samedi 24 février 2018

la foi - ce qui est fondamental




 

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Foi

La foi (du latin fides, « confiance ») désigne étymologiquement le fait d'avoir confiance en quelque chose ou quelqu'un. En général, cela revient à juger authentiques certains faits ou certains événements, en vue de trouver des solutions à des problèmes. Dans le domaine religieux, la foi induit souvent une dévotion, une pratique et des comportements censés traduire cette conviction. La foi est la condition de toute religion et la motivation de sa pratique.
Bien que d'étymologies communes, la foi religieuse et la confiance peuvent se distinguer assez nettement. Dans un contexte de sécularisation, la foi a souvent pris le sens de simple confiance. On parle ainsi de « foi en la technologie » pour résoudre les problèmes qui se posent aujourd'hui, mais il s'agit en fait de confiance.
Exemple d'édifice lié à la foi : la Grande Mosquée de Kairouan (Tunisie) est un monument religieux de l'islam.

Allégorie et symboles de la foi dans le christianisme.
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Le terme croyance désigne (par métonymie) ce que l'on croit, c'est-à-dire l’objet d'une croyance. Le concept philosophique de croyance fait partie de la théorie de la connaissance. Les croyances, qu’elles soient religieuses, scientifiques, superstitieuses ou autres, sont aussi un objet d'étude de l'anthropologie culturelle. La science n'étant pas une croyance, mais une somme de savoirs vérifiés, partagés et modifiables, ne peut toutefois être mise au rang de croyances figées ou inamovibles.

Articles connexes

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Foi chrétienne

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La foi du chrétien (catholique, orthodoxe et d'une partie des protestants et des chrétiens évangéliques) est contenue de manière synthétique et dogmatique dans les différentes versions du credo (« je crois » en latin). Le credo (deux versions principales symbole de Nicée-Constantinople et symbole des apôtres) est un texte de plusieurs dizaines de phrases qui exprime successivement la foi :
  • En l'Esprit saint (divergences de définitions entre catholiques et orthodoxes), l'Église (entendue comme spirituelle chez les protestants et les chrétiens évangéliques, incarnée par l'Église chez les catholiques et orthodoxes), la communion des saints (idem), à la vie éternelle... (Bonne Nouvelle ou pertinence actuelle du message du Christ)
Mais « je crois en Dieu » ne se réduit pas à « Dieu existe » ou « je crois à l'existence de Dieu ». En effet, « je crois en Dieu » implique successivement :
  • Je crois en l'existence de Dieu.
  • Je crois et j'acquiesce au plan de Dieu dans ma vie (en latin la phrase est construite par credo in + acc. qui suppose une mise en mouvement, donc une interaction réciproque). La foi du chrétien affirme être une rencontre personnelle avec Jésus-Christ et une expérimentation de sa parole et de l'Église comme édifiante, salvatrice et source de paix.

Sommaire

La foi dans la Bible

Articles détaillés : Bible, Ancien Testament et Nouveau Testament.
Le mot « foi », dans la Bible, est l'un des mots utilisés pour décrire l'attitude de l'homme devant Dieu. Il est traduit par le latin fides et le grec pistis qui ont le sens premier de « confiance », et ne sont donc pas des mots du vocabulaire religieux, ni du vocabulaire de la croyance. Ces mots sont eux-mêmes la traduction de termes hébreux qui dérivent de la même racine aman, un radical qui évoque la solidité, la fermeté. La foi biblique est donc d'abord affaire de confiance en Dieu, avant de concerner une croyance ou un contenu dogmatique : voir par exemple 1 Samuel 3,20.
Dans les Évangiles, Jésus compare le croyant à un homme qui construit sa maison sur le roc et qui lui confère ainsi un caractère vraiment indestructible. Il donne à Simon, le premier disciple à reconnaître en lui le Messie et fils de Dieu, le surnom de « Pierre », allusion à la foi qui fait de lui un roc.
Pour caractériser la relation du croyant à son Dieu, la Bible n'utilise pas, dans ses traductions grecques et latines, le mot de religio qui est habituellement employé dans le monde antique (et qui insiste sur l'observance des rites, l'obéissance aux commandements et le respect scrupuleux des coutumes). Elle marque de cette manière le caractère profondément original de l'attitude croyante en Israël : le croyant n'est pas celui qui croit que Dieu existe, mais qui croit EN Dieu, formulation reprise à dessein dans les symboles de foi chrétiens et sur laquelle reviendra Augustin. Cette foi se vérifie dans la vie quotidienne, par l'observation des commandements. Elle donne la certitude de la réalité de Dieu et de sa vérité.
Pour parler de la foi, plutôt que des énoncés théoriques, on trouvera dans la Bible des récits : le modèle du croyant est Abraham. Un autre modèle est Job, qui conserve la foi malgré la souffrance injuste dont il est victime.
Le Nouveau Testament propose, lui aussi, un modèle de croyant : Jésus, dont Paul dit dans la Lettre aux Galates que, par sa foi, il est l'auteur de notre salut. Le geste dans lequel Jésus manifeste ce qu'est la foi est l'offrande qu'il fait de sa propre vie, dans un acte de confiance totale en Dieu. La foi est ainsi, pour les Écritures chrétiennes, le lieu du salut de l'humanité. La foi n'est pas innée selon Paul, « elle vient de ce que l'on entend et on entend par une parole du Christ » (Romains 10:17) 1.
L'apôtre Jacques (Ch4 v26)1précise quant à lui que « la foi sans œuvres est morte ».
Un autre modèle de croyante est Marie, mère de Jésus, qui a cru, la première, en la réalisation de la promesse qui lui était faite par l'ange Gabriel.
La foi biblique, si elle concerne d'abord la confiance en Dieu, n'exclut nullement la dimension de connaissance des réalités divines. Cette connaissance se situe simplement dans le contexte plus fondamental d'une relation inter-personnelle à Dieu.

Fondements de la foi chrétienne

Article détaillé : Credo (religion).
Il est très difficile de définir la foi chrétienne de manière unique tant les courants du christianisme sont divers. Le point commun des différents mouvements chrétiens est la reconnaissance que Jésus est le fils de Dieu.
Outre le credo, le catholicisme se caractérise par le « dépôt de la foi », qui englobe les Écritures et la Tradition, tandis que le protestantisme ne se fie qu'aux Écritures (sola scriptura).
Les premiers textes canoniques que possèdent les chrétiens concernant la nécessité de la foi en Jésus-Christ ressuscité, sont les Épîtres de Paul de Tarse notamment celles aux Galates et aux Romains (Rm 10. 9 [archive] notamment). Il est possible de dater, en effet, leur écriture entre l'an 49 et 58 de notre ère, soit moins de trente ans après la Passion du Christ. Parmi les textes de Paul, il faut citer également la première Épître aux Corinthiens (I Co 13) qui place la foi parmi les trois vertus théologales, soit celles qui, étymologiquement, nous "parlent" de Dieu et donc nous conduisent vers Lui.
Ensuite, les évangiles, écrits entre l'an 65 et 100 de notre ère environ, sont le témoignage de la vie de Jésus-Christ, de sa mort et de sa résurrection. On y trouve la nécessité de croire en Dieu le Père (Mc 12. 29-30 [archive]) 2.
Les fondements de la foi chrétienne ont été formalisés vers les IIe et IIIe siècles, par les Pères de l'Église. On peut citer, pour les principaux : Irénée de Lyon (le canon de la Bible incluant l'Ancien Testament et les quatre évangiles canoniques, ainsi que les épîtres), et Origène (interprétation des textes selon les quatre sens des Écritures, et prière Lectio divina).

Rapports entre la foi et la grâce

Les relations entre foi et grâce ont été beaucoup discutées dans les débats théologiques. En elle-même, la foi est comprise comme étant une grâce, c'est-à-dire une faveur divine.
On dit que Marie avait une si grande foi qu'elle fut « comblée de grâce ». Les religieux et les fidèles en général recherchent la grâce divine comme instrument de leur salut, grâce qu'il ne faut pas confondre avec l'expérience mystique.
Parmi les théologiens qui ont débattu de la grâce et ses rapports avec la foi, il y a Augustin d'Hippone, Jean Cassien et Jean Calvin. L'Église catholique retient la doctrine augustinienne de la grâce.
Dans l'Épître aux Éphésiens, l'apôtre Paul de Tarse considère la foi comme « le moyen » permettant d'obtenir la grâce divine : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ».

Selon l'Église catholique

Article détaillé : communion.
Le pape Jean-Paul II a publié le 14 septembre 1998 une encyclique sur les rapports entre la foi et la raison : Fides et ratio. Elle met l'accent sur l'importance des philosophies présentant une ouverture métaphysique pour assurer une fonction de médiation dans l'intelligence de la Révélation, selon la théologie de saint Thomas d'Aquin.
La foi chrétienne est ensuite avant tout communautaire3. Elle n'est pas un acquis mais l'objet d'une éducation permanente dont la catéchèse est l'élément central (cf. Directoire général de la catéchèse). Elle naît de la prédication (Saint Paul) et meurt si elle n'est pas transmise.
  • Elle peut être enseignée dès l'enfance (éducation chrétienne familiale) et mûrit alors depuis la réception du baptême puis tout au long de la vie.
  • Elle peut naître adulte et être alors éduquée dans le cadre du catéchuménat. L'approfondissement de la foi chrétienne est alors validé dans le scrutin du catéchuménat appelé « redditio symboli » ce qui se veut dire en français « proclamation du symbole des apôtres (ou credo) ».

Rapports entre la foi et la raison

Article détaillé : foi et raison.
Lucien Morren, Professeur émérite de la Faculté des Sciences Appliquées de l'Université catholique de Louvain, rappelant la distinction faite par Emmanuel Kant entre raison pure et raison pratique, estime qu'elle permet de faire la distinction entre ce qu'il nomme le rationnel et le raisonnable et cite à ce sujet le philosophe wallon Jean Ladrière, pour qui «le rationnel, c'est ce qui est pensable selon les catégories de la pensée scientifique. Le raisonnable, c'est ce qui est assignable comme finalité conformément aux impératifs de la raison pratique, c'est-à-dire de l'ordre moral (en tant qu'il constitue la finalité de la volonté libre) 4 .» et pour qui « Il est essentiel de rappeler cette distinction entre le rationnel et le raisonnable car la culture moderne est marquée par la tentation permanente de rabattre le raisonnable sur le rationnel » 5.» Lucien Morren poursuit : « Cette distinction est aussi une exigence pour le chrétien. En effet, tout chrétien sait (ou devrait savoir !) que l'adhésion de foi repose sur trois piliers, la grâce, la volonté libre et la raison. » 6

Notes et références

  1. a et b Modèle:La Bible Osty
  2. Catéchisme de l'Église catholique, § 202 [archive]
  3. Joseph Ratzinger les principes de la théologie catholique § 1 Structure et contenu dans la foi chrétienne
  4. Le Développement intégré, Ciaco, Louvain-la-Neuve,, 1987, p.21.
  5. Le Développement intégré, p.22.
  6. Lucien Morren, De la diversité des modes d'exercice de la raison in Connaître, Cahiers de l'Association Foi et culture scientifique, juillet 2002, pp. 6-13, p. 7.

Sources

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Foi musulmane

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Dans l'islam, la Foi Al-Îmâne (arabe : إيمان) signifie littéralement : « connaissance, croyance et conviction sans aucun doute possible ». C'est la base de l'islam.
Omar ibn al-Khattâb (le 2e calife de l'islam) a rapporté: "Un jour, alors que nous étions assis auprès du Messager de Dieu (P), voici qu'apparut à nous un homme aux habits d'une vive blancheur, et aux cheveux d'une noirceur intense, sans trace visible sur lui de voyage, personne parmi nous ne le connaissait. Il vint s'asseoir en face du Prophète (P), plaça ses genoux contre les siens et posant les paumes de ses mains sur ses deux cuisses, il lui dit : « O Muhammad ! Informe-moi au sujet de l'Islam ! ». L'envoyé de Dieu répondit : « L'Islam est que tu témoignes qu'il n'est de divinité qu'Allah (Dieu) et que Muhammad (Mahomet) est Son envoyé ; que tu accomplisses la prière ; verse la Zakat (Dîme et Aumône) ; jeûne le mois du ramadan ; et effectues le pèlerinage à la Maison de Dieu si tu en as la possibilité ». « Tu dis vrai ! » dit l'homme. Nous fûmes pris d'étonnement de le voir, interrogeant le Prophète (P) et de le confirmer.
Il dit : «Informe-moi au sujet de la foi (Al-Iman) !». Il dit : «La foi est de croire en Allah (Dieu), en Ses anges, en Ses livres, en Ses Prophètes, au jour du jugement dernier et de croire au Qadar (le destin) qu’il soit bon ou mauvais» ". (Muslim Vol1 hadith 1 ; Les 40 hadith de Nawawi hadith 2 ; Bukhari vol1 hadith 50)1
Ainsi, la foi dans l'islam est soumise à six piliers qui sont obligatoires afin que sa foi soit valide:
• 1) croire en Dieu (Allah),
• 2) en ses anges (Malaika),
• 3) en ses livres2,
• 4) en ses prophètes,
• 5) au jour du jugement dernier (Qiyama),
• 6) et au Destin (Qadar) favorable ou défavorable.
Cette définition est basée à la fois sur le Coran et sur la Sunnah3.
Profession de foi musulmane gravée sur le fût d'une colonne ancienne dans la Grande Mosquée de Kairouan, Tunisie
L'attestation de la foi (Chahada) est le premier pilier de l'islam. Elle consiste à nier toute divinité existante en dehors de Dieu qui serait donc le seul Maître Créateur et la seule vraie Divinité, ainsi que de reconnaitre Mahomet en tant que « messager » de Dieu. On prononce alors la formule suivante :
« J'atteste qu'il n'est de divinité (ﺇﻠﻪ) qu'Allah (ﺍﻟﻠﻪ) (Dieu), et que Muhammad (Mahomet) est son messager ».
Le musulman croit également aux prophètes antérieurs à Mohamed, comme `Îsâ (Jésus) fils de Mariam (Marie), Moussa (Moïse), Younous (Jonas), et Ibrahim (Abraham) père d'Ismail (Ismael) et Izhac (Isac), Daoud (David), Souleyman (Salomon) et tous les autres prophètes qui représentent des modèles de piété pour tout musulman.
En général, la foi musulmane repose donc, avant tout, sur la croyance ferme en l'unicité de Dieu. Le culte musulman est uniquement voué à Dieu, l'Unique vraie Divinité, sans aucune forme d'association, sans aucune forme d'idolâtrie.
Il existe néanmoins dans chaque courant islamique (Sunnisme, Chiisme, Kharidjisme, Qadarisme (Qadariyah), Mu'tazilisme, Murjisme, Asharisme, Soufisme) une définition de la foi qui lui est propre.
On note par exemple que dans le chiisme, s'ajoute aux six piliers de la foi plusieurs dogmes, comme la foi aux Imams dont Ali ibn Abi Talib serait le premier d'une lignée de six, dix ou douze, selon les différents courants existants à l'intérieur du chiisme. De même, croire en leur infaillibilité est obligatoire et fait partie de la foi chiite en général.
Dans l'Asharisme, la notion de tawassoul est souvent mise en avant pour diverses raisons. La pratique du tawassoul est sujet à équivoque et est fortement contestée par d'autres courants islamiques.
En effet, ceux-ci, sans nier la légitimité de certaines formes du tawassoul, mettent en garde contre cette pratique qui pourrait être un moyen de faire du polythéisme indirectement ou du moins, laissant une porte ouverte vers le chirk (polythéisme).
Il faut cependant noter qu'à leur époque, les compagnons du prophète Mahomet n'ont jamais divergé sur la foi.référence souhaitée

Notes et références

  1. http://www.projet-divin.com/article-hadith-de-l-ange-gabriel-sahih-muslim-volume-1-hadith-1-100461627.html [archive]
  2. Tous les livres révélés aux prophètes reconnus par l'islam comme le Zabour de David, la Thorah de Moïse, l'Evangile de Jésus-Christ et enfin le Coran de Mohammed.
  3. Coran 2:285
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'Aqîda

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ʿAqîda (arabe : ʿaqīdah, عقيدة, pluriel : 'aqâ'id - contraction) est un concept qui recouvre les articles de la foi chez les musulmans. Il fonde l'adhésion de fidélité de celui-ci par un contrat moral.
Le principal différend parmi les musulman concernant la foi part de la définition accordée à la ʿaqida. Cette dernière ne doit pas être confondue avec le Madhhab qui, est une école de jurisprudence (fiqh).
Au sein du sunnisme, l'aqida définit six articles de foi (issus du hadith dit "de Djibril1"). Cette contraction considère:
  1. le Dieu (Allah) unique (tawhid - unicité) ;
  2. ses régisseurs (mala'ika) ;
  3. ses Écrits (kutub - script), particulièrement le dernier (Coran) ;
  4. ses prophètes (nabi) et émissaires (roussoul) sans exceptions ;
  5. le jour du rétablissement (qiyamah) et le jugement;
  6. et le terme (qadar), bon ou mauvais.
Les autres aspects de la ʿaqida ont été répertoriés par l'imam Al-Tahawi dans son livre aquâdat ut Tahâwiyyah où l'on peut trouver les points faisant unanimité, et par l'imam Ibn Taymiyya dans livre "Al Aqida al wasitiyya"2.
L'unicité (Tawhîd) fait également partie de la ʿaqida mais concerne seulement Allah, que ce soit les actes d'adorations qui lui sont voués, ses lois ou encore ses noms et attributs. Les divers courants de l'islam sunnites sont unanimes pour dire que les quatre imams avaient la même ʿaqida, c'est-à-dire la même compréhension de l'unicité.
Les chiites, en particulier les Duodécimains, ont une ʿaqida qui diffère de celle des sunnites. Par exemple, il est pour eux important de considérer qu'ʿAli ibn Abi Talib, cousin de Mahomet et quatrième calife, comme étant son héritier spirituel, ainsi qu'en l'occultation d'un douzième imam, Muhammad al-Mahdi.

