il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas ! - textes pour aujourd'hui

 Samedi 1er Mai 2021

10 heures 34 + L’éveil, le cytise-aubour de nos chers Arlette et Jean-François, ses fleurs intenses, les oiseaux, plusieurs chants en même temps, spectacle à mes yeux quand je regarde vers le « haut », jeu de la lumière sur chacun de mes cheveux blancs comme autant de filaments translucides d’une œuvre d’art qui fut contemporain. Le visage de ma femme à touche-touche du mien. Introduite, Finette n’étant pas admise à se poser le derrière sur mon oreiller, se vexe et remonte à l’étage. - Deux femmes dans ma vie, également enfermées, par une personne censément la plus proche : un neveu, un mari. Cause : des aberrations de comportement nécessitant un suivi psychothérapeutique, mais pas un internement à vie, sans communication avec l’extérieur, avec la chère Edmonde, je fais partie des interdits de téléphone. Cause : un terrible AVC, mais une vie dépendante à l’origine puis, n’ayant pas repris son passionnant travail de sage-femmes après que les trois enfants aient commencé d’être scolarisés, contrainte de ruser et calculer le bon jour pour une demande d’argent à un homme avare. Les détails me révoltent autant que les pleurs de ma chère sœur me terrassent. Pas d’interférence parce que nous ne savons pas ce qu’ils vivent, est-il répondu à mes faire-part et appels. Pour l’internée, je n’ai pas de légitimité pour intervenir. L’impuissance la pire : ne pouvoir aider qui l’on réduit. Dans le cas des « brigadistes » qu’EM veut extrader, au contraire, une jurisprudence du Conseil d’État, reconnaissant, en 1932, un intérêt moral pour agir et qui m’avait fait considérer dans « l’affaire Petrella », va me permettre d’entrer de nouveau dans cette bataille : l’honneur. Revenir sur la parole donné par FM et qu’avait respectée NS et FH, ajoute aux traits déjà si nombreux qui font du président régnant, celui de tous depuis cinquante ans, qui aura été le plus répressif (sur le papier des lois), le moins réfléchi, le moins social (le coup par coup de nos usines qui ferment, en attendant autant de licenciements et de faillites dès le déconfinement comme il en survint à la défaite de NS en 2012), le moins attentif à notre patrimoine (la dislocation de LAGARDERE dévoré par ARNAULT et BOLLORE, avec une place de choix pour NS au conseil des treize faisant la suite… la destruction de GHOSN, peut-être accapareur, mais Renault et Nissan étaient bénéficiaires de son temps)… Je ne crois pourtant pas à une France d’extrême-droite, c’est-à-dire irréfléchie et simpliste, nous ne nous sommes pas faits comme çà. L’élection présidentielle n’est pas « pliée ».

Lectio divina, d’abord des yeux et des lèvres au pied de notre lit tandis que sommeille encore ma chère femme. Thomas hier : Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? - Moi, je suis la voie, la vérité, la vie. ¹ Et aujourd’hui : Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. - Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! ² Le premier dialogue (avec Thomas) nous a donné le « rôle » de Jésus. Celui d’à présent : avec Philippe, nous assure pratiquement : quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. Jésus, centre de tout. Critère de notre conversion, à chaque, chaque jour : les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur… les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit Saint.

Ouvrant ma messagerie, la réponse de celui auquel je faisais appel pour sa mère : elle est belle, elle sera active, elle m’apprend encore davantage sur ma chère sœur. Lui et un autre de mes neveux, dans notre fratrie de plus de cent maintenant, sont ceux en qui je me reconnais même si les parcours, les amours et mariages, les professions respectives ne se recouvrent pas, mais je ressens en chacun d’eux la liberté de pensée et de mouvement. Aussi, la dépêche signalant le lancement du premier élément de la future station spatiale chinoise. La Russie, quand elle fut soviétique, avait une ambition mondiale et proposait un modèle alternatif à ce que devenaient l’Europe, l’Amérique du nord. D’alors naquit le concept d’Occident, pleinement rené aujourd’hui. Mais la Russie de POUTINE est potentiellement démocrate, un NAVALNY dont le point de sa grève de la faim, n’est plus donné plusieurs jours (commencée le 1^er Avril), aura ses éponymes, et le pays, le peuple comme l’attestent sa sensibilité et sa très grande littérature, entrera, dans peu de temps, je crois, dans la famille d’Europe. Son dictateur bataille pour les frontières et pour la considération. Le gazoduc, même si l’ex-chancelier allemand SCHROEDER en est serviteur, attendra l’éveil et la consolidation de la liberté mutuelle et de la confiance mutuelle avec les voisins. La Chine, au moins celle qu’incarne Xi JI PING devant des parterress innombrables et silencieux, revendique clairement l’hégémonie planétaire. L’entrisme commercial a eu son précédent : celui du Japon dans les années 1970-1990. Mais la Chine se veut la première en tout dans les vingt-cinq ans. Elle ne peut exporter son modèle politique, mais elle en impose les conséquences : la fermeture à tout examen extérieur, à tout choix. Les Ouïgours, les Tibétains sont enclavés. N Hong-Kong, ni Taïwan. Il y a eu une hégémonie américaine, souhaitée dès le traité de Versailles en forme « douce », arbitrage et garantie, imposée par les circonstances à partir de 1945 ; elle reste dans l’esprit de tous les dirigeants politiques aux Etats-Unis comme un vérité, une place acquise, mais elle ne se dit pas, ne se prêche pas, ne s’organise pas par cette forme renouvelée des « traités inégaux » dont on se venge aujourd’hui à Pékin : les concessions. Djibouti, le Pirée déjà des points d’appui. Nous avons laissé faire à mesure qu’il y a eu, depuis 2005 et le rejet de la « Constitution pour l’Europe » de moins en moins d’Europe. Mais tout peut se reprendre. BIDEN a deux avantages historiques : TRUMP est son faire-valoir et son âge le talonne, il ne peut prétendre à huit ans de présidence. Grâce à lui, nous avons évité qu’une nouvelle « concession », aussi extra-territoriale que les nôtres pendant la première moitié du XXème siècle, soit installée en un endroit aussi judicieux que l’a été au centre-est de la Méditerranée, le point grec : c’était Sines, c’était Sétubal, c’étaient la pointe d’extrême-ouest de la toute l’Europe et les constructions navales les plus rentables du monde, il y a encore peu.

J’ai deux raisons de croire à un avenir fructueux et plus distingué que ce que nous promettent le présent et les dictatures : nos enfants et petits-enfants, expérience que me donne quotidiennement (surtout en période confinement et de télé-cours) notre fille, nous regardent et nous jugent avec lucidité et fraternité, j’ai découvert puis célébré THUNBERG, en très aîné dans les rues de Vannes, les manifs, les pancartes, l’autre alimentation choisie pour nos repas. Je ne crois pas que les jeunesses « précédentes » dont la mienne – qui n’a pas su passé le relais de ce que DG nous avait appris et légué – aient été aussi attentives et (gentiment) critiques vis-à-vis de leurs aînés et de leurs tolérances. L’autre raison est l’appétit inextinguible de liberté, plus encore que de justice (d’ailleurs la revendication de justice qui peut paraître individuelle et liée à des circonstances inacceptables humainement) : cet appétit, cette exigence est le point commune de toutes les situations de notre époque.

1- évangile selon saint Jean XIV 1 à 6

2- Actes XIII 44 à 52 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean XIV 7 à 14