Hier
23 heures 21 +Lecture du Monde, notamment le numéro daté
d’aujourd’hui mardi, donc circulant hier à Paris. « Mon »
journal passionné et passionnant. L’éditorial-décision de
Jérôme FENOGLIO, manifestement pensé et écrit collégialement
comme au beau temps de JF, est excellent : le FN traité
particulièrement, en ce sens qu’il sera plus scruté et
désossé que d’autres, plus anodins, et aussi qu’il n’aura
aucun outil en propre dans le journal. L’analyse du discours
de Marine LE PEN à Fréjus, au début de Septembre, fait
énoncer – aussi clairement que la définition de RENAN
naguère – ce qu’est l’identité française : elle est une
communion d’adhésion et non une race ou l’émergence d’une
entité invisible mais exclusive. J’ai toujours poensé et
expérimenté, plus encore à l’étranger que chez nous, que
notre pays, la France a cette exceptionnalité, depuis
longtemps dans l’Histoire, d’être à tout le monde, à tous
ceux qui veulent en être par amour et par admiration. Revue
des pays : l’Espagne, par abnégation ou par stratégie de la
nouvelle direction socialiste, a donc un nouveau
gouvernement RAJOY mais clairement minoritaire donc
dépendant, sujet par sujet, de sa capacité à susciter du
consensus. La Pologne, comme la Hongrie, et peut-être
l’Autriche s’enfonce dans une forme d’extrêmisme, au moins
de discours public. Racisme évidemment. Famille, patrie,
Eglise. La responsabilité des épiscopats nationaux : les
« fidèles » sont de plus « intégristes », ritualistes,
simplistes, et en réaction. La conversion à opérer dépend du
clergé, ces pays sont nominalement à tradition et majorité
encore plus catholiques que les Français. N’étant plus sur
place, je ne veux pas non plus généraliser. Excellent papier
sur le malaise de la police, établissant qu’elle est plus
« mal aimée » qu’ailleurs en Europe, mais qu’elle est plutôt
moins violente, que les « bavures » lui incombant vraiment
sont très sévèrement sanctionnées : l’erreur semble être
d’une part de l’avoir armée de moyens nouveaux comme les
« flash-balls » et d’autre part de la laisser aller comme
depuis prtès de quarante ans, au « contrôle au faciès »,
ressenti comme un harcèlement et amenant à la confrontation
de ceux qui en sont répétitivement l’objet. Enfin, grave…
les retraits de la Cour pénale internationale (Burundi,
Afrique du sud), il est vrai que le tyran soudanais, un
Bechir pour un Bachar, nargue la juridiction, que l’action
américaine en Irak en 2003 hors de tout mandat des Nations
Unies a été un terrible précédent et que nous avons
maintenant la question d’Alep qu’on ne peut énoncer
autrement qu’en responsabilité criminelle de POUTINE. En
relations internationales, le crime est moins le fait du
criminel que de ceux qui ont toléré sa naissance puis sa
maturation, bien longtemps avant le « passage à l’acte ».
Couriellé dans cet esprit et cette
sensation vive de l’urgence qui se généralise, à JPJ [1].
Sinon, l’élection présidentielle quinquennale devient un
mouvement perpétuel vers le bas, une immaturité de tous et
pas seulement de l’élu.
Minuit + Reçu de JMC un commentaire
de mon précédent courriel à JPJ [2].
Ce matin
07 heures 38 + L’élection
présidentielle, de mal en pis, on serait donc contraint de
voter Alain JUPPE… Mon livre, à refaire ou réajuster, et
perdant son originalité, si FH abdique. Abdication qui sera
le signal autant que le signe d’un désordre total, en plus
du pitoyable de notre situation nationale et européenne.
Sang-froid diabolique de POUTINE en Syrie, devenue son
territoire en plus de l'avantage stratégique de se jouer des
Occidentaux et de les humilier. L'Europe déstabilisée par
l'afflux des migrants, la notion et la punition de criminel
de guerre, totalement ridiculisée, inefficiente.
