu’Il aurait changé, mais parce que nos esprits, celui des Apôtres, le nôtre dans notre vie d’inconscience partielle de la réalité et du surnaturel, nous n’avons que des sens amoindris. Il a fallu l’Incarnation, une vie humble, quotidienne, très fatigante pour qu’ils connaissent Jésus, mais ils ne L’ont pas reconnu Fils de Dieu. C’est la Résurrection qui va leur apprendre cette connaissance plus complète de Jésus. Pourquoi êtes-vous bouleversés ? et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, comme vous constatez que j’en ai. Jésus, Son corps promis au supplice pendant tout Son ministère public, une mort affreuse mais aussi la Résurrection : Il le répète à tous propos, surtout dans les ambiances de triomphe, d’enthousiasme, de Sa transfiguration. Un corps promis à la Résurrection. Et le corps qui apparaît aux disciples est bien celui du supplice et celui de la Résurrection. Le « scenario » de la route d’Emmaüs est le même. Jésus se reconnaît et se comprend, par nous, selon les Ecritures. Alors, il ouvrit lur intelligence à la compréhension des Ecritures. Un corps indépendant du temps et de l’espace, mais riche de toute son affectivité. A vous d’en être les témoins.  Ce que font et vont vivre à la lettre les Apôtres dès la Pentecôte… lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. Mais la suite nous concerne particulièrement. Faute d’être gratifiés des apparitions physiques du Ressuscité, comme les disciples jusqu’à cinq cent frères réunis ensemble, nous avons cependant le moyen de Le connaître. Jean, l’intuitif, reconnaissant le Seigneur à tous coups pendant ces magnifiques quarante jours d’après la Résurrection et d’avant l’Ascension, nous le dit : voici comment nous savons que nous le connaissons : si nous gardons ses commandements. … Mais en celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection. Ainsi soit-il ! Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? ». Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !
20 heures + J’ « expédie » lectio et politique pour vendredi et samedi, juste à temps pour avoir pris date avant l’entretien de maintenant. Grâce manifeste dont j’ai été comblé. J’ai été exaucé.
20 heures 32  +Pré-commentaire et « remplissage » par divers journalistes au Palais de Chaillot, en attendant l’entretien présidentiel. Leurs dires et échanges… 67% des Français restent convaincus qu’EM est le président des riches.  En voeux pour 2018, il annonçait un grand projet social  Un air de campagne, arrivée grandiose, costume supplémentaire : chef de guerre. Degré de concentration à moins de trois minutes. Prévision de deux heures d’entretien. Les pièges à éviter : « retrouver le sel »…  Images d’EM avec Brigitte, la main dans la main, les marches dont on ne voit pas s’ils les montent ou les descendent. Fréquente photo. Qualités et traits propres au président …. Volonté 35% et détermination 32%... Nécessité qu’il soit précis. Peut-on être majestueux et dans l’empathie. EM n’a pas l’habitude qu’on lui porte la contradiction. Sorti des rails, il a des propos… Un risque qu’il se montre susceptible. Quand on lui pose une question  désagréable, ou une critique qu’il juge fondée, qu’il perde son sang-froid. Ses proches savent que c’est le risque : condescendance, arrogance… Contre Marine LP, il n’est jamais sorti de…  Il veut que cs deux journalistes le poussent dans ses retranchements Il a été élu sur un projet transgressif. J’attends le réformateur opiniâtre. Auprès de ceux qui étaient enthousiastes et optimistes, rassurer ceux qui commencent à s’interroger. Le second souffle, l’inventer, une nouvelle marque de fabrique. Le « et en même temps » s’est essoufflé. Dire qui il est et ce qu’il fait. Parler au mouvement social.- 41 personnes encore en garde à vue à Montpellier après les troubles universitaires
 20 heures 43, BFM/TV … (avec RMC et Médiapart)
mise au net de mes notes presque verbatim et de mes impressions à mesure,  par prochain courriel
 23 heures 20 + Excellent, c’est ce que je courielle à AK et à Phe [2]. L’attitude et parfois la prétention des interrogateurs si prestigieux dans le métier soient-ils, mais seulement dans un très petit milieu de presse et de média, a contribué – contre leur attente sans doute – à faire évaluer très positivement le PR.
