vendredi 7 octobre 2016

le Royaume de Dieu est arrivé pour vous - textes du jour

Vendredi 7 Octobre 2016

23 heures 17 + Ce moment de prière, si tardif dans la journée, mais ce matin la messe, nous somme dix, puis adoration du Saint-Sacrement et l’entretien que je voulais avec notre recteur. Plus que sobre, nous sommes debout devant la grille de la petite chapelle latérale. Les vitraux de Xavier de LANGLAIS dont je remarque, après vingt-et-un ans d’habitat ici la beauté et combien ils engendrent la liberté parce qu’ils font de la lumière mais n’imposent aucun thème. Mon vis-à-vis toujours col romain, et habillé de noir, le front buriné et le teint toujours mat, les cheveux noirs malgré la soixantaine et drus. Vous pouvez toujours vous adresser à quelqu’un d’autre que moi. – Non, c’est vous, nous n’avons pas les mêmes caractères, vous êtes pudique, difficile à saisir, nous ne nous rencontrons qu’une fois par mois en partage d’évangile. Autrement, non. Mais vous êtes spirituel, je le ressens profondément, j’estime la manière dont vous êtes prêtre, j’ai confiance en vous, c’est donc vous. Je pressens mais n’ai pas à le savoir et ne le saurai sans doute jamais, que vous avez une vie difficile. Je suis avec vous. – Le conseil, l’accompagnement dont j’ai besoin, je le reçois. Ainsi.
Je me suis trompé hier, prenant la lecture du jour certes, mais continuant par la fête d’aujourd’hui, celle de Notre-Dame du Rosaire et l’évangile de l’Annonciation, hier le cantique de Zacharie, et le Magnificat seulement aujourd’hui. Journée d’hier achevée par le début de cette série à Vannes, en paroisse cathédrale : l’évangélisation et les Actes des Apôtres, exercice stimulant et peut-être, l'ai-je sauvé, en mettant en garde Jean-Baptiste J., si pédagogue, bienveillant et surtout pénétré de l’Ecriture comme chaque homélie le fait sentir, ce qui n’est pas fréquent dans la façon aujourd’hui de prêcher… en garde contre le praticien qu’il a choisi pour mener à bien l’intervention  bénigne à laquelle il a fait allusion pour modifier notre calendrier.
Je suis habité par ces rencontrres d’aujourd’hui. Ce garçon de 17 ans subitement enlevé par une tumeur au cerveau : annonce pendant notre messe du matin et évocation par Marguerite ce soir, un élève de terminale à Saint-François-Xavier. C’est affreux. Mon ami et frère qui souffre, dont la vie ferait un roman, à la fois de cruauté du destin, de cruauté de certains vendeurs de techniques médicales, et de cruauté de la partenaire quand elle n’a pas été discernée pour ce qu’elle était… mystère de la méchanceté humaine quand elle existe, d’où vient-elle donc ?et à laquelle il faut cependant pardonner, mais aussi remédier en tout cas réduire. Et un roman de grande beauté puisqu’il espère, puisqu’il aime ce qui lui est soustrait, puisqu’il ne devient pas fou ou addictif. Et mes aimées.
Je venais à ce moment quand j’ai été entrainé par le report de Koh-Lanta pour match France-Bulgarie, que les petits meurtres d’Agatha CHRISTIE, mal interprêtés n’ont pas tenté ma chère femme, et que par hasard nous « tombons » donné par RMC sur deux épisodes plus que passionnants, les opérations de commandos, fondatrices du SAS et des élites opérationnelles britanniques pendant la guerre et depuis. Témoignages repris, admirabvles reconstitutions, explications de stratégie, schémas, analyse des armes… il est vrai du « gâteau » pour « no » terroristes d’aujourd’hui, des coups de main d’une folle audace, d’une totale imprévisibilité pour l’ennemi : une soixantaine d’appareils détruits dans le désert libyen, la grande « forme » JOUBERT de Saint-Nazaire mise hors d’usage alors qu’elle était indispensable pour mettre en opération, après le Bismarck, le Tirpitz. La bataille d’Egypte et de Libye en bonne partie gagnée par ces destructions au sol de la Luftwaffe, et celle de l’Atlantique plus encore. J’en ai déduis, d’une manière irréversible, que l’entreprise européenne que ne doit plus être principalement économique et commerciale, mais principalement stratégique, militaire et politique pour que triomphent les deux valeurs qui nous caractérisent : diversité assumée avec solidarité, démocratie réinventée malgré l’usure des procédures de toujours et les extrêmismes les plus racistes et primitives – cette entreprise dont aucun peuple européen ne peut se passer, ne doit sortir, n’aboutira qu’avec la Grande-Bretagne. Encore faut-il enfin comprendre et connaître celle-ci, elle est totalement différente des autres Européens, tout simplement parce qu’elle est une île, encore plus que pèse encore sur elle son passé impérial mondial (bien plus que ne pèsent sur la France son passé colonial et notamment le drame algérien, levier au contraire pour notre rechange ou compensation en forme européenne, et sur l’Allemagne l’ambition territoriale et païenne des deux grandes guerres du siècle passé). C’est tout à fait clair, une raison de plus, déterminante, de