dimanche 27 mai 2018

la louange au lieu du désespoir - textes du jour


Dimanche de la Sainte Trinité et messe de confirmation la veille




23 heures 09 + Lumière et paix. Hier en fin d’après-midi la messe de confirmation pour notre fille et cent autres jeunes : la cathédrale saint- Pierre à Vannes. Parrain et marraine de baptême et notre cher Pierre I. Beatrix, comme marraine, aux côtés de Marguerite toute la messe. Procession d’entrée hétéroclite, l’évêque absent, ce dont je demande à la fin de la cérémonie, raison au vicaire général qui officiait. Lourdes, et nul n’a pensé à dire regrets et prière de l’évêque. Nous avons à former notre clergé autant qu’il a à nous instruire et administrer. J’en écris demain à Raymond CENTENE, l’évêque confirme lui-même et seul, même si en droit la délégation est possible : la vérité du souvenir, de même qu’en conclusion de notre moment terrestre, le prête doit être au bord d la tombe et de notre vide. Mais leçon : Marguerite, il lui est égal que ce ne soit pas l’évêque qui la confirme, il est si peu présent, et elle trouve la cérémonie magnifique. De fait, puissance et justesse des textes, ceux de ce dimanche, solennité de la Sainte Trinité. Beauté des chants, la voix puissante, persuasive, si riche sans la moindre ostentation : sa professeur d’éducation physique et sportive au collège. Emu aux larmes quand nous la voyons passer avec sa marraine. La dizaine de prêtres dont nous connaissons deux : notre recteur, et l’aumônier de Saint-François-Xavier. Chaleur et écoute du vicaire général pendant ma harangue puis en dialogue. Je crois recevoir ainsi un interlocuteur dans le diocèse. – Deux signes forts de l’action de l’Esprit autour de moi. La souffrance et la grâce pour Patrick et le mystère de ses vies spirituelle et conjugale : Les heures qui viennent seront certainement parmi les plus dures que je n'ai jamais vécues. Si vous êtes en rapport étroit avec une communauté contemplative, n'hésiter pas pour elle à demander de prier. Hier soir, un prêtre, ami d'une connaissance, est venu la voir. Il l'a entendu en confession et donné le sacrement des malades. Que faire de plus ?  Sa demande de prière et de partage tandis que sa seconde femme est en soins palliatifs, c’est au seuil de mort qu’ils se marient vraiment, et je suis convaincu que l’initiative de la prière et de l’appel est de l’âme dont le corps est en coma. Et puis ces amis que je veux aider : une régularisation de permis de séjour. L’épouse française dont j’admire le soin qu’elle prend de son cousin par alliance marocain : Personne ne mérite de vivre dans l’insécurité que ce soit lui ou les autres. Nous le considérons à sa juste valeur , il nous apporte, nous lui apportons . C’est le sens des valeurs de la famille. Et puis tout ce que je reçois depuis vendredi matin : mise en place de peut-être toute ma  vie, trouvant enfin son socle, entrant dans le présent, abandonnant par force plus encore que d’expérience le volontarisme et trouvant la paix d’une contemplation la plus simple me faisant pénétrer par les paysages, des livres… le ton et le mode de mon autobiographie, enfin trouvé… l’amour dont je suis entouré et si sensiblement, tous les âges de ma vie, l’attention d’une vraie fraternité selon ma chère femme, la personnalité aigue et calme notre fille, l’entente parrain-marraine. Et cette amitié amoureuse, portée par tant d’affinités et une écriture commune de ces trente ans, grâce ainsi que Beatrix ait ainsi accepté d’être la marraine de notre fille. La vérité de sa propre situation. Enfin les échéances physiques et mentales qui me sont données, celles aussi de ma santé. Les rencontres et échanges quotidiens que me donnent un physique encore potable, une attention et une aisance que mon métier en tous lieux m’a appris. Regard et mots sont acceptés. Et j’accepte tous ceux qui me sont donnés. Cet Eric, trois femmes et deux enfants en très bas âge au café du pêcheur à Penerf : je le complimente et l’interroge, et lui me dit que je peux encore… je souris de l’adverbe, mais le compliment me touche, je suis encore présent. Dîner faisant clôture de la liturgie, cadeau d’un joli groupe en pierre reconstitué « façon bois », Joseph, Marie et Jésus, d’un seul bloc. Oui, la Trinité est omniprésente dans nos vies quelles qu’elles soient. Il suffit de voir. Montant hier à la cathédrale, seul, précédé par la confirmande et sa marraine et tandis qu’Edith garait l’autre voiture, descend comme à ma rencontre un Africaine, bien dans sa peau, présent, et chantonnant. Je le remarque et le lui dis, il commente sa prière de l’instant précédent, à la cathédrale, la louange. C’est simple. Mon rite est de demander le prénom, pour garder en mémoire et amener dans la prière celles et ceux que je croise : lui, c’est Benjamin, qui calmement donne la sensation qu’il est heureux et sur la longue durée. Geste de la liturgie hier, embouchure du Penerf et tout ce matin avec Beatrix, le Golfe : moi,  pour la troisième fois, même parcours, les paysages, les bateaux, l’eau et le sillage, les ciels. Je laisse s’envoler ma semi-casquette bleu-marine, peut-être cinquante ans accomplis à voyager sur mon crâne, elle flotte tandis que je la perds de vue et vais tant la regretter. Les choses meurent avant nous.

Prier… [1] l’huile, l’onction, les signes, la marque. Le roi du jour, le Tout-Puissant, l’Esprit de la Trinité lequel engendre le Messie et fait toute famille. Combien je le ressens ces deux jours. Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.. Vous avez reçu un esprit qui fait de vous des fils… Les adieux du Christ, son déclinatoire de compétence : tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre ! Son ambition universelle et qu’Il nous confie : allez, de toutes les nations faites des disciples. Notre rôle désormais : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. 

Maintenant, la nuit des commencements et la grâce de l'unité - tellement ressentie - de tout ce que j'ai vécu.


[1] - Isaïe LXI 1 à 3 pour la célébration d’hier, au lieu du Deutéronome aujourd’hui IV 32 à 40 passim ; psaume XXXIII ; Paul aux Romains VIII 14 à 17

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