mardi 28 novembre 2017

ne soyez pas terrifiés - textes du jour


Mardi 28 Novembre 2017

 22 heures 01 + Journée galopante et apparemment peu productive. La difficulté que je n’éprouvais pas, il y a encore peu de temps, de tenir un journal comme si j’étais plus lent que les événements, bien plus lord pour transcrire ce qu’il est donné de ressentir, alors que – précisément – je ressens de plus en plus : liberté que donne l’âge et propension à l’action de grâce quand la fatigue est sans cesse la compagne. La vie alors se ressent dans le détail, non comme un ensemble et que tout fonctionne à peu près paraît pour ce qu’il est : une chance, un don. J’en suis là, sur le tard et pourtant c’est une telle conscience que je crois naître à quelque chose. Je ne nais plus à une famille, à une société qui m’élaboreront, la conclusion est une naissance et l’aboutissement sera plus un fait qu’une réalisation. Je le dis abstraitement, mais c’est intense précisément parce que je comprends et admets fatigue et âge. La structure d’accompagnement d’accueil est divine et tous ceux qui m’entourent, que je rencontre, qui m’habitent de mémoire ou quotidiennement, que j’aime me sont plus présents que dans les décennies précédentes où j’étais bien moins remis à Dieu. Je renonce à mes projets explicites en tant qu’absolu, les réaliserai-je quand même, ce sera presqu’indifférent car je sais bien que cela n’aura pas dépendu de moi. Prier n’est pas demander ni espérer là où me fait arriver l’existence, c’est vivre en relation à Dieu. Totalement, la grâce. Et ainsi, la somme de rencontres, de pensées, tout ce qu’aujourd’hui, il m’est « arrivé » en une journée simple, m’étonne, me remplit et semble résumer toutes les décennies précédentes. – Je reprendrai plus tard la densité de ces deux derniers jours, en tant de domaines, mais surtout la rencontre et la découverte par quelques instants de dialogue et de regard.de parcours aussi intenses que le mien. Humainement, la communion est cela. Parabole de la communion totale quand nous aurons rejoint ou aurons dépouillé tout ce qui n’était pas encore la vie éternelle.

Vingt-cinquième anniversaire de la mort de ma mère. Elle m’a apporté que j’existe, elle m’a apporté le contexte d’une forte fratrie, mais elle m’a donné : elle. Son sens de la dignité, de l’honneur, elle m’a donné un modèle d’attention à tout, de curiosité, de disponibilité mais sans dispersion, d’humilité mais sans soumission. Je me souviens plus de nos situations ensemble, de ce que nous vécûmes ensemble, moi l’un de neuf, mais son chevalier à partir de mes dix-huit ans vingt ans, faute d’autres qui plus naturellement et même légitimement devaient l’être. L’âme encore davantage que le visage, l’amour exigeant, confiant, vigilant, une intensité de présence : ma mère dont j’étais, dont je fus à chaque époque de ma vie, puis à chaque étape de ma carrière professionnelle dont elle partageait deux ou trois fois par an les affectations diplomatiques… fier. Et je vis de plus en plus que c’était objectif. Samedi 28 novembre 1992, selon ce qu’elle écrivit sur sa tombe : a quitté tous les siens, est retournée près des siens. J’ai ajouté : pour la plus grande gloire de Dieu, A.M.D.G. 

Prier… la suite des aventures de Daniel au pays des Mèdes et Babyloniens [1]. Daniel remporte toute l’épreuve qui fait échapper l’élite des exilés au massacre, pas tant parce qu’il interprète le rêve du roi Nabuchodonosor, que parce qu’il commence par dire ce rêve au roi qui refusait aux différents devins et magiciens de son empire de le leur révéler. L’interprétation plus aisée que de pénétrer ce qu’a vécu le roi en rêve [2]. La parabole n’est pas celle de l’avenir d’une dynastie, mais l’annonce du Christ : le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruitQuant à la pierre qui avait frappé la statue, elle devint un énorme rocher qui rempli toute la terre. Cette statue monstrueuse mais composite, vue en rêve par le roi de Babylone et dont le sort expliqué par Daniel semble convertir Nabuchodonosor (en vérité, votre dieu est le Dieu des dieux et le maître des rois, le révélateur des mystères, puisque tu as pu révéler ce secret. [3] Jésus transpose le rêve, la statue gigantesque et riche, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient… Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. Fin du monde, fin des vies, de nos vies et de la mienne, des phénomènes effrayants surviendront et d grands signes venus du ciel Jésus est et sera alors notre compagnon. Ceux qui l’écoutent ne retiennent pas la prophétie mais veulent la date. Jésus réplique : prenez garde de ne pas vous laisser égarer… ne soyez pas terrifiés quand bien même tout se disloque, nation contre nation, royaume contre royaume. Ce n’est pas de l’eau de rose, c’est l’âpreté de la réalité, de la vie, de la condition humaine, des conditions historiques de toute la création.

En regard notre actualité, et ce qui confine au mensonge. Les votes et refus, dont le nôtre sur les glyphosates : Bruxelles et l’argent, les trafics d’influence, la faiblesse de la nôtre en tant qu’Etat. La mesure de l’élu et du record de sa jeunesse et de ses accaparements de toutes nos institutions publiques est là. Ouagadougou, médiocre accueil, le pouvoir local n’est pas populaire, sans doute moins que ne le fut longtemps celui de COMPAORE, dont le frère est sous nos verrous. Textes d’EM avec des formules volontairement ? à contre-pied de celles de ses deux prédécesseurs. Telles que je suis les choses, il n’y aura pas changement ni mûe, mais empirement : à la droite de notre président au sommet instituant le G 5 pour le Sahel, Mohamed Ould ABDEL AZIZ malgré les rumeurs sur son enrichissement personnel, sur ses liens avec la drogue et malgré la réalité de son accession au pouvoir, un putsch. – Images, ces appareils d’invention suisse il ya vingt ans (Patrick GAILLARDON), agis par deux jeunes parachutistes français, pouvant voler jusqu’à plus de 350 kms/heures. Volant ainsi de chaque côté d’un Airbus ou entrant et sortant dans un petit avion. En fond, la tour de plus de six-cent mètres de haut à Dubaï… ces gigantismes soudain : des Etats fantômes aux sociétés demeurées anachronique, ou la masse démographique et financière de la Chine. – Nouveau signe d’évaluation de notre régime et de notre démocratie :la suppression de 80 emplois de journalistes à France 2 et de l’émission-culte de LUCET : complément d’enquête.. Tribune dans le Monde de l’assemblée des rédacteurs de la chaîne, appréciation de BADINTER.


[1] - Daniel II 31 à 45 ; cantique des enfants dans fournaise Daniel III 57 à 61 ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11
 [2] - Daniel II jusqu’à 31
 [3] - ibid. II 46

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