dimanche 9 octobre 2016

relève-toi et va, ta foi t'a sauvé - textes de ce jour

Dimanche 9 Octobre 2016

21 heures 18 + Président de la République, çà génère des jalousies… NS inaugure l’émission sur M6 de Karine LEMARCHAND : une ambition intime. La première sur douze programmées. Depuis des mois et tout indique que cela va continuer, on a va voir comme un défilé de mannequins, des personnages, disons plus vrai : des personnes quelconques autoproclamées candidates pour se pavaner, se montrer, ne rien dire de ce qui importe, ne rien analyser de ce qu’il faut maîtriser, des amnésiques sauf d’eux-mêmes. C’est ahurissant. Nous sommes à six mois de la campagne, et personne, personne ne peut dire qui va sortir, pas seulement du scrutin final de Mai 2017, mais même des primaires dans chaque « famille politique ». C’est dire que le pays est contraint à un jeu de pur hasard, alors qu’il est vente libre, que l’entreprise européenne est totalement embourbée et que les menaces, les vraies, sont multiples, de tous ordres… pas le terrorisme, même si chaque fois c’est spectaculaire, horribles. Un précédent ? en apparence, 1965. DG n’annonça sa candidature pour le 5 Décembre que le 4 Novembre, il était le dernier à se déclarer, FM et LECANUET candidats depuis Septembre 1965. Mais personne, sauf sans doute GP, ne doutait que DG se représentât. C’était à proprement parler la question – de type référendaire – allait-on revenir sur les acquis de la toute nouvelle République, la Cinquième République, depuis l’été de 1958 ? Et entre ce 4 Novembre 1965 et le 27 Avril 1969, jamais sans doute en temps de paix et en régime démocratique, la France n’avait vécu une telle dialectique sur tous les sujets, sur tous les plans. Aujourd’hui et demain, l’inconnu, mais en même une inertie sur tous le sujets, la leçon d’anatomie, le cadavre que l’on dissèque, nous, notre patrimoine, nos chances… Arnaud MONTEBOURG maintenant, portrait de son père, du milieu familial, premier souvenir politique, la mort de GP (1974, il a douze ans). Je suis désormais d’une génération du passé : mes souvenirs de dix ans sont les 13 tours pour élire René COTY, de mes onze ans : Dien Bien Phu et de mes treize : Suez. J’ai quinze ans quand DG revient « aux affaires ».
Hier soir, film prenant, classique par la qualité des dialogues, par la beauté simple des photos, par la fidélité des situations et des lieux, le Cézanne et moi, de Danielle THOMPSON. Histoire d’une amitié difficile mais constante, histoire de la créativité qui est de même nature, de même difficulté et qui cause la même fatigue et les mêmes doutes, voire désespoirs qu’elle ait pour version et application la peinture, l’écriture. Les textes, les dits, les dialogues sont semble-t-il « dictés » par l’œuvre, que je n’ai pas lue, de ZOLA. Admirables actrices et acteurs. Les deux Guillaume à la vie qui incarnent respectivement ZOLA et CEZANNE sont d’une troublante, passionnante ressemblance. On y est, nous y fûmes, Marguerite un peu moins. Reconstitution de la maison de ZOLA ou bien est-elle aujourd’hui ainsi ? et quelques rues de Paris, nocturnes ou sous la pluie. Au passage, bienfaisance et « flair » de Napoléon III : « le salon des refusés ». Ecrire pour vendre, peindre pour être reconnu, c’est complexe, c’est dit, des vies, des existences tendues, des situations familiales, des couples problématiques. Le film vraiment didactique, à mesure des séquences et des images, j’ai bien vu que je ne savais rien, que je ne sais rien et j’en étais encore plus content.

