lundi 17 janvier 2011

comme la rosée qui naît de l'aurore - textes du jour

Lundi 17 Janvier 2011

Prier… [1] autrement la pièce neuve tire sur le vieux tissu et le déchire davantage. Paradoxalement, le fils de charpentier n’a pas une parabole ou une comparaison sur le travail du bois, comme si sa crucifixion à venir « suffisait »… alors que les métiers qu’il n’a pas exercé l’inspire : celui du vigneron, du boulanger, du berger, du pêcheur, voire celui de roi, de gestionnaire, de grand propriétaire… A vin nouveau, outres neuves. Le temps du Christ est un temps nouveau, il l’est autant pour nous que pour ses disciples de son vivant. Un temps de noce : tu es prince, éblouissant de sainteté. Psaume et lettre apostolique insistent sur l’engendrement divin du Christ : tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré… Tu es prêtre à jamais… sur son rôle spirituel. – Un des passages difficiles, au moins pour moi, de cette lettre qui doti se retrouver aussi dans celles plus clairement attribuables à Paul ou signées de lui : bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion ; et ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour pour tous ceux qui lui obéissent cause du salut éternel. Je vois bien le « résultat », moins bien dit d’ailleurs que par Jean dans le prologue de son évangile : le pouvoir de devenir enfants de Dieu, est plus gratifiant et sans doute plus juste que ce lien de simple obéissance faisant cohorte dans la montée vers le salut. Je comprends qu’incarné, qu’homme, Jésus ait à apprendre et donc à nous apprendre et à valoriser, en les pratiquant, des vertus telles que l’obéissance. Le point que je ne comprends pas – problème peut-être aussi de traduction – est que Jésus soit perfectible, qu’il faille circonstances ou autres (celles majeures de sa Passion…) pour qu’il devienne (vraiment ? enfin ?) parfait. Alors que Dieu, Fils de Dieu, il est – incarné ou pas – parfait. Que le salut passe par la Passion est déjà mystérieux, rapporté à la nature et à tous les qualificatifs d’un Dieu amour et miséricorde, que son sacrifice atteigne la « perfection » en tant que sacrifice poar la mort et les souffrances morales et physiques, soit (et encore), mais Lui ? A peine moins difficile : parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé. Exemplarité et débouché dialectique de l’obéissance, quoique je la « préfère » obéissance par amour plutôt que dans la perspective d’être récompensé, exaucé… ce genre de textes m’arrête depuis des années sans cependant faire obstacle à quoi que ce soit, c’est intellectuel, c’est écrit, je souhaite comprendre mais cela peut attendre. Tandis que nos grands « dogmes » de la Trinité, de l’Incarnation ou le fait de la Réssurection ne me posent aucune question, et ne sont qu’invitations au bonheur de la foi qu’ils ravivent sans cesse. D’ailleurs, ces versets ne sont pas dans la bouche du Christ et même dans l’agonie d’angoisse et de supplication au jardin des Oliviers, Jésus n’a en vue aucune perfection et n’obéit nullement en vue de celle-ci ou par soumission instinctive. Il débat, dialogue, démontre d’ailleurs la diversité des personnes divines par là-même, l’obéissance du Christ est sa liberté, un choix, sa souveraineté.

[1] - lettre aux Hébreux V 1 à 10 ; psaume CIX ; évangile saint Marc II 18 à 22

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