vendredi 8 juin 2018

vous connaîtrez ce qui surpasse toute connaissance - textes de ce jour


Vendredi 8 Juin 2018

10 heures 13 + Le jour bien là, les oiseaux aussi, il y a des coquelicots le long de nos chemins, les chèvres sans attache, les chiens tranquilles et pour le moment sans poussée de vagabondage, les poissons de notre fille nourris dès que j’arrive à la cuisine pour préparer le thé au réveil de ma chère femme. Quotidienneté bénie, chaque jour je la ressens comme une grâce, un don, la bénédiction d’un soutien. Novation, symbolisée par la relation à bâtir avec mon nouvel ordinateur, le précédent âme rendue le mardi 5 au soir. Novation depuis des semaines : la mesure prise de mon socle, la découverte d’une autre énergie disponible : la contemplation et me lasser pénétrer de ce qui m’entoure, et des autres, que j’aime ou découvre ou croise. Les préalables n’ont pas changé, l’obstacle apparemment multiple offre toujours son défi. - Deuxième nuit sans éveil intermédiaire entre l’ensommeillement – j’y plonge toujours comme la pierre tombe dans l’eau – et l’éveil, murmure d’un Je vous salue, Marie ! et lever. Ce matin, aller-retour Saint-François-Xavier : la clé demandée d’urgence par notre fille, la liste des participants l’an prochain à la section voile en sports-études. Sa joie de ma ponctualité, ma joie de sa joie et de son étreinte. Arrivant par les remparts et le port, un garçonnet de même destination que moi, soquettes blanches, pantalon bleu un peu court comme pour les faire distinguer, je le revois claquant la main du camarade qui l’attendait, il est vraiment beau de visage. Les deux âges de la beauté, les débuts qui ne se regardent pas (jusques vers 13-15 ans, mais Marguerite et ses amies ne se regardent ni entre elles ni elles-mêmes, naturelles, la question étant pour elles leurs relations mutuelles, elles sont accidentées en cette fin d‘année, le groupe ou le duo, les exclusivités, les susceptibilités sur le rôle supposé du groupe, bouche-trou ou intégralité d’existence…) et la fin de vie, ou l’émancipation de soi, la beauté est plus diaphane, l’autre la distingue sans que cela nous importe, elle est d’âme. De plus en plus, librement, soudainement, je la dis à qui je découvre ainsi le vécu, les heures du matin que n’oublient ni gâchent celles du soir.

Attendant notre fille à l’accueil de l’Ecole, éditorial de Ouest-France, comme quasiment toujours : excellent. Rappel valant pour moi aussi. Dans cette guerre commerciale que les Européens ne voulaient pas, alors même qu’ils se résignaient au grand traité transatlantique de libre-échange avec des procédures de contrôle (notamment les appels d’offre, même de collectivités publiques – en 1969-1970, mon entrée dans l’administration, c’était à l’O.C.D.E., le principal enjeu : maintenant les achats gouvernementaux, entendus le plus extensivement possible, hors du champ de cette abolition des « barrières » et des spécificités)… c’est la Commission, pas les Etats qui négocie, c’est notre ensemble. EM hier non seulement avait tort de s’exprimer avant le G 7 et hors sujet de sa visite au Canada, plus tort encore de dénoncer une hégémonie (c’est une question de fait, PSA désertant l’Iran pour ne pas perdre son marché américain montre que nous y consentons, sans ressentir notre cécité pour l’avenir ni notre déshonneur pour le présent) au lieu d’appeler au « multilatéralisme » comme cela avait été le thème de ses discours pendant son voyage américain encore si récent, voyage qui est désormais son boulet parmi ses homologues européennes et une totale perte de crédibilité et de face… ou plus clairement à la parole et à la signature déjà données par les Etats-Unis pour un mouvement économique et financiers qu’ils ont absolument voulu depuis 1958 (le projet MAUDLING de grande zone de libre échange) avec l’instance de tant de « rounds » aux noms si divers… il devait, à défaut, renvoyer à la Commission, dire la compétence de celle-ci selon tous les textes de l’entreprise européenne, et affirmer notre confiance en celle-ci. De fait, avant-hier, riposte « graduée » pour user du langage de la dissuasion nucléaire : la Commission établit des droits de douane sur les nomenclatures de nos exportations aux Etats-Unis que vient de taxer TRUMP, mais elle le fait à un niveau inférieur à ce qui ouvrirait une réclamation selon l’Organisation mondiale du commerce. Et nous sommes évidemment, quant à nous, fondés à réclamer contre les Etats-Unis. EM, imprudent en téléphonant au nom de qui ? à son homologue américain qui l’a joué le mois dernier, n’a pas le réflexe ni du diplomate ni de l’européen. - Décidément, une nouvelle ère commence dans les relations internationales, précisément les relations transatlantiques et celles entre Etats-membres commandant ou empêchant l’entreprise européenne, son épanouissement, toujours pas acquis près de soixante-dix ans après la proposition de Robert SCHUMAN. Souvent, je ressens un parallèle (peut-être existe-t-il une corrélation ? mais entre une personne donnée et des circonstances et des événements, deux entités de nature totalement différentes?) entre les phases, les rebonds de ma vie, de mon histoire en train de se continuer mais peut-être autrement, surtout en moyens, en outils, en conscience, et celles de notre pays et maintenant de notre Europe. Le même défi, l’élan pour gagner, mieux que survivre ou seulement exister : vivre, entrainer.