J’ai apprécié le commentaire de notre intervention en Syrie, clair au possible en diplomatie et en exploit de technologie militaire : pas un mort, une répartition à trois des cibles. J’ai encore davantage apprécié l’observation que ne pas faire, c’est reculer et encourager l’avance de l’autre. Les qualifications d’Etats propagandistes, la plupart des répliques sur le foulard, les radicalisés m’ont plu. La présentation du « dossier » S.N.C.F., les engagements sur la date de la Société nationale, sur l’incessibilité au privé des actions constituant le capital de la future entité, sur le maintien des cheminots dans leur statut selon qu’ils ont été embauchés sous son empire me convainquent. Evidemment, il manque à propos du ferroviaire et de l’hospitalier, une vue dynamique, prioritaire des solidarités entre régions et donc d’un ré-établissement de tout ce qui faisait nos politiques d’aménagement du territoire.
Quant à la maîtrise de lui-même, et à l’appel, sans abus, au respect de sa fonction présidentielle, si ce n’est de sa personne, il a été parfait, et il sait assez tous les sujets – ne pas connaître à l’avance les questions ne l’a pas handicapé puisque toutes venaient, sans imagination ni originalité des deux journalistes, de la stricte actualité – pour avoir réponse complète sur tous. Je crois à sa sincérité. Il a donc esquivé les coups bas, et n’en a pas donné, sauf entrainé par PLENEL, sur les contrôles fiscaux.
Avec constance, précision et autorité, il a défendu un Etat de droit, en fait l'Etat-même, c’est-à-dire l’obligation générale de respecter les règles.
  lundi 16
 10 heures 57 + Ouvert ce nouveau cahier : je l’intitule Genèse, car je crois à un commencement. L’entretien au palais de Chaillot, hier, m’a libéré. Libéré d’un combat politique au présent parce que la « prestation » d’EM n’a reçu aucune réplique ni de la part des journalistes, ni de la part des chefs politiques. Prestation sans rivale ni comparaison, parce qu’elle est une suite complète de tout ce qui figure à l’ordre du jour national, et que chacune des démonstrations, sans annonce ni effet, est satisfaisante. Ce qui manque est d’un autre ordre : susciter l’élan d’un peuple, rendre contagieuse la conviction que l’imagination n’est pas, au contraire même, dans l’administration mais dans le vécu de notre floraison d’entreprises, d’associations, tant dans d’échanges et de parcours de toutes générations et en de multiples lieux physiques et mentaux. Et évidemment, il manque la clé remontant la « machine » européenne pour la rendre « grosse » de sa novation. Mais j’ai expérimenté à satiété mon impuissance à me faire entendre et recevoir par le « pouvoir », et le danger que nous courons nationalement, n’étant apparemment qu’à terme – et EM semblant en avoir autant conscience que moi – je peux m’émanciper un peu du jour le jour politique et dois me consacrer à un émergence personnelle, ou au mieux à la disponibilité posthume de ce que j’ai vécu en tous genres et compris, sinon appris. Défi dépendant plus de moi, avec la grâce de Dieu et peut-être à mesure le soutien de quelques âmes sœurs, qu’une entrée en politique et au conseil du roi que, en cinquante ans, je n’ai jamais réussie.
