mercredi 26 octobre 2016

avec crainte et profond respect, dans la simplicité de votre coeur - textes du jour

Mercredi 26 Octobre 2016


Hier
23 heures 21 +Lecture du Monde, notamment le numéro daté d’aujourd’hui mardi, donc circulant hier à Paris. « Mon » journal passionné et passionnant. L’éditorial-décision de Jérôme FENOGLIO, manifestement pensé et écrit collégialement comme au beau temps de JF, est excellent : le FN traité particulièrement, en ce sens qu’il sera plus scruté et désossé que d’autres, plus anodins, et aussi qu’il n’aura aucun outil en propre dans le journal. L’analyse du discours de Marine LE PEN à Fréjus, au début de Septembre, fait énoncer – aussi clairement que la définition de RENAN naguère – ce qu’est l’identité française : elle est une communion d’adhésion et non une race ou l’émergence d’une entité invisible mais exclusive. J’ai toujours poensé et expérimenté, plus encore à l’étranger que chez nous, que notre pays, la France a cette exceptionnalité, depuis longtemps dans l’Histoire, d’être à tout le monde, à tous ceux qui veulent en être par amour et par admiration. Revue des pays : l’Espagne, par abnégation ou par stratégie de la nouvelle direction socialiste, a donc un nouveau gouvernement RAJOY mais clairement minoritaire donc dépendant, sujet par sujet, de sa capacité à susciter du consensus. La Pologne, comme la Hongrie, et peut-être l’Autriche s’enfonce dans une forme d’extrêmisme, au moins de discours public. Racisme évidemment. Famille, patrie, Eglise. La responsabilité des épiscopats nationaux : les « fidèles » sont de plus « intégristes », ritualistes, simplistes, et en réaction. La conversion à opérer dépend du clergé, ces pays sont nominalement à tradition et majorité encore plus catholiques que les Français. N’étant plus sur place, je ne veux pas non plus généraliser. Excellent papier sur le malaise de la police, établissant qu’elle est plus « mal aimée » qu’ailleurs en Europe, mais qu’elle est plutôt moins violente, que les « bavures » lui incombant vraiment sont très sévèrement sanctionnées : l’erreur semble être d’une part de l’avoir armée de moyens nouveaux comme les « flash-balls » et d’autre part de la laisser aller comme depuis prtès de quarante ans, au « contrôle au faciès », ressenti comme un harcèlement et amenant à la confrontation de ceux qui en sont répétitivement l’objet. Enfin, grave… les retraits de la Cour pénale internationale (Burundi, Afrique du sud), il est vrai que le tyran soudanais, un Bechir pour un Bachar, nargue la juridiction, que l’action américaine en Irak en 2003 hors de tout mandat des Nations Unies a été un terrible précédent et que nous avons maintenant la question d’Alep qu’on ne peut énoncer autrement qu’en responsabilité criminelle de POUTINE. En relations internationales, le crime est moins le fait du criminel que de ceux qui ont toléré sa naissance puis sa maturation, bien longtemps avant le « passage à l’acte ».
Couriellé dans cet esprit et cette sensation vive de l’urgence qui se généralise, à JPJ [1]. Sinon, l’élection présidentielle quinquennale devient un mouvement perpétuel vers le bas, une immaturité de tous et pas seulement de l’élu.
Minuit + Reçu de JMC un commentaire de mon précédent courriel à JPJ [2].


