07
heures 39 + Vaincre sur
plusieurs fronts apparemment très différents, mais de même
centre : nos
ressources, mon inertie. – Je reporte à ce soir, ma « prière
du
matin » et sa diffusion, d’autant que celle du dimanche, je
ne l’ai
diffusée qu’hier soir. Mais je vais vivre cette journée,
ayant « regardé
les textes : que
vais-je
faire ?.. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence… la parabole du nanti et
notre situation
humaine, à tous, et particulièrement la mienne, en ces deux
jours vraiment
« tournants » : c’est bien par la grâce que vous êtes
sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous,
c’est le don de
Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer
orgueil.
C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ
Jésus, en vue de la
réalisation d’oeuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour
que nous les
pratiquions. Oui, c’est
intensément cela,
perspective et la foi qui m’est donnée à chaque instant. Mon
Dieu et Seigneur
Jésus-Christ, protège-nous et fais-nous – aujourd’hui –
avancer et construire,
par ton Esprit de force et de lucidité. Ainsi-soit-il, nous
et toute ta
Création [1].
19
heures 14 + Rentré depuis une grande heure, la nuit tombe,
Edith tarde.
Saisi
par les deux saints que nous commémorons aujourd’hui.
D’abord un inconnu, ayant
vécu à Gênes au Xvème siècle, d’excellente famille et ayant
pris l’habit
franciscain : une vie entière de direction spirituelle et
d’administration
du sacrement du pardon. Une énigme, qui passionne une
Italienne, auteur du peu
qu’on sache sur lui. Et puis un géant, Ignace d’Antioche,
familier des Apôtres
et qui – peut-être – serait l’enfant que Jésus placa au
centre du cercle formé
par ses disciple et lui. Ce qui est proprement merveilleux.
Ses lettres sont
splendides et tranquilles, aimantes, vraies. Quel
dépaysement ! Je ne dis,
ce soir, que bien peu sur la politique sinon que je mesuis
procuré le livret de
nos évêques : Dans un monde qui change, retrouver le sens du
politique.
Censément « sorti » le 14 Octobre, il est daté du 20 Juin
2016, et il
en avait déjà été fait écho à ce moment-lo, cf. wikipédia. A
premier parcours,
le texte est d’une observation aussi sereine et que précise
pour notre société
et la place de la religion en son sein. Le texte est a
priori excellent, et la
campagne l’introduisant dans la réflexion publique et
nationale est
remarquable. Reste le travers de notre société française et
de notre époque,
rien ne reste ni ne marque, comment se faire entendre ? de
ceux qui ne
lisent pas, ne prient plus ? Je n’imagine pas, et depuis des
années,
comment l’on peut vivre sans structures, ou alors –
complètement dépourvu –
est-on au contraire en supplication constante, implicitement
ou explicitement.
Ce
que j’ai résumé dans mon message d’hier à propos de la manif. pour tous me vaut
des « retours » dont je suis reconnaissant à celles qui
dialoguent
ainsi [2].
Il me semble qu’un
accord général est possible, parce que les pour et les
contre : mariage
homosexuel, bioéthique, fécondation, anonymat, etc… ont
chacun raison. Le
constat biologique est incontestable : le couple homosexuel
est par nature
stérile. Mais la liberté et la compassion font bien qu’on ne
voit pas pourquoi
la société prendrait le parti de ceux qui ne sont pas
biologiquement concernés
pour interdire toute issue à ceux qui seraient stériles ou
sans enfants s’il
n’y avait la médecine d’aujourd’hui, ou plutôt les avancées
biologiques
d’aujourd’hui. On avance aussi, car il n’y a pas si
longtemps, la pétition
contre le « droit à l’enfant » se fondait sur l’idée que
l’homosexualité était secrétée par la société et une culture
pernicieuse, que
l’homosexualité était acquise et non pas innée. Je crois que
les deux peuvent
exister : il doit y avoir des homosexualités acquises et
d’autres
naturelles, de toujours dans une vie. I. qui m’est si chère
n’est lesbienne que
par amitié pour cette aînée chaleureuse qui, rencontrée dans
leur métier
commun, a dû être un substitut et à des amours hétérosexuels
tragiquement
interrompus, et peut-être à un certain mal-être dans sa
structure familiale.