Prier… la solennité pour l’Église catholique, de Sacré Coeur de Jésus. Dieu, bon, compatissant, miséricordieux, l’Islam, le judaisme autant que nous le professent, mais nous avons reçu – nous chrétiens – une démonstration doublement physique : le Christ, Dieu fait homme par amour pour la Création, pour l’humanité sauver, à reprendre, l’incarnation, et en conséquence la mort du corps, de la chair, le coeur transpercé. Prosopopée de Dieu, Son amour, Sa prédilection, Sa tendresse. Connaissance par nous de cet amour, de essence-même de Dieu… notre passion, dès Eve, pour la connaissance, mais laquelle et de quoi ? Réponse de Paul 1 : que le Christ habite en vos coeurs par la foi ; restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour… Vous connaîtrez ce qui surpasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. La clé de la vie éternelle : la connaissance de Dieu, Le voir et réintégrer ainsi notre ressemblance native, originelle, les enseignements de Paul et de Jean. Le concret, le réalisme : oui, j’ai aimé Israël dès son enfance (quelle intense, décisive responsabilité au spirituel et à l’historique que celle du peuple qui continue de porter ce nom, de l’État auquel ce nom a été donné ! Au regard des dires cynique et joyeux de NETTANYAHOU interrogé à son passage à Paris, les Palestiniens et l’Iran… au crématoire si c’était possible, l’OLP et l’Autorité palestinienne depuis 1992 ont obéi à ce conditionnement d’avoir à reconnaître Israël pour que… et rien n’y a fait, même le statut d’observateur à l’UNESCO pour l’Autorité palestinienne est refusé par Israël et les Etats-Unis)… c’est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n’a pas compris que je venais à son secours. Je le guidais avec humanité par des liens d’amour ; je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger… L’amour dont l’homme, l’être humain serait si peu capable ? Ils ont refusé de revenir à moi : vais-je les livre au châtiment ? Non, mon coeur se retourne contre moi… car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous, je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer… Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

J’émerge donc – dans la prière et l’espérance – d’une forme de retraite. Plus d’informatique, de traitement de texte ni de messagerie pendant quarante-huit heures, et depuis lundi, recherchant les souvenirs d’André FRANCOIS-PONCET : son ambassade à Berlin, après avoir été tellement pris ceux de son ambassade suivante, celle de Rome, HITLER avant MUSSOLINI, j’ai été plongé de fait dans mes différentes bibliothèques, lieux et thèmes, découvrant, revenant, entre-lisant et vivant donc une autre forme de recueillement, celui de dialogues par interpénétration : les textes et mes démarches, les enchaînements physiques puis intellectuels, le livre, sa lecture, ses retours. Il m’a manqué – que j’essaierai de faire en reprenant ces quatre jours – la notation à mesure d’extraits. Ce que je faisais usuellement jusqu’il y a encore peu. Et hier, rangeant e déplaçant des magazines, l’histoire pas encore sue de l’élection présidentielle dont nous vivons aujourd’hui la conséquence. Elle n’était pas courue d’avance, mais avait-elle son substitut ? Mais revoir, textes ou images, les certitudes d’alors plus encore, d’ailleurs celles des commentateurs, présentateurs et éditorialistes que celles des prétendants, convainc que notre lacune principale n’est pas une défaillance morale et une pauvreté « technique » de nos dirigeants politiques, mais bien la quasi-inanité du journalisme et de la critique politiques : Raymond ARON, André SIEGFRIED, Jacques FAUVET, Hubert BEUVE-MERY, Jean DANIEL, Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER, René ANDRIEU. Exception : Ouest-France, en bas, à gauche (sans jeu de mots).

12 heures 33 + "Agressivité" de TRUMP envers EM et TRUDEAU : tweets, la "diplomatie", la communication, y compris celle du pape François, les tweets... réplique juste d'EM, nul d'entre nous n'est éternel, et donc nos pays... Ce qu'il se passe ces heures-ci n'a de précédent que... pas même les années 1930 avec HITLER, qui ne répliquait pas, mais faisait, ne s'adressait qu'à son peuple : vis-à-vis de l'adversaire, il s'écrasait ou attaquait, mais sans parole. TRUMP... 
 



1 - Osée XI 1 à 9 ; cantique Isaïe XII 2 à 6 passim ; Paul aux Ephésiens III 8 à 19 passim ; évangile selon saint Jean XIX 31 à 37

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