Références

  1. Il s'agit d'un hadith où l'on trouve de nombreuses règles concernant principalement le domaine de la ʿaqida. Il est aussi le deuxième des 40 hadiths de l'imam An-Nawawi (arba`in Nawawiyya). Ce hadith est également un hadith qudsi (sacré), car son récit comporte les paroles de Djibril (Gabriel), lui-même inspiré par Allah, adressées directement à Mahomet.
  2. http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/article-telecharger-la-croyance-du-juste-milieu-al-aqida-al-wasitiyya-par-sheikh-ul-islam-ibn-taymiyya-pdf-word-68151386.html [archive]
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Tawhid
Le tawḥīd (arabe : تَوْحيد [tawḥīd], monothéisme, unicité) est une expression du dogme fondamental de l’islam, le monothéisme. Le Tawhid est la croyance en un Dieu unique, inaccessible à l'imagination, sans associé et sans égal 1. Son terme vient du verbe wahada (وَحَّدَ), qui signifie « rendre unique » ou encore « déclarer qu’il[Qui ?] est le seul à posséder cette spécificité » dans un sens plus figuré2. Le Tawhid est considéré comme le premier pilier de la Foi musulmane Al-Îmâne (arabe : إيمان), tandis que la chahada, est l'expression du Tawhid, représentant ainsi le premier des cinq piliers de la pratique religieuse, en fonction des différentes interprétations de l'islam. Le concept qui s'oppose au tawhid est désigné par le terme de shirk (شِرْكْ) (ou association) et peut couvrir divers concepts contraires à l'islam comme l'association à des idoles par exemple.
Inscription en style coufique « il n'y a pas de dieu autre qu'Allah » gravée sur le fût d'une colonne de la Grande Mosquée de Kairouan.
Sommaire
Définition
Étymologie
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La doctrine du prophète de l'islam Mahomet attache beaucoup d'importance à l'Unicité de Dieu, et formalise la définition de l'unicité de Dieu en des termes différents des termes utilisés dans les autres religions abrahamiques, conduisant en une compréhension différente du concept de monothéisme, alors qualifié de Tawḥīd. En arabe, le terme Tawḥīd vient du mot Waḥīd qui signifie littéralement « Unique » et du verbe Waḥada (َ وَحَّد َ), qui signifie « Rendre quelque chose  », ou « faire valoir l’unicité de quelque chose ». Le Tawḥīd a deux sources: le Coran considéré comme révélation divine et la Sunna tradition prophétique dans laquelle foisonnent les exemples de mise en application du Tawḥīd au quotidien par Mahomet. Le mot Tawḥīd est utilisé dans une forme grammaticale qui implique l’action transitive de faire faire. Ainsi, le Tawhid implique de faire le Wahid. Le mot Wahid est l'opposé de la pluralité et renvoie à une chose singulière, unique. Le verbe « whada » exprime l'unicité faite, une unicité consistant à rejeter toute forme de plurialité ; que certains traduisent au travers d'un néologisme, le verbe «unicifier», forgé à partir du terme « unicité » pour exprimer l'exclusion de toute pluralité.
Alors que le verbe unifier se réfère seulement à l'unité de dieu lui-même (théories philosophique). Les Philosophes restreignent tawhid dans l'unité et l'entité. les groupes innovateurs se basent sur certaines pensées philosophiques existantes dans d'autres cultures sous différentes appellations, pour obtenir la légitimité scientifique de vouer des cultes aux morts ou à leurs gourous, les élevant ainsi au rangs de (fausses) divinités.[pas clair]
Définition et traduction
D'après La Grande encyclopédie Larousse de 1971, ibn Tūmart, comme Rhazālī, donne à sa conception le nom de Tawhid — unitarisme — définissant ainsi les doctrines almohades de ceux qui proclament l'unicité de Dieu3.
D'après La Grande encyclopédie Larousse de 1972, le mutazilisme place l'unité divine (le tawhid) comme l'un de ces cinq piliers fondamentaux (du mutazilisme)4, il s'agit alors de s'opposer aux attributs de Dieu (alors compris comme une forme de polythéisme)5.
En 1979, l'Institut catholique décrit présente le tawhid comme notion d'unité-unicité de Dieu6.
D'après la Revue de l'Institut catholique de Paris de 1986, les musulmans rejetteraient tout ce qui pourrait risquer de mettre en péril le tawhid sous le concept de polythéisme ou d'«associationisme»7. Le tawhid pourrait ainsi couvrir la notion de rejet de tout médiateur et de toute médiation dans la pratique de la religion.
Signification religieuse
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Dans un contexte religieux, le mot Tawḥīd signifie vouer tous les actes du culte exclusivement vers Dieu, qui est le Waḥīd ou Unique auquel renvoie le mot Tawḥīd. Ainsi, le Tawḥīd induit que Dieu est seul, unique, n'a pas de fils, pas de parent, pas de proche, pas d’associé ni aucun semblable ou égal. Sa différence avec les créatures est absolue. L'affirmation de l'unicité de Dieu (Tawḥīdu-llāh) est la première obligation du musulman lorsqu'il prononce la profession de foi: « J'atteste qu'il y a nulle divinité autre digne d'adoration qu'Allah et j'atteste que Mahomet est son messager. »
En islam, la nécessité de l’affirmation du monothéisme ou Tawḥīd par les hommes, est la cause de l'envoi de tous les prophètes et de tous les livres sacrés qu'ils ont reçus : {…Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, [pour leur dire]: «Adorez Allah et écartez-vous du Ṭāğūt (notamment les fausses idoles)}8. Celui qui applique ce dogme entre au Paradis et celui qui s'y oppose entre en Enfer.
Le fondement même de la création de l'Homme est l'adoration exclusive d'Allah : {Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. }9.
Récupération politique
Dans le livre Islam révolutionnaire, le tawhid est redéfini sous une forme politique dans le rapport de l'homme à Dieu et aux classes sociales10.
Dans la guerre civile syrienne, Al-Tawhid est le nom de l'une des brigades de l'ASL soumise à une idéologie islamique radicale 11.
Histoire
Le monothéisme est une pratique ancienne, qui a été pratiquée ou influencée sous la forme de le religion juive; du mazdéisme; du zoroastrisme, ou du parsisme. L'élaboration de la doctrine juive monothéiste se fait dans un contexte propice à une telle idée : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand, considéré lui-même comme un messie de Yahvé, influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahoura Mazda le dieu officiel de l'empire12.
Dans les religions juive et chrétienne, le Deutéronome confirme l'unicité du Dieu de cette religion, par rapport aux polythéismes avoisinants: «Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel.» ... «Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous». Cependant, à partir du Ier siècle, la question de l'identité d'hypostases d'un Dieu unique a soulevé des débats, entre les premiers chrétiens. Ce dogme prend le nom de Trinité.
Le terme de « polythéisme » apparaît pour la première fois au Ier siècle chez le philosophe juif Philon d'Alexandrie pour marquer la différence entre le message biblique et la doxa polutheia (opinion majoritaire dans la cité) des Grecs.
Au VIIe siècle, le Coran donne sa propre approche de la question de l'unicité de Dieu, au travers de plusieurs versets et d'une sourate. Par ailleurs alors que le monothélisme — à ne pas confondre avec le monothéisme — a commencé à être formulé en 616, certains versets du Coran se positionnent sur le rapport entre Jésus et Dieu. Les premières chahada connues contiennent un texte différent du texte actuel et ne mentionnent pas Mahomet. Les premières contenant le texte actuel sont gravées dans la pierre et datent de 158 à 178 de l'hégire.
Le terme « monothéisme » apparaît vraisemblablement au XVIIe siècle pour désigner un concept qui se comprend de manière opposée au polythéisme.
Au XVIIIe siècle, Mohammed ibn Abdelwahhab écrit le Kitâb ut-Tawhîd (en français, « Livre de l’unicité », « Livre du monothéisme » ou « L’unicité de Dieu »). Bien que critiqué pour sa sécheresse13 ou ses erreurs14, il est un ouvrage critiqué négativement par le soufi Abdelwahab Meddeb qui estime qu'il serait « une de référence dont le radicalisme comble les attentes des djihadistes » (La Maladie de l'islam).
Au XVIIIe siècle, Muhammad Ibn Abd al-Wahhab a élaboré un manifeste du tawhid en se basant sur les écrits d'Ibn Hanbal et d’Ibn Taymiyya15.
En 1925, est traduit en français un livre dont le titre contient le mot Tawhid: Le mot de Tawhid apparaît notamment dans le titre du livre Rissolai al-Tawhid (ISBN 2 7053 0083 X) (Traité de l'Unité de Dieu 16), dont le titre de la traduction française est Exposé de la religion musulmane17, livre écrit par Mohamed_Abduh18 et traduit en 1925 19,20 puis en 196521.
En 1985, le livre Chemin de Dieu Trois Traités Spirituels traduit du persan et de l'arabe présente le tawhid comme le 69e de 100 traités spirituels22
Place du Tawhid en Islam
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Le Tawhîd, ou l’unicité de Dieu est le principal enseignement de l’Islam que ce soit dans le Coran ou la Sunna. L'islam enseigne que Dieu est à la fois unique et absolu. Le Coran centre son message sur le Tawhid. L’emblématique sourate du monothéisme pur Al-Ikhlas a été révélée lorsque Mahomet a commencé à présenter l'islam à son peuple et que celui-ci lui a demandé qui était Allah:
« Dis : Il est Allah, Unique.
Allah, le Seul vers qui tous les êtres s’adressent pour leurs besoins. Il n’a point enfanté, et n’a point été enfanté.
Et nul n'est égal à Lui. »
— Le Coran, « L’Unité de Dieu », CXII [archive], 1 (Traduction rapprochée du sens), (ar) الإخلاص [archive].
Cette sourate résumant parfaitement le sens du Tawhid est citée dans un Hadith comme équivalant au tiers du Coran23. Cette sourate reprend en effet :
  • l'Unité et l'Unicité divine ;
  • l'auto-suffisance divine, et la dépendance de la création à Lui ;
  • Dieu n'est pas né et Il ne donne pas naissance à un fils unique, rejetant ainsi le dogme de la Trinité chrétienne ;
  • Aucune création ne Lui ressemble et Il est bien au-delà de sa création.
Le Tawhid est perçu comme une évidence cohérente en islam. En cela, le Coran appelle les êtres humains à raisonner et réfléchir en observant l’organisation de la création, l’immensité de l’univers, l’harmonie et l’extrême minutie des processus naturels ou encore la condition humaine afin d’attester l’existence d’un Dieu unique et de croire et d’obéir à Celui-ci.
À travers le Coran, c'est le Dieu Unique qui communique lui-même Ses caractéristiques, Ses attributs, Ses noms et ce qu'Il attend des humains.
Exclusivité de l’adoration
La croyance au Tawhid exprimée à travers la Chahada revient à nier ou à ne pas reconnaître toutes les formes d'association de partenaires à Allah. Elle se fonde sur le fait d'attester « qu'il n'y a pas de divinité digne d'être adorée si ce n'est Allah ». Cette doctrine empêche toute association d'entités autres que Dieu aux actes d'adoration.
Opposition du Tawhid et du Shirk
Le tawḥīd s'oppose au shirk ou « péché d'association, de polythéisme ». Le shirk est un acte d'appel, de supplication ou de prière engagée envers quelqu'un ou quelque chose autre que le Créateur (adorations d'idoles ou des statues, invocation des morts, etc.) Il signifie que l'adoration n'est pas exclusivement vouée à Allah sans intermédiaire ni associé. Selon le Coran, le shirk est le plus grand péché avec lequel on désobéi à Dieu, car il est le seul péché qui n'est pas pardonné si celui qui le commet meurt sans s'en être repenti :
« Dieu ne pardonnera point qu’on lui associe d’autres » dieux, il pardonnera les autres péchés[25] à qui il voudra, car celui qui associe à Dieu d’autres créatures commet un crime énorme. »
Universalité
Selon l'islam, le Tawhid est le principal message que Dieu a transmis à l'humanité dans tous les âges à travers ses prophètes.
« Nous n’avons point envoyé d’apôtres à qui il n’ait été révélé qu’il n’y a point d’autre dieu que Moi. Adorez-Moi donc. »
Le Tawhid, en tant que culte exclusif à Dieu seul, est considéré comme le message envoyé par Dieu à tous ses Prophètes depuis le début des temps. C'est ainsi le message transmis à Adam, Noé, Abraham, Moïse et Jésus, ainsi que tous les autres Messagers, Prophètes et Envoyés. En tant que dernier Prophète, Mahomet serait donc l'héritier de ce message monothéiste, faisant ainsi du Tawhid historique prêché par tous les prophètes, ce l’on appelle aujourd'hui l'islam. L'islam ne se perçoit pas comme une nouvelle religion, mais plutôt comme une résurgence d'un même message éternel du Tawhid révélé à travers les âges par tous les Prophètes et Messagers de Dieu.

Le coran s'affirme comme la continuité d'un monothéisme préétabli, de plusieurs façons:
Les judéo-nazaréens
Le Coran affirme que le message original de tous les prophètes a été axé fondamentalement sur l’adoration exclusive d’Allah, le Dieu et Créateur unique. Initialement, toutes les communautés qui ont cru en leurs prophètes et ont voué un culte exclusif à Allah ont été Mouahidounes, des adeptes du Tawhid (monothéistes).
Ainsi, le Coran reprend l’appellation de Nasara « nazaréens » donné par la communauté juive à Jésus et aux premiers chrétiens24.
Cette appellation généralement traduite par chrétiens dans les traductions du Coran, renvoie en réalité à des judéo-nazaréens qui croyaient que Jésus était le fils de Dieu (et non Dieu)25, c'est-à-dire les premiers chrétiens avant l'instauration de la Trinité. À ce titre, ce passage de la sourate 5 (La Table servie) précise : {82. Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs sont les ennemis les plus acharnés des croyants. Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent: «Nous sommes chrétiens [Nasara]» . C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil. 83. Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager Mahomet, tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent: «Ô notre Seigneur! Nous croyons: inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent (de la véracité du Coran). 84. Pourquoi ne croirions-nous pas en Allah et à ce qui nous est parvenu de la vérité. Pourquoi ne convoitions-nous pas que notre Seigneur nous fasse entrer en la compagnie des gens vertueux?»}26.
Les Hanifs antéislamiques
L’adjectif hanîf (arabe : حَنِيف [hanīf], vrai croyant, pl. حُنَفاء [hunafā']) désigne selon le Coran celui qui suit le monothéisme pur d'Ibrahîm. Le sens littéral du mot Hanîf est celui qui s'écarte vers quelque chose. Le Hanifisme a été mentionné plusieurs fois dans le Coran notamment dans la sourate La famille d'Imran: « Abraham n’était ni juif ni nazaréen. Il était entièrement soumis à Dieu (hanîf muslim). Et il n’était point du nombre des Associateurs » (Coran 3:67). Les Hanifs sont des croyants perçus comme les héritiers d’Abraham ayant rejeté le culte des idoles et les superstitions caractéristiques de la société mecquoise dans la période préislamique.
Ce mouvement des Hanif auquel fait allusion le Coran puis les traditions biographiques et prophétiques a connu plusieurs figures marquantes notamment dans les premiers moments de l’islam tels que Waraqa ibn Nawfal, Ubayd-Allah ibn Jahsh, ou Zayd ibn Amr ibn Nuyfal.
Note : Il ne faut pas confondre ce terme avec le hanafisme qui est l’une des quatre grandes écoles juridiques traditionnelles sunnites(madhhab).


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Les trois dimensions du Tawhid dans le Salafisme/wahhabisme
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Ibn Taymiyya ou Mouhammad ibn Abd al-Wahhab ont distingué trois dimensions indissociables dont la connaissance permet d'éviter de tomber dans les différentes formes de shirk (polythéisme). Ces trois dimensions sont :
  • Tawhid Al Rububiya (Unicité dans la souveraineté) : Il s'agit de la croyance en l'Unité et l'Unicité de l'autorité divine sur toute la création. Dieu est le Créateur, le Possesseur et le Gérant de toute chose.
« Louange à Dieu, maître de l’univers »
  • Tawhid Al Uluhiyah (Unicité dans la divinité) : Toutes les adorations doivent être vouées exclusivement à Allah, et aucune d'elles ne doit être vouée à un autre que Lui : {C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours.}27 Il s'agit ici de l'exclusivité absolue du droit de Dieu d'être adoré par l'Homme. Il a révélé son nom glorieux dans le Coran comme étant Allah, et se décrit comme le Seul et Unique Vrai Dieu auquel l'adoration est due :
« Certes, c’est Moi Allah : point de divinité que Moi. Adore-Moi donc et accomplis la Ṣalāt pour te souvenir de Moi28. »
  • Tawhid al'Asma wa as-Sifat (Unicité dans les Noms et Attributs) : Il s'agit de la croyance qu'Allah est Unique mais possède des Noms et Attributs cités dans le Coran et la Sunna qui n'appartiennent qu'à Lui. Il est l'Unique, le Créateur, le Pourvoyeur, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, l'Omniscient, le Clairvoyant, le Tout-Puissant.
« Les plus beaux noms appartiennent à Dieu. Invoquez-le par ces noms, et éloignez-vous de ceux qui les appliquent à tort. Ils recevront la récompense de leurs œuvres. »
Tawhid al'Asma wa as-Sifat représente la croyance en ces Noms et Attributs de Dieu sans en nier aucun, ni les déformer, et surtout sans établir d'analogies entre le Créateur et la créature telles que l'anthropomorphisme :
« Créateur des cieux et de la terre, il a créé des couples dans votre espèce, comme il a créé des couples dans l’espèce des bestiaux ; il vous multiplie par ce moyen. Rien ne lui ressemble ; il entend et voit tout. »
Les trois dimensions indissociables du Tawhid sont résumées dans le verset :
« Il est le Seigneur des cieux et de ta terre, et de ce qui existe entre eux. Adore-le et persévère dans son adoration. En connais-tu quelque autre du même nom? »
Comparaison des monothéismes abrahamique
Du point de vue du Coran, le Dieu du Coran est le même que le Dieu de la Thorra. Ceci apparaît dans plusieurs versets:
  • « Nous n’avons envoyé, avant toi (Muhammad), que des hommes auxquels Nous avons fait des révélations. Demandez donc aux gens du rappel (juifs et chrétiens) si vous ne savez pas. » — Sourate Les Abeilles [Al-Nahl]16.43,
  • « Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : “Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons”. » — Sourate L'araignée [Al-Ankabut], 29.46.
Le Coran fait également référence à l'Evangile:
  • « Dis : ' O gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Torah et à l’Evangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur. ' » - SourateLa Table servie [Al-Ma' ida] 5.68.
Le Coran indique également quelles parties de la bible ont été altérées. Malgré ces altérations, le Coran et la Bible s'accordent sur l'unicité de Dieu.
Comparaison au judaïsme
Dans le judaïsme le peuple juif n'a qu'un seul Dieu, mais cela se situe à une époque où chaque nation à son propre Dieu, ce qui laisse les autres peuples responsables de leurs propres croyances.
Dans le Coran il est affirmé qu'il n'existe qu'un seul Dieu, sans que celui-ci ne soit rattaché à un peuple, ce qui lui donne une universalité potentielle que le judaïsme rabbinique ne desire pas avoir.
Comparaison au christianisme
Dans le christianisme il n'existe qu'un seul Dieu, mais certains livres contiennent l'expression Fils de Dieu dont le sens pose question.
Dans le Coran il est aussi affirmé qu'il n'existe qu'un seul Dieu; par contre l'Islam banni l'expression Fils de Dieu. En effet, le Coran affirme (Sourate 4, verset 171) : "Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dîtes d'Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dîtes pas «Trois». Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur."
De leur côté les chrétiens ayant le terme Fils de Dieu dans leur livre ont été conduits à concilier différentes compréhensions des textes ayant notamment conduit au concept de la Trinité chrétienne.
Du point de vue du dogme, le Coran s'est clairement démarqué au Symbole de Nicée-Constantinople tel qu'adopté à la suite du Premier concile de Nicée de 325, dont la traduction officielle en français utilisée dans la liturgie catholique est la suivante :
« Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen. »
Le Coran y répond par la sourate Al-Ikhlas (Le Monothéisme Pur) :
« Dis : Dieu est un.
C’est le Dieu à qui tous les êtres s’adressent dans leurs besoins. Il n’a point enfanté, et n’a point été enfanté.
Il n’a point d’égal en qui que ce soit. »
Le Coran précise à de multiples reprises la nature humaine de Jésus, fils de Marie, indissociable dans les textes coraniques de sa mère Maryam (Marie)29. Il est ainsi souvent désigné sous le nom de al-Masïh (le Messie)30 `Îsâ ibn Maryam (Jésus fils de Maryam) présenté avec celle-ci comme modèles à suivre31.
À ce titre, le Coran affirme dans plusieurs sourates et notamment dans la sourate 5 (La Table Servie) la réfutation du dogme trinitaire par Jésus lui-même :
« 116. (Rappelle-leur) le moment où Allah dira: "Ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens: "Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d'Allah?" Il dira: "Gloire et pureté à Toi! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire! Si je l'avais dit, Tu l'aurais su, certes. Tu sais ce qu'il y a en moi, et je ne sais pas ce qu'il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu.
117. Je ne leur ai dit que ce que Tu m'avais commandé, (à savoir): "Adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur". Et je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux. Puis quand Tu m'as rappelé, c'est Toi qui fus leur observateur attentif. Et Tu es témoin de toute chose.
118. Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, c'est Toi le Puissant, le Sage". »
Bibliographie
  • (ar) Ibrahim Al-Yaqubi (trad. Abdallah Penot et Abdallah Di Sanza), La Doctrine de l'Unité, selon le sunnisme, Alif, 1999, 85 p. (ISBN 9782908087178)
  • Mohamed Abduh, Rissolai al-Tawhid / Exposé de la religion musulmane : Traité de l'Unité de Dieu, 1897 / 1925 (ISBN 2 7053 0083 X)

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  • Traduction des sens du Coran réalisée par le complexe du Roi Fahd à Médine [1] [archive]
  • Safiyyu Ar Rahman Al Mubarakfuri, Le nectar estampillé, in Dar al koutoub al ilmiyah, décembre 2008, p. 58-59
  • Mohammed Abed al-Jabri, Introduction au Coran. Les éditions maghrébines, 2010
Notes et références
  1. From the article on Tawhid in Oxford Islamic Studies Online [archive]
  2. « Allah », dans Encyclopædia Britannica Online (lire en ligne [archive])
  3. La Grande encyclopédie. 1, Aalto-amidon / Larousse Auteur : Larousse Éditeur : Larousse (Paris) Date d'édition : 1971 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1200512k/f452.image
  4. La Grande encyclopédie. 2, Amiens-Austen / Larousse Auteur : Larousse Éditeur : Larousse (Paris) Date d'édition : 1972 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k12005130/f249.image
  5. Transversalités : revue de l'Institut catholique de Paris / [dir. publ. Joseph Doré] Auteur : Institut catholique de Paris. Auteur du texte Éditeur : Institut catholique (Paris) Date d'édition : 2000-07 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6513602h/f65.item Une lecture rationnelle du Coran au IXe siècle:Les Mu'tazilites, F. JOURDAN
  6. [Nouvelles de l'Institut catholique de Paris] Éditeur : Institut catholique (Paris) Date d'édition : 1979 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6504385s/f197.item
  7. Revue de l'Institut catholique de Paris / [dir. publ. Père Anthime Caron] Auteur : Institut catholique de Paris. Auteur du texte Éditeur : Institut catholique (Paris) Date d'édition : 1986-07 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65084698/f8.item
  8. Coran 14:36 [archive]
  9. Coran 51 : 56 [archive]
  10. Hérodote : stratégies, géographies, idéologies / dir.-gérant Yves Lac
  11. etudesgeostrategiques.com/tag/brigade-al-tawhid/
  12. Thomas Römer, « Exil à Babylone, creuset du monothéisme », in Enquête sur le Dieu unique, éd. Bayard, 2010, p.111
  13. [coursduvendredi.com/salafiste.php La vérité sur les Salafistes], "Les cours du vendredi" : "Sur les sept livres qui lui sont attribués, deux seulement – en réalité des fascicules de quelques pages – semblent avoir la faveur de ses sympathisants : Kitâb at-tawhîd et Thalâthat-al-usûl ; des fascicules dignes d’un petit écolier où l’on peut lire des sentences que l’on a du mal à attribuer à un savant...".
  14. [www.at-tawhid.net/article-al-kitab-ut-tawhid-muhammad-ibn-abd-il-wahhab-46544062.html Al Kitâb Ut Tawhîd (Muhammad Ibn 'Abd Il Wahhâb)], "Sunnisme et Tawhîd".
  15. Les 5 piliers du salafisme — 4 avr. 2016 — Hocine kerzazi — Blog : Le blog de Hocine kerzazi — blogs.mediapart.fr/hocine-kerzazi/blog/040416/les-icones-venerees-du-salafisme
  16. Le Phœnix : revue de la renaissance orientale / direction : V. de Saint-Point Éditeur : [s.n.] (Le Caire) Date d'édition : 1926-05-07 Contributeur : Saint-Point, Valentine de (1875-1953). Directeur de publication gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55295164/f66.item
  17. gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61586434/f514.item
  18. L'Echo d'Alger : journal républicain du matin Éditeur : [s.n.] (Alger) Date d'édition : 1926-12-24 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75830549/f3.item
  19. Revue algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence / publiée par la Faculté de droit d'Alger Auteur : Université d'Alger. Faculté de droit Éditeur : Typographie A. Jourdan (Alger) Éditeur : Librairie Ferraris (Alger) Date d'édition : 1929 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k442528k/f74.item
  20. L'islam : croyances et institutions (3e éd. rev. et augm.) / H. Lammens Auteur : Lammens, Henri (1862-1937) Éditeur : Imp. catholique (Beyrouth) Date d'édition : 1943 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k22369n/f331.image
  21. Hérodote : stratégies, géographies, idéologies / dir.-gérant Yves Lacoste Éditeur : F. Maspero (Paris) Éditeur : Ed. La Découverte (Paris) Date d'édition : 1984-10 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623993p/f38.item
  22. Études, revue fondée en 1856 par des Pères de la Compagnie de Jésus Auteur : Compagnie de Jésus. Éditeur : [s.n.] (Paris) Date d'édition : 1986-12 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k442031q/f138.item
  23. http://ahadith.co.uk/permalink-hadith-1982 [archive]
  24. « Eusèbe, Onomasticon 138, Jérôme, De situ 14 et Épiphane, Panarion 29, 6, 5 ont tous les trois compris le titre de « nazoréen » donné à Jésus et aux premiers chrétiens en relation avec Nazareth », Xavier Levieils, Contra Christianos : La critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée (45-325), Berlin, Walter de Gruyter, 2007, 548 p. (ISBN 9783110934892), p. 140-141
  25. Par exemple, sourate 9 (At-Tauba) : « Les Juifs disent: "Uzayr est fils d´Allah" et les Chrétiens disent: "Le Christ est fils d´Allah". Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu´Allah les anéantisse! Comment s´écartent-ils (de la vérité)? »
  26. Coran 5 : 82-85 [archive]
  27. Coran 1:4 [archive]
  28. Coran 20 : 14 [archive]
  29. Marie-Thérèse Urvoy, article « Jésus » in M. Ali Amir-Moezzi (dir.) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 438-441.
  30. L'Oint (ou le Voyageur)
  31. Marie-Thérèse Urvoy, ibid.
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Foi en philosophie

