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François
de Laval
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Biographie
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Naissance
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Décès
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Saint de l’Église catholique
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Évêque de l’Église catholique
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Consécration
épiscopale
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Dernier
titre ou fonction
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Évêque titulaire de Pétrée
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Autres fonctions
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Fonction religieuse
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Vicaire apostolique de
la Nouvelle-France (1658-1674) ; remplaçant de son successeur
retenu en France (1700-1708)
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Fonction laïque
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Gouverneur-général de la
Nouvelle-France en 1663 et en 1682
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Saint François de Montmorency-Laval ou
Monseigneur de Laval, né le 30 avril 1623 à Montigny-sur-Avre
qui a utilisé
le rare processus de canonisation équipollente1.
Il est fêté le 6
mai, jour correspondant à la journée de son décès.
Il est un bâtisseur audacieux qui a mis sur
pied des institutions durables et qui a lutté pour les droits des autochtones
en combattant la vente de l'alcool dont on se servait pour les dépouiller de
leurs ressources.
Il a laissé une œuvre importante, mais surtout l'Image d'un
homme totalement dévoué à sa tâche et ingénieux dans les moyens mis sur pied
pour la réaliser. Au moment où François de Laval arrive à Québec en 1659, tout
le territoire de l'actuelle province de
Québec faisait partie d'un ensemble beaucoup plus vaste, qu'on appelait
simplement le Canada ou la Nouvelle-France . Ce
territoire s'étendait de la Baie d'Hudson à la Louisiane et de l'Acadie aux
plaines de l'Ouest canadien. À titre de membre du Conseil souverain créé
par le roi Louis
XIV en avril 1663, Monseigneur de Laval sera par deux fois gouverneur-général de la
Nouvelle-France à titre provisoire en 1663 et en 1682.
Sommaire
Un grand baron de France
Né le 30 avril 1623 à Montigny-sur-Avre, François de Montmorency-Laval
est le fils de Hugues de Montmorency-Laval, seigneur de
Montigny2,
et de Michelle de Péricard. Il est un membre de la haute noblesse française .
Apparentés au roi et ayant leurs entrées à la cour, les Montmorency sont dits
« premiers barons du Royaume3 ».
Son père est un descendant du baron de Montmorency. François a six frères et
sœurs.
Appartenant à la branche cadette de la Deuxième maison de
Montmorency-Laval, les Laval-Montigny, le prélat lui-même
n'utilise pas le nom de Montmorency ; il signe dans les registres ou
ailleurs « François de Laval ».
Enfance et formation
François de Laval est baptisé le 30 avril 1623, en l'église
Saint-Martin de Montigny-sur-Avre4,
du nom de « l'apôtre des Indes » François Xavier, canonisé
l'année précédente, en 1622, par le pape Grégoire
XV. L'historien canadien Auguste-Honoré Gosselin note que le choix
de ce prénom « était de bon augure pour celui qui devait être l'apôtre
du Canada et faire revivre sur ce vaste théâtre de l'Amérique du Nord les
vertus des premiers pasteurs de l'Église5 ».
Monseigneur de Laval gardera toute sa vie une grande dévotion pour son
glorieux patron et voudra même que ce dernier soit honoré au Canada comme le
second saint patron du pays. Il a aussi une grande dévotion pour saint François d'Assise.
Adolescent, François de Laval fréquente le collège des Jésuites de La Flèche,
nouvellement créé sous l'impulsion de Henri IV. Il est ordonné prêtre le 1er
mai 1647. .
Le vicariat apostolique
L'attrait de François de Laval pour les
missions avait été éveillé au cours de ses études au Collège de Laflèche où
il avait rencontré un jésuite missionnaire de la première heure en
Nouvelle-France, le Père Ennemond Massé, et où il avait eu comme surveillant
le Père Gabriel Lallemant, futur martyr, qui brûlait d’aller en
Nouvelle-France. Un évènement déclencheur survient en 1653. C’est la visite
du père Alexandre de Rhodes au groupe de jeunes prêtres dont fait partie
François de Laval depuis son ordination en 1647. Celle-ci va le marquer pour
le reste de ses jours et va imprégner profondément toute sa vie de
prêtre et d’évêque. La rencontre avec le Père de Rhodes a lieu en
février 1653. Arrivé à Paris le 27 janvier 1653, le père Alexandre de Rhodes
est reçu à la Cour et dans les milieux proches de la Compagnie du
St-Sacrement. C’est ainsi qu’il est invité par le groupe des « Bons
Amis » du Père Bagot, dont fait partie François de Laval. Les membres du
groupe le reçoivent et boivent ses paroles. À la suite d’un entretien donné
au groupe, François de Laval et quelques amis s’offrent pour les missions
d’Asie. Dès le 7 mars 1653, sur proposition des Pères Bagot et de Rhodes,
François de Laval, archidiacre d’Évreux, François Pallu, chanoine de Saint
Martin de Tours et Pierre Picques, bachelier en théologie de la Faculté de
Paris, sont choisis dans le groupe des jeunes prêtres pour aller dans les
pays lointains au Siam et au Tonkin comme vicaires apostoliques.
