Felice
(Félix), au baptême Filippo Giacomo, naît à
Nicosie, en Sicile, le 5 novembre 1715, de Filippo Amoroso et Carmela
Pirro.
À vingt ans, en 1735, il
alla frapper à la porte du couvent pour être accueilli en tant que frère
lai. Comme il était analphabète, il essuya tout d’abord un refus. Mais il
revint à diverses reprises pour renouveler sa demande sans se lasser et
sans chercher une autre voie : une vocation « pas facile, éprouvée, mûrie, amplement pesée, et désirée
».
Après huit ans
d’attente, il fut finalement accueilli à Mistretta, dans l’Ordre des Frères
mineurs conventuels et reçut le nom de frère Felice da Nicosia. Après un an
de noviciat, il fit profession religieuse et il fut envoyé à Nicosie où il
fut chargé de demander l’aumône pour ses frères. Chaque jour, il parcourait
les rues en frappant aux palais des riches pour les inviter à partager leur
bien-être et aux demeures des pauvres, il apportait réconfort et secours
dans leurs besoins quotidiens. Il remerciait chacun en disant : « Que ce soit pour l’amour de
Dieu ».
« Il avait compris, soulignait
le postulateur, que le
secret de la vie, capable
d’ouvrir et d’éclairer tout événement, ne consiste pas à indiquer avec
force à Dieu notre volonté, mais dans le fait de faire la sienne
joyeusement ». « Cette découverte simple lui a toujours permis,
précisait le P. Tessari, partout et en dépit de tout, de voir Dieu et son
amour, particulièrement là où c’est plus difficile de le découvrir. Il
cherchait seulement à se laisser envahir et remplir par Dieu, il allait
immédiatement au cœur des choses, à la racine de la vie ; où tout se
recompose dans son harmonie originelle ».
« Pour faire cela,
précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il
suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et
agit. Le silence, plus que le bruit, est toujours le gardien de cela, de
façon privilégiée. Une sagesse
que le frère Félix connaissait, et surtout qu’il vivait. Pour lui, tout
existait en Dieu, source de vie, d’harmonie et de paix. Et à part Dieu, il
n’existait plus rien, rien qui comptât vraiment. Il avait tout parié sur
Dieu, et sûrement tout lui-même. Sa vie fut apparemment faite de rien et au
contraire capable de transformer tout dans le Tout. Et ainsi, là où sa vie
risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et
l’enflammait d’infini ».
Frère Félix tomba malade
à la fin du mois de mai 1787 et mourut le 31 mai. L’Ordre des Capucins mit
en route sa cause de béatification le 10 juillet 1828. Le procès
apostolique se conclut le 12 juillet 1848 à Nicosie. Le Bx Pie IX (Giovanni Maria
Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama l’héroïcité de
ses vertus le 4 mars 1862.
Felice da Nicosia
a été déclaré bienheureux le 12 février 1888, par le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino
Pecci, 1878-1903), et canonisé à Rome le 23 octobre 2005, par le
pape Benoît XVI (Joseph Alois Ratzinger, 2005-2013).
Sources principales : vatican.va ; zenit.org (« Rév. x gpm »).
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire