mercredi 1 novembre 2017

voici le peuple de ceux qui Te cherchent - textes pour ce jour de la Toussaint


Mercredi 1er Novembre 2017

Messe de la Toussaint en paroisse ce matin. L’église est bondée, pas une place à aucun banc, ou à peine… que je finis par trouver. Le culte ou la mémoire des morts, alors que la messe en commémoration des fidèles défunts (vocabulaire…) n’est que demain. C’est fascinant. Je dois cependant reconnaître que notre église est presque chaque dimanche à moitié « pleine ». Statistiquement, nous ne sommes pas déchristianisés, mais il n’ y a pas d’enfants ni d’adolescents parmi nous. Marguerite à Strasbourg, Edith fatiguée, je suis parmi d’autres, des visages connus certes, puisque me voici habitant ici depuis vingt-cinq ans (jamais de ma vie, je n’ai résidé aussi longtemps dans un même lieu. – Nous avons l’identité de notre espérance. La liturgie aussitôt me le fait comprendre. Saint Jean et sa déduction qui m’a toujours pris totalement, qui m’envahit chaque fois que je la lis tellement est riche théologiquement et surtout psychologiquement si juste : nous  Lui serons semblables car nous Le verrons tel qu’Il est. Et quiconque met en Lui une telle espérance se rend pur comme Lui-même est pur. Le regard nous assimile à l’autre, et quel Autre [1] !  Nous ne pouvons « voir » Dieu selon nos sens et selon les paramètres de l’existence terrestre. Le voir, c’est bien être déjà dans la vi éternelle. Notre espérance est une anticipation autant qu’une conscience de ce que, fondamentalement, nous sommes. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.  Manières et chemins pour y parvenir ? Deux voies, apparemment si peu semblables et de coût si différent : ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.  Et selon le divin Maître du disciple que Jésus aimait, heureux les pauvres de cœur… heureux ceux qui pleurent…heureux ceux qui ont faim et soif de la justice… et surtout heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu….. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice… réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux !

 Ces interrogatoires de police quand un terroriste échappe à son suicide, et au martyre souhaité… ce matin encore à Manhattan… ils ne portent que sur les faits, les complices et les filières, comme si nous ne comprenions toujours pas qu’il n’y a ni réseau, ni centralisation, qu’il y en aura de moins en moins et que la fascination est d’autant plus opérante que l’individu est seul à imaginer et préparer, seul devant un monde horrible. Comparons le portrait de ce jeune Ouzbek, séjournant, assimilé, dirait-on même, régulièrement (système de la loterie pour le document « vert », vert qui est couleur du Prophète : nos habiletés ! ou notre inculture… avec les filles que met en exergue Quotidien, faisant revue des presses audio-visuelles de l’Amérique. Le visage du terroriste, certes : caricatural à souhait, mais celui de deux présentateurs ce soir au moins, imberbes peut-être mais tout aussi inquiétants de regard et d’habitation de quelque frustration ou impuissance…Je voudrais qu’on interroge au spirituel et en dogme. A quoi, à qui croyez-vous quand vous décidez de tout donner à cette cause ? de vous donner à ces assassinats, les plus nombreux possibles ? à quel échange intime et avec quelle idée de Dieu, le vôtre est le nôtre et réciproquement, vous livrez-vous ? la sainteté ? la caricature du paradis et des 77 vierges, vous n’y suffiriez pas, évidemment, alors… votre idée de Dieu, votre idée du paradis, du bonheur, du monde, de l’humanité. C’est cela que je voudrais savoir de ces martyrs qui nous assassinent … En revanche, certitude : multiplier par les plus grands multiples les sécurités, les forces de l’ordre, les dispositifs de renseignements, de surveillance où que ce soit dans le monde, n’aura jamais raison du projet individuel et tu. Il paraît, selon les psychiatres que quelqu’un décidé à se suicider, y parviendra quelque surveillance qu’on exerce sur ;lui pour le protéger de lui-même, il donnera admirablement le change. Je hasarde cependant une explication : le vide. Celui que parfois nous ressentons dans, pour notre vie personnelle perdue de projet et d’énergie, quand nous sommes seuls en dedans de nous-mêmes, sans même nous-mêmes, disparu avec nos énergie, nos projets et nos envies. Sans doute, nos chers… époux, épouse, enfants, animaux de famille, mais la conciliation, réconciliation décisive est à opérer, obtenir avec nous-mêmes.

L’Asie centrale, je l’ai un peu connue à la chute de l’Union soviétique et l’Afghanistan des talibans était évidemment un repoussoir. Quant à la jeunesse, elle ne pouvait être sensible à un Islam arrivé tard à Samarkande, à Turkestan, à Boukhara « l’internationalisme prolétarien » pendant quatre vingt ans avait fait la communication entre ethnies et la condition féminine était celle valant en Occident, sinon mieux : quelle femme, quelle jeune fille soviétique aurait voulu le foulard ? par obligation, le voile. Avec le futur saint Jean Paul II, homme d’Etat de son vivant terrestre s’il en fut, d’autorité et d’attention, j’eus l’honneur d’en dialoguer à l’issue (bien trop anticipée) de ma mission d’ouverture au Kazakhstan : Février 1995. Ce qui guettait, mais n’était pas irrépressible, c’étaient le népotisme et le clanisme, la dictature par opposition à ce que tendait à devenir, même avant GORBATCHEV, la version soviétique du communisme. La démocratie là-bas, chez nous, antidote à la fascination du meurtre rituel ? je ne sais pas. Seule certitude, la vigilance, surtout psychologique, mais nous n’empêcherons pas tout. Il semble qu’en France nous soyons assez performants, non contre la « radicalisation », quel pays, quel Etat peut l’être aujourd’hui ? mais contre le passage à l’acte. Soyons exemplaires en droit, en textes, en ouverture d’esprit et de cœur et surtout donnons des buts, de l’idéal, des objectifs : la gestion n’en sera jamais un et que nous soyons, pays bimillénaire en organisation publique, à refuser à notre jeunesse l’accès de droit à toute formation de son choix, dit bien notre pauvreté de plus en plus grande en intelligence et en compréhension de nos propres ressources humaines.


[1] - Apocalypse de saint Jean VII 2 à 14 passim ; psaume XXIV ; 1ère lettre de saint Jan III 1 à 3 ; évangile selon saint Matthieu V 1 à 12


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