Pour Rome, le moment était venu de reprendre en
main les missions confiées jusque là au patronat (le « Padroado »)
des rois d’Espagne et du Portugal. C’est pourquoi, la Congrégation « De
Propaganda Fide », fondée en 1622, décide d’envoyer
directement des évêques en pays de mission. Pour ménager les susceptibilités
royales, on ne créera pas de nouveaux diocèses pour ces évêques qu’on nommera
évêques « in partibus infidelium » littéralement « dans les
régions infidèles » c’est-à-dire des évêques d’un diocèse disparu. Ces
vicaires apostoliques seront chargés par le pape d’aller organiser un clergé
local en Asie et en Amérique septentrionale. Sur les conseils du Père de
Rhodes, l'Église de Rome, après quelques hésitations, avait opté pour des
candidats français. Le projet de nomination de François de Laval en Asie, au
Tonkin plus précisément, va tarder pour diverses raisons dont l’opposition
des Portugais et la mort du pape Innocent X en 1655, ce qui permet au Roi
Louis XIV, le 26 janvier 1657, de proposer, à la demande
des jésuites, que François de Laval soit nommé en Nouvelle‑France
plutôt qu’au Tonkin.
François de Laval est nommé évêque de Pétrée
(aujourd’hui Pétra en Jordanie) le 11 avril 1658, son ami François
Pallu, évêque d’Héliopolis (aujourd'hui Baalbeck) le 29 juillet et Pierre
Lambert de la Motte, évêque de Béryte (aujourd’hui Beyrouth) le même jour à
la place de Pierre Picques qui entre-temps avait pris la cure de St-Josse à
Paris. Un quatrième vicaire apostolique s’ajoutera en 1660, Ignace
Cottolendi, qui décèdera en chemin vers la Chine en 1662. L’évêque de Pétrée
est nommé vicaire apostolique en Nouvelle-France, l’évêque d’Héliopolis au
Tonkin et l’évêque de Béryte en Cochinchine. Les nouveaux vicaires
apostoliques ainsi que quelques autres membres des « Bons Amis »
signent le 1er juillet 1658 une demande envoyée aux cardinaux
de la congrégation « De Propaganda Fide » où ils argumentent
qu’« il y a en France plusieurs ecclésiastiques désireux de se consacrer
à la conversion des infidèles et que, d’autre part, il est nécessaire pour la
conservation et l’accroissement des Missions de commencer au plutôt dans le
Canada, la Chine, le Tonkin et la Cochinchine, suivant l’ordre de Sa Sainteté
et conformément aux décrets de vos Éminences ».
Le 8
décembre 1658,
il est nommé vicaire apostolique de la
Nouvelle-France et sacré évêque in partibus de Pétrée en la
chapelle de la Vierge (aujourd'hui disparue) de l'église de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés
à Paris, et
arrive à Québec le 16 juin 1659 après avoir mis pied à terre à Percé le 16 mai 1659. Le
vicaire apostolique profitera de ce passage pour célébrer sa première messe
en Nouvelle-France et confirmer 140 personnes, dont 55 Micmacs.
Œuvre pastorale
Dans la ligne du Concile de Trente qui s'est clôturé un siècle
plus tôt le 4 décembre 1563, il fonde la communauté des prêtres du Séminaire de Québec le 26 mars 1663 à laquelle il
confie le Grand Séminaire de Québec et en 1668,
le Petit Séminaire de Québec. En 1665, il
rattache le groupe au Séminaire des Missions Étrangères de Paris et la
communauté prend le nom de Séminaire des Missions étrangères établi à Québec.
Elle existe encore aujourd'hui et est connue maintenant sous le nom de Séminaire de Québec. À cette époque, toutes
les paroisses sont rattachées au Séminaire de Québec. François de Laval les
considère comme des missions et les prêtres qui les desservent comme des
missionnaires. Il ne veut pas de cure fixe et inamovible. Il désire que son
clergé soit mobile et disponible en tout temps pour le ministère auprès des
gens.
Pour doter la communauté des prêtres du
Séminaire de Québec des moyens financiers nécessaires à sa mission, il
acquiert de 1664 à 1668 la seigneurie de Beaupré avec ses ressources
personnelles. Dans le même but, il obtient du roi Louis XIV, en 1664, l'abbaye de Méobecq (abbatiale de Méobecq), dans le Berry, en France, et à ce
titre, prieur de celui d'Esves-le-Moutier
Une plaque commémorative a été apposée en 1994 pour François de Laval Prieur
sur l'Eglise Saint-Maurice d'Esves-le-Moutier à l'initiative de Jean-Marie
Germe des Amitiés Généalogiques Canadiennes-Françaises (Poitiers) . Comme
abbé commandataire, il utilise les revenus de l'abbaye pour son vicariat
apostolique avant d'être obligé de la supprimer en 1673 par lettre
patente conformément aux décrets du Concile de Trente qui exige la présence
physique des abbés dans leurs abbayes.
Il ouvre en 1668, comme on l'a
dit plus haut, une résidence pour les futurs prêtres, le Petit Séminaire de Québec, qui
deviendra en 1765,
après la Conquête anglaise, un collège
ouvert à tous.
En 1674, le diocèse de Québec est créé et il en devient le
premier évêque bien avant que l'Angleterre obtienne le Canada au traité de
Paris de 1763. Son diocèse incluait tous les territoires français et les
régions non explorés par les européens en Amérique du Nord, à l'exception des
colonies britanniques de Nouvelle-Angleterre et des colonies espagnoles
de Floride,
du Mexique
et de Californie.
Il couvre donc plus de la moitié du continent, de la Baie d'Hudson jusqu'aux
bayous de la Louisiane.
Pasteur infatigable, il fait quatre voyages en
France dans des conditions difficiles. Il parcourt aussi en canot, à pied, en
raquettes son vaste diocèse qui s'étend des rives du fleuve Saint-Laurent et de l'Acadie jusqu'au Mississippi aux États-Unis, pour visiter les
gens chez eux. Il porte une attention particulière aux gens des « Premières
Nations », dont il défend la dignité en combattant les commerçants
qui font le trafic d'alcool (eau-de-vie) pour les exploiter par la suite. Il
va même jusqu'à menacer d'excommunication les trafiquants d'eau-de-vie6.
Il est aussi gouverneur de la Nouvelle-France
(à titre provisoire) à deux occasions : du 23 juillet au 15 août 1663 et
du 9 mai 1682 au 9 octobre 1682.
En 1680, le 12 avril au presbytère de St-Josse
à Paris, il fait la donation de tous ses biens à la communauté des prêtres du
Séminaire de Québec. . En 1684, il institue la fête de la Sainte-Famille (4
novembre). En 1685, François de Laval démissionne de son poste d’évêque de
Québec. Il rentre en France mais très vite demande au roi l'autorisation de
revenir dans son diocèse souhaitant y mourir au milieu de ses ouailles.
Après plusieurs refus, le roi Louis XIV accorde au vieux prélat la
permission de terminer ses jours en Nouvelle-France. Monseigneur de Laval se
retire alors au Séminaire de Québec et se met au service du
nouvel évêque, Jean-Baptiste
de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier qui lui succède en 1688. Mais,
de 1700 à sa mort, il remplace à Québec son successeur retenu en France7.
Il meurt à Québec vingt ans plus tard, le 6 mai 1708. Sa dépouille
est inhumée dans la cathédrale. Il est déclaré
bienheureux par le pape Jean-Paul II le 22 juin 1980 et canonisé par
le pape François le 3 avril 2014.
Pérégrinations post-mortem
Gisant
de François de Laval dans la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec.
En 1878, son corps est exhumé et transporté de
la cathédrale à la crypte de la Chapelle du Séminaire de Québec.
En 1950, nouvelle translation de la crypte à la
Chapelle extérieure du Séminaire, où le corps est placé sous un gisant de
marbre blanc.
En 1993, la désacralisation de la chapelle
amène le transfert du corps à la
Cathédrale-Basilique Notre-Dame de Québec.
Le corps est placé dans une chapelle funéraire
sous un gisant de bronze qui
surplombe une reproduction en granit d'une carte ancienne de la Nouvelle-France.