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La Foi. Statue de Alexandre Oliva pour l'Opéra de Paris (1875).
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Sommaire

Étymologie

Étymologiquement, le terme de foi provient du latin fides et se rattache à une racine indo-européenne bheidh, « avoir confiance ».
Pour les auteurs latins classiques[Lesquels ?], le mot fides n'a aucune connotation religieuse ; il provient du vocabulaire profane, et évoque la simple confiance que l'on peut avoir en quelqu'un ou, comme une analyse récente le présente comme « la vertu de la fiabilité morale et civique »1,N 1.

Composantes

Suivant l'approche philosophique ou religieuse, la certitude peut se réduire à ce qui est évident - ce peut être la position d'une forme de scepticisme, qui ne « croit que ce qu'il voit », et révoque en doute tout ce qui n'est pas tangible. Inversement, le sentiment d'évidence peut englober tout le champ de la certitude; c'est, par exemple, la position du fondamentalisme religieux, pour qui rien de ce qui est objet de foi et son cadre2 ne peut être entaché de doute.

Approche philosophique

Dans la tradition philosophique grecque, le mot pistis (équivalent du latin fides et du français foi) n'a aucune connotation religieuse. Platon en fait un des modes de connaissance du réel ; Aristote y voit l'adhésion qu'un orateur persuasif et talentueux obtient de son auditoire.

Platon

Le monde platonicien se divise en deux parties : le monde visible, et le monde intelligible qui est le monde des idées. Le premier appelle le second : c’est en partant de l’observation du réel qu’on peut avoir accès aux Idées du monde supérieur. Chacun de ces deux domaines est lui-même divisé en deux. Le monde connaissable est donc divisé en quatre parties : les images, les objets, les idées inférieures et les idées supérieures ; à chacune de ces parties appartient un mode de connaissance spécifique : aux images, la conjecture (eikasia) ; aux objets, la foi (pistis) ; aux idées inférieures, la connaissance discursive (dianoia) ; aux idées supérieures, l’intelligence (nous). Platon résume cela dans un schéma linéaire, auquel on donnera par la suite le surnom d’allégorie de la ligne.[réf. nécessaire]

Aristote

Aristote : la foi-pistis, force de conviction et socle de croyances communes
Aristote rapproche le mot pistis du verbe peithomai, qui signifie persuader, convaincre un interlocuteur. Son point de départ est donc une réflexion sur le discours et le langage.
Tout discours, pour Aristote, repose sur un socle de convictions que partagent l'orateur et son auditoire. La pistis aristotélicienne est donc à la fois force de conviction, ensemble de croyances communes qui forment le socle de la réflexion, et confiance accordée à l’orateur :
"Si notre connaissance, notre croyance, provient de prémices premières, ce sont celles-ci que nous connaissons le mieux et auxquelles nous croyons davantage, parce que c’est par elle que nous connaissons les conséquences." (Seconde Analytique, 72a 30)
Pour Aristote en effet, nous ne pouvons raisonner que parce que nous partageons des convictions communes. Ces convictions sont préalables à toute démarche scientifique. Ainsi, le soleil nous paraît plus petit que la terre : pourtant, nous savons qu'il est plus grand (De anima III, 3, 428 b4) ; une telle foi n'est fondée sur aucune expérience mais est indispensable à tout ce que nous pouvons dire à propos du cosmos.

Théologie chrétienne

La théologie chrétienne de la foi, héritière de Platon et d'Aristote
Ni Platon, ni Aristote n'imaginent que la foi ait une quelconque dimension religieuse, car pour eux le religieux est d'un autre domaine : celui de la crainte et du respect dû aux divinités. Toutefois, les premiers théologiens chrétiens (les Pères de l'Église), soucieux d'établir un dialogue avec la philosophie, auront soin de montrer que les deux grands penseurs de l'Antiquité connaissaient la foi et en faisaient usage dans leurs travaux. Ce souci apologétique aura pour le christianisme une conséquence décisive : la foi, qui relève, dans la Bible, d'une confiance en Dieu, sera désormais comprise comme une démarche de l'intelligence. L'accent va être alors mis sur la dimension intellectuelle et rationnelle de l'acte de foi.

Notes et références

  1. E. Ortigues, art. « Foi », Encyclopaedia Universalis
  2. , suivant le dogme et la doctrine
  1. C'est la Vulgate qui l'utilise, dans ses traductions latines, pour traduire le mot hébreu emunah qui désigne l'attitude de l'homme devant Dieu et le mot grec pistis qui, ayant la même racine indo-européenne, a le même champ sémantique que fides. Le latin utiliserait plutôt le mot religio, dans le sens d'une observance scrupuleuse des rites (ainsi Cicéron), et le grec threskeia), dans le même sens.
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Confiance

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Divers philosophes, psychologues et chercheurs en sciences sociales ont travaillé sur la notion de confiance qui, selon une définition assez largement acceptée, peut-être entendue comme « un état psychologique se caractérisant par l'intention d'accepter la vulnérabilité sur la base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d'autrui »1. La confiance renvoie à l’idée que l’on peut se fier à quelqu’un ou à quelque chose. Dans l’étymologie latine, le verbe confier (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») signifie qu’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui et en s’abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi. Cette origine souligne les liens étroits qui existent entre la confiance, la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance2. Cela étant, la confiance ne doit pas être absolue et aveugle et les autres n'ont pas à être toujours fiables et dignes de confiance.

Sommaire

Confiance en soi

La confiance en soi3 n'est pas identique à l'« estime de soi » qui se réfère à l'évaluation faite d'un individu en rapport à sa propre valeur. Selon certains psychologues, la confiance en soi est en rapport avec les capacités d'un individu, non ses valeurs4.

Faire confiance

Pour faire confiance, il faut pouvoir croire en les autres et accepter le risque de la dépendance. C’est pour cela que la confiance n’est jamais « neutre ». Elle est fondamentale car, sans confiance, il serait difficile d’envisager l’existence même des relations humaines – des rapports de travail jusqu’à l’amitié ou bien l’amour. Sans confiance, on ne pourrait même pas envisager l’avenir et chercher à bâtir un projet qui se développe dans le temps. Comme l’expliquent un bon nombre de travaux en sciences sociales[réf. nécessaire], c’est la confiance qui rend possible le développement de la socialité et le fonctionnement de la démocratie. De la même façon, notre système économique est basé sur la confiance, par exemple dans le billet de banque (monnaie fiduciaire).
Il est également possible de la définir comme « un certain niveau de probabilité subjective », ce qui devrait permettre à un individu de croire que l’autre accomplira ce qu’il attend de lui. Faire confiance à quelqu’un signifierait dès lors d'envisager une possible coopération[réf. nécessaire].

Confiance et foi

Bien qu'ayant une étymologie commune (latin fides), la confiance et la foi, prise au sens religieux de foi chrétienne ou de foi religieuse, sont néanmoins assez distinctes : on a confiance en quelqu'un ou dans un système, éventuellement en Dieu, mais la foi religieuse s'applique toujours à Dieu. Ainsi, on pourrait dire que l'on a confiance en la technique pour résoudre les problèmes qui se posent aujourd'hui, mais on voit bien que le christianisme a été et est toujours réservé sur l'usage des techniques : par exemple, cette réserve parcourt toute l'encyclique Laudato si' du pape François « sur la sauvegarde de la maison commune », où celui-ci met en garde contre un progrès uniquement technique qui ignorerait les valeurs spirituelles et morales. Dans un contexte de sécularisation, le mot « foi » a souvent perdu son sens religieux pour s'identifier à la confiance pure et simple.

Confiance dans les relations vendeurs-acheteurs

Une analyse des écrits multiples sur les différentes composantes de la confiance qui s'établit entre vendeurs et acheteurs révèle que quatre variables structurantes jouent un rôle clé : 1) les affinités (les atomes croches entre les deux parties); 2) la bienveillance ou le soin qu'une partie prend envers le bien-être de l'autre partie; 3) les habiletés ou la reconnaissance des compétences de l'autre (le vendeur sait de quoi il parle et l'acheteur sait ce qu'il veut); et 4) l'intégrité. Les deux premières composantes sont considérées comme étant émotionnelles puisqu'elles relèvent du senti et le deux suivantes comme étant cognitives, puisqu'elles sous-entendent une évaluation rationnelle5.

