dimanche 19 juin 2022

vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne - textes pour aujourd'hui

 

09 heures 12 + Enorme pluie, mais l’orage lointain quand nous rentrons de Vannes, hier soir : l’anniversaire de notre mariage en participant à la messe dite anticipée, « chapelle » Saint-Yves, place de la mairie (Maurice Marchais), flanquant le collège-lycée Jules Simon : la chapelle du magnifique collège des Jésuites aux XVIIème-XVIIIème siècles, puis la crêperie Saint-Vincent, jouxtant l’immeuble de classe où HOCHE commandant l’armée dite des côtes de l’Ouest avait établi son état-major. - Ce matin, une pluie fraîche et la fraîcheur. Il y a cinq-dix ans, les débuts de Cop-, à peine avant l’ours blanc en plein océan sur son glaçon : qui pensait que ce serait presque aujourd’hui en 2022. Plus de 40° dans tant de villes, chaque printemps, arbres fruitiers et vignes, des grêlons gros comme des oeufs, des détresses… et cela pour nous si privilégiés. Tandis qu’à peine plus loin ! Le dérèglement climatique, nettement, cela a vraiment commencé, mais BOLSONARO rase, brûle l’Amazonie et deux enquêteurs y sont tués par balle.

La guerre d’Ukraine, révélant tout. Et d’abord le manque de réflexion, car – depuis 2008, la Géorgie, et 2014-2015, la Crimée – nous savions tout. Conséquences des sanctions : nulles sur l’agressivité de POUTINE dont on ne cesse de spéculer sur la santé, dont on dit (révèle) qu’il était le plus nul du KGB à Saint-Petersbourg, tandis que pénurie alimentaire, hausse sans limite du prix de l’énergie, inflation comme jamais depuis quarante ans, faiblesse des stocks de munitions en Europe et aux Etats-Unis. Révélation (salutaire) : l’Europe n’a toujours pas de défense indépendante, encore moins nucléaire, pas d’industrie commune d’armement (les Allemands ont choisi au début de cette guerre l’aviation américaine pour la leur) et tandis qu’entraîné par le Président du conseil italien et le nouveau Chancelier allemand, notre Président, bien malgré lui va à Kiev, dans le train des chefs, on rit et plaisante au lieu de mettre au point les outils du salut : retrouver la Grande-Bretagne pour que le nucléaire français et britannique soit à la disposition d’une autorité européenne clairement démocratique et européenne : l’élection directe de la présidente ou du président de l’Union par l’ensemble des citoyens européens, et pour cela, une écriture à tous, Angleterre comprise, d’une nouvelle et ultime Loi fondamentale de l’Europe disposant tout cela, développant le principe de subsidiarité (recette fiscales identiques dans tous les Etats avec quote-part aux dépenses de l’Union, mais le reste des affectations budgétaires à la discrétion des Etats-membres), Loi se révisant selon ses propres procédures (ce que prévoyait déjà le projet de Constitution pour l’Europe, mené par GISCARD d’ESTAING et DEHAENE).

La guerre en Ukraine est la guerre d’indépendance de l’Ukraine. La première en Europe, car les guerres de Yougoslavie pouvaient être évitées par le renouvellement des alliances et unions d’identités reconnues, mais sans prépotence de la seule Serbie. Ces thèses soviétiques de la souveraineté limitée. L’opinion ukrainienne a très bien discerné notre Président.

Le peuple français n’est ni immature ni coupable. Mais comment estimer un système fondé sur la trahison politique et donc le manque de convictions des personnes et le peu de consistance des programmes. Ces ralliements à la candidature d’EM, la prétention de celui-ci de « syphonner » les Républicains, comme naguère SARKOZY le prétendait pour les électeurs de LE PEN. La honte d’un SARKOZY toujours pas puni pour le financement de sa victoire de 2007 sur fonds libyens, sur les dépassements des limites légales de dépenses en 2012, sur ses tentatives de pénétrer les délibérations des magistrats de la Cour de cassation, etc... etc. Trahissant ostensiblement le parti qui l’a fait et soutenant EM pour s’assurer de l’amnistie présidentielle… Comment estimer un candidat qui n’a pas fait campagne présidentielle, au prétexte d’une responsabilité semestrielle de l’Europe qu’il eût été aisé (et légal) de faire intervertir en période d’exercice pour ne l’assumer qu’en Juillet, pas fat campagne parce qu’assuré des repoussoirs qu’il synthétise lui-même, puisqu’il n’est pas républicain de voter pour ce qui est qualifié d’extrêmes. Et quand miraculeusement la gauche s’unit, aussitôt celle-ci est parodiée en péril rouge, en gaucho-populisme. Un Président réélu qui ne rend pas compte au pays des leçons qu’il tire pour lui-même et pour nous de sa réélection, qui n’appelle pas le pays à lui donner les moyens de son programme. Mais il n’a pas de programme, s’il en avait, il rétablirait au moins l’outil de notre réception des aides MARSHALL, de notre rééquipement depuis 1945, d’un consensus social mieux que relatif : la planification pluriannuelle dite « souple à la française ». Et au moins pour ses successeurs, nous faire revenir au septennat répétitible tandis que les Français le veulent. Car à ne pouvoir se représenter qu’en 2032, à un âge devenant « respectable », et non en 2027, il sait son mandat dés maintenant entravé. Dans sa majorité putative aux noms de jardin d’enfants ou de catéchisme, BAYROU et PHILIPPE auront leurs troupes et leurs voix. Plus question d’un peudo-C.N.R. (Conseil nationale de la refondation) empiète sur les prérogatives du Parlement, annonce faite alors même que commençait la campagne pour le renouvellement de l’Assemblée nationale !

Vices du quinquennat : les limitations au nombre de mandats consécutifs, la durée identique à celle du mandat des députés, l’inversion des calendriers pour 2002 et donc ensuite = la fixité de notre vie politique pour cinq ans, à l’image d’une élection présidentielle de plus en plus boudée et fermée par le spectre du Rassemblement national.

Vices actuels du peuple soi-disant le plus spirituel qui soit et ait jamais été. 1° La passivité. Je reçois les circulaires de l’association des anciens élèves de l’E.N.A. : la disparition de l’Ecole mondialement connue, copiée, enviée malgré les défauts non de son recrutement mais sans de ses débouchés faisant deux castes dans l’administration d’autorité ou d’animation, a été présentée par le bureau de cette association comme une opportunité à saisir… pas de coalition contre le projet, écrit d’une seule main… La fondation Charles de Gaulle qui depuis belle lurette, aurait du clamer que nous ne sommes plus dans la République rétablie par l’homme du 18-Juin, mais dans une VIème République, fort peu démocratique, abhorrant la participation référendaire, commet dans le Monde un papier dénonçant la représentation proportionnelle et sa production : les gouvernements de coalition. Mais précisément, la méritoire démocratie allemande se fonde sur les coalitions, plusieurs ois de mises au point des programmes de gouvernement, et la consistance des débats en conseil des ministres. 2° La servilité. EM en Ukraine, on eût dit qu’il était le seul à être reçu par ZELENSKI. L’habillage des accaparements présidentiels : l’exécutif, et non la distinction constitutionnel du président, du Premier ministre et du gouvernement. La multitude réelle ou supposée des « conseillers » à l’Elysée. Initialement, des conseillers techniques, pas dix, au secrétariat général, nommés sur proposition des ministères… 3° L’abstention. Elle perdrait toute légitimité si l’expression d’un refus global était possible et légale. Le vote blanc certes compté désormais à part des votes nuls, mais comptant désormais comme un suffrage exprimé, et un quorum de participation obligeant pour tout scrutin dans les instances publiques (à l’instar du droit des sociétés) à tout recommencer tant qu’il n’y a pas un minimum de participation. Rendre le vote obligatoire à peine de sanction fiscale ? A terme oui ! si la réforme que je viens d’esquisser ne produit d’effets. Mais… une élection n’est pas la prétention des électeurs de faire payer leur vote par tel dons fiscaux ou exemptions. La démagogie sait faire et elle appauvrit l’électeur pour l’essentiel. Les élections sont des décisions pour le bien commun, pour la remise en ordre d’un pays qui se déglingue depuis vingt ou trente ans : exemples patents, l’hôpital et l’école, mais tout est à l’avenant. Donc encore et toujours, le plan pluri-annuel de rééquipement, de réindustrialisation et de concertation économique et sociale, l’État animateur, mais acteur parmi d’autres.

Alors, maintenant : une quatrième cohabitation sera enfin le début de vraies discussions sur le mode d’exercice du pouvoir à l’échelon national et sur les grands sujets qui ne sont pas d’abord les retraites, mais d’abord notre consensus social et notre esprit de défense (réinstituer un service national universel, cette fois filles comme garçons, un an de préparation militaire et un an d’aide au développement, éventuellement pour l’est de l’Europe, mais surtout pour l’Afrique anciennement d’expression française : alliée aux jeunes coopérants, français puis européens, les jeunesses africaines pourront exiger la démocratie et la sincérité chez eux). Evidemment, un accord aisé entre pour et contre à propos de l’Europe dont la Loi fondamentale est à écrire avec tout le monde, même les candidats moldaves, géorgiens, ukrainiens, et même les sécessionnistes britanniques. La France a été à l’initiative en 1950 (déclaration SCHUMAN), en 1962-1963 (réconciliation franco-allemande : de GAULLE et ADENAUER). Ce n’est pas une assemblée composée au sort comme pour le climat chez nous qui sera en Europe la boîte à idées pour l’avenir.