Ce matin

07 heures 38 +  L’élection présidentielle, de mal en pis, on serait donc contraint de voter Alain JUPPE… Mon livre, à refaire ou réajuster, et perdant son originalité, si FH abdique. Abdication qui sera le signal autant que le signe d’un désordre total, en plus du pitoyable de notre situation nationale et européenne. Sang-froid diabolique de POUTINE en Syrie, devenue son territoire en plus de l'avantage stratégique de se jouer des Occidentaux et de les humilier. L'Europe déstabilisée par l'afflux des migrants, la notion et la punition de criminel de guerre, totalement ridiculisée, inefficiente. L'immoralité totale et sans risque : il nous a jugés... Sans compter les centaines de milliers de morts. – Prier [3]… l’exhortation de Paul sur l’indifférence de l’état de vie, quel qu’il soit, soyez soumis les uns aux autres. Aucune différence de substance entre les statuts, les âges et les relations les uns avec les autres. Vous savez bien que chacun, qu’il soit esclave ou libre, sera rétribué par le Seigneur selon le bien qu’il aura fait. Notre sort à chacun, à tous ? Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? – Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car je vous le déclare beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. Habituelle comparaison-image du banquet, de la porte fermée, de la réplique du maître de maison : Seigneur, ouvre-nous – Je ne sais pas d’où vous êtes. Nos vies jugées. Et pourtant l’universalité du salut : on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. La clé reste notre conduite personnelle, aucun acquis, aucun rite ne nous garantit. Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice. Où suis-je ? qu’est-ce que je commets ? nonobstant tout regard complaisant ou d’impuissance sur moi. Terrible, mais société tout autre si chacun, nous tous suivons les recommandations de Paul, comme des esclaves du Christ, qui accomplissent la volonté de Dieu de tout leur coeur, et qui font leur travail d’esclaves volontiers, comme pour le Seigneur et non pas pour les hommes. Tout travail, toute relation, ainsi en fonction de Dieu et non selon le statut, le contrat… dont il est tant parlé aujourd’hui en économie et société.


[1] - pas seulement l’honneur, mais le devoir - la conscience du moment actuel établissant entre le Président et les Français une relation qui n'aura de précédent que nos temps les plus difficiles
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
permettez-moi d’ajouter à mon message d’hier sur ce que le Président se doit et nous doit, à proportion - paradoxalement - de son échec. Plus encore que l’honneur, il y a le devoir.
Quel que soit le successeur du Président, si ce n’est pas lui-même, ce sera pire pour notre avenir, car il n’y aura eu aucun examen de conscience. Nous croirons et l’on nous fera croire à qui mieux mieux que tout a été de la faute d’un homme : François Hollande, le mauvais président, alors que la « faute » est globale. Nous courons ou nous nous rongeons les ongles depuis plusieurs années sans réfléchir. Il nous faut d’abord une réflexion nationale et européenne, une prise de conscience. Je reste dans la ligne de nos évêques, seuls par leur état de vie et par leur responsabilité spirituelle, à avoir pu faire ce travail, ou plutôt à avoir pu nous y introduire. Si le Président déclare maintenant – comme « on » l’en presse – qu’il ne se représente pas, nous allons avoir six mois de complet désordre mental, encore plus que politique.
Au contraire, si la déclaration de candidature qui peut tout à fait attendre, se fait au terme d’une réflexion structurée du Président sur lui-même, sur le moment national et européen – particulièrement critique puisque tout jugement, tout discernement se perdent – l’humilité et le dévouement d’être seulement l’outil d’une prise de conscience nationale, peuvent être compris.
L’élection qui va venir doit être autre que l’élection d’une personne ou d’une personnalité, ou qu’un concours aux bonnes idées (presque toujours de gestion comptable ou de découverte du coupable universel). Elle doit être notre propre élection.
L’impopularité du Président, ce qu’une espérance de gauche trahie peut à juste titre lui reproche, l’abaissement-même de la fonction présidentielle à raison de sa vie censément privée et de publications montrant à quelle solitude conduit l’exercice d’une fonction quand elle n’est pas vécue devant l’Histoire, devant le peuple  et en suscitant constamment la délibération ouverte et la collégialité, sont autant d’arguments pour montrer que nous nous y prenons de plus en plus mal, nationalement. Que nous ne situons plus le politique et le pouvoir comme ils devraient l’être : un service.
Abandonner serait déserter devant la peur d’être battu. Ce ne serait pas aider les Français à discerner, ce que nous avons à être et à faire. Un journal, comme le Monde, ou nos évêques ne peuvent pas être seuls pour structurer notre raison. Et même quantité d'associations, et aussi de grands fonctionnaires, et autant d'invisibles pas répertoriés institutionnellement.
Il faut une réaction institutionnelle. Elle ne peut être que le fait d'une institution, précisément l'institution présidentielle. Celle-ci a pour titulaire l'élu de 2012. Ce n'est pas immédiatement une question de candidature, c'est présentement l'incarnation nécessaire de la prise de conscience nationale. Je ne crois pas être abstrait ou "prêchi-prêcha". L'élection présidentielle doit être conclusive. A la croire, depuis déjà deux ou trois, ou la vivre miraculeuse ou décisif nouveau commencement, nous la manquons depuis vingt ans. Elle est un outil, pas un but, en tout cas un but pour la nation
Quelques initiatives sont urgentes :
-          le vote blanc, et le quorum de participation des électeurs sans lequel aucun scrutin public de quelque nature qu’il soit n’est valide,
-          l’entreprise européenne à faire redémarrer : le Parlement européen constituant et le président de l’Union
et des mises en garde, argumentées autant que tranquilles, doivent être articulées :
-          des piliers du droit international public sont maintenant en cause : les retraits du Burundi et de l’Afrique du sud, de la Cour pénale internationale ; l’UNESCO et ses intitulés maladroits dans la question de Jérusalem et des Lieux-Saints, déjà en elle-même si sensible et complexe ; les armes de destruction massive sont à l'oeuvre en Syrie
-          des novations en droit international privé sont en train de se perpétrer selon les traités transatlantiques en voie d’aboutir. De même que le Brexit a eu l’immense mérite (même si ce n’était pas le but de la consultation en Grande-Bretagne) de montrer le total découplage de l’Europe et des opinions, de même le refus wallon de l’accord euro-canadien ne doit pas être regardé comme une incapacité institutionnelle de l’Union, mais comme un révélateur, une fois de plus, que l’opinion ne veut pas de certains nivellements dont aucun ne nous est favorable.
Je reste convaincu que le Président peut, à ce dernier moment qui arrive, s’avérer à la hauteur de notre moment national et européen. C'est plus affaire d'honnêteté que de génie. Le discours de Wagram a été  tiré d'un très bon tonneau. Il faut que s'établisse, s'invente, se constate entre le Président et les Français une toute nouvelle compréhension mutuelle : la conscience ensemble du moment actuel.
Pensées et vœux.

