dimanche 13 octobre 2019

si nous manquons de foi - textes du jour

Dimanche 13 Octobre 2019

09 heures 41 + Grasse matinée jusqu’à passées neuf heures… Je mets en cercueil notre cher Tropique II  (+ mercredi 2 Octobre dernier dans la matinée), puis prier.

10 heures 15 + La mort, certes, passage, que l’on soit croyant à Qui que ce soit, ou à Qui que ce soit, ou pas, mais l’état du corps, de la chair à la suite de la mort, après la mort. Les vers sortaient par centaines, grouillaient venus à l’air « libre » depuis une ouverture au bas du petit cadavre totalement desséché, passé de son joli orange, lisse comme sans écailles, à un argent mat aux écailles hérissées. La tranquille leçon : ce ne peut être la fin.

11 heures 08 + Emmaüs, vivier d’expulsables : cette semaine, la mise en œuvre d’un système… Pamiers, Saint-Brieuc, Montluçon, Emmaüs en Ariège. Courriel à AK, dès ma lectio divina. Il était purifié ! Il retourna chez l’homme chez l’homme de Dieu avec toute son escorte… Puisque c’est ainsi, permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays autant que deux mulets peuvent en transporter, car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. 1En cours de route, ils furent purifiés. L’un deux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain… Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé que cet étranger pur revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! Et cadeau suprême du Créateur à Sa créature : Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. Le miracle, la guérison, sans doute notre résurrection à venir, la vie éternelle-même : œuvre et effet de notre foi, la foi (ta foi t’a sauvé)qui nous est donnée, cette foi qui m’est maintenue aujourd’hui depuis ma naissance en chair et corps. Si nous manquons de foi, Lui reste fidèle à Sa parole, car il ne peut Se rejeter Lui-même : Paul à Timothée, car quelle foi ? Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David : voilà mon évangile.
22 heures 40 + Ecrit donc à AK pour ce qu’il vient de m’être donné à débrouiller, en sus de biens d’autres difficultés ou cas de personnes : notre couple de Géorgiens, aux multiples et complexes ascendances 2. Vendredi, manifestation devant la préfecture : Edith y participe retrouvant Ronan et quelques cégétistes de l’Education nationale : évoquant l’Abbé Pierre, elle s’étonne du silence de l’Église et, cet après-midi, nous sommes allés visiter Maya à Saint-Ave : nous rendre compte autrement que par les communiqués. Récit terrible mais posé, d’une femme bras et main bandés, que je regarde de profil car c’est Edith, à son côté et face à moi, qui installe la confiance. Langue française presque incompréhensible. Le cas est manifestement politique, et le recours à notre compatriote, devenue présidente de la Géorgie, va être plus délicat à motiver que je ne pensais. Entre mère et fils, celui-ci parlant couramment le français et ayant tout le dossier, et que j’irai voir en rentrant de Paris, la communication est en russe. Nous n’avons pas encore compris tout ce que produisit l’Union soviétique.

23 heures 50, France 5 + Un documentaire médiocre, désinformant, mais l’information a-t-elle jamais été tentée vraiment : je crois l’avoir en faits selon les interrogatoires de justice, et en proposition psychologique. Proposer cela à la revue EspoirL’affaire Markovic : coup bas… test pour un accueil de maintenant à des colonnes qui m’étaient si bien ouvertes, naguère : MCM, le départ du Général. Je suis, par cette émission, au courant d’un commentaire qui se fige et sans grande subtilité. Les témoignages produisent peu et ne peuvent aller plus loin. Alain POMPIDOU, le fils adoptif, Michèle COTTA, Eric ROUSSEL et un journaliste inconnu (de moi), MESQUET, journaliste.

1- 2ème Rois V 14 à 17 ; psaume XCVIII ; 2ème lettre de Paul à Timothée II 8 à 13 ; évangile selon saint Luc XVII 11 à 19

