mardi 8 décembre 2020

nous qui avons d’avance espéré dans le Christ - textes pour ce jour

 Mardi 8 Décembre 2020

Je vais ce matin, au plus vite, ce nouveau départ que symbolisent, pour les chrétiens la foi et la reconnaissance de l'Immaculée Conception. Une dialectique aussi de l'Histoire, la cause du mauvais commencement (le péché originel) palliée par une autre cause, le mariage de Dieu avec l'humanité. Et significativement, la coïncidence avec le centenaire du congrès de Tours et la naissance du Parti communiste français (du moins, sa célébration à partir d'aujourd'hui)

Je vous donne plus tard, dans cette journée, ce que j'ai vécu et réfléchi  à la mort de Valéry Giscard d'Estaing. Un fait, pas relevé par les commentateurs mais dit par l'ancien Président dans l'un de ses nombreux entretiens rétrospectifs : finalement, au referendum qui désavoua de Gaulle le 27 Avril 1969, il ne vota pas non, mais blanc . Et ce qui - pour moi - l 'eût qualifié comme un vrai continuateur du général de Gaulle, et que je l'ai supplié d'entreprendre dès que j'en appris par ses Mémoires, l'existence : ses notes d'entretiens avec le Général tandis qu'il était son ministre des Finances et des Affaires économiques d'Avril 1962 au début de Janvier 1966, et le voyait chaque semaine.

Et voici, désormais irréfutable, la preuve que Robert Boulin n'a pu se suicider. Donc, la turpitude du R.P.R. et de son chef, qui enfin à l'Elysée, inaugura la seconde série des présidents de la Cinquième : la médiocre. Après la première qui fut grande, et ne déméritait pas, dans ses visages apparemment antagonistes et très différents les uns des autres, du fondateur. C'est Jacques Chirac qui a fait la rupture : service national universel aboli, quinquennat, non-démission après un referendum perdu


Midi + Lectio divina 1: les récits de la Genèse, le péché dit originel, l’Histoire mal commencée, de l’Annonciation, la seconde chance. Dans les deux moments, spirituellement décisifs pour l’humanité et le vivant tout entiers, même si ce nous est peu sensible personnellement. Pourtant, ressentant depuis dix-huit mois au moins le besoin d’un nouveau départ, ayant vécu un arrêt que je ne peux qualifier par cinq mois d’hospitalisation, je suis heureux de prier ces textes et ce dogme, auquel est clairement attaché l’apparition de Lourdes à l’humble et lumineuse Bernadette SOUBIROUS. Réaffirmation en ce sens par Jean Paul II : 1854 et 1858 qui se répodnent. La peur… avec une raison précise qui vaut aveu celui d’Adam, Eve qui a dialogué pour pécher par envie et méconnaissance et de Dieu et du présent, du moment et des lieux, ne répond qu’à Dieu, sans soutenir son mari, et pour elle-même esquiver sa propre responsabilité. Péché, responsabilité, malédiction. J’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. C’est Adam qui a compris la nouveauté de la situation. Eve : le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. Le serpent dans certaines mythologies, les Amérindiens. Une chaîne de conséquences, ce qui lie. Paul et la prédestination (était-ce la référence majeure des Jansénistes?) Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde… Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs… nous somms devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés… Liberté ? Celle de n’être pas choisi, d’être voué à un autre destin, une autre vie. Mais c’est la liberté de Dieu, pas la nôtre, et la prédestination est une volonté de Dieu répondant à notre liberté de croire et d’espérer, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ… le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé. Ni Dieu, ni nous, ne sommes seuls. Accompagnement mutuel pour écrire l’Histoire et pour vivre notre vie. Parfaite illustration, l’Annonciation – le fait de l’ange Gabriel (l’ange aussi de Mahomet) – que nous devrions appeler le Consentement, fait de Marie. Les conséquences sont l’accomplissement de l’Incarnation, mais aussi rétrospectivement la conception sans tache de la mère humaine de Dieu, fait homme. L’ange dit bien, non ce qui va arriver à Marie, hors sa conception miraculeuse, mais ce que va être le fruit de cette conception. Le texte attribué à l’ange est long et dense. Celui de Marie, lapidaire : comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? … Voici la servante du Seigneur. Que tout m’advienne selon ta parole. Marie a pleine conscience de l’exceptionnalité de la conception qui lui est annoncée (celle, également annoncée, de sa cousine, est naturelle mais peu banale, vu l’âge de celle-ci), et pleine conscience de son rôle, de ce qu’elle assumer. Elle ne verra l’ensemble, et donc l’aboutissement de l’Histoire sainte qu’à la rencontre d’Elisabeth : il a fait pour moi de grandes choses. Les traductions… puisque je garde la virginité … puisque je ne connais pas d’homme…