 [2] - Le 25/10/2016 à 23:40, J... a écrit :
Cher Bertrand,
Quelques remarques trop rapides (puisque que je sais que vous m'écoutez... :)
-ce soir, mon père au téléphone, sur Hollande et l'ouvrage terrible des journalistes du Monde ("Un Président...), "0n ne peut vouloir être à la fois Louis XIV et Saint-Simon...". Bref, il est fini.
-comme vous, je croyais au trou de souris, entre l'épouvantail Sarkozy et l'étoile filante Macron, le trou, me semble-t-il, n'existe plus...
-des amis de gauche et de la vraie gauche (y compris la CGT d'hier ou encore des gens du cabinet de Francois Mitterrand... ) me répètent qu'ils iront voter à la primaire de la droite et du CENTRE pour AlainJuppé. Les raisons sont simples : éviter à tout prix le retour de Nicolas Sarkozy. Ils ne veulent pas être condamnés à choisir au second tour entre Marine et Nicolas... D'où l'idée d'éliminer déjà la peste au premier tour de la Présidentielle... Fillon (qui pour exister multiplie les idées provocatrices) et Poisson (avec ses amitiés d'extrême-droite) semblent déjà avoir vécu.
-je ne vois pas à ce stade ce qui peut empêcher Alain Jupoé de gagner la primaire. Plus Nicolas Sarkozy flirte avec le FN ou tape sur Bayrou, plus il perd...
-je ne suis encore pas certain qu'un Président par défaut (NI Hollande, NI Sarkozy, NI Le Pen) soit le meilleur pour l'avenir de la France. Mais...
-Juppé est aussi le seul à avoir un vrai discours sur l'Afrique et la relation Afrique France...
Amitiés 
 [3] - Paul    aux Ephésiens VI 1 à 9 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc XIII 22 à 30

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