2- les communautés Emmaüs (l'Abbé Pierre), matrice d'intégration et de discernement pour nos immigrants : le cas d'école franco-géorgien, nous avons la partenaire idéale
Cher Monsieur le Secrétaire général,
l'Abbé Pierre et Coluche sont les deux fondateurs d'une générosité a nihilo et dans l'urgence, qui se perpétue : intensément française. L'image de notre pays dans le monde reste celle d'un pays aux très grands principes, et à la population généreuse, accueillante sans relation avec des paroles politiques la méconnaissant et nous mettant en défense avec tout nouveau venu.
Beaucoup des compagnons d'Emmaüs, tous bénévoles, communauté par communauté, grâce à l'esprit de l'Abbé Pierre et à un excellent choix des responsables, femmes et hommes, sont des immigrants en demande de régularisation, très vite francisants, loyaux au possible. L'ensemble est très bien vu, en personnel et en commerce de bienfaisance, dans chacune de ses aires de chalandise. Ainsi,  Vannes depuis que j'habite dans ses environs. Quant à l'Abbé Pierre, ma future femme et moi - dans "l'affaire Garaudy" (1996) - , nous nous sommes relayés auprès de lui (Zermatt, puis l'abbaye bénédictine de Praglia (entre Padoue et Venise, collines Euganéennes), ce fut un fondateur, un politique, un séducteur, un saint d'une rare espèce.
Emmaüs est donc une illustration française encore plus bénéfique s'il est possible aux pouvoirs publics, à notre rayonnement, aux organisations de bienfaisance sous tous statuts dans nos départements qu'à celles et ceux qu'il accueille pour son propre fonctionnement. Ces accueillis sont des modèles d'intégrés et de loyauté.
Deux d'entre eux, arméno-polonais de nationalité géorgienne viennent d'être appréhendés par surprise quand ils sont venus en gendarmerie de Questembert pointer comme chaque jour selon ce qu'il leur a été prescrit. Guet-apens et sans préavis. J'ai été frappé d'étonnement en apprenant cela, familier d'Emmaüs-Vannes en client et aussi en diseur de l'aventure et du défi de l'Abbé Pierre. Tentative de suicide de l'épouse, mise en camp de rétention (organisation d'autres époques sinistres : Vichy, l'OAS) de l'époux, puis en charter-retour au pays qu'il a quitté parce que, fonctionnaire de police sous un précédent gouvernement aujourd'hui déchu,. il y risque sa vie. Le peu de famille qu'il a encore à Tbilissi, est périodiquement et instamment interrogé. De plus, les passages à tabac pour le "faire parler" avant qu'il parvienne à fuir il y a cinq ans, l'ont très gravement atteint, neurologiquement.
Cas isolés, inquiétants en eux-mêmes, mais j'apprends que dans la semaine, les communautés de Pamiers, de Saint-Brieuc, de Montluçon, d'Ariège en même temps que celle de Vannes, viennent de subir la même atteinte en un ou plusieurs de leurs bénévoles.
Nous devons, j'en suis convaincu, pour l'honneur et aussi pour ne pas réduire à l'extinction une fondation magnifique, passionnée et si pratique : celle de l'Abbé Pierre et de tant de grands laïcs français, inverser totalement notre manière de considérer et donc traiter ces communautés et leurs bénévoles. Il ne s'agit pas d'une manipulation par les migrants - à ce compte tout acte de charité ou d'humanité, serait une manipulation du bienfaiteur par le demandeur - mais de ce qui nous sert tous.
Ces agissements qu'il est urgent de contre-demander s'il s'agit - ce que j'ai peine à croire - d'un nouvel élément d'une stratégie défensive contre toute immigration,  desservent tout le monde, mais inspirent a contrario deux manières pour traiter mieux - précisément - l'immigration qui n'est pas affaire de statistiques, mais de personnes, courageuses, motivées, désespérées : tout abandonner pour la sécurité et de la considération humaine.
1° puisque ce cas d'école est franco-géorgien, nous avons la chance exceptionnelle d'avoir pour partenaire à la tête de ce pays millénaire et splendide, une compatriote de très grande qualité et de sincère loyauté. Nous pouvons, avec Salomé Zourabichvili, chercher un modèle, pas du tout d'automatisme, de quotas, d'aides financières pour une immigration "ordinaire", mais pour les cas d'urgence, personnels, économiques et surtout politiques. Evidemment pas pour des prévenus de délits ou de crimes, mais clairement en risque s'ils restent au pays. Cela demande de la magnanimité de part et d'autre, pour les autorités de chaque pays, de l'imagination procédurière, mais le fait est que nos compatriotes la souhaitent
2° l'accueil et l'intégration - je commence d'en vivre l'expérience depuis quelques années - supposent des parrainages en France et accessibles depuis la terre que l'on ne peut que fuir. Le dernier évêque français en Indochine avait établi, pour un peuple courageux de montagnards en risque d'étouffement ethnique par les autorités vietnamiennes communistes, un système de parrainages en France pour des très jeunes Kontum : études supérieures ou guides et moniteurs de haute montagne, enseignants, hospitaliers. Ces parrainages, pas loin du modèle des jumelages depuis quelques décennies entre nos villes, sécurisent psychologiquement et matériellement celles/ceux qui en bénéficient, mais - s'il doit s'agir d'ordre public - contiennent et encadrent les nouveaux venus avec doigté. Les accoutumances mutuelles deviennent solides.
Quand on a dans le coeur et dans la pensée ces histoires parfois terribles, que l'on constate - ce que je fais en accompagnant dans le détail des immigrés en mal de régularisation et souhaitant absolument s'établir parmi nous - la qualité et la précision de nos processus d'aide à l'intégration, à la francophonie, à de nouvelles professionnalisations, comment supporter que le débat périodique au Palais-Bourbon n'oblige pas moralement la quasi-totalité de nos députés à y participer ! Nous en sommes honteusement loin.
Pardonnez-moi d'être long, et détaillé comme ci-dessous. Le Président de la République en a fait ces dernières semaines un sujet essentiel : lui comme nous, nous avons que ce n'est pas d'idées qu'il s'agit mais de personnes et d'honneur.
Comme vous le savez aussi, je souhaite l'audience du Président, particulièrement à mon prochain moment francilien, du mercredi 16 au milieu de la semaine suivante.
Sentiments attentifs et confiants.

