lundi 6 février 2023

prière, dans l'angoisse - Esther avant d'aller supplier le roi d'épargner son peuple

 

La reine Esther, dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, cherchait refuge auprès du Seigneur. Elle enleva ses vêtements d’apparat et prit des vêtements de deuil et d’affliction. Au lieu de parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière. Elle humilia durement son corps et le recouvrit de ses cheveux en désordre, lui qu’elle se faisait une joie de parer. Elle priait ainsi le Seigneur, Dieu d’Israël :

« Mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique ; viens me secourir, car je suis seule, je n’ai pas d’autre secours que toi, et je vais risquer ma vie.

Depuis ma naissance, j’entends dire, dans la tribu de mes pères, que toi, Seigneur, tu as choisi Israël parmi toutes les nations, et que parmi tous leurs ancêtres tu as choisi nos pères, pour en faire à jamais ton héritage ; tu as fait pour eux tout ce que tu avais promis.

Et maintenant, nous avons péché contre toi, tu nous as livrés aux mains de nos ennemis, parce que nous avons honoré leurs dieux : tu es juste, Seigneur.

Et maintenant, notre dur esclavage ne leur suffit plus. Ils ont fait un pacte avec leurs idoles, pour abolir ce que ta bouche a promis, faire disparaître ton héritage, fermer la bouche de ceux qui te célèbrent, éteindre la gloire de ta maison et les feux de ton autel,

pour que s’ouvre la bouche des nations, que soient célébrés les mérites des faux dieux et qu’à jamais soit magnifié un roi de chair.

Ne livre pas ton sceptre, Seigneur, à ceux qui n’existent pas. Que nos ennemis ne se moquent pas de notre chute ; retourne contre eux leurs projets. Du premier de nos adversaires, fais un exemple.

Souviens-toi, Seigneur ! Fais-toi connaître au jour de notre détresse ; donne-moi du courage, toi, le Roi des dieux, qui domines toute autorité.

Mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion, et change son cœur : qu’il se mette à détester celui qui nous combat, qu’il le détruise avec tous ses partisans.

Délivre-nous par ta main, viens me secourir car je suis seule, et je n’ai que toi, Seigneur.

Tu connais tout et tu sais que je hais la gloire des impies, que je n’ai que dégoût pour la couche des incirconcis et celle de tout étranger.

Tu sais la contrainte où je suis, que j’ai du dégoût pour l’orgueilleux emblème qui est sur ma tête aux jours où je parais en public. Il m’inspire du dégoût comme un linge souillé, et je ne le porte pas les jours où je me repose.

Ta servante n’a pas mangé à la table d’Amane, ni honoré les banquets du roi, ni bu le vin des libations.

Ta servante n’a pas connu la joie depuis le jour de son élévation, si ce n’est auprès de toi, Seigneur, Dieu d’Abraham.

Ô Dieu, qui as pouvoir sur tous, écoute la voix des désespérés, délivre-nous de la main des méchants, et délivre-moi de ma peur ! »


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