vendredi 14 octobre 2016

Supérieur général de la Compagnie de Jésus - wikipédia à jour au 22 octobre 2016



 


La Compagnie de Jésus, plus connue sous le nom de ses membres, les jésuites, est dirigée par un Praepositus Generalis, mot latin qui désigne un préposé général ou Supérieur général, communément appelé Père général ou Général, élu à vie à la tête de l'ordre. Il a une grande autorité, de type exécutif, sur la Compagnie. L'autorité suprême de l'ordre - ou pouvoir législatif - est détenue par les congrégations générales. Le rôle du Supérieur général, son mandat et ses pouvoirs sont définis par les « Constitutions » de l'ordre (9e et 10e parties)1 et les décrets ou instructions qui lui sont donnés par les congrégations générales. Les médias aiment qualifier de pape noir le Supérieur général de la Compagnie de Jésus (un terme jamais utilisé par les jésuites eux-mêmes) en raison de son influence au sein de l'Église, et de la couleur de son habituel habit noir, par opposition à la soutane blanche du pape2.
Le Supérieur général des jésuites actuel, Arturo Sosa Abascal, a été élu le 14 octobre 2016 par la 36e congrégation générale.

Sommaire

L'élection du Supérieur général

Pour saint Ignace une Congrégation générale est la « compagnie qui se rassemble » [Const. no 687, 689], et cela se fait rarement sauf s'il y a des questions importantes à traiter. Cependant elle doit être nécessairement convoquée pour l’élection d’un Supérieur général. Ses membres sont des délégués ou électeurs, élus par les provinces (86 provinces à ce jour) suivant un système tenant compte de la démographie de l’ordre, les Supérieurs provinciaux, et de quelques « officiels majeurs » de l’ordre (assistants, secrétaire, économe, etc). Le Supérieur général peut également nommer un nombre limité de délégués supplémentaires pour autant que le nombre de délégués élus reste supérieur à celui de ceux qui entrent à la Congrégation en vertu de leur office.
Les délégués ne représentent pas les intérêts d’un groupe particulier (apostolat, province, ou pays). Ils n’ont pas de mandat ou d’agenda particulier mais agissent et votent en conscience pour le bien de la Compagnie et de l’Église.
Dans les Constitutions [Const. no 690-718] saint Ignace entre dans un très grand détail en ce qui concerne l’organisation d’une Congrégation générale et l’élection d’un Supérieur Général. Il est particulièrement attentif à sanctionner et éliminer tout ce qui serait ambition personnelle lors d’une congrégation ad electionem. La procédure est restée sensiblement la même depuis l’époque du fondateur, combinant des aspects ressemblant à un conclave (isolement relatif des électeurs, prière et jeûne) et d’autres plus spécifiquement ignaciens : temps prolongé pour une meilleure connaissance mutuelle et quatre jours consacrés aux rencontres à deux pour demandes d’information sur d’éventuels candidats (la murmuratio).
Toujours dans l’esprit voulu par saint Ignace une Congrégation ad electionem se dote toujours d’une commission De ambitu chargée de recevoir et examiner d’éventuelles plaintes sur des questions d’ambition ou des attitudes qui ressembleraient à une campagne en faveur ou contre un candidat.
La 35e congrégation générale a commencé ses travaux le 7 janvier 2008 à Rome. Le 19 janvier 2008, les 225 délégués élisent l'espagnol Adolfo Nicolas à la succession de Peter Hans Kolvenbach, dont le pape avait accepté la démission bien que la charge soit accordée à vie.

L'autorité du Supérieur général

Des « Assistants » le secondent dans son travail, sans avoir autorité décisionnelle. Leurs tâches sont réparties par zones géographiques (par exemple l'Amérique du Nord) ou par ministère (par exemple l'enseignement). Les assistants forment le Conseil consultatif auprès du Général.
Un « Secrétaire de la Compagnie » est chargé de l'administration générale de la Compagnie. Il occupe une place importante. Au cours de l'histoire de la Compagnie, nombre d'entre eux devinrent Supérieur général.
Le Supérieur général a également un «Admoniteur», dont le rôle est plus personnel et confidentiel.
Article détaillé : Admoniteur.
Le Général choisit le Supérieur provincial de chaque « province » géographique.
Saint Ignace de Loyola, Fondateur et premier Supérieur Général

Histoire des Supérieurs généraux

Saint Ignace de Loyola, fondateur de l'ordre, fut élu en avril 1541 'Supérieur général': il le resta jusqu'à sa mort en 1556. Peter Hans Kolvenbach, son 28e successeur, décida en février 2006 de convoquer une congrégation générale - la 35e assemblée depuis la fondation de l'ordre en 1540 - pour lui demander d'être relevé de sa charge.
La Congrégation générale s'est ouverte à Rome le 7 janvier 2008. La demande du Père Kolvenbach, âgé de 80 ans, fut acceptée le 14 janvier. Depuis la fondation de l'ordre il est le premier général à voir sa démission acceptée.
Le nouveau supérieur général Adolfo Nicolas fut élu le 18 janvier 2008 pour un mandat à vie, conformément aux constitutions de la Compagnie de Jésus. Il est le 30e Supérieur général.