tout reprendre de la « construction européenne ». Bien entendu, comme de l’obsolescence de la démocratie en France si elle n’est plus que nos pratiques bloquantes actuelle, il n’est pas vraiment question dans la campagne présidentielle, c’est une tête de chapitre sans le moindre développement, la moindre envie de vraiment innover. – Mais la question pour la France, immédiate, est encore plus précise et concrète. Nous sommes totalement dépouillés de notre patrimoine industriel, matériel et intellectuel. La publicité dans un franglais honteux. Annonce que Canson, notre papeterie emblématique, trois siècles d’existence, vendue aux Italiens. Le maire de Mulhouse, un LR apès BOCKEL, fait les comptes : suppression de 20.000 emplois, principalement industriel depuis « la crise des "subprimes" . – En nuisance de plus en plus intense et généralisée, je mets sur le même plan la pusillanimité de nos politiques qui n’ont de formation que pour arriver, qui ne savent même plus communiquer, qui s’enivrent de médias et notre patronat que je rends responsable de nos faillites, de nos délocalisations et surtout de nos absorptions par l’étranger. Tout cela mérite inventaire, bilan et en fait de véritables procès en responsabilité personnelle. Vis-à-vis du pays, de sa substance, de ses outils, ils sont criminels. Je ne comprends pas que – sauf surdité et cécité de ma part, que je n’exclus pas tant il faut être informé et en même temps pouvoir faire la synthèse sans simplisme ni bouc émissaire – personne ne fasse de notre patrimoine le thème décisif pour notre existence nationale…
Le Rosaire… toute pratique de piété… oui, nos siècles ont accumulé cela. J’apprends ce soir que le rosaire n’est que cinq chapelets, je sais que le choix des mystères à contempler tandis que la récitation nous centre, structure et garde, est simple, parlant, Jean Paul II y a contribué. J’ai vécu ces ajouts avec un des religieux le plus tardivement venu dans ma vie, mais en profondeur, car il a exorcisé une dépression qui s’installé : Dom Amédée HALLIER de la Trappe de Bricquebec. Mémoire aujourd’hui de quelqu’un, sans doute peu connu en France ni traduit (à vérifier), un autre OZANAM, Italien, à peu près son contemporain, ou plutôt son successeur dans l’Université, une génération quand même de différence, le Professeur TONIOLO posant la question de l’éthique en économie et étudiant le socialisme tandis que Léon XIII fait entrer les questions sociales et les populations ouvrières dans la pensée, l’enseignement de l’Eglise et la pratique. Ce que je lis de la liste impressionnante de ses œuvres est éloquent : il est le précurseur de mouvements à fonder encore aujourd’hui ; que des chrétiens s’emparent vraiment des questions économiques, et que celles-ci soient vécue selon le social. Le rapprochement des deux fêtes : une pratique, une piété remontant à saint Dominique et balançant – très heureusement – ce qu’il a consacré à l’Inquisition, et cet universitaire italien, mort juste à la fin de la Grande Guerre et dont toute l’œuvre est contemporaine de Rerum novarum et développe cette encyclique.
Les textes d’aujourd’hui ne se correspondent toujours en ce que je reçois d’evangelizo.org, [1]et ce que propose prions en Eglise [2]. Ayant hier ceux proposés par mon livret aujourd’hui, je médite ceux que j’ai reçus : Paul et son éloge de la foi, celle d’Abraham notre fondateur en vie spirituelle. Paul justifie d’ailleurs son propre champ d’action : l’Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, annonça d’avance à Abraham cette bonne nouvelle : « En toi seront bénies toutes les nations ». L’admiration du Seigneur : la Cananéenne, le centurion, le Christ admiratif de la foi de ces païens…Discussion sur la loi, le rite qui ne valent que par la foi et qu’ils n’introduisent pas forcément. Aux païens passe dans le Christ Jésus la bénédiction d’Abraham et par la foi nous recevons l’Esprit de la promesse. La foi d’Abraham n’est pas une posture ou des mots, une piété, c’est constamment des actes, du dépaysement total au sacrifice de son fils unique. La proximité du royaume de Dieu qu’annonce Jésus se vérifie par les miracles, et notamment par ces expulsions de démons : le royaume n’est pas celui de Béelzéboul, mais celui de Dieu. Dialectique aussi du Christ. Dieu fait homme, à la fois souverain thaumaturge et très fin contempteur de ses adversaires. Si moi, c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons, par qui vos adeptes les expulsent-ils ? aussi bien seront-ils eux-mêmes vos juges. Mais si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous. Amen !


[1] - Paul aux Galates III 6 à 14 ; psaume CXI ; évangile selon saint Luc XI 15 à 26

[2] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; Magnificat donné par l’évangile de Luc I 4 à 55 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38


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