Sources

  1. L'Analyse Economique de la Confiance, Bruxelles, De Boeck Université, coll. « Ouvertures Economiques », 2008 (ISBN 9782804156541). Il s'agit d'une traduction de la définition suivante: "Trust is a psychological state comprising the intention to accept vulnerability based upon positive expectations of the intentions or behavior of another." donnée dans Denise M. Rousseau, Sim B. Sitkin, Ronald S. Burt et Colin Camerer, « Not So Different After All: A Cross-Discipline View of Trust », Academy of Management Review (en), vol. 23, no 3,‎ 1998, p. 393-404
  2. Michela Marzano, « Qu'est ce que la confiance ? » [archive], sur www.cairn.info, 2010 (consulté en juin 2016)
  3. Jean-Louis Vincent, « définition, causes et solutions au manque de confiance en soi », Ma vie en main,‎ 3 décembre 2015 (lire en ligne [archive])
  4. Michelle Larivey, « "Lettre du Psy" » [archive], sur Redpsy, mars 2002 (consulté le 14 mai 2011).
  5. Mesly, Olivier (2015). Creating Models in Psychological Research. États-Unis. Springer Psychology, pages 126. (ISBN 978-3-319-15752-8)
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Estime de soi

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L’estime de soi est en psychologie, un terme désignant le jugement ou l'évaluation faite d'un individu en rapport à sa propre valeur. Lorsqu'un individu accomplit une chose qu'il pense valable, celui-ci ressent une valorisation et lorsqu'il évalue ses actions comme étant en opposition à ses valeurs, il réagit en « baissant dans son estime ». Selon certains psychologues, l'expression est à distinguer de la « confiance en soi » qui, bien que liée à la première, est en rapport avec des capacités plus qu'avec des valeurs1.
Sommaire
Développement
Les expériences vécues par un individu durant sa vie développent l'estime de soi. Des expériences positives peuvent favoriser le regard porté sur soi-même, contrairement aux expériences négatives, qui défavorisent le regard porté sur soi-même. Durant les premières années dans la vie d'un enfant, les parents influencent significativement le développement de son estime de soi, qu'il soit positif ou négatif. Un amour inconditionnel, selon les ouvrages sur la parentalité, est d'une influence notable pour un développement émotionnel stable. Ces émotions affectent l'estime de soi de l'enfant lorsqu'il grandit2.
De nombreuses études expérimentales en psychologie du développement montrent des liens de cause à effet entre l'attachement sécure ou sécurisant (cf. théorie de l'attachement) et la confiance en soi ultérieure3 .
Pendant les périodes scolaires, les notes représentent un facteur contribuant à l'estime de soi. Un élève qui réussit ou échoue constamment affecte son estime de soi4. Les expériences en société sont un autre facteur qui influe significativement. Un enfant, à l'école, peut commencer à se comparer à ses camarades de classe. Ces comparaisons jouent un rôle important dans l'estime de soi de l'enfant et influencent l'avis négatif ou positif qu'il a de lui5,6. À l'adolescence, l'opinion sur l'estime de soi et le regard sur soi deviennent plus importants, car les adolescents se comparent en fonction de leurs relations avec leurs proches amis7. Une relation aisée avec des amis est très importante pour le développement de l'estime de soi chez les enfants. L'acceptation sociale amène également une forte estime de soi, tandis que le rejet et la solitude amènent le doute et favorisent le développement d'une faible estime de soi8.
L'attitude parentale et le style parental jouent un rôle crucial dans le développement de l'estime de soi. Des élèves à forte estime tendent à être éduqués avec attention et encouragement, ce qui permet aux enfants de prendre des décisions plus hâtivement. Des études rapportent un lien positif entre un style parental autoritatif et le développement de l'estime de soi, comparé aux styles parentaux dits autoritaire, indulgent ou négligeant 9,10,11.
Les bonnes expériences vécues durant l'enfance qui contribuent au développement d'une bonne estime de soi impliquent l'attention des autres, des paroles respectables, une attention et une affection appropriées, ainsi que la reconnaissance de tâches effectuées avec succès. Les mauvaises expériences qui contribuent au développement d'une faible estime de soi impliquent de fortes critiques, du harcèlement ou abus physique, moral ou sexuel, être ignoré, ridiculisé ou intimidé12.
Types
Forte estime
Une forte estime de soi peut impliquer les caractéristiques suivantes13 :
  • Croyance ferme à ses propos et principes, toujours prêts à se défendre face à l'adversité, et confiance en soi14
  • Capacité à faire les choix qui semblent corrects, sans culpabilité vis-à-vis des autres14
  • Capacité à aller de l'avant, sans se préoccuper des événements passés ou à venir14
  • Capacité à résoudre pleinement un problème, sans hésitation ni difficultés ; ils peuvent demander l'avis des autres14
  • Considération, ne se sent ni inférieur ni supérieur aux autres, et accepte les différences propres aux autres14
  • Résistance à la manipulation, collaborer avec les autres14
  • Admission et acceptation des opinions et avis partagés, qu'ils soient positifs ou négatifs14
  • Capacité à apprécier pleinement toute une variété d'activités14
  • Sensibilité aux besoins des autres ; respect général des lois sociales14
Faible estime
Une faible estime de soi peut montrer les caractéristiques suivantes15 :
  • Auto-critique importante, créant un état habituel d'insatisfaction de soi14.
  • Hypersensibilité aux critiques ; un individu ayant une estime de soi basse se sent facilement attaqué et éprouve de façon permanente des ressentiments face aux critiques14.
  • Indécision chronique, souvent à la suite d'une peur exagérée de faire une erreur14.
  • Perfectionnisme, qui conduit à vouloir faire quelque chose parfaitement ou sans erreur, (il se trouve inquiet), au risque notamment de causer une frustration14.
  • Culpabilité, qui mène à des ruminations des erreurs faites dans le passé14
  • Irritabilité, ou constamment sur la défensive même sans raison apparente14
  • Pessimisme, point de vue négatif généralisé14
  • Envie14
Lorsqu'une idée est mal reçue, un individu souffrant d'une faible estime peut le prendre personnellement, et se sentir dévasté. Cela peut avoir de lourdes conséquences lorsque la personnalité physique ou morale, les actions, ou l'égo d'un individu sont directement visés. Ces individus remontent leur estime de soi s'ils réussissent à atteindre un but qu'ils s'étaient fixés ; cependant, ils peuvent revenir à une faible estime s'ils échouent de nouveau16.
Théories
James (1890), Cooley (1902) et Mead (1934) ont été parmi les premiers à évoquer cette notion.
Pour James, l'estime de soi est le résultat d'un rapport entre nos succès et nos prétentions dans les domaines importants de la vie. En d'autres termes, le postulat de James est que l'estime de soi est le rapport entre ce que sont réellement les humains et ce qu'ils veulent être (leur idéal de soi)17. Certaines recherches empiriques montrent que plus l'écart entre le soi réel et l'idéal de soi est important, plus l'estime de soi est faible18. Cooley postule qu'autrui serait un miroir dans lequel nous nous percevons et que les jugements d'autrui sur nous seraient intériorisés et créeraient les perceptions qu'un individu possède de lui. Mead postule, lui, que ce serait la moyenne de ces jugements qui serait intériorisée. Un exemple des travaux empiriques sur le jugement d'autrui et l'estime de soi peut être trouvé dans les travaux de Cole[Qui ?]. Le locus de contrôle de Rotter (1966) définit l'estime de soi comme la croyance de l'individu qu'il est acteur des évènements de sa vie (lieu de contrôle interne) ou victime (lieu de contrôle externe). Dans la hiérarchie des besoins de Maslow (1970), l'estime de soi correspond à une double nécessité pour l'individu : se sentir compétent et être reconnu par autrui19.
Le sentiment d'auto-efficacité (2002), selon Bandura (qui correspond à la perception selon laquelle un individu peut mettre en œuvre une suite d'action pour arriver à un but donné) et l'estime de soi représentent deux construits théoriques distincts. L'estime de soi peut provenir d'auto-évaluations basées sur la compétence personnelle, mais aussi sur la possession de caractéristiques personnelles investies de valeurs positives ou négatives selon la culture (statut social,…). Dans sa perspective, l'estime de soi est multidimensionnelle (travail, vie sociale,…). Il précise qu'il n'y a pas de lien systématique entre le sentiment d'auto-efficacité et l'estime de soi (p. 24-26, 2002). Il existe des domaines qui favorisent ou défavorisent l'estime de soi. Par exemple, quelqu'un s'évaluant mauvais mathématicien mais qui n'accorde pas d'importance à cette activité ne tirerait pas de conclusion négative sur sa valeur personnelle. Inversement, une personne pourrait s'estimer compétente professionnellement, et en tirer une valeur négative par la nature de l'activité (huissier, tireur d'élite, prostitution)20.
Les travaux de Coopersmith (1967) visent à démontrer la non corrélation significative entre l'estime de soi de l'enfant et la fortune, l'éducation ou la profession de ses parents. Le seul facteur qui influencerait fortement l'estime de soi de l'enfant serait la qualité de sa relation avec ses parents21. Harter (1978) souligne l’aspect vital de l’approbation pour l'estime de soi de l’enfant, à la fois pour encourager certains comportements et comme source d’informations sur l’adéquation de ses performances. Ces renforcements positifs remplissent deux fonctions : ils apportent de la stimulation et de l’affection, de même qu’ils favorisent le processus d’indépendance et de recherche de maîtrise. La source de cette approbation se modifie avec l'âge de l'enfant : jusqu'à 3 ans, ce dernier accorderait plus d'importance à l'avis de ses parents ; puis, peu à peu, ce serait l'approbation des pairs qui serait recherchée (avec un paroxysme à l'adolescence)22.
Selon d'autres chercheurs, le « rang » de naissance semblerait également jouer un rôle sur l'estime de soi de l'enfant et du futur adulte : ainsi, les cadets auraient une estime de soi légèrement plus basse que les aînés mais seraient plus populaires et plus à l'aise que ces derniers en société23. Les aînés, quant à eux, jouiraient d'une estime de soi légèrement plus élevée, axée sur la performance et connaîtraient, en général, une meilleure réussite scolaire24. Naître dans la caste des intouchables n'encouragerait pas a priori une estime de soi importante, mais le contexte culturel modifierait aussi l'estime de soi. Selon certaines sources, la question de l'estime de soi serait à rattacher à celle de la délinquance et fournirait ainsi un champ d'action pour la contrôler. Cependant, selon d'autres, une estime de soi élevée ne serait pas nécessairement un atout : dans une étude célèbre, Baumeister, Boden et Smart, suggèrent qu'une haute estime de soi peut être corrélée à des actes de violence ou d'agression en cas de menace du concept de soi, c’est-à-dire en cas d'atteinte à l'amour-propre25.
Il n'existe actuellement pas de consensus sur une définition de l'estime de soi. Mais la plupart des chercheurs, malgré des divergences parfois importantes, s'entendent sur un point : l'estime de soi se mériterait. Soit qu'il s'agisse de gagner un sentiment d'appartenance en se conformant aux exigences du miroir social (Mead, 1934), soit qu'il faille atteindre un objectif particulier pour s'autoriser une fierté personnelle (Coopersmith, 1967), soit enfin qu'il convienne de respecter des « piliers » moraux afin que la réalité récompense la vertu (Branden, 1994). Pour jouir du privilège d'une bonne estime de soi, il faudrait donc s'ajuster à des principes extérieurs à soi.
Sociologie et santé : le sentiment de contrôle
