Vendredi 28 Octobre 2016
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heures 41 + Imprévu dans l’emploi de mon temps, si serré
maintenant : la
crève, cette toux fatigante et peut-être la grippe car je me
suis vacciné trop
tard (il y a trois jours…). Messe à Surzur, Simon et Jude
dont on ne sait pas
grand-chose, et dont l’évocation repose la question des
frères de Jésus –
bloquée par l’affirmation conciliaire de la naissance
virginale, certes, de
Jésus, mais ensuite de ce que Marie n’aurait pas eu d’autres
enfants, survenus
alors par voie naturelle. Je ne sais pas le mot originel,
mais éluder en
disant qu’on appelle frères les cousins voire tout le monde,
n’est pas une
réponse. Des frères, à notre sens du terme, supposeraient un
mariage consommés
entre Marie et Joseph, après la naissance de Jésus, et
mettrait en question le
« toujours Vierge » de l’affirmation conciliaire. J’incline
à penser
que le Concile avait ses informations plus encore que ses
raisons. Pour moi,
cela est indifférent, quoique cela signifierait qu’une
partie de l’humanité
aujourd’hui recèle de lointains rejetons de David et de
Joseph, ayant eu pour
oncle : Jésus. Mais en théologie ne le sommes-nous pas, et
plus encore : fils d'Abraham, l'hérédité de la foi plus que
de la chair. La vraie génétique, l'ascendance et la
descendance spirituelles. L’important est Jésus Lui-même, Sa
mère et la naissance
virginale. Cela n’est pas non plus très différent de la
mythologie gréco-romaine
des demi-dieux, issus d’épousailles entre un dieu ou une
déesse avec une femme
ou un homme, bien mortels. L’essentiel reste le personnage
de Jésus, et celui
de Sa mère. – La leçon des textes d’aujourd’hui, c’est la
construction et à
plusieurs ce qui ne nous éloigne pas de la lecture du
document de nos évêques –
à laquelle je me suis attaché hier après-midi et soir. Le
texte est dans
l’ensemble excellent, la posture très adéquate, il manque
parfois un fil
conducteur entre les questions examinées, mais il s’agit de
lancer un débat et
de faire s’engager les chrétiens, faute que d’autres s’y
attellent,
ou pour dire plus précisément : faire que les chrétiens
mettent
les politiques sous pression pour une réflexion
d’ensemble que beaucoup chez
nous appellent mais dont autant désespèrent que nous y
parvenions. Nous donnons
nos forces et nos espérances, car nous avons
l’expérience de ce que sont force
et espérance. Vous n’êtes plus des étrangers, ni
des gens de
passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres
de la famille de
Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a
pour fondations les
Apôtres, et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus
lui-même.
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heures 07 + Je m’endors de fatigue et de grippe mais quand
j’allais fermer ce
clavier et tout reporter, y compris ensuite la reprise de
mon livre, voici que
soudainement de la force me revient. Le texte de Paul traite
exactement la question
de notre pays et de l’Europe : faire partie d’un ensemble,
en avoir la
conscience lucide et ferme, contribuer. Evidemment, cela
suppose un Esprit
commun, c’est manifestement à la plupart des nations du
monde même si chacune
est souvent infidèle à sa vocation propre et à ce qu’il y a
toujours de
miraculeux, de divin, autant que d’humain dans une histoire
nationale. La
merveille des œuvres humaines. L’Eglise peut en constituer
le modèle, et –
papier des évêques – voici qu’elle se propose à chaque pays,
à chaque chantier
pour contribuer à construire. La politique n’est pas de la
s… elle consiste à
élaborer, protéger, fortifier la vie humaine qui est en
société. De même la
construction de toute vie, explicitement quand elle est
tendue et apaisée,
conduite, fortifiée par la foi qui est espérance, et
implicitement car c’est
une recherche de bonne volonté n’ayant pas encore
atteint/reçu la foi : la pierre angulaire, c’est le Christ
Jésus lui-m^me.
En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour
devenir un temple
saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les
éléments d’une même
construction pour devenir une demeure de Dieu, par l’Esprit
Saint. [1]
Cette notion, ou ce
concept d’une
construction et d’une habitation sont l’expérience et la
présentation d’une
décisive dialectique historique et spirituelle : Dieu habite
en nous, nous
sommes son Temple, mais nous ne sommes constructions
qu’ensemble, nous les
hommes, Sa création, que par Lui et pour Lui. C’est valable
en politique, la
société n’est pas un but en soi, elle est un cadre, une
habitation, une
matrice, un habitat. Et l’on peut aussi définir les nations
en leur moment et
non selon leur histoire et ce qui s’en transmet, comme la
maison commune des
nationaux. Maison commune, expression pour la première fois
vraiment :
GORBATCHEV dans les derniers sursauts d’une mûe de l’Union
soviétique en
démocratie – nous continuons de payer cet échec, auquel nous
n’avons pas été
attentifs, et allons le payer encore plus, dans les temps
prochains (POUTINE se
maintient, sauf accident, que je crois probable, de santé et
le Chinois est en
train de se faire décerner les titres et la position de
l’éternité et de l’absolutisme
de Mao et de Deng). Maison commune, le pape François a
repris cette expression
à son compte et à celui de l’Eglise… les éléments d’une
même construction
pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint. En Eglise, évidemment, les éléments fondateurs et la
novation de l’Ancien
Testament aboutissant pleinement par le Nouveau qui en
réalise les attentes,
prophéties et promesses, sont bien les Apôtres, figures des
douze tribus d’Israël,
de l’universalité autant que de la mémoire de notre salut.