cas d'école à Vannes  -  vendredi 4 octobre
Comme convenu, voici les éléments concernant le dossier des personnes arrêtées hier soir, communautaire à Emmaüs VANNES.
Maïa KAZARYAN, née ONANOVA, le 06/10/1971 à TBILISI – GEORGIE --- Arrivée à la communauté de VANNES le 07/01/2019
Martin KAZARYAN, né le 27/11/1965 à TBILISI – GEORGIE -- Arrivé à la communauté le 07/01/2019
Eléments d’intégration en France :
Maïa s’exprime couramment en Français et continue de prendre des cours de Français chaque semaine, Martin progresse aussi en prenant aussi chaque semaine des cours de Français. Ils participent aux activités collectives et sont bien intégrés dans le groupe de compagnons.
Maïa est régulièrement responsable de la caisse de notre magasin de Fripes et sait non seulement prendre de bonnes initiatives et gérer le magasin en cas d’absence d’un responsable salarié. Nous lui faisons entièrement confiance. Elle sait aussi s’investir en cuisine et assurer des remplacements en cas de besoin. Par son poste à l’accueil des dons, Martin quant à lui reste toujours très souriant, serviable, très organisé pour montrer la meilleur image d’Emmaüs : poste qu’il occupe depuis son arrivée à la communauté.
Concernant Maïa, elle s’est opposée hier à son arrestation par une tentative de suicide en s’entaillant l’avant-bras. Prise en charge par les pompiers dès hier soir, elle se fait opérer ce matin à l’hôpital de VANNES (CHBA CHUBERT). Elles est dans le service post-opératoire du 2nd étage au service n° 4.  Martin n’est lui pas joignable. Hospitalisé, dès sa descente du charter, à Tbilissi en oncologie (cancer du foie) avec troubles neurologiques

communiqué de presse d'Emmaüs-Vannes - 7 Octobre 2019
Emmaüs Pays de Vannes est confronté à un situation inédite : l’arrestation et l’expulsion d’un couple de notre communauté, Maïa et Martin Kazaryan
Désespérée par la violence de la situation, Maïa a tente de mettre fin à ses jours en s'entaillant profondément le bras gauche. Conduite en urgence à l'hôpital de Vannes, elle a été opérée vendredi matin pendant que Martin était forcé d'embarquer dans l'avion pour la Géorgie depuis Rennes. Maïa reste sous surveillance post-opératoire et psychiatrique à l'hôpital de Vannes.
Tous les compagnons, responsables, amis de la communauté d’Emmaüs sont profondément choqués par cet évènement. Il y a bien sur l’éloignement d’un ami, la blessure de sa compagne, leur séparation mais surtout la façon dont cette opération a été organisée et menée par la préfecture. De nombreuses irrégularités ont été commises :
-          La famille a été séparée : ce qui est illégal puisque la famille bénéficie d’un droit fondamental à vivre ensemble : article 8 de la convention européenne des droits de l’Homme : Droit au respect de la vie privée et familiale
-          Que des procédures concernant ces personnes étaient en cours ce qui interdit toute mesure d’éloignement : article 13 de la convention européenne des droits de l’Homme : Droit à un recours effectifb
-           Les autorités ont procédé à une série d’interpellation coordonnées dans toute la Bretagne alors que le droit proscrit les expulsions collectives (convention européennes des droits de l’homme) : protocole 4 de la convention européenne des droits de l’Homme, article 4 : interdiction des expulsions collectives des étrangers
        -      et pour les autres familles où il y avait des enfants qui ont été séparés de l’un de leur parents ; article 9 de la convention internationale des droits de l’enfant : Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré.
Nous voulons dénoncer l’inhumanité de ces expulsions expéditives qui se font au mépris des lois, des droits les plus fondamentaux et sans aucun discernement
 Gilles VIDAL - Président Emmaüs Pays de Vannes . www.emmausvannes.org


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