Reconnaissance
Son nom a été donné à la ville de Laval, au Québec, à
l'Université Laval et à l'Hôpital Laval à Québec.
Son nom fut également donné au Collège
Montmorency, un cégep québécois situé à Laval.
Le boulevard Monseigneur-De-Laval, artère
commerciale qui traverse la ville de Baie-St-Paul,
a été nommé en son honneur.
Physionomie spirituelle
Statue de François de Laval à Québec.
Il est difficile de tracer les contours de
l'expérience spirituelle personnelle de saint François de Laval
parce que les
documents sont limités. Il n'a pas écrit son autobiographie,
contrairement à Marie de l'Incarnation, par exemple.
Quelques
lettres cependant sont plus révélatrices par exemple les cinq qui nous
restent
de sa correspondance avec un ami, Henry-Marie Boudon (né à La Fère
dans l'Aisne),
archidiacre d'Évreux8.
On peut mettre au cœur de la spiritualité de
François de Laval un détachement prononcé
qui allait bien avec son
tempérament et qu'il avait pratiqué auprès de M. de Bernières
dans ses années
à Caen. Ce détachement est « un grand système de désappropriation »
comme écrit son premier biographe, Bertrand de La Tour, qui se ramène à la
maxime spirituelle suivante :
« Nous n'avons pas de meilleur ami
que Jésus-Christ. Suivons tous ces conseils, surtout ceux de l'humiliation et
de la désappropriation du cœur. »
Pour saint François de Laval, on le voit, la
désappropriation est un idéal évangélique.
Il conserve à cette
désappropriation son sens moral de renoncement.
La désappropriation inclut
les valeurs de détachement, de pauvreté, d'humilité
puisqu'elle reste
toujours une certaine privation, mais l'essentiel de la désappropriation
pour
François réside d'abord dans le partage et la mise en commun des biens.
Ainsi, la désappropriation devient partage matériel puis dans un même
mouvement partage fraternel.
Il voulait, écrit Bertrand de La Tour « que
tout le clergé ne fît qu'une grande famille »
et c'est dans ce but
qu'il demandait qu'on ne se départisse jamais « de la désappropriation
qui laisse tout en commun entre les mains du supérieur ».
Cet idéal évangélique implique un jugement de
valeur sur la relativité du créé.
Dans cette perspective, pour François de
Laval, Dieu est le Tout et le créé le Rien un peu à la manière
de Saint-Jean de la Croix. Ainsi, au sortir d'une
maladie qui avait failli l'emporter en 1689, il écrivait :
« C'est
en cet état qu'on reconnaît la vérité qu'il n'y a que Dieu seul
et que tout
le reste n'est rien qu'un pur néant ».
La désappropriation se refermerait sur
elle-même dans un ascétisme étroit si elle n'arrivait aussi
à favoriser le
partage fraternel comme on l'a vu et en fin de compte si elle n'ouvrait de
plus en plus
à l'action de Dieu. À mesure que François de Laval avance en
âge, les fruits d'une ouverture amoureuse
à la volonté de Dieu à travers les
événements se manifestent dans une constance, une patience et un abandon qui
grandissent.
On retrouve de façon remarquable dans sa vie ce
que le Concile Vatican II proposera
aux prêtres :
« À la lumière de leur foi nourrie par la lecture
de la Bible, ils peuvent rechercher avec attention
les signes de Dieu et les
appels de sa Grâce à travers la diversité des événements de l'existence »
(Décret sur le ministère et la vie des prêtres, no 18). C'est cette
expérience de Foi confiante
que François de Laval a vécu tout au long de sa
vie, cet abandon à la divine Providence est l'aboutissement de la désappropriation et elle est au cœur son expérience spirituelle.
L'expérience d'abandon à la Providence de
François de Laval comporte d'abord un effort pour lire
dans les événements
les signes de la présence de Dieu. « Il y a longtemps que Dieu me
fait la grâce de regarder tout ce qui m'arrive en cette comme un effet de sa
Providence » écrit-il en 1687. À son ami Henri-Marie Boudon, en 1677, il disait
déjà : «Tout ce que la main de Dieu fait nous sert
admirablement,
quoique nous n'en voyions pas sitôt les effets ».
Dans les
principaux événements de sa vie François de Laval recherche promptement leur
signification spirituelle soit pour son œuvre pastorale, soit dans son
itinéraire spirituel personnel.
Cette « expérience de Providence »
si l'on peut dire, ne serait pas complète
si elle ne suscitait une réponse.