Prier
en cette fin de journée, en compagnie de mes correspondantes
et aussi de
Jean-Rémi, de ma femme encore dans son travail de soutien
après ses heures de
magistère, et avec notre trésor, de retour à Rome. Prier
selon l’exhortation de
ce matin : Paul aux Ephésiens. Et la mise en garde du Christ
– apparemment
de simple bon sens. Gardez-vous bien
de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans
l’abondance, ne dépend pas
de ce qu’il possède. Jésus
répondait
ainsi, sciemment, « à côté » à une interpellation du genre
de celle
de Marthe, tenant la maison, tandis que sa sœur… Le Christ
répond
cependant : Homme, qui donc m’a établi pour être juge
ou l’arbitre de
vos partages ? A
demeurer sur ce
point du texte, un enseignement important apparaît : le Fils
de l’homme,
souverain maître et Seigneur, n’intervient pas dans
l’exercice de notre liberté
et dans notre organisation sociale. Le débat sur
l’institution ou pas de la
royauté que réclament les Israëlites [3].
Et cette pénétration
de la psychologie humaine correspondant d’ailleurs au
processus
d’établissement, chez nous, de notre dynastie capétienne :
la main de
justice, le roi rendant la justice, saint Louis sous son
chêne à Vincennes.
Et non d’abord le chef militaire ou celui qui lève les
impôts. Le besoin
d’arbitre, la soif de justice, aujourd’hui comme en tous
temps, et totalement
méconnus à l’orée de notre campagne présidentielle. Louis et
Samuel
continueront de nous manquer et de plus en plus. Leçon chez
Paul, la mort, le
péché sont bien notre fait, notre responsabilité, mais la
réponse à la mort, au
péché nous fait situer Dieu et son Fils. Nous qui
étions, de par
nous-mêmes, voués à la colère comme tous les autres. Mais Dieu
est riche en
miséricorde : à cause du grand amour dont il nous a aimés,
nous qui étions
des morts par suite de nos fautes, il nous a donnés la vie
avec le
Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Ce qui appelle le dialogue avec nos compagnons
musulmans dans la foi en
ce Dieu miséricordieux. La révélation du Christ développe et
établit cette foi,
cette espérance dans la miséricorde divine. Le christianisme
est
théologiquement, philosophiquement, psychologiquement
dynamique, tandis que l’Islam,
dont l’intuition, magnifiquement formulée par le Prophète,
est statique, la
pétition de miséricorde, la nature-même de Dieu ne sont pas
établies, elles ne
sont qu’espérées, priées. Du moins, est-ce ainsi que je lis
saint Paul et me
souviens de la dédicace de presque chacune des sourates. Reconnaissez
que
le Seigneur est Dieu : il nous a faits, et nous sommes à lui.
Hier soir
Minuit +
Sur l’instance
d’Edith, regardé avec elle, en grande partie, un film
magnifique : Billy
Elliot (sur HD1 – chaîne
17 – la réplique magnifique : « ta mère devait être
exceptionnelle !
Non, c’était simplement ma mère »), thatchérisme et vocation,
la voie de
traverse. Dans cette ambiance, et au vu d’un début de
contre-attaque pour
justifier les « confidences » de FH, je courielle à JPJ [4]
[1]
- Paul aux Ephésiens II 1 à 10 ; psaume C ; évangile
selon saint
Luc XII 13 à 21
Amitiés
A vous lire
et sachant votre sincérité, je réalise qu'il n'y a pas
affrontement entre camps
et thèses, mais tout simplement que chacun est sur un
plan totalement
différent.
Cher Bertrand,
Personnellement, je n'adhère plus à
l'organisation "La manif
pour tous" dont je n'ai pas apprécié l'évolution
politicienne, et je n'ai
pas manifesté hier. Cependant, comme je l'avais répondu à
Mgr Dagens, les
problèmes posés dépassent les clivages politiciens, et
même les appartenances
religieuses ou "laïques" : ce sont des problèmes
anthropologiques. La
différence homme/femme est-elle, quelles que soient les
nuances qu'elle subit
dans la réalité culturelle et même parfois physiologique,
structurante de
l'humanité ? Si oui, ce n'est pas la liberté légitime des
couples homosexuels
qui est en cause, mais le droit des enfants à avoir un
père et une mère, à
vivre de la relation, si possible relation d'amour, d'un
père et d'une mère.
C'est pourquoi je suis contre la possibilité d'adopter
pour les couples
homosexuels, contre la PMA si ce n'est pour les couples
hétérosexuels stériles,
et, bien sûr, contre la GPA.
Amitiés
[3]
- 1er Samuel X 17 à 27 & VIII 6 à 10
Satisfais
à tout ce que
te dit le peuple, car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté,
c’est moi qu’ils ont
rejeté, ne voulant plus que je règne sur eux… Seulement,
tu les avertiras
solennellement et tu leur apprendras le droit du roi qui
va régner sur eux.