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Une étude pluridisciplinaire sur les facteurs des différents états de santé a été réalisée dans le cadre d'un projet mené de 2002 à 2005 dans trois territoires québécois (urbain, banlieue et rural), offrant des bilans de santé contrastés. Des approches techniques et méthodologiques (démarche empirique, approche territoriale) ont été utilisées, tels le SIG (Système d'information géographique), enquêtes de terrain, entrevues qualitatives (auprès des acteurs), approches quantitatives (enquêtes téléphoniques de 170 questions). Lors de ces dernières auprès d’un échantillon représentatif des populations étudiées, le sentiment de contrôle a été mesuré à l’aide d’un indice développé par Pearlin et Schooler (1978), un des indicateurs psychosociaux admis comme l'un des plus pertinents pour l’explication du gradient social de santé. Les territoires choisi étaient: 1) le centre ville, caractérisé par une population vivant avec de faibles revenus, ouvrière 2) la banlieue, classe moyenne, connaissant une dévitalisation et 3) le rural, société traditionnelle, ruralisation. Les écarts les plus flagrants sont constatés entre la banlieue et le centre ville.
Les résultats de l'étude démontreraient un lien entre l’indice du sentiment de contrôle (qui serait mis en équation avec l'estime de soi [incompréhensible]) et les inégalités de santé. Dans le centre ville, 24 % de la population estime avoir un faible sentiment de contrôle. Dans les banlieues, il est estimé que les taux de sentiments de contrôle sont plus élevés. La situation du milieu rural rejoint sensiblement celle de la banlieue où le sentiment de contrôle est le plus fort chez les personnes qui ont une activité rémunérée. Le fait de vivre dans un lieu plus qu'un autre aurait un impact sur le sentiment de contrôle chez les personnes.
Certains chercheurs proposent26 un lien entre le milieu de vie, le sentiment de contrôle et la construction des inégalités sociales de santé en s’appuyant sur des informations qualitatives obtenues lors des entrevues individuelles. Les personnes les plus fragiles et les plus défavorisées (santé physique, mentale, sentiment de contrôle) semblent être les hommes de 45 à 65 ans, pour le centre ville et les familles monoparentales, tous territoires confondus (centre ville, banlieue et zone rurale).
Rationalité
L'estime de soi suppose une évaluation du soi, considéré comme une entité stable et définie une fois pour toutes alors qu'à l'évidence il s'agirait en réalité d'un processus, impermanent[Quoi ?] par essence. Ainsi, un élève qui échoue à un examen peut douter de ses capacités d'études, mais cette conclusion subjective n'est pas nécessairement rationnelle. Un tel saut logique, erroné, aura un retentissement sur ses performances futures : le résultat viendra confirmer la certitude par le jeu pervers de prophéties auto-réalisatrices27. Au contraire, une réussite soudaine peut enfler l'estime de soi au point de surestimer sa valeur.
Albert Ellis, fondateur de la thérapie « émotivo-cognitivo-comportementale » a combattu l'idéologie de l'estime de soi, enseignant une philosophie de l'acceptation inconditionnelle de soi à l'opposé de toute mesure de la valeur d'un individu. Ellis appelle la tendance pour le moins « névrotique » des êtres humains à s'auto-évaluer le « complexe de Jéhovah ». Selon lui, tout commencerait lorsqu'un individu réalise une bonne performance dans une situation donnée. En conséquence de ce premier constat, le « complexe de Jéhovah » se manifesterait et conduirait le sujet à une conclusion fallacieuse : puisqu'il a obtenu un bon résultat, il prendrait de la valeur. Ellis note cependant qu'il suffirait d'une contre-performance dans le futur pour que le « complexe de Jéhovah » se transforme rapidement en « complexe de ver de terre ». Ellis tente de démontrer que, philosophiquement parlant, la notion de « valeur » d'un être humain n'est pas tenable. Il plaide alors pour une seule évaluation, celle des comportements. Mais, selon lui, la personne n'est pas le comportement et la stupidité d'un acte ne définit pas son auteur. Dans cette thèse, les principes de la Sémantique générale à laquelle Ellis reconnaît d'ailleurs une parenté directe avec ses propres thèses sont exposés.
Certains chercheurs proposent une alternative aux « montagnes russes » émotionnelles que constituerait cette évaluation interne de soi : l'arrêt pur et simple de toute évaluation au profit d'une évaluation de ses comportements et de sa satisfaction personnelle28.
Santé mentale et mortalité
L'Organisation mondiale de la santé affirme l'importance de fortifier l'estime de soi des étudiants pour prévenir le suicide des enfants et adolescents contre la détresse mentale et les situations difficiles de la vie29.
Impact sur le processus d'apprentissage des adultes
La dynamique identitaire de l’adulte n’est pas cristallisée. Elle est en évolution ou en baisse permanente en fonction de ses perceptions qui sont elles-mêmes fonctions de la dynamique entre sa vie professionnelle mais aussi privée et sociale.
Le processus d'apprentissage des adultes nécessite alors de la part de l'adulte la mobilisation d’un certain nombre de ressources qui vont lui permettre de progresser et donc de réussir. Certaines sont directement liées à l’estime de soi.
Une bonne estime de soi va permettre à l’adulte de se motiver et d’être très engagé dans son processus d’apprentissage. Cet engagement se poursuivra par le sentiment d'efficacité, une sorte de fierté. Le formateur va alors chercher à maintenir cette situation en lui renvoyant une image positive de lui.
En revanche face à un adulte qui n’a pas de bonnes perceptions de lui, le formateur bienveillant devra à travers des feedbacks positifs ainsi qu'à travers le processus d’identisation lui redonner confiance et concentration nécessaire afin qu'il puisse remettre en cohésion ses réalisations et ses aspirations.
On voit bien que l’estime de soi est vecteur de motivation, d’engagement et de persévérance dans l’activité.
On constate alors que l’apprentissage d’un adulte est difficile sans l’estime de soi. En revanche, le schéma inverse est possible. Il est tout à fait possible à partir d’un apprentissage de revaloriser l’estime de soi.
Autoévaluation de l'estime de soi 30
L'échelle d'estime de soi de Rosenberg31 (RSES en anglais), développée par le sociologue et docteur Morris Rosenberg, est une mesure auto-évaluée de l'estime de soi largement utilisée dans les recherches en sciences sociales. Elle utilise une échelle de valeur de 0 à 30 où un score inférieur à 15 pourrait indiquer un problème de faible estime de soi.
L'échelle d'estime de soi de Rosenberg est conçue de la même manière que les enquêtes sociologiques. Elle est composée de 10 items de type Échelle de Likert auxquels on répond par une graduation allant de "Tout à fait d'accord" à "Pas du tout d'accord". Cinq de ces items sont formulés positivement et 5 négativement. L'échelle mesure l'état d'estime de soi en demandant au répondant de communiquer sur leurs ressentis. L'échelle a été initialement développée pour étudier l'estime de soi sur une population de 5024 lycéens de 10 écoles tirées au hasard de l'état de New York. L'échelle d'estime de soi de Rosenberg est considérée comme un outil valide et fiable d'évaluation de l'estime de soi32.
Cette échelle a été traduite et adaptée dans différents langage comme le Persan, le Français33, le Chinois, l'Italien, l'Allemand, le Portugais et l'Espagnol. Cette échelle est largement utilisée dans des études interculturelles dans plus de 53 différents pays.
Notes et références
  1. Michelle Larivey, « "Lettre du Psy" » [archive], sur Redpsy, mars 2002 (consulté le 14 mai 2011).
  2. (en) J. M. Olsen, S. J. Breckler et E. C. Wiggins, Social Psychology Alive, Toronto, Thomson Nelson, 2008 (ISBN 978-0-17-622452-3).
  3. Papalia, M. D., Olds, M. S., & Feldman, M. R. (2010). Psychologie du développement humain. Groupe de Boeck.
  4. (en) Crocker, J., Sommers, S. R. et Luhtanen, R. K., « Hopes Dashed and Dreams Fulfilled: Contingencies of Self-Worth and Graduate School Admissions », Personality and Social Psychology Bulletin, vol. 28, no 9,‎ 2002, p. 1275–1286 (DOI 10.1177/01461672022812012).
  5. (en) Butler R., « Age Trends in the Use of Social and Temporal Comparison for Self-Evaluation: Examination of a Novel Developmental Hypothesis », Child Development, vol. 69, no 4,‎ 1998, p. 1054–1073 (DOI 10.1111/j.1467-8624.1998.tb06160.x).
  6. (en) E. M. Pomerantz, D. N. Ruble, K. S. Frey et F. Grenlich, Meeting Goals and Confronting Conflict: Children's Changing Perceptions of Social Comparison, vol. 66, 1995, 723–738 p. (DOI 10.1111/j.1467-8624.1995.tb00901.x), chap. 3.
  7. (en) A. Thorne et Q. Michaelieu, « Situating Adolescent Gender and Self-Esteem with Personal Memories », Child Development, vol. 67, no 4,‎ 1996, p. 1374–1390 (DOI 10.1111/j.1467-8624.1996.tb01802.x).
  8. (en) M. P. Zanna, M. R. Leary et R. F. Baumeister, Advances in Experimental Social Psychology, vol. 32, San Diego, CA, Academic Press, 2000 (ISBN 0-12-015232-0), p. 1–62.
  9. (en) S. Coopersmith, The Antecedents of Self-Esteem, New York, W. H. Freeman, 1967
  10. (en) R. S. Isberg, S. T. Hauser, A. M. Jacobson, S. I. Powers et G. Noam, « Parental contexts of adolescent self-esteem: A developmental perspective », Journal of Youth and Adolescence, vol. 18, no 1,‎ 1989, p. 1–23 (DOI 10.1007/BF02139243).
  11. (en) S. D. Lamborn et Mounts, « Patterns of Competence and Adjustment among Adolescents from Authoritative, Authoritarian, Indulgent, and Neglectful Families », Child Development, vol. 62, no 5,‎ 1991, p. 1049–1065 (DOI 10.1111/j.1467-8624.1991.tb01588.x).
  12. (en) « Self-Esteem ». [archive] Self-Esteem. N.p., n.d. 27 nov. 2012.
  13. (en) D. E. Hamachek, Encounters with the Self, New York, Rinehart, 1971.
  14. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p et q (es) José-Vicente Bonet. Sé amigo de ti mismo: manual de autoestima [archive]. 1997. Ed. Sal Terrae. Maliaño (Cantabria, España). (ISBN 978-84-293-1133-4).
  15. (en) Adapté depuis J. Gill, « Indispensable Self-Esteem », in Human Development, vol. 1, 1980.
  16. (en) M. W. Baldwin et L. Sinclair, « Self-esteem and ‘if...then’ contingencies of interpersonal acceptance », Journal of Personality and Social Psychology, vol. 71, no 6,‎ 1996, p. 1130–1141 (DOI 10.1037/0022-3514.71.6.1130).
  17. (en) James, W. (1890), Principles of psychology, New York: Henry Holt
  18. Boldero & Francis, 1999; Higgins, 1987; Tangney, Niendenthal, & Barlow, 1998.
  19. Abraham Maslow [archive].
  20. Auto-efficacité. Le sentiment d'efficacité personnelle, Albert Bandura éd. De Boeck.
  21. Coopersmith Self-Esteem Inventory
  22. DU Psychology Department Faculty: Susan Harter [archive].
  23. Miller et Naruyama, 1976.
  24. Falbo et Polit, 1986.
  25. Boden et Smart (1996).
  26. Colloque international:politiques publiques et pratiques professionnelles face aux inégalités sociales de santé (25, 26, 27 janvier 2007), Lille. Compte rendu de l’intervention de Maria de Koninck, Université de Laval, Québec.
  27. Watzlawick, 1988.
  28. Mills, 2000.
  29. Prévenir le Suicide, une ressource pour les professeurs et personnel de l'école [archive].
  30. (en) « Rosenberg self-esteem scale », Wikipedia,‎ 16 juin 2017 (lire en ligne)
  31. (en) Rosenberg, M, Society and the adolescent self-image., Princeton, NJ: Princeton University Press, 1965
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  33. « Test échelle d’ estime de soi de Rosenberg », Ekilium,‎ 12 août 2014 (lire en ligne [archive])
Annexes
Bibliographie
  • (fr) Christophe André, François Lelord, L'Estime de soi. S'aimer pour mieux vivre avec les autres, Odile Jacob, 1998, 2002, 2007.
  • Germain Duclos, L'Estime de soi un passeport pour la vie, 2011
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Auto-efficacité