Bien évidemment, personne n’est candidat pour être nommé Premier ministre. La prérogative est celle du président de la République. Nommer le chef du parti qui a gagné les élections… nommer celui qui est capable d’avoir une majorité positive… tout cela est parfait républicain, et bien plus stabilisateur que les cartes forcées, ou bien qu’une hésitation présidentielle de trois semaines pour l’effet d’image, une femme et non un homme, mais après en avoir pressenti quatre avant d’en nommer une parfaitement honorable, mais qui n’est pas écoutée : Elisabeth BORNE a tout de suite voulu « débrancher » Damien ABAD. C’eût été le minimum, car – sinon judiciairement encore – mais éthiquement DARMANIN et DUPOND-MORETTI à des postes de décision ne sont pas exemplaires. - Jurisprudence : un ministre battu peut-il rester au gouvernement ? pour DG, oui = COUVE de MURVILLE et MESSMER, pour Georges POMPIDOU, non = PLEVEN et SCHUMANN.

Chez nous, l’affiche est éloquente le candidat d’Horizons, soutenue par l’établissement s’affiche quasiment seule. La gauche est simple, le couple politique évident. - J’irai voter en début d’après-midi, puis vivre à Sainte-Anne-d’Auray l’ordination de cinq nouveaux prêtres, dont celle de notre diacre, qui, quand j’étais incapable de sortir de notre chambre après six mois d’hospitalisation, venait me porter la communion et protestait n’avoir pas encore été formé à l’homélie. Nous lisions donc ensemble les textes du jour, et nous échangions ce qu’ils nous disaient.

Aujourd’hui, dans sa version évangélique la plus sobre, la multiplication des pains (et des poissons), le premier – en chronologie – récit que nous ayons reçu de l’institution de l’Eucharistie, et qui nous vient non d’un témoin direct mais de celui qui se désigne comme un « avorton » et pourtant Apôtre (Paul), et le mystérieux antécédent de Melchisédech 1. J’en retiens pour les avoir entendus hier soir en famille, puis lus ce matin, et relus à présent. Rôle pratique et actif des des Douze qui lui dirent...r envoie cette foule… ici nous sommes dans un endroit désert. Le Christ s’enquiert et commande. Donnez-leur vous-même à manger… Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. L’Église pour le matériel, alors que le commandement de la dernière cène : faites ceci en mémoire de moi, s’applique à un prenez et mangez… prenez et buvez. Méditation pour peut-être une autre liturgie de la communion… Luc : ils mangèrent et furent rassasiés… Il y avait environ cinq mille hommes, donc bien davantage d’auditeurs puis de convives femmes et enfants : nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. A partir de très peu, que nous avons quand même faits par notre travail ou notre prévoyance, l’oeuvre universelle de Dieu. Paul, le témoignage n’est pas d’avoir et entendu, mais d’être fidèle à ce que l’on reçoit (ou ce que l’on a reçu, MAURIAC en 1962 à propos du referendum sur l’élection directe désormais du président de la République, procédure très critiquées en droit constitutionnel : dans le doute, il faut choisir d’être fidèle) : moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis. La nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain… ainsi chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. Geste de Melchisédech qui fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très haut. Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris. La Bible, en être, devenir, demeurer familier pour que tout entre en résonnance et des textes et de notre vie, la plus quotidienne, la moins pensée ni exprimée, mais vécue : Dieu avec nous, tels que nous sommes si démunis, si limités, si précaires, et pourtant chargés de la prospérité de tout le vivant, de toute la création.

Vérité d’homme : Gille BOULEAU et son premier reportage-entretien avec POUTINE, plus de douze heures et de mise en condition. Off, en conclusion, POUTINE, mimant un égorgement : vos questions, certaines, aucun journaliste d’ici ne me l’aurait posée ! Mort hier de Jean-Louis TRINTIGNANT, séduisant BB dans Et Dieu créa la femme… mais séparé de celle-ci par le service militaire, tous sursis épuisés. Claude LELOUCH, comme aucun politique ne sait le dire, dit sa dette en hommage à l’acteur qu’il a créé : sans lui, je n’aurais pas existé. L’essentiel, sa voix. La voix. Le texte, il le donnait, mais la voix ! Il ya eu une suite, la vieillesse d’un homme et d’une femme… la beauté, la puissance, la créativité de la vie conjugale, de l’amour, c’est l’irrationnel de persister à demeurer ensemble. Devant soi, devant l’enfant, devant le monde. Dieu comprend puisque Il l’a béni. TRINTIGNANT, brisé par la mort de sa fille, neveu de coureurs de formule 1 (j’en ai vu à un grand prix de la Baule en 1956 avec ASCARI, NUVOLARI, Jean BEHRA, entre mes parents, places offertes à papa par le sénateur-maire DUBOIS).

1- Genèse XIV 18 à 20 ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ; évangile selon saint Luc IX 11 à 17

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