vendredi 25 octobre 2019

ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir - textes du jour

Vendredi 25 Octobre 2019

18 heures 42 + Avaries en traitement de texte, longueurs de temps… Désastre qu’enregistre ce journal, qu’enregistre ma chronologie, plus rien n’est tenu depuis trois mois : dernière notation en chronologie, le 9 Octobre… J’écris ou tente d’écrire tandis que Marguerite, paisible, geeke, assise devant moi sur le canapé de rotin vert, le temps est blafard, la nuit tombe avec beaucoup de lenteur, ma chère femme à quelques courses alimentaires, un oiseau, qui se suspend au filet d’une des boules de graisse posées Tentative énième auprès de AK pour un appel d’EM à reprendre l’Europe à son point d’enlisement sinon de dégoût 1. Prier… les textes de notre jour, d’abord cursivement et sans pouvoir noter, que numéroter l’ordre de ma lecture. Vraie continuité 2 : ce sont les textes qui m’accueillent, puis me guident parmi eux, et non moi qui vais à eux ou chemine. Jamais je n’oublierai tes préceptes : par eux tu me fais vivre… Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ?… Je constate, en moi, cette loi : ce qui est à ma potée, c’est le mal... Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu… Ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir… Apprends-moi à bien saisir, à bien juger… Dialogue ce soir, comment vivre, pour quoi vivre ? Quelle nourriture ? Quel accompagnement, quel secours ? Mouvement de l’âme et apaisement qui me prennent et m’accueillent, que je ne savais pas même attendre ni demander.

Huit jours sans télévision, sans nouvelles que les titres en messageries des lettres périodiques. Des lieux et des moments, sans paroles, l’oeuvre humaine, des églises, non des moindres, compagnie qui m’honore et qui m’apprend, celle de notre fille, émotion silencieuse ou que je ne sais contenir, les sanglots m’aident totalement à m’abandonner ce que je ressens, la beauté, pas de chagrin, la posture de l’admiration 3.

Depuis notre retour mardi soir, images très fortes à la télévision. Arte : la politique de l‘enfant unique en Chine de 1979 jusqu’au 29 octobre 2015. Très différente de ce que je lis dans wikipédia, la présentation par deux journalistes et réalisateurs chinois, installés aux Etats-Unis et ouvrant aussi le dossier des adoptions, nous fait entrevoir la force de l’instinct maternel, des femmes s’enfuyant nues des hôpitaux ou cliniques pur ne pas perdre leur enfant, l’endoctrinement total par le régime, l’absence d’alternatives, des détresses, des horreurs (les foetus sur les décharges) et l’ambigüité des politiques d’adoptions, sans aucune “traçabilité”, lieux et circonstances de l’adoption sont factices et tous les mêmes. La question des mobiles : sociaux, économiques, n’est pas abordée, la comparaison avec l’Inde, aujourd’hui d’une population autour du milliard, n’est pas même évoquée. C’est la description en images et entretiens de l’atroce face-à-face entre la nature humaine dans ce qu’elle a de plus en plus intense, la maternité, et la raison d’Etat la plus indifférente à toute souffrance. La diffusion à deux reprises de L’allée du roi avec le portrait hautement vraisemblable d’un Louis XIV, conscient de ce qu’il est par fonction, mais d’une grande délicatesse, et parlant en alexandrins pas seulement selon Françoise CHANDERNAGOR.

Hier, Pascal BONIFACE (Liris, dont nous avons cotoyé le siège entre la place Léon Blum et le Père Lachaise, presque complet et calme : les huit ou neuf points sur notre globe, où l’homme fait nombre, fourmilière dans des artères urbaines. Colombie, Chili et ses réminiscences, Hong-Kong, Alger, Beyrouth, d’autres villes. Points communs, ces rassemblements protestataires ne suscitent aucune représentation politique, aucun chef au pluriel ou au singulier. Des résultats et des victoires impossibles ? des répressions, pas encore. Chez nous, mardi soir, EM en bras de chemise à Mayotte, parlant dès son atterrissage, les pompiers en grève par solidarité avec ceux de la métropole. Que ne dit-il pas seulement qu’il vient voir, comprendre et écouter, ne parlera qu’ensuite. Immigration, invasion de l’île : ses structures hospitalières par les Comoriens. Immigration, fermeté, etc… mais c’est le contexte qui devrait être cherché et exposé, ce sont toutes les Comores quels que sot leur statut, qu’il faut traiter. Comment ? Et à quel prix ? Pas de réponse immédiate, mais certainement l’ensemble est, en réduction de tous les modes politiques, sécuritaires, raciaux, financiers, ce qu’est l’immigration en Europe, en France. Et cet après-midi, conférence de presse lénifiante, monotone comme une homélie sans thème ni conviction que de remplir de mots un vide d’analyses et d’idées et sans qu’on voit le public réunionnais. Mais ma chère femme commente pratiquement : il fait ce qu’il peut, il est de bonne volonté, il est partout, alors que, moi, je n'entends que sa campagne binaire de 2022, LE PEN et lui, du bon pain. De plus en plus, m’apparaît cette lacune : du raisonnement, de la sensation mais pas une pensée sur l’époque, pas une réflexion périodiquement approfondie, longuement sur la dialectique de notre temps. Le court terme n’a de cesse. Accumulation de ce qui est sans portée : des textes, des organigrammes d’entreprises ou de pouvoirs publics, économies qu’annuleront ce qu’il faudra lâcher en ambiance d’émeutes et de blocages. Les trains, les urgences, la persistance de la pliante et du mécontentement, pouvoir d’achat, retraites, fiscalité. Pas de réflexions sur la dette publique. Fragilité extrême me semble-t-il, d’un système politique de solitude, de constante exposition de soi (sauf à Lubrizol ou en début de mandat, à Notre-Dame-des-Landes). Et des paroles qui ont prise sur quoi et sur qui, sans même qu’il y ait à discuter de leur fond ou de leur légitimité. Tandis que nous découvrons après la perte de notre industrie, l’enfoncement financier de notre agriculture et son déclassement, que nos grands équipements sont obsolètes ou insécure : les voies ferrées dans le Midi, datant de leur inauguration par Napoléon III, la centrale de Fessenheim… Ailleurs, il y a débat, les retraites et la pauvreté démographique en Allemagne (travailler jusqu’à 69 ans en 2070, 9 millions de retraités ne disposant au maximum que de 900 euros par mois). Pour ou contre les GAFA aux Etats-Unis… et ZUCKBERGER en commission du Congrès : réponses, je ne sais pas.
 