Liste des Supérieurs généraux

  1. Ignace de Loyola - avril 1541 - 31 juillet 1556
  2. Jacques Lainez - 2 juillet 1558 - 19 janvier 1565
  3. François Borgia - 2 juillet 1565 - 1er octobre 1572
  4. Everard Mercurian - 23 avril 1573 - 1er août 1580
  5. Claudio Acquaviva - 21 février 1581 - 31 janvier 1615
  6. Muzio Vitelleschi - 15 novembre 1615 - 9 février 1645
  7. Vincenzo Caraffa - 9 janvier 1646 - 8 juin 1649
  8. Francesco Piccolomini - 21 décembre 1649 - 17 juin 1651
  9. Alessandro Gottifredi - 21 janvier 1652 - 21 mars 1652
  10. Goschwin Nickel - 17 mars 1652 - 31 juillet 1664
  11. Giovanni Paolo Oliva - 31 juillet 1664 - 26 novembre 1681
  12. Charles de Noyelle - 5 juillet 1682 - 12 décembre 1686
  13. Thyrsus González de Santalla - 6 juillet 1687 - 27 octobre 1705
  14. Michelangelo Tamburini - 31 janvier 1706 - 28 février 1730
  15. Franz Retz - 17 mars 1730 - 19 novembre 1750
  16. Ignacio Visconti - 4 juillet 1751 - 4 mai 1755
  17. Luigi Centurione - 30 novembre 1755 - 2 octobre 1757
  18. Lorenzo Ricci - 21 mai 1758 - 16 août 1773 - En 1773, la Compagnie est dissoute, Ricci n'a pas de successeur immédiat.
  19. Tadeusz Brzozowski - 7 août 1814 - 21 février 1820 - Élu supérieur des jésuites en Russie en 1805, il est nommé « Supérieur général » par Pie VII lorsque la Compagnie est universellement rétablie en 1814.
  20. Luigi Fortis - 18 octobre 1820 - 27 janvier 1829
  21. Jean-Philippe Roothaan - 9 juillet 1829 - 8 mai 1853
  22. Pierre-Jean Beckx - 2 août 1853 - 4 mars 1887
  23. Anton Anderledy - 4 mars 1887 - 18 janvier 1892
  24. Luis Martín - 2 octobre 1892 - 18 avril 1906
  25. Franz Xaver Wernz - 8 septembre 1906 - 20 août 1914
  26. Vladimir Ledochowski - 11 février 1915 - 13 décembre 1942
  27. Jean-Baptiste Janssens - 15 septembre 1946 - 5 octobre 1964
  28. Pedro Arrupe - 22 mai 1965 - 3 septembre 1983
  29. Peter Hans Kolvenbach - 13 septembre 1983 - 14 janvier 2008
  30. Adolfo Nicolas - 18 janvier 2008 - 3 octobre 2016
  31. Arturo Sosa Abascal - 14 octobre 2016 -

La compagnie durant la période de suppression

La Compagnie de Jésus fut supprimée par le pape Clément XIV par le bref Dominus ac redemptor du 21 juillet 1773, exécuté le 16 août. Il fut appliqué dans tous les pays catholiques, mais certains pays, essentiellement la Russie ou la Pologne sous domination russe, ne le mirent pas en œuvre. Un responsable dans ce pays fut nommé Vicaire temporaire.
Ce furent :
Le 7 mars 1801, le pape Pie VII publia le bref Catholicae fidei, approuvant l'existence des Jésuites en Russie et autorisant Franciszek Kareu à porter le titre de 'Supérieur général de la Compagnie de Jésus en Russie'. Ce fut la première étape vers la Restauration.
Les 'Supérieurs généraux en Russie' furent :
L'ordre fut universellement restauré le 7 août 1814 par Pie VII par la bulle Sollicitudo omnium ecclesiarum.

Le Supérieur général dans la fiction

Dans Le Vicomte de Bragelonne, troisième roman de la trilogie des mousquetaires d'Alexandre Dumas paru entre 1848 et 1850, Aramis devient « général des jésuites ».

Notes et références

  1. Constitutions de la Compagnie de Jésus [archive]
  2. En fait les jésuites (y compris leur Supérieur général), n'ont pas d'habit religieux réglementaire. Si on a pu voir le père Kolvenbach en soutane blanche en Inde, c'est que les prêtres portent habituellement là-bas une soutane blanche...
Dernière modification de cette page le 22 octobre 2016, à 14:54.

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