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heures 18 + Président de la
République, çà génère des jalousies… NS
inaugure l’émission sur M6 de Karine LEMARCHAND : une ambition intime. La
première sur douze programmées. Depuis des mois et tout indique que cela va
continuer, on a va voir comme un défilé de mannequins, des personnages, disons
plus vrai : des personnes quelconques autoproclamées candidates pour se
pavaner, se montrer, ne rien dire de ce qui importe, ne rien analyser de ce
qu’il faut maîtriser, des amnésiques sauf d’eux-mêmes. C’est ahurissant. Nous
sommes à six mois de la campagne, et personne, personne ne peut dire qui va
sortir, pas seulement du scrutin final de Mai 2017, mais même des primaires
dans chaque « famille politique ». C’est dire que le pays est
contraint à un jeu de pur hasard, alors qu’il est vente libre, que l’entreprise
européenne est totalement embourbée et que les menaces, les vraies, sont
multiples, de tous ordres… pas le terrorisme, même si chaque fois c’est
spectaculaire, horribles. Un précédent ? en apparence, 1965. DG n’annonça
sa candidature pour le 5 Décembre que le 4 Novembre, il était le dernier à se
déclarer, FM et LECANUET candidats depuis Septembre 1965. Mais personne, sauf
sans doute GP, ne doutait que DG se représentât. C’était à proprement parler la
question – de type référendaire – allait-on revenir sur les acquis de la toute
nouvelle République, la Cinquième République, depuis l’été de 1958 ? Et
entre ce 4 Novembre 1965 et le 27 Avril 1969, jamais sans doute en temps de
paix et en régime démocratique, la France n’avait vécu une telle dialectique
sur tous les sujets, sur tous les plans. Aujourd’hui et demain, l’inconnu, mais
en même une inertie sur tous le sujets, la leçon d’anatomie, le cadavre que
l’on dissèque, nous, notre patrimoine, nos chances… Arnaud MONTEBOURG
maintenant, portrait de son père, du milieu familial, premier souvenir
politique, la mort de GP (1974, il a douze ans). Je suis désormais d’une
génération du passé : mes souvenirs de dix ans sont les 13 tours pour
élire René COTY, de mes onze ans : Dien Bien Phu et de mes treize :
Suez. J’ai quinze ans quand DG revient « aux affaires ».
Hier
soir, film prenant, classique par la qualité des dialogues, par la beauté
simple des photos, par la fidélité des situations et des lieux, le Cézanne et moi, de Danielle THOMPSON.
Histoire d’une amitié difficile mais constante, histoire de la créativité qui
est de même nature, de même difficulté et qui cause la même fatigue et les mêmes
doutes, voire désespoirs qu’elle ait pour version et application la peinture, l’écriture.
Les textes, les dits, les dialogues sont semble-t-il « dictés » par l’œuvre, que je n’ai pas lue, de
ZOLA. Admirables actrices et acteurs. Les deux Guillaume à la vie qui incarnent
respectivement ZOLA et CEZANNE sont d’une troublante, passionnante
ressemblance. On y est, nous y fûmes, Marguerite un peu moins. Reconstitution de
la maison de ZOLA ou bien est-elle aujourd’hui ainsi ? et quelques rues de
Paris, nocturnes ou sous la pluie. Au passage, bienfaisance et « flair »
de Napoléon III : « le salon des refusés ». Ecrire pour vendre,
peindre pour être reconnu, c’est complexe, c’est dit, des vies, des existences
tendues, des situations familiales, des couples problématiques. Le film
vraiment didactique, à mesure des séquences et des images, j’ai bien vu que je
ne savais rien, que je ne sais rien et j’en étais encore plus content.
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heures 08 + M’abstraire de la télévision « en fond d’ambiance »
tandis que ma chère femme prépare son cours de demain soir. Dire
« bonsoir » à notre fille, regarder ce qu’elle me présente, textes,
photos que je remarque, tandis qu’elle termine sa toilette et que la chatoune
multiplie ses essais d’itinéraire. Elle dormira à l’épaule de notre fille.