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Le sentiment d’auto-efficacité constitue la croyance qu’a un individu en sa capacité de réaliser une tâche1. Plus grand est le sentiment d'auto-efficacité, plus élevés sont les objectifs qu’il s'impose et son engagement dans leur poursuite1. La théorie de l’auto-efficacité a été élaborée par le psychologue canadien Albert Bandura (Bandura, 1977, 1997, 2003) dans le cadre théorique plus large de la théorie sociale cognitive (Bandura, 1986).

Sommaire

Définitions et traductions

L’auto-efficacité est une émotion aussi connue sous le nom de confiance contextuelle (ou situationnelle). Elle est le sentiment de se sentir prêt, de savoir que l’on peut faire les choses bien dans n'importe quel contexte. L’auto-efficacité amène à prendre les bonnes décisions dans des situations difficiles. Une faible auto-efficacité amène à la détresse et peut contribuer à des problèmes de santé mentale 2.
La notion d’agentivité et sa « variable clé » selon Bandura, l’auto-efficacité, posent des difficultés de traduction et d’interprétation en français. Jacques Lecomte, le traducteur en français, rappelle que Bandura utilise plusieurs synonymes lorsqu’il désigne l’auto-efficacité : self-efficacy, personnal efficacy, sense of personnal efficacy, perceived efficacy, personnal perceived efficacy, beliefs in efficacy. Le terme sentiment d’efficacité personnelle est exceptionnellement utilisé dans la traduction française et ne devrait pas se substituer à auto-efficacité ou, mieux encore, à efficacité personnelle, qui est le terme qui rend compte le plus précisément de la notion. Efficacité personnelle est d’ailleurs le terme le plus fréquemment utilisé dans l'ouvrage en français. Le titre en français « Auto-efficacité » et son sous-titre « Sentiment d’efficacité personnelle » est un choix de l’éditeur pour traduire « Self-efficacy, The exercise of control », ouvrage original paru en 1997 chez W. H. Freeman.

Quatre sources de construction de l'efficacité personnelle

Selon Albert Bandura, l'efficacité personnelle puise à quatre sources3.
  • La maîtrise personnelle : « C'est la principale source : les succès construisent une solide croyance d'efficacité personnelle tandis que les échecs la minent. Cependant, pour ceux qui disposent d'un bon sentiment d'efficacité, les revers et difficultés peuvent être bénéfiques, car ils enseignent que le succès nécessite généralement un effort soutenu. »
  • L'apprentissage social (ou modelage, ou apprentissage vicariant) : « Pour évaluer ses capacités, l'individu tire aussi des conclusions de l'observation des actions réalisées par d'autres personnes. Ce sont les sujets dont les caractéristiques (âge, sexe, etc.) sont les plus proches des siennes qui sont les plus susceptibles d'être source d'information. Par exemple, des enfants tirent un sentiment d'efficacité personnelle plus élevé s'ils observent d'autres enfants talentueux que s'ils voient des adultes manifester les mêmes aptitudes cognitives. »
  • La persuasion par autrui : « Il est plus facile à quelqu'un de maintenir un sentiment d'efficacité, particulièrement quand il est confronté à des difficultés, si d'autres individus significatifs lui expriment leur confiance dans ses capacités. Cependant, cet effet se manifeste surtout si la personne a déjà de bonnes raisons de croire qu'elle est performante. Dans ce cas, les commentaires positifs de son entourage peuvent l'aider à fournir les efforts nécessaires pour réussir. Par contre, susciter des croyances irréalistes de capacités personnelles peut conduire à l'échec, ce qui discréditera le flatteur et sapera les croyances de la personne en ses capacités. »
  • L'état physiologique et émotionnel : « En évaluant ses capacités, une personne se base en partie sur l'information transmise par son état physiologique et émotionnel. Les indices que fournit le corps sont particulièrement pertinents dans la santé, les activités physiques et la gestion du stress. Les techniques qui permettent de réguler les réactions émotionnelles élèvent les croyances en l'efficacité de gestion du stress, et provoquent les améliorations correspondantes de performance ».

Trois effets d'une auto-efficacité élevée

Un bon niveau d’auto-efficacité va produire trois types d’effets (Bandura, 2003).
Le premier type d’effet est le choix des conduites à tenir. Un faible niveau d’auto-efficacité peut provoquer un évitement des situations qui révéleraient une incompétence supposée. A l’inverse, une auto-efficacité de bon niveau conduit l’individu à se fixer des buts plus ambitieux et lui permet de s’orienter vers des buts plus exigeants mais qui paraissent à portée4. « Que l’on pense à l’impact de cette donnée en termes non seulement de gestion de son propre itinéraire de formation et de qualification, mais plus largement dans l’ensemble de la conduite de sa carrière... Les personnes tendront à se fixer des objectifs plus élevés, toutes choses égales par ailleurs » 5.
Le deuxième effet porte sur la persistance des comportements. L’auto-efficacité détermine les efforts que les apprenants accompliront et combien de temps ils persisteront devant des obstacles ou des expériences aversives.
Le troisième effet porte sur la plus grande résilience des personnes face aux imprévus et difficultés. Une auto-efficacité élevée conduit non seulement à déterminer des buts élevés mais elle favorise également l’autorégulation des comportements : nous persistons plus et sommes davantage capables de construire des compétences et des stratégies cognitives. L’auto-efficacité est corrélée à l’autorégulation des apprentissages4, notamment en situation d’évaluation et à l’usage de la métacognition. Les apprenants qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux qui se fixent plus d’objectifs, ou des objectifs plus ambitieux, utilisent plus de stratégies pour étudier. Ils pilotent attentivement la progression de leurs apprentissages et optimisent leurs efforts en vue d’atteindre les résultats souhaités 6.
« D’après Bandura, le système de croyances qui forme le sentiment d’efficacité personnelle est le fondement de la motivation et de l’action, et partant, des réalisations et du bien-être humains. Comme il l’indique régulièrement, avec une clarté et une force de conviction rares, « si les gens ne croient pas qu’ils peuvent obtenir les résultats qu’ils désirent grâce à leurs actes, ils ont bien peu de raisons d’agir ou de persévérer face aux difficultés » (Carré, 2003, préface in Bandura, 2003, p. IV)»

Applications

Domaines d'application

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Les effets de l’efficacité personnelle ont pu être mesurés dans de nombreux domaines7.

La scolarité et l'éducation 

Les compétences cognitives de l’élève sont développées.
Un sentiment solide d’efficacité intellectuelle et autorégulatrice favorise la réussite scolaire mais également les relations sociales et le développement émotionnel. Il aura une incidence sur l’orientation et le choix de carrière (sans déterminisme toutefois !) de l’individu.
Du côté des enseignants, il a été observé que ceux ayant un déficit d’efficacité personnelle proposaient moins d’activités scolaires.

Le travail 

Les choix, l’évolution de carrière, mais également les conditions de « réemploi » après une période de chômage sont très influencés par l’efficacité personnelle.

La santé, notamment dans le traitement des troubles mentaux (phobie, toxicomanie, dépression) 

Le fait de décomposer la tâche insurmontable en sous-tâches maîtrisées permet ainsi aux patients de surmonter leurs phobies. Cette expérience est vécue comme "transformatrice et libératrice"8.

Le sport

Théorie du comportement planifié

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L'efficacité personnelle est l’un des trois facteurs influençant les changements de comportements décrits par les théories du comportement planifié.

Notes et références

  1. a et b Bandura, 1982, 1993
  2. Maddux, James E. 2009. “Self-Efficacy.” Edited by Shane J. Lopez. The Encyclopedia of Positive Psychology [archive]. Wiley Blackwell.
  3. "Y arriver malgré tout", Sciences Humaines Hors Série no 40, Mars-mai 2003
  4. a et b Marc Nagels et Philippe Carré, Apprendre par soi-même aujourd’hui. Les nouvelles modalités de l’autoformation dans la société digitale, Paris, Editions des archives contemporaines, 2016 (ISBN 2813002216)
  5. Philippe Carré, « La double dimension de l’apprentissage autodirigé contribution à une théorie du sujet social apprenant », Revue canadienne pour l’étude de l’éducation des adultes, vol. 17, no 1,‎ 2003
  6. Barry Zimmerman, Des apprenants autonomes. Autorégulation des apprentissages, Bruxelles, De Boeck, 2000
  7. Jacques Lecomte, « Les applications du sentiment d'efficacité personnelle », Savoirs,‎ mai 2004 (lire en ligne [archive])
  8. Albert Bandura, « Entretien Rencontre avec Albert Bandura », Sciences Humaines,‎ avril 2004 (lire en ligne [archive])

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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