-
Le
16/10/2016 à 23:59, Bertrand Fessard de Foucault a
écrit : tenir en étant
très audacieux
Cher ami, Monsieur le Secrétaire
général,
sans doute est-ce très subjectif, mais
il me semble que le
paysage est très ductile : le paysage intérieur. Les
poses (Mélenchon reprenant
la façon théâtre en rond ou de poche inaugurée par
Macron à Strasbourg) et les
sondages de plus en plus divergents de ce que les
"télés-spectateurs"
ressentent : vg. le premier débat de primaire à droite
n'a nullement été
Juppé/Sarkozy mais dans deux genres très dissemblables
Fillon/Poisson, font
prévoir d'intenses rebattages de cartes.
En cherchant - dans les médias et les
sondages - à ancrer une
explication simpliste du Front national "syphonnant"
les voix
communistes, c'est certainement mépriser la maturité
d'un électorat laborieux
et vivant une analyse dialectique des développements
économiques et sociaux :
une lecture plus affichée par le gouvernement
remettrait le Président en
position d'origine dans un électorat de base à gauche.
Sarkozy n'a plus rien à
dire. Juppé - sa méconnaissance du sujet en déclarant
incompatible une armée
professionnelle et le ré-établissement d'un service
militaire et civique
obligatoire, ou son mépris de ceux qui pourtant le
soutiennent "les jeunes
avec Juppé", quand à Malakoff il répond seulement à
leurs voeux et
propositions que par l'indication d'une remise des
papiers à son équipe de
campagne - Juppé peut être aisément portraituré :
méprisant et daté (la
remarque caricaturale et péjorative quand un jeune
semble ne pas réaliser ce
qu'est un guéridon), mais aussi un Thatcher français,
donc plus ravageur et
avec encore moins de résultats à escompter que ce qui
a été vécu depuis
2002-2005, et même 2012 (...)
Un gouvernement face au feu, crible :
ceux-celles (Rossignol)
qui avec courage défendent le si peu défendable (cette
inopportune publication
: textes et mode de confection, des longs dires du
Président au duo du Monde)
et les rares valeurs éprouvées, soit Cazeneuve, Le
Drian, Touraine, Sapin
(celui-ci depuis plus de vingt ans, Pierre Bérégovoy
et la dernière année de
pouvoir à gauche avec François Mitterrand). Reformer
l'esprit d'équipe : Royal
"joue" trop solo et impulsion, c'est bon pour
Notre-Dame des Landes,
ce fut très mauvais pour l'éco-taxe ou la tarification
et les investissements
pour les autoroutes.
Quant au paysage à l'extérieur, il peut
devenir plus ductile. Le
face à face avec la Russie sur le flanc fragile de
l'Europe : Alep, évoque
celui vécu en Octobre 1962 pour Cuba, le flanc
méridional fragile des
Etats-Unis. Cela se dénoua 1° par la résolution sans
faille de John et Robert
Kennedy, 2° par un troc, les fusées positionnées en
Turquie abandonnées en même
temps que les Soviétiques à Cuba. L'autre précédent
est le blocus de Berlin par
Staline en 1947-1948 et le pont aérien qui en
triompha. -- Je suis convaincu
que des sauts de parachutistes français, anglais,
américains venant au soutien
des résistants d'Alep feraient observer par Poutine
une pause. A quoi sert
l'O.T.A.N., ses nouvelles définitions et extensions
thématiques si l'on ne peut
parler sérieusement de cela ? Il faudrait regarder qui
a la maîtrise du ciel en
Méditerranée orientale. Ces parachutistes forceraient
l'établissement d'un
couloir humanitaire, en auraient mission et alibi et
armeraient les résistants
en moyens anti-aériens, cela et leur présence au sol
commencerait de dissuader
les bombardements sur Alep. Il faudrait très peu
pratiquement mais qui démontre
absolument qu'Européens et Américains changent de
registre. La diplomatie
n'ayant pas d'effet, l'évocation du militaire et son
commencement. Je connais
mal et le terrain et l'état des concertations
militaires
"occidentales" à propos de la Syrie. Je vous dis
simplement que pour
Alep comme pour une autre perception de la stature du
Président, du militaire,
au besoin initié par nous seuls si nos alliés
continuent de ne pas ciller,
serait enfin une visibilité toute nouvelle. En
revanche, Poutine qui a mis dix
ans, à agir, sait réfléchir.
Bonne fin de soirée, si vous me lisez
maintenant. Sinon, voeux
de bonne journée et de nouvelle semaine.
N B Lisez vraiment l'entretien avec
Cécile Chambraud, de Mgr.
Georges Pontier, et faites écrire au Président une
lettre assez étendue
accusant réception et lecture attentives du livre paru
avant-hier du collège
des évêques de France. Et laissez à l'épiscopat faire
l'indiscrétion sur cette
lecture et cette lettre sans que vous en preniez
l'initiative. La lettre aux
magistrats mercredi soir était insuffisante, surtout
dans ses formules de
"politesse". L'expression chaleureuse est aujourd'hui
nécessaire.
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