vendredi 22 mars 2019

rayonnement et solidarité de notre Eglise en France

Le 22/03/2019 à 08:42, Bertrand Fessard de Foucault a écrit  à ceux des évêques ou à celle des autorités catholiques dont il a l’adresse internet :
Eminence, Monseigneur, cher Père,
je me permets de vous dire ma profonde satisfaction de la confiance qu'a manifestée le Saint Père à l'un de vous, le Cardinal Philippe Barbarin, mais je suis également frappé de ce qui - selon ce que je peux apprendre par les médias écrits et audiovisuels - me semble un manque de solidarité de notre épiscopat en France. Car la cause est commune : le visage de notre Eglise. Au moins dans mon diocèse, celui de Vannes, il n'a été commencé de faire allusion à la crise ouverte par tant de révélations de cas de pédophilie que ces dernières trois semaines. De même, le prophétique document Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique (texte de votre comité permanent par en Octobre 2016 et devançant de plusieurs années, par son invite militante, le "grand débat national" censément clos maintenant), n'a - selon ce que j'ai su par les médias - guère ou pas été relayé par chacun de vos Frères dans l'épiscopat, ni peut-être par vous. Vous me détromperez peut-être.
Le Cardinal Barbarin a payé, paye mais seul...  Trois ans et plus de commentaires de presse, de manifestes et commentaires en tous médias, mais surtout l'incroyable abus d'autorité judiciaire de laisser projeter un film intervenant en pleines procédures et mettant en scène des personnes nommément - vous surtout.
L'Eglise est souffrante. Elle souffre de ce cléricalisme dénoncé - affectueusement - par le Souverain Pontife dès son grand entretien avec les revues jésuites (Etudes . Août 2013), qui désigne comme vrais coupables : les parents de ces enfants abusés et en détresse. Elle souffre aussi d'une option - juste de fond, mais maladroite et engendrant une vraie vulnérabilité : depuis Humanae vitae, l'obsession de l'éthique sexuelle. Pureté, péché de chair. Le respect de la vie de la conception au dernier souffle est essentiel pour que l'humanité reste digne d'elle-même (et de son Créateur) mais commandements et arguments n'atteignent que des consciences ouvertes, qu'une foi chaleureuse, mais certainement pas ceux qui ne sont pas chrétiens ou qui ne sont qu'au seuil de l'Eglise, et attendent la révélation de Dieu en son Fils, et pas une telle insistance sur une - parmi d'autres - des conséquences de cette révélation. Révélation qui n'a prise sur nos vies qu'intériorisée et expérimentée intimement. Vous le vivez, nous le vivons.
Je milite pour un concile non dogmatique mais réfléchissant sur la vie pratique, celle du clergé comme celle des laïcs. Que ce soit fondamentalement le levain dans la pâte : qu''est-ce que la pâte, qu'est-ce que le levain, qui place le levain, qui pétrit. Comment les hommes du sacrement doivent-ils être du peuple, dans le peuple ? Célibat, paternité, place des femmes (des cardinaux laïcs, femmes)... Des synodes préparant et surtout réfléchissant sur les situations locales, nationales, concrètes. Et un bref concile : la pastorale. Probablement, l'expérience partout et enfin la définition du péché. Parce qu'on l'évoque à longueur de prières, de liturgies, mais banalement pour des gens "bien", pécheurs depuis Adama et Eve, qu'est-ce que commettre un péché ?
Enfin, "profiter" des cas à scandale pour comprendre comment en psychanalyse des personnes consacrées, dédiées - protégées par l'Esprit - peuvent faire l'exact contraire de ce qu'elles prêchent : envoûter, forcer, abuser méconnaître les âmes et les corps, leur liberté surtout. On a une matière première. Vous-même devriez en ce sens interroger les coupables. Et aussi recueillir la pensée de vos prêtres sur ce type effroyable de pente, de chute et de récidive. C'est plus aux psychologues et psychiatres - pour comprendre, et éviter la perpétuation de cela - qu'il faut "livrer" ces pauvres prêtres finalement abusés par eux-mêmes et d'effrayantes casuistiques les exonérant partiellement de toute conscience de leur culpabilité. Aux psychiatres, et bien moins aux juges : la sanction éventuelle ne fera pas comprendre la faute et le crime de personnes consacrées, et ne donnera pas, par elle-même, le moyen de l'avenir. Il faut débusquer le mode opératoire du mal en nous, dans ce décisif domaine du sexe, de l'attirance et de la liberté.
Le document publié par votre comité permanent est insuffisant, sans classe et ne pénétrera pas les esprits.
Filialement et avec déférence, à votre écoute.
P J Credo et rappel biographique.

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