Et toujours, l’incertitude britannique et la démonstration quotidienne qu’il n’y a donc pas de vouloir européen. La Chine : l'horreur de ce camion frigorifique (–25°), 31 hommes et 8 femmes, transit arrivé de Zeebrugge, mais d’où partait-il. En fait un conteneur, sans intervention ni examen humains, depuis des semaines ? Ou des heures ? La démonstration qu’on fuit la Chine ? ou une provocation ?

21 heures 53 + Partout, les mêmes impasses. Je crois que la bataille, pas toujours explicite, pour la démocratie, décidera notre époque : certes, la dignité humaine, l’égalité, mais parce que c’est le mode le plus efficace et englobant, prenant les peuples pour les atteler au sauvetage de quantités de malheurs physiques et moraux.

1- Le 25/10/2019 à 08:54, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à l’Elysée : ne pas laisser partir les Britanniques
Monsieur le Secrétaire général,
puis-je vous demander de transmettre au Président cette simple prière - répétée depuis le début de son mandat - l'Histoire retiendra que la France, conscience continue de l'espérance et de la solution européennes, aura su à l'ultime moment proposer à tous les dirigeants européens d'entendre la totale désaffection des peuples vis-à-vis des fonctionnements en vase clos de notre Union, et de reprendre à tous, y compris surtout avec les Anglais, une complète réécriture, une refondation de l'entreprise. Désincarnée, sans voix propre dans le monde, sans possibilité institutionnelle d'en appeler à elle-même, l'Europe est victime de tout et n'aide à rien, chez elle et dans le monde. N'importe quel peuple européen, consulté par référendum, comme le furent les Anglais, dirait non à ce que nous vivons. Les hésitations britanniques - si manifestes - sont celles de tous les Européens : notre système est invivable, livre nos industries, nos marchés à l'encan, mais qui renoncerait à la grande espérance.
Donnons à celle-ci son outil, la démocratie, l'élection directe de la présidente ou du président de l'Union, donnons au Parlement élu il y a déjà six mois sans que rien soit encore en place de la Commission à tout le reste, le mandat constituant. Le proposer ces jours-ci en urgence fera sortir tout le monde de sa petitesse, y compris nous...
Comment ne pas le demander ? Le Président de la République est en situation de faire cette proposition, d'en dire les perspectives. Nous ne pouvons ni continuer comme depuis l'ouverture du "rideau de fer",  ni laisser partir nos frères d'armes britanniques.
Très attentivement.
2- Paul aux Romains VII 18 à 25 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

3- légende d’un pêle-mêle hier matin « sur » Chartres , sa cathédrale, où nous avons marché un moment, étape que je voulais, l’intérieur « ravalé » comme sans doute jamais auparavant : Goethe : la plus belle faculté de l'homme est l'admiration. Je l'ai une nouvelle fois éprouvé au bonheur d'Hawaï, poisson rouge de son état, retrouvant son aquarium et sa douche d'air... en trouvant dans mon carnet de terrain des lignes de tendresse affectueuse spontanément improvisées par une de mes plus chères nièces et cette entrée tranquille dans mes notes ne m'avait jamais été donnée... au récit par un de mes neveux particulièrement généreux et sensible d'une réunion de sa génération où je fus évalué... à l'intensité d'un de mes meilleurs et plus jutes camarades de l'E.N.A. et à celle de son épouse intelligente d'amour... au dévouement solitaire de l'aîné d'un de plus chers compagnons de vie si tôt englouti par les spires d'un parcours qu'il n'avait pas voulu et où je n'ai pas su l'aller chercher... en vivant tout avec notre fille quelques jours d'une réunion familiale, autant souhaitée qu'appréhendée, à une la messe paroissiale de Saint-Antoine-de-Padoue au Chesnay, belle à sangloter, ce que je fis..., à la cité des sciences de la Villette, au cimetière du Père La Chaise, à notre place de la Concorde, aux cahutes et tentes de survie à des bretelles du périphérique parisien..., à la chapelle bleue de Manrèse (hauts de Clamart).


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