mardi 16 octobre 2018

et alors tout sera pur pour vous - textes de ce jour


Mardi 16 Octobre 2018


07 heures 27 + La nuit encore noire, mon aimée doit arriver à son beau lycée, ces panneaux en camailleu de vert et de bleus, les décorations d’aujourd’hui, le vert et le bois sont parfois beaux. C’est le silence, encore. Eveillé dans le mal-être, une nausée boursouflante et fétide que j’expectore, avec fatigue et dégoût. Chaque matin, la sensation étouffante de n’être plus que végétatif. Une heure à nouveau aux côtés de ma chère femme, puis lever, l’eau à faire bouillir, le thé et à l’ouverture de ce clavier, le miracle de l’accueil et d’un certain ciel, le vrai 1.

Hier, l’horreur de l’eau, l’Aude, ce pays qui m’est si familier, une de ces terres et ses paysages, ses Pyrénées, ses maisons et la langue de ses gens sont une partie de ma famille, de notre généalogie plus par passage que par établissement, notre aïeule LEVY qui dut être fort belle, sous Louis-Philippe et qu’épouse – la cantinière – le colonel de son régiment, stationné à Carcassonne (la caserne du drame d’un fusil qu’on croyait chargé à blanc, soudainement assassin). L’horreur. Mais peut-être – relation entre le drame et le signe – une nouvelle phase dans ce quinquennat qu’on avait cru mathématique et qui est devenu plus événementiel que ceux qui l’ont précédé depuis vingt-cinq ans… seule présence, seul commentaire (à part celui du secrétaire d’État à la Transition écologique, qui me paraît avoir de l’étoffe et surtout du coeur : sa belle attitude au départ de Nicolas HULOT, généralement traité en lavette par les médias et ses collègues) : le Premier ministre. Ce qui marque, selon moi, n’est pas cette présence, mais surtout c’est une absence. Pour la première fois depuis son élection, EM se tait, n’est pas en scène. Je demeure dans l’écho de cette « scène » surprise par un « employé » de l’Elysée, et la gestation d’une grande lettre à Brigitte MACRON, seule à pouvoir dire… mais la nécessité française n’est pas selon le nerf du Président. Elle est de renouer avec notre goût de l’avenir et de la mission, notre avenir national, notre mission européenne et internationale. La rigidité d’un homme, après que nos malheureuses évolutions depuis une vingtaine d’années aient mortellement anémiées toutes nos institutions de débat, de représentation, de contestation, syndicats, partis et autres, était en train de nous mettre au cercueil. Lui et nous, nous au besoin sans lui, devons retrouver le souffle de nos recommencements : 1944, 1958 au moins… notre vérité, notre élan sont cette race mentale qui nous a toujours caractérisés.
 
Prier… Nous, c’est par l’Esprit, en effet, que de la foi nous attendons la justice espérée 2 La foi que nous recevons, qui ne dépend pas de nous pour son intensité et sa persistance en nous, mais que nous acceptons avec joie, reconnaissance et ferveur, tellement nous la ressentons comme notre salut, notre équilibre quotidien, et le gage e tout futur, de tout avenir. Nos dessèchements en regard de ce que nous manquons, ou ne savons plus, n’expérimentons plus. Rites et habitudes du pharisien qui traite Jésus à déjeuner (et sans doute, toute sa troupe avec Lui). Vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté… Donnez plutôt en aumône ce que vous avez,et alors tout sera pur pour vous. Et alors… !
 
Les commentaires du Premier ministre hier, dans l’Aude, les remerciements aux secours et à tous bénévoles, mais le constat d’imprévisibilité. Le combat pour le climat est celui de notre état de vie quotidienne autant que la bataille des grands traités et de nos mues industrielles, énergétiques, ce ne sont pas les ours à la dérive sur un glaçon ou la guerre des étoiles, au réel. C’est une politique, partout nationale, et mondialement voulue. La politique ne peut être ni une déploration (version d’hier, selon les commentaires), ni la mise en accusation d’un peuple entier dans quelques-uns des siens ou dans ses tempéraments (version EM selon ses propres rencontres). - Le jour est là, sans couleur qu’un gris que je sais vert quand il y a soleil et lumière, mais pas quand tout reste pénombre et silence. Bref bouquet sonore, à peine un instant, tout à l’heure.

1- Le 15/10/2018 à 19:47, jd  a écrit :
Mon cher Bertrand,
 La bienveillance comme aiguillon de proximité, malgré l’éloignement spatio-temporel ;
gouter aux mines que représentent tes écrits ;
éprouver le vertige devant cette soif de communication sans détours, forte de ces attaches spirituelles et de cette faiblesse radicale d’où sort un nectar d’oraison.
Avec toutes mes amitiés,
JD
Le 16/10/2018 à 06:39, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Jean-Dominique, merci et tendresse fraternelle. Je lutte contre tout ce qui mine l'âme mais rendus/devenus indisponibles à nous-mêmes, sauf quelques moments chaque jour, toujours imprévisibles, nous sommes davantage disponibles aux autres, à Dieu.
2- Paul aux Galates 1 à 6 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XI 37 à 41

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