Bientôt douze ans. Ces géants présentés par le film vu hier soir, en forme
cinéclub, tous les trois. Ce géant que fut NEWMAN pour l’Eglise et plus encore
l’œcuménisme. Les bibliographies de ZOLA, de KESSEL, parfois plusieurs livres
par an. Les mille tableaux ou un peu plus qu’il nous reste de CEZANNE, pas
reconnu de son vivant… ceux-là, chacun, et tant d’autres. Peut-être même la
qualité intrinsèque de notre cher Pierre I. sans compter son talent de conteur
alors que le thème reste depuis des années son auto-biographie, laquelle n’est
que le rôle, l’i,fluence, l’entrée et la sortie pour raison de décès des siens
dans sa propre vie. Il nous passionne, ma chère femme et moi à chacun de nos
revoirs, un repas ensemble, un rite, et ce qui rend ces rencontres toujours
nouvelles avec tant d’ambiance et de personnages, si agréables et instructives,
et qu’il ne nous pose aucune question sur nous. Je peux regarder ma femme qui
regarde et apprécie, qui sourit. Et je suis heureux. Ce matin, le rite d’une
messe dominicale, c’est toujours nouveau, toujours un enjeu, je l’ai vécue à
genoux, tant je souhaite le bonheur de ma femme, la possibilité que nous
réalisions les investissements qu’elle projette à partir de la succession de
ses parents. Son bonheur alors qu’elle fond en larmes à son réveil,
anniversaire de décès d’une amie vraie, à la superbe intelligence : déjà
huit ans, évocation de sa chienne adorée, notre petite pittbull, Raïssa.
Densité de ces heures, profondeur de ces évocations, lumière d’orage et quelles
goutes d’une pluie lourde dans des lumières de cinéma au milieu de
l’après-midi… alors l’intimité des ambitions, en « off » tellement
banales, tellement hors sujets. La France sans tête. MAURRAS voyait comme cela
notre République, à l’époque, il avait tort et raison à la fois. Mais un pays
n’est pas son régime, il est davantage, et voici qu’il n’y a manifestement plus
personne pour l’incarner, l’enlever à cette inertie et à son dépècement.
La
prière… il y a huit jours, notre rassemblement des anciens élèves de
saint-Louis-de-Gonzague, des exposes-témoignages : l’engagement.
Certes ! mais s’il n’a pas le fondement de la prière en vigueur, en
continuité et en discernement. Marguerite fatiguée par le film d’hier soir, m’a
laissé aller seul à la messe. Sans elle, sans ma femme, la messe du dimanche
est tout autre, je suis alors centré sur celles qui me manquent et que de
toutes mes forces je confie à ce Sauveur qui m’a été indiqué de naissance et
qui persiste dans ma vie ! Bien-aimé,
souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de
David. [1]Dialectique toute simple et qui ne tient qu’au
Christ, la guérison, la vie. La lèpre de Naaman, généralissime de la grande
puissance de l’époque d’Elisée, la lèpre de ces dix dont un seul, l’étranger,
le Samaritain, reviendra sur ses pas pour remercier. Elisée et Jésus apprennent
à ceux que Dieu guérit, l’humilité. Aller se baigner, aller remplir la
formalité mosaïque. Naaman qui était lépreux descendit jusqu’au Jourdain et
s’y plongea sept fois pour obéir à la parole d’Elisée, l’homme de Dieu… Elisée refuse tout présent, il n’a rien
fait. Jésus : relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. C’est fantastique et décisif. La guérison
sans dialogue, à distance, sans même que soit notée la compassion du Christ.
Une immédiateté : à cette vue, Jésus leur dit : « allez-vous
montrer aux prêtres ». Relevons qu’il
y a un minimum de foi et même davantage chez tous les dix, pas seulement chez
le Samaritain, puisqu’ils sont tous ensemble partis à l’ordre du Christ.
Mouvement intérieur qui équilibre et fait fleurir l’existence de chaque jour :
chaque instant de grâce, de bonheur, voire de blessure ou de tristesse peut
nous rapprocher de Dieu, nous rapproche de Dieu, et ce mouvement que nous
ressentons, qui nous est donné à partir de nos sentiments, à partir des
circonstances, en rendre grâce, identifier le passage de Dieu. Tout simple. Allez-vous
montrer aux prêtres, « du genre » :
faites ce que vous avez à faire et… en cours de route, ils furent purifiés.
[1] - 2ème Rois V 14 à 17 ; psaume XCVIII ; 2ème
lettre de Paul à Timothée ; évangile selon saint Luc XVII 11 à 19
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