L'immoralité totale et sans risque : il nous a jugés... Sans
compter les centaines de milliers de morts. – Prier [3]…
l’exhortation de Paul sur l’indifférence de l’état de vie,
quel qu’il soit, soyez
soumis les uns aux autres. Aucune différence de substance entre les statuts,
les âges et les relations les uns avec les autres. Vous
savez bien que chacun, qu’il soit esclave ou libre, sera
rétribué par le Seigneur selon le bien qu’il aura fait. Notre sort à chacun, à
tous ? Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient
sauvés ? – Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car je
vous le déclare beaucoup chercheront à entrer et n’y
parviendront pas. Habituelle
comparaison-image du banquet, de la porte fermée, de la
réplique du maître de maison : Seigneur, ouvre-nous –
Je ne sais pas d’où vous êtes. Nos vies jugées. Et
pourtant l’universalité du salut : on viendra de
l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place
au festin dans le royaume de Dieu. La clé reste notre
conduite personnelle, aucun acquis, aucun rite ne nous
garantit. Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez
l’injustice. Où
suis-je ? qu’est-ce que je commets ? nonobstant tout regard
complaisant ou d’impuissance sur moi. Terrible, mais société
tout autre si chacun, nous tous suivons les recommandations
de Paul, comme des esclaves du Christ, qui
accomplissent la volonté de Dieu de tout leur coeur, et qui
font leur travail d’esclaves volontiers, comme pour le
Seigneur et non pas pour les hommes. Tout travail, toute
relation, ainsi en fonction de Dieu et non selon le statut,
le contrat… dont il est tant parlé aujourd’hui en économie
et société.
[1]
- pas seulement l’honneur,
mais le devoir - la conscience du moment actuel
établissant entre le Président et les Français une
relation qui n'aura de précédent que nos temps les plus
difficiles
Cher ami, Monsieur le
Secrétaire général,
permettez-moi
d’ajouter à mon message d’hier sur ce que le Président
se doit et nous doit, à proportion - paradoxalement - de
son échec. Plus encore que l’honneur, il y a le devoir.
Quel que soit le
successeur du Président, si ce n’est pas lui-même, ce
sera pire pour notre avenir, car il n’y aura eu aucun
examen de conscience. Nous croirons et l’on nous fera
croire à qui mieux mieux que tout a été de la faute d’un
homme : François Hollande, le mauvais président, alors
que la « faute » est globale. Nous courons ou nous nous
rongeons les ongles depuis plusieurs années sans
réfléchir. Il nous faut d’abord une réflexion nationale
et européenne, une prise de conscience. Je reste dans la
ligne de nos évêques, seuls par leur état de vie et par
leur responsabilité spirituelle, à avoir pu faire ce
travail, ou plutôt à avoir pu nous y introduire. Si le
Président déclare maintenant – comme « on » l’en presse
– qu’il ne se représente pas, nous allons avoir six mois
de complet désordre mental, encore plus que politique.
Au contraire, si la
déclaration de candidature qui peut tout à fait
attendre, se fait au terme d’une réflexion structurée du
Président sur lui-même, sur le moment national et
européen – particulièrement critique puisque tout
jugement, tout discernement se perdent – l’humilité et
le dévouement d’être seulement l’outil d’une prise
de conscience nationale, peuvent être compris.
L’élection qui va
venir doit être autre que l’élection d’une personne ou
d’une personnalité, ou qu’un concours
aux bonnes idées (presque toujours de gestion comptable
ou de découverte du coupable universel). Elle doit être
notre propre élection.
L’impopularité du
Président, ce qu’une espérance de gauche trahie peut à
juste titre lui reproche, l’abaissement-même de la
fonction présidentielle à raison de sa vie censément
privée et de publications montrant à quelle solitude
conduit l’exercice d’une fonction quand elle n’est pas
vécue devant l’Histoire, devant le peuple et en suscitant
constamment la délibération ouverte et la collégialité,
sont autant d’arguments pour montrer que nous nous y
prenons de plus en plus mal, nationalement. Que nous ne
situons plus le politique et le pouvoir comme ils
devraient l’être : un service.
Abandonner serait
déserter devant la peur d’être battu. Ce ne serait pas aider
les Français à discerner, ce que nous avons à être et
à faire. Un journal, comme le Monde, ou nos
évêques ne peuvent pas être seuls pour structurer notre
raison. Et même quantité d'associations, et aussi de
grands fonctionnaires, et autant d'invisibles pas
répertoriés institutionnellement.