Leur institution,
faite par le Christ, a lieu dans une circonstance
spirituelle précise : la
veille, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et
il passa la nuit à
prier Dieu. Pleinement
homme, Il prie
Dieu. Puis, les Apôtres, choisis, désignés nommément, le
Christ les associe
aussitôt à Son ministère. Thaumaturge, alors pleinement
Dieu. Et la foule, les
disciples, les Apôtres ne s’y trompent pas, c’est bien Dieu
fait homme, presqu’une
foule de Pentecôte : ils étaient venus l’entendre et se
faire guérir
de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des
esprits impurs
retrouvaient la santé. Et toute la foule cherchait à le
toucher, parce qu’une
force sortait de lui et les guérissait tous. Une
vie, une œuvre, un pays ainsi fondés. Nos évêques très
justement : ce n’est
pas d’armure que nous avons besoin, mais de charpente.
Les
deux inquiétudes, l’une devant l’irréparable évolution, 58%
des vertébrés ont
disparu en cinquante ans ou même moins. Notre politique et
nos accords en
environnement, en écologie, en ménagement du climat sont
trop
anthropocentriques. Nous oublions nos compagnons de route et
de vie : les
animaux, leur mort appelle et implique la nôtre. L’autre est
évidemment la débâcle
de notre « vie » politique. Les lacunes et les erreurs du
Président
régnant sont manifestes, mais elles ne sont que le paroxysme
et la
manifestation d’un personnel politique inadéquat, peut-être
pas volontairement,
mais selon l’ambiance et le milieu dominant et formant la
plupart de ces gens.
On ne voit aucun surgir : les sondages ne tiennent pas à des
hauts-faits
et ne sanctionnent aucune réflexion profondeur. Et rien
d’eux et de la
scénographie en court ne prépare cette réflexion. Editorial
d’Ouest France aujourd’hui
: au sommet de l’Etat, la situation se tend… la France
vit un moment politique
inédit. Pathétique, tant le pouvoir tire sa faiblesse non de
la rue, de l’opposition
ou d’un krach monétaire : il est faible à cause de lui-même,
plus que du
bilan en place. … L’inexorable et pathétique enlisement du
pouvoir. Désaccords,
faux pas et règlements de comptes hâtent la chute de la gauche
au pouvoir. Tenir
six mois dans un tel climat semble relever du miracle. Je suis convaincu que la prochaine élection
présidentielle qui ne sera
que par défaut, celles de 2002, de 2007 et de 2012 s’étaient
décidées contre
une personnalité, ce qui à peine plus constructif, car cela
continue de nous
dispenser d’une réflexion sur nous-mêmes – que la prochaine
élection, quel que
soit le gagnant ne changera rien, ne servira même à rien. FH
rend même service
à beaucoup : le bouc émissaire dispensant de pensée, de
projet et surtout
de communion réelle avec le pays.
Les
saints du jour, comme si souvent : des circonstances
extraordinairement
diverses, mais le nerf est toujours la foi et le témoignage.
Ces trois frère et
sœurs, sous Dioclétien. Et chaque jour… la vie des autres,
ce qui les soutient,
ce qu’ils rayonnent m’a toujours passionné. Et toute ma
culture livresque,
notamment en histoire et en politique (thème de toute ma
vie, ces crises de
légitimité qui ont fait la France), est vivante parce que
dans chaque livre de
mémoires, de biographie, je sens des respirations et des
délibérations
humaines. La force intense des évangiles, relativement au
Coran, c’est que ce n’est
pas d’abord une histoire de Dieu ou Son adresse aux hommes,
c’est la vie de
Jésus, Ses pensées, Ses fatigues, Ses colères qui nous
approchent ainsi et
tellement de Sa divinité. Les Apôtres ont vécu ce
rythme-là : par à-coups,
ils ont pris conscience de la divinité de cet homme. La
proximité de Dieu –
notre expérience permanente de l’action en nous de l’Esprit
Saint – n’est pas
un mouvement de Dieu, une compassion, une miséricorde qui
n’abolirait cependant
pas la distance. La proximité de Dieu, c’est qu’Il a été
l’un des nôtres, qu’Il
est venu parmi nous et a tout vécu de ce que nous vivons.
Evidemment, le trésor
de l’Eglise est inépuisable : la proximité par les
sacrements, la synthèse
et la compréhension de tout, s’il est humainement possible
en notre mode
terrestre d’existence, par la révélation et la culture
trinitaires…
Je
me remets à mon livre, mais écris quelques lignes à qui me
lis mais ne me
réponds pas : j’ai toujours été un homme d’espérance pour
autrui, pour
chacun des pays où j’étais affecté en mission
diplomatique, et pour moi-même.
Etre à terre m’a toujours moins interrogé que mes quelques
succès (de
carrière).
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