dimanche 30 mars 2008

la part humaine - textes du jour

lundi 31 Mars 2008



07 heures + Le tableau si connu, de pureté et de silence, Fran Angelico, une perfection d’attitude, l’ange Gabriel nous donne la partie révérentielle de l’une des deux prières les plus populaires des chrétiens (au moins les catholiques et les orthodoxes – qu’en reçoivente et qu’en disent les protestants ?) et – selon l’Islam – donnera plus tard le Coran à Mahomet et aux musulmans. L‘Eglise oppose le roi Acaz à la Vierge Marie : Demande pour toi un signe. – Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve, ce qui est pris par Dieu très mal : il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes, il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! tandis que la Vierge reçoit en conclusion du dialogue avec l’ange : Car rien n’est impossible à Dieu – Que tout se passe selon ta parole. Ces mots de la Vierge sont ceux-mêmes que son divin Fils dit généralement à l’homme, à la femme de foi qui sont venus à Lui et en faveur de qui se produit un miracle. Les deux dialogues donc. L’attente de Dieu vis-à-vis du roi d’Israël, la déception, le signe donné comme de force. La Vierge au contraire du roi distingué par les hommes, n’est distinguée, à l’Annonciation, que de Dieu, mais ô combien : Je te salue, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. Un être humain regardé ainsi de Dieu ! et une jeune fille, ce qui rejoint tous les fantasmes humains, toutes nos symboliques, bienveillance et simplicité de Dieu, ou notre construction ? l’Ecriture est là. La coincidence littérale des deux prédictions, le prophète et l’ange : la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous. … Tu vas concevoir et enfanter un fils, tu lui donneras le nom de Jésus. A la question de bon sens de Marie, qui n’est pas conditionnelle, mais qui témoigne qu’elle est déjà entrée dans le dessein qui lui est annoncé : comment cela va-t-il se faire ? la réponse est étonnante, puisqu’elle apporte un surcroît d’extraordinaire. Confirmation aussi : il sera appelé Fils de Dieu. Le souffle de Dieu : l’Esprit saint lors de la création de l’homme, selon la Genèse, deuxième version, et sur les apôtres à l’apparition aux Onze avant la redite pour thomas (Denis M. notre recteur rappelait hier que ce souffle divin n’est mentionné dans notre Ecriture que deux fois seulement… recevez… ). L’Annonciation, commencement de tout (à nouveau), fait écho à cette image, l’Esprit de Dieu planant sur les eaux primordiales. Dans ce que je contemple à présent, les eaux placentaires de l’univers et de notre développement, de notre salut. Ce n’est pas l’Esprit qui « couvre » la Vierge, c’est la puissance du Très-haut. L’Esprit saint est puissance. Gabriel ne donne un « commencement de preuve » que quand tout est acquis. Ce qui est décisif chez la Vierge, son apport propre, c’est son consentement, or dans la dialectique de la scène rapportée par Luc, il n’était pas a priori requis. Le roi Acaz était prié de faire quelque chose, une demande, donc de consentir au moins à un certain comportement. A la Vierge, il n’est rien demandé, tout est constaté, tout est de l’ordre de l’annonce. Or, la voici qui ajoute le décisif, le magnifique, l’inattendu, notre part humaine. Elle pose des questions humaines, relatives à son état du moment ou à son état de vie résolu (virginité qu’ellea résolu de garder même mariée ? ce qu’elle fera, ou état valant seulement et factuellement au moment de l’annonce divine ?) et son consentement lui donne le dernier mot. Le mot qui sera celui de son Fils, pendant tout le ministère public de celui-ci. Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Ecriture. L’Eglise, souvent malheureuse dans ses inventions de gestes, ces décennies-ci, a une belle proposition quand elle demande aux enfants processionnant pour accompagner leurs parents à la communion, de croiser les mains et les avant-bras sur leur poitrine : Fra Angelico peint ainsi la jolie jeune fille qui représente Marie. Et c’est par cette volonté de Dieu, que nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. Le sens des vies humaines transformé ou trouvé du fait de l’Incarnation : Dieu a vêcu, Lui-même, notre vie telle que nous la vivons, avons à la vivre (forte formulation de Xavier P. quand il me recevait en confession). Quel don de son corps humain Dieu pouvait faire mieux que de se déposer en Marie, comme « fruit de ses entrailles » ? Ta loi me tient aux entrailles. Dieu, neuf mois, aux entrailles d’une femme, mère de l’Eglise, fils, voici ta mère, et le disciple la prit chez elle. … Voici, je viens. Elle n’avait en principe qu’à écouter, recevoir, elle a fait infiniment plus : Voici la servante du Seigneur. [1]


[1] - Isaïe VII 10 à 14 & VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

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