23 heures 08 + M’abstraire de la télévision « en fond d’ambiance » tandis que ma chère femme prépare son cours de demain soir. Dire « bonsoir » à notre fille, regarder ce qu’elle me présente, textes, photos que je remarque, tandis qu’elle termine sa toilette et que la chatoune multiplie ses essais d’itinéraire. Elle dormira à l’épaule de notre fille. Bientôt douze ans. Ces géants présentés par le film vu hier soir, en forme cinéclub, tous les trois. Ce géant que fut NEWMAN pour l’Eglise et plus encore l’œcuménisme. Les bibliographies de ZOLA, de KESSEL, parfois plusieurs livres par an. Les mille tableaux ou un peu plus qu’il nous reste de CEZANNE, pas reconnu de son vivant… ceux-là, chacun, et tant d’autres. Peut-être même la qualité intrinsèque de notre cher Pierre I. sans compter son talent de conteur alors que le thème reste depuis des années son auto-biographie, laquelle n’est que le rôle, l’i,fluence, l’entrée et la sortie pour raison de décès des siens dans sa propre vie. Il nous passionne, ma chère femme et moi à chacun de nos revoirs, un repas ensemble, un rite, et ce qui rend ces rencontres toujours nouvelles avec tant d’ambiance et de personnages, si agréables et instructives, et qu’il ne nous pose aucune question sur nous. Je peux regarder ma femme qui regarde et apprécie, qui sourit. Et je suis heureux. Ce matin, le rite d’une messe dominicale, c’est toujours nouveau, toujours un enjeu, je l’ai vécue à genoux, tant je souhaite le bonheur de ma femme, la possibilité que nous réalisions les investissements qu’elle projette à partir de la succession de ses parents. Son bonheur alors qu’elle fond en larmes à son réveil, anniversaire de décès d’une amie vraie, à la superbe intelligence : déjà huit ans, évocation de sa chienne adorée, notre petite pittbull, Raïssa. Densité de ces heures, profondeur de ces évocations, lumière d’orage et quelles goutes d’une pluie lourde dans des lumières de cinéma au milieu de l’après-midi… alors l’intimité des ambitions, en « off » tellement banales, tellement hors sujets. La France sans tête. MAURRAS voyait comme cela notre République, à l’époque, il avait tort et raison à la fois. Mais un pays n’est pas son régime, il est davantage, et voici qu’il n’y a manifestement plus personne pour l’incarner, l’enlever à cette inertie et à son dépècement.
La prière… il y a huit jours, notre rassemblement des anciens élèves de saint-Louis-de-Gonzague, des exposes-témoignages : l’engagement. Certes ! mais s’il n’a pas le fondement de la prière en vigueur, en continuité et en discernement. Marguerite fatiguée par le film d’hier soir, m’a laissé aller seul à la messe. Sans elle, sans ma femme, la messe du dimanche est tout autre, je suis alors centré sur celles qui me manquent et que de toutes mes forces je confie à ce Sauveur qui m’a été indiqué de naissance et qui persiste dans ma vie ! Bien-aimé, souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David. [1]Dialectique toute simple et qui ne tient qu’au Christ, la guérison, la vie. La lèpre de Naaman, généralissime de la grande puissance de l’époque d’Elisée, la lèpre de ces dix dont un seul, l’étranger, le Samaritain, reviendra sur ses pas pour remercier. Elisée et Jésus apprennent à ceux que Dieu guérit, l’humilité. Aller se baigner, aller remplir la formalité mosaïque. Naaman qui était lépreux descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois pour obéir à la parole d’Elisée, l’homme de Dieu… Elisée refuse tout présent, il n’a rien fait. Jésus : relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. C’est fantastique et décisif. La guérison sans dialogue, à distance, sans même que soit notée la compassion du Christ. Une immédiateté : à cette vue, Jésus leur dit : « allez-vous montrer aux prêtres ». Relevons qu’il y a un minimum de foi et même davantage chez tous les dix, pas seulement chez le Samaritain, puisqu’ils sont tous ensemble partis à l’ordre du Christ. Mouvement intérieur qui équilibre et fait fleurir l’existence de chaque jour : chaque instant de grâce, de bonheur, voire de blessure ou de tristesse peut nous rapprocher de Dieu, nous rapproche de Dieu, et ce mouvement que nous ressentons, qui nous est donné à partir de nos sentiments, à partir des circonstances, en rendre grâce, identifier le passage de Dieu. Tout simple. Allez-vous montrer aux prêtres, « du genre » : faites ce que vous avez à faire et… en cours de route, ils furent purifiés.


[1] - 2ème Rois V 14 à 17 ; psaume XCVIII ; 2ème lettre de Paul à Timothée ; évangile selon saint Luc XVII 11 à 19

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