jeudi 21 septembre 2017

Il lui dit : suis-moi - textes du jour

Jeudi 21 Septembre 2017



06 heures 45 + Eveillé, sans souvenir de rêve, vers six heures. La nuit encore noire. Déposé le thé au chevet de ma chère femme, qui s’est rendormi complètement après un mot chacun tandis que je me suis recouché quelques minutes. Tout ce qui suit l’* à la date d’hier soir, à écrire maintenant : rattraper le décalage d’un jour, mais n’est-ce pas celui de toute une vie que j’essaye d’attraper et compenser ? ces livres à écrire et aussi, concrètement, des journées de jardinage, débroussaillage et de rangement, nos aîtres et lieux. Chaque moment de disponibilité de moi-même, physiquement, mentalement est une grâce, j’ai conscience d’une intense gratuité.

Prier… vous conduire d’une manière digne de votre vocation [1]. Celle de saint Matthieu, l’intouchable au sens indien (quel est d’ailleurs ce sens ?) l’assimilation des publicains (seulement des agents de l’occupant : collecteurs de l’impôt) aux pécheurs ? Psychologie paulinienne, constante explicitation de la communion humaine, de la communion des saints : le collectif et l’individuel, totalement liés. Et c’est notre foi, notre vocation chrétienne qui met à son paroxysme, qui donne son intensité à cette dialectique. Ayez soin de l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix… , chacun d’entre nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don fait le Christ… que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude. Ce Christ, Jésus… si simple et si direct, et certainement en correspondance immédiate avec tout nous-mêmes pour que Son appel ait un tel retentissement en nous. Celui de la vie enfin totae, enfin commencé&e. Il vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi. ». L’homme se leva et le suivit. 

 09 heures 51 + Ma chère femme continue de me lire passim les œuvres de PETITFILS [2], ces heures-ci : les remontrances en chaire, puis au confessionnal de la pécheresse, puis dans le cabinet du roi, la MONTESPAN doit partir, l’écoute et la vérité de Louis XIV. La grandeur de nos rois (et la qualité de leur gouvernement et de nos fondations) a tenu à leur conscience. La conscience des devoirs de leur fonction. La conscience d’avoir à rendre compte de l’accomplissement de ces devoirs devant Dieu. Devant ke peuple, on voit ce que cela donne : aucun examen, encore moins de refus du quitus pour un exercice quinquennal de la haute fonction présidentielle. Des votations par défaut. Des responsabilités sans sanction. C’est ainsi que la politique s’est dépenaillée par le mauvais exemple au « sommet » : l’irrespect des personnes (tenir un séminaire pour former des élus, alors qu’élus ils se forment par eux-mêmes, par intelligence, par osmose des institutions si elles sont vécues comme elles devraient l’être et le sont souvent par d’excellents anonymes (anonymes au plan national, mais certainement au plan local), l’accaparement de compétences que la Constitution et la loi distribuent entre plusieurs et spécifiquement. Et il manque la remontrance et le conseil, au besoin intimes. Ce que j’ai proposé à FH et puis à EM. (le quart d’heure secret deux fois par mois). La persévérance de ce dernier à tant parler, à tant se faire voir. L’erreur grave, étant à l’étranger, de traiter de politique intérieure, voire des incapacités des Français.

 21 heures 48 + Désolant, désespérant… le flou, l’inconsistance, l’absence de perspective, on en perd même et le sens du temps et le sujet dont on débat. Ces manifestations en rythme et en dates décousues. Ces dires présidentiels en tous temps et en tous lieux, réitérant les promesses de travail et d’emploi en direct qui apostrophe le Président en déplacement, toujours en déplacement, promesses de NS selon un spectacle par petites tables sur les pelouses de l’Elysée et le président du moment interrogeant sur les rêves de chacun… FH happé par une plaignante et fuyant par un escalier extérieur et de secours. Enième fois : EM à Marseille ; La CGT aujourd’hui, la France insoumise samedi. Pourquoi n’y a-t-il pas eu dix minutes d’allocution présidentielle, monologue, pour les Français directement disant les points essentiels de la réforme du Code du Travail, justifiant la procédure, sans propagande. Il paraît que les ordonnances « font » cent cinquante pages du J.O. et semble-t-il des renvois d’articles à articles, des références et peu de textes. Une intervention claire pur tout le monde, au lieu de ces propos quasi-quotidiens de Bucarest à New-York et Marseille, voire au château de Monte-Christo. L’opposition qui est disparate n’a pas su davantage avoir un argumentaire simple et court, les points d’opposition aux textes gouvernementaux. C’est une bataille entre fantômes, dont les motifs sont perdus. – Symbole d’ailleurs : la mort de Liliane BETTENCOURT, l’extraordinaire et exemplaire réussite française à l’échelle mondiale, mais le naufrage des personnes.
Comment ne pas ressentir ? alors même qu’il est patent qu’au moins ces derniers mois, sans préjuger de l’avenir, nous ne sommes pas en démocratie, qu’il n’y a pas pourtant une animation, un plan, un chef, un dessein profond. Le discours d’avant-hier devant l’Assemblée générale des Nations-Unies est du même « tonneau » que celui d’Athènes : c’est flou, sans arrête, cela mime la passion, cela ne propose rien et n’a aucune imagination, sauf un égotisme peu convenable au nom de la France. Personnalisation du pouvoir ? en apparence, mais tenue par quelqu’un de désincarné. Au mieux, une indifférence généralisée de tous les Français…


[1] - Paul aux Ephésiens IV 1 à 13 passim ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IX 9 à 13
 [2] - Jean-Christian PETITFILS , Madame de Montespan (Fayard . Décembre 1988 . 347 pages)

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