 14 heures 06 + Documenté, tout ce matin, l’entretien d’hier selon les réactions, y compris des deux anti-héros. Je suis frappé de la qualité des appréciations et même de la lucidité de PLENEL et de BOURDIN sur eux-mêmes. Tout le monde est à la hauteur, acteurs du moment et commentateurs après « coup » La grandiloquence de leur dessein, tel qu’ils l’expriment, se détruit d’elle-même : changer l’esprit d’un régime qu’ils jugent une monarchie, rien qu’en interrogeant sans déférence le « roi ». Ils oublient, au contraire de ce dernier, que la personne du président de la République sa vision des choses, de notre pays, de nous, sa propre place ne tient qu’à son élection. Libre à lui d’en faire un referendum positif sur une proposition de programme-mandat. C’est l’interprétation que donnait Jean-Pierre JOUYET au mandat de NS, qund il en était le ministre des Affaires européennes (avant de devenir le secrétaire général de l’Elysée en seconde partie, la malheureuse et dominée, du quinquennat de FH). C’est plus explicitement que pour aucun autre des présidents de la Vème République la conception d’EM. Ce qui lui donne l’aura démocratique et pas du tout un sacre imprescriptible. Tout – comme d’ailleurs avec FH et le critère de réussite à soumettre au scrutin de sa réélection : l’inversion de la courbe du chômage – s’inscrit entre deux dates et à l’échelle de l’Histoire est éphémère. Cette conception du mandat-loi est une force pour une légitimité que les statistiques électorales n’assurent pas, mais elle peut être vite une faiblesse : tout le programme et rien d‘autre, donc ni imagination, ni conscience de limites, de lacunes, de non-traité. Les sujets sont nombreux, mais l’ordre du jour parlementaire et la manière de travailler, sinon de penser (je ne connais ni l’une ni l’autre, et appelant des témoignages directs, n’en reçoit aucun) empêchent d’en chercher d’autres. Il est probable cependant que si les mouvements notamment à la S.N.C.F. et dans les universités perdurent, deux démonstrations commenceront de se faire dans l’opinion générale. La raison affectée avec intelligence et clarté sur une question, jusques là jamais traitée à fond, ne suffit pas à convaincre ceux qui vivent humainement, professionnellement. EM privilégie la logique par rapport à la psychologie… Alors, les dossiers bouclés, ne le seront plus qu’en théorie ou en légalité. L’entretien d’hier ne présume ce que sera le Président régnant en cas de « coup dur ». Son caractère cependant fait augurer, ainsi que quelques événements depuis son élection, qu’il ne reculera pas devant l’emploi de la force. Tel quel, l’entretien d’hier est un tournant dans le quinquennat, pas parce qu’il marquerait une meilleure ou une moins bonne emprise sur l’opinion publique, sinon sur le peuple, mais parce qu’il conclut sans doute une première époque où EM est seul sur la scène et où c’est sa manière de présenter et de prendre les décisions, qui le font évaluer. Il est mécaniquement probable que d’autres acteurs, de vrais compétiteurs, pas forcément dans le seul registre politique, vont surgir, et il est certain que des sujets et des questions jusqu’à présent non réfléchies, vont apparaître.


[1] - Actes des Apôtres III 13 à 19 passim ; psaume IV ; 1ère lettre de saint Jean II 1 à 5 ; évangile selon saint Luc XXIV 35 à 48

[2] - Le 16/04/2018 à 00:11, Bertrand Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général de l’Elysée et au conseiller diplomatique du président de la République : le débat au palais de Chaillot
Monsieur le secrétaire général et vous, cher Philippe (la Syrie...),
De bout en bout, l'entretien avec JJB et EP a été excellent de forme  et de fond de la part du Président, dont je ne suis pourtant pas inconditionnel. Sans doute malgré leur attente ? les deux journalistes, trop sûrs et avides de prendre le Président en défaut - leur regard plus encore que le simplisme de leurs questions - ont fait apprécier le Président, par contraste, puis mener à une adhésion coup par coup. Ne pas donner son titre au président de la République quand on s'adresse à lui, n'est pas pardonné par les tiers. Ainsi, le Président a-t-il pu compléter avantageusement l'idée que nous pouvons nous faire de sa manière de voir et de vouloir.
L'entrée en matière donnait d'ailleurs le ton : accord complet avec que nous faisons pour la Syrie.
Restent cependant les outils sur lesquels je me permets depuis onze mois d'insister auprès de lui, outils précisément pour la cohérence et l'aboutissement de tout ce qui a été dit.
1° un service national obligatoire universel, long, filles et garçons, militaire puis coopération.
2° reprendre la planification pluriannuelle, abandonnée en 1997 : mise en commun entre tous les acteurs publics et privés des projets, perspectives, évaluations  autant qu'apparition d'espace et de périodicité organisée par avance pour les grandes négociations.
3° élection du président de l'Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens. Vérifiez le tract commun à tous les candidats de la République en marche. Le mot Europe (six lettres) n'y figure pas.
Veuillez dire au Président ma compréhension de sa manière et mon adhésion à ses propos et raisonnements.
Chaleureusement à vous.

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