L’Histoire que nous vivons est particulièrement dense, et fondamentalement elle est celle des relations entre les humains entre eux, et tout autant entre l’espèce humaine et toutes les formes du vivant. Et entre nous, ce sont les questions de la solidarité, et de la démocratie, la relation gouvernants/gouvernés : elle est, en très peu de temps, problématique, chez nous, en France, du fait d’EM s’étant cru seul créateur dans le vie publique nationale. En quelques mois, après la marque de son peu de considération pour celles et ceux se réclamant de lui à l’Assemblée nationale : légiférer par ordonnance et sur le sujet le plus sensible, la vie des entreprises, l’organisation syndicale, EM n’a plus eu droit qu’à la réaction et aux réparations ou corrections. La palinodie envers les élus, ignorés lors de leur congrès, oubliés d’abord dans les mises en place pour contenir la Covid 19. L’ordre et la sécurité, les textes, les textes, mais le terrorisme devenant individuel, la protestation des gilets jaunes, les black blocks, sans une ambiance sans précédent puisque les rassemblements de rue et de place sont strictement limités à quelques personnes du fait de la pandémie. La solidarité… certes, les concours de l’État pour amoindrir les effets souvent catastrophiques du confinement et de la fermeture à répétition des commerces… mais au niveau européen, décidé pour les emprunts, voici venir la sécession de la Pologne et de la Hongrie, pour des questions de dirigeants ou de régimes nationaux. Nous n’avons pu convaincre les Britanniques, et d’abord leurs gouvernants, de rester avec nous, en confiance et conscience de l’avenir commun. Nous n’allons pas convaincre Pologne et Hongrie comme nous nous y prenons : les représailles.

La pandémie est un exercice de gouvernement et aussi de préparation militaire : le critère n’est pas la hiérarchie, ni l’expertise comme mode de commandement, mais quels autres ? Civisme et confiance se construisent et se méritent. La peur des gouvernants – probablement, celle de « sucrer » les fêtes de fin d’année (détournement d’un seul anniversaire, autant historique que religieux, la naissance d’un Jésus, fils de David par son père adoptif). Nous sommes dans l’inconnu à « horizon » de quinze jours, et pour les deux ans au moins à venir pour ce qui est de l’évolution statistique de l’économie, des nouveaux modes de travail, du fonctionnement des groupes familiaux, associatifs, etc.

Une juste revanche, mais posthume, de Valéry GISCARD d’ESTAING, en communication nationale et en débats d’évaluation de sa démrache, de son exercice du pouvoir, des réformes qu’il nous fit accomplir... va peut-être faire réécrire notre Histoire contemporaine : le centrisme, le rôle de l’État pour aider la société à s’améliorer. Prise de conscience pas encore commencée des responsabilités de Jacques CHIRAC dans le nouveau cours politique qu’il a opéré, et qui a étouffe la démocratie. Des inventions ou réinventions sont à réaliser : la relation gouvernants/gouvernés passe évidemment par l’impeccabilité des responsables, et d’abord d’eux-mêmes. La multitude de procès attachés au nom de NS, mais toujours pas aboutis, coïncide significativement avec l’échec de la monocratie exercée par EM, à ses frais de plus en plus lourds : le coup du brut pour s’adresser aux « jeunes » a engendré un manque de maîtrise des concepts et des mots à propos de nos forces de l’ordre, à un moment-même où de nouveaux textes (sécurité globale, séparatismes singulier ou pluriel) sont en discussion dans les enceintes constitutionnelles, mais aussi dans la rue. Il apparaît que le referendum, obligé pour légiférer dans certaines matières, les partis politiques notamment, sont à retrouver à pratiquer intensément chez nous. L’élection directe du président ou de la présidente de l’Union européenne est à décider politiquement d’urgence. Tout en découlera : le militaire, la solidarité entre Etats-membres, la perception de ce que nous sommes par le reste du monde.

Le vide actuel de notre vie politique, les mues intenses choisies ou sous contrainte de notre société et de ses vies, le peu de lisibilité de la communication de qui que ce soit, du prix Goncourt au président de la République aux tenants de réseaux dits sociaux, engendrent des séparations, des solitudes, de la violence, surtout de la vulnérabilité. Vaincre la pandémie, accomplir enfin l’Union européenne sont pourtant bien davantage que des nécessités ou des stratégies, c’est de notre survie qu’il s’agit. Seule la victoire nous unira. Encore faut-il des points de repères, la perception des structures qui nous manquent, et des autorités morales, de l’autorité morale.

A suivre donc… en rétrospective pour comprendre comment nous avons cheminé jusqu’où nous sommes, à ce carrefour de perplexité ou de désespérance, car nous ne supportons l’extrême pauvreté, le dénouement de la plus grande partie de l’humanité qu’en faisant tout pour ne pas la voir ni l’entendre. Ce sont pourtant la même planète, la même bipédie, la même vulnérabilité à la haine, à l’amour, à la compassion.

1- Genèse III 9 à 20 ; psaume XCVIII ; Paul aux Ephésiens I 3 à 12 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

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