samedi 8 janvier 2011

- txetes du jour

Vendredi 7 Janvier 2011


formatage et mise à jour à partir du dimanche 16 janvier

Télévision … Les éléphants d’Asie ont adopté un gène récessif, naître sans défenses, ce qui éradique la convoitise des contrebandiers. Téléphone… une amie maintenant âgée : toilette, le matin, puis déjeuner, puis sieste, puis dîner… impossible de l’obtenir. Vie végétative ? ceux qu’on porte du lit à un fauteuil et retour, parfois la télévision encore et la canette de bière, parfois plus du tout et la conscience des successions du jour et de la nuit a disparu. Mais ma chère femme me fait observer qu’elle mène une vie analogue, consacrée à servir fille et époux, rivée. Je réplique que luttant contre le fisc, l’exclusion, les conséquences ultimes de mon personnage ou de mes imprévoyances et pour quelque rebond professionnel depuis des années, moi aussi je suis l’insecte aux ailes étalées sur l’eau. Rencontres et conversations… je ne suis pas le papy, je suis le papa.
Vieillesse, la vieillesse ou le vieillissement ? J’y réfléchissais ainsi hier soir : jusqu’alors ce n’était que la notation commencée à mes trente-deux sur la relativité de ma jeunesse quand m’attirait un personnage (féminin) d’âge bien moindre, notation continuée par des repères physiques, des apparences, des performances, des enlaidissements et des essoufflements. J’ai réalisé soudainement que la vie n’a pas d’âge, que le fait de vivre, l’existence sont indépendants de la jeunesse, de la vieillesse. Il m’a semblé que sur cette voie, rejoignant une autre qui est ma prise de conscience que croire en Dieu n’est encore ni Le désirer ni Le connaître, je ne suis qu’au tout début du parcours, donc de la vie. Mon état de vie – tardivement discerné et maintenant pratiqué – ajoute encore à cette jeunesse de tout commencement : ma femme m'apprend tout puisqu’elle m'apprend à l'attendre et en même temps à espérer son bonheur. Les leçons de notre fille sont autres, elles sont plus surprenantes, mais je les dois toutes à sa mère. A elles deux, elles m’ont engagé dans une existence nouvelle, la vie la plus passionnante qui soit, jamais je n'aurai pu en imaginer une telle. Commencer… avec de surcroît le désintéressement et la bonté que donne le vieillissement à tout regard qui se laisse enfin aller à n’être plus prédateur ou concurrent, mais accompagnant.
Prier… je m’aperçois qu’hier – « fête des rois » – j’ai anticipé les textes d’aujourd’hui. Je viens donc à ceux du 6 (l’Epiphanie étant devenue, pourquoi ? mobile, et a donc été fêtée dimanche dernier) [1]. Nous aimons parce que Dieu nous a aimés le premier. Elle est brève l’expérience adolescente, celle de se croire fondateur de l’amour et même son maître. Vite ou à mesure, nous apprenons par défaut de réciprocité que nous n’organisons rien et ne provoquons que peu, plus la récession que la vivacité, et si enfin l’amour est contracté nous vérifions que nous ne le maintenons pas à nous seuls, ni même par le fait du couple ou de la richesse et des attentions de qui nous aimons. Il y faut manifestement bien davantage, extérieur à nous et pourtant âme du couple. Dieu au cœur du duel, Dieu en trinité. Celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. Le commandement ne vaut pas tant pour les dévôts tirés ainsi de leur sécheresse, il est espérance en Dieu, en l’homme, en nous-mêmes, en nos capacités de générosité et de fidélité. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors, il se mit à leur dire : ‘ Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ’. Actualité de toute espérance, de toute annonce, de toute promesse. Annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération… Guéris de nous-mêmes par notre misère et conduit par ces « commandements », car l’amour de Dieu, c’est cela : garder ses commandements. Ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et ce qui nous fait vaincre le monde, c’est notre foi.

[1] - 1ère lettre de Jean IV 19 à V 4 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Luc IV 14 à 22

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