Il faut une réaction
institutionnelle. Elle ne peut être que le fait d'une
institution, précisément l'institution présidentielle.
Celle-ci a pour titulaire l'élu de 2012. Ce n'est pas
immédiatement une question de candidature, c'est
présentement l'incarnation nécessaire de la prise de
conscience nationale. Je ne crois pas être abstrait ou
"prêchi-prêcha". L'élection présidentielle doit être
conclusive. A la croire, depuis déjà deux ou trois, ou
la vivre miraculeuse ou décisif nouveau commencement,
nous la manquons depuis vingt ans. Elle est un outil,
pas un but, en tout cas un but pour la nation
Quelques initiatives sont urgentes :
Quelques initiatives sont urgentes :
-
le vote blanc, et le
quorum de participation des électeurs sans lequel aucun
scrutin public de quelque nature qu’il soit n’est
valide,
-
l’entreprise
européenne à faire redémarrer : le Parlement européen
constituant et le président de l’Union
et des mises en
garde, argumentées autant que tranquilles, doivent être
articulées :
-
des piliers du droit
international public sont maintenant en cause : les
retraits du Burundi et de l’Afrique du sud, de la Cour
pénale internationale ; l’UNESCO et ses intitulés
maladroits dans la question de Jérusalem et des
Lieux-Saints, déjà en elle-même si sensible et complexe
; les armes de destruction massive sont à l'oeuvre en
Syrie
-
des novations en
droit international privé sont en train de se perpétrer
selon les traités transatlantiques en voie d’aboutir. De
même que le Brexit a eu l’immense mérite (même si ce
n’était pas le but de la consultation en
Grande-Bretagne) de montrer le total découplage de
l’Europe et des opinions, de même le refus wallon de
l’accord euro-canadien ne doit pas être regardé comme
une incapacité institutionnelle de l’Union, mais comme
un révélateur, une fois de plus, que l’opinion ne veut
pas de certains nivellements dont aucun ne nous est
favorable.
Je reste convaincu
que le Président peut, à ce dernier moment qui arrive,
s’avérer à la hauteur de notre moment national et
européen. C'est plus affaire d'honnêteté que de génie.
Le discours de Wagram a été tiré d'un très bon tonneau.
Il faut que s'établisse, s'invente, se constate entre le
Président et les Français une toute nouvelle
compréhension mutuelle : la conscience ensemble du
moment actuel.
Pensées et vœux.
Cher
Bertrand,
Quelques
remarques trop rapides (puisque que je sais que vous
m'écoutez... :)
-ce soir,
mon père au téléphone, sur Hollande et l'ouvrage terrible
des journalistes du Monde ("Un Président...), "0n ne peut
vouloir être à la fois Louis XIV et Saint-Simon...". Bref,
il est fini.
-comme
vous, je croyais au trou de souris, entre l'épouvantail
Sarkozy et l'étoile filante Macron, le trou, me
semble-t-il, n'existe plus...
-des amis
de gauche et de la vraie gauche (y compris la CGT d'hier
ou encore des gens du cabinet de Francois Mitterrand... )
me répètent qu'ils iront voter à la primaire de la droite
et du CENTRE pour AlainJuppé. Les raisons sont simples :
éviter à tout prix le retour de Nicolas Sarkozy. Ils ne
veulent pas être condamnés à choisir au second tour entre
Marine et Nicolas... D'où l'idée d'éliminer déjà la peste
au premier tour de la Présidentielle... Fillon (qui pour
exister multiplie les idées provocatrices) et Poisson
(avec ses amitiés d'extrême-droite) semblent déjà avoir
vécu.
-je ne vois
pas à ce stade ce qui peut empêcher Alain Jupoé de gagner
la primaire. Plus Nicolas Sarkozy flirte avec le FN ou
tape sur Bayrou, plus il perd...
-je ne suis
encore pas certain qu'un Président par défaut (NI
Hollande, NI Sarkozy, NI Le Pen) soit le meilleur pour
l'avenir de la France. Mais...
-Juppé est
aussi le seul à avoir un vrai discours sur l'Afrique et la
relation Afrique France...
Amitiés
[3]
- Paul aux Ephésiens VI 1
à 9 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc XIII 22 à
30
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