Cette réponse est l'abandon :
« Il est bien juste...que nous ne
vivions que de la vie du pur abandon en tout ce qui regarde au-dedans comme
au-dehors » dit-il
après le refus du Roi de le laisser partir pour
le Canada en 1687.
Puis deux ans plus tard, il dit à l'automne 1689 à un
correspondant (M. Milon) :
« La Providence de Dieu, qui vous
inspire de prendre avec tant de bonté part à notre peine
et à nos intérêts,
nous oblige plus particulièrement de nous abandonner entièrement à son
adorable conduite et d'y mettre toute notre confiance » et il
continue
« ...la main de Notre-Seigneur est infiniment plus puissante
pour édifier.
Nous n'avons qu'à Lui être fidèles et Le laisser faire ».
« Lui être fidèles et Le laisser faire »
voilà certainement une phrase où François de Laval nous livre son intérieur
et qui peut résumer pour nous l'essentiel de son cheminement spirituel.
La physionomie spirituelle de saint François de
Laval nous révèle que la sainteté chrétienne
« s'exprime différemment
en chacun de ceux qui, dans la conduite de leur vie,
parviennent en édifiant
le prochain, à la perfection de la charité »
(Constitution
dogmatique sur l'Église, no 38).
Son exemple, celui d'un pasteur totalement
consacré à sa tâche, s'ajoute
à celui de nombreux chrétiens qui, dans leur
vie de tous les jours, apprennent au fil des ans à accueillir en esprit et en
vérité l'amour du Père.
En effet, saint François de Laval s'est tenu à
l'écart des sentiers extraordinaires
qui conduisent à Dieu, il présente
plutôt l'image d'une bonne santé humaine et spirituelle
enracinée dans des
valeurs solides auxquelles toutes les énergies sont consacrées
dans la vie de
tous les jours. Il est, tout noble qu'il fût, de cette race de paysans rudes,
au cœur généreux,
travailleurs et remplis de foi que furent les pionniers et
les pionnières de la Nouvelle-France.
Ascendance
Mathieu II de Montmorency, seigneur de Montmorency X Emma de Laval (1200-1264)
│
├─>Guy VII de Laval X Philippa de Vitré
│ │
│ ├─>Guy VIII de Laval X Jeanne de Brienne,
fille de Louis d'Acre et petite-fille de Jean de Brienne
│ │ │
│ │ ├─>André de Laval (XIVe siècle) X Eustachie de Bauçay
│ │ │ │
│ │ │ ├─>Guy Ier de Laval-Loué X Jeanne de Pommerieux
│ │ │ │ │
│ │ │ │ ├─>Thibault Ier de Laval-Loué X Jeanne de Maillé
│ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ ├─>Guy II de Laval-Loué X Charlotte de Sainte Maure de Baneon Nesle
│ │ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ │ ├─>René de Laval-La Faigne X Antoinette de Havard
│ │ │ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ │ │ ├─>René II de Laval-La Faigne X Marie de Boussu
│ │ │ │ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Hugues de Laval-Tartigny X Marie de Mézières
│ │ │ │ │ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Jean de Laval-Tartigny X Claude de Prunele
│ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Hugues de Laval-Montigny X Michelle de Péricard.
│ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │
│ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>François de Montmorency-Laval
Notes et références
2.
Diocèse de Chartres.
Les seigneurs de Montigny portaient :
de Montmorency, avec l'écu de
Laval au milieu de la croix.
4.
Son acte de baptême n'a pas été retrouvé.
On trouve tout
de même mention de François de Laval dans les registres paroissiaux
de l'église
Saint-Martin de Montigny-sur-Avre dans un acte de baptême du 5 mai 1675 :
parrain
de son neveu nommé également François de Laval,
il est qualifié dans l'acte
de baptême de « premier évêque de Québec ville capitale
de tous les pays
de la Nouvelle-France ».
Archives départementales d'Eure-et-Loir,
paroisse Saint-Martin de Montigny-sur-Avre,
registre de 1675 à 1699, page
7/195 en ligne.
5.
Auguste-Honoré Gosselin, Vie de Mgr de
Laval,
premier évêque de Québec et apôtre du Canada, Québec, 1890,
p. 15.
6.
Olivier Chaline Le règne de Louis XIV,
Éditions Flammarion, 2005.
8.
Hermann Giguère, dans L'expérience de Dieu avec
François de Laval,
Les Éditions Fides, 2000, cite ces lettres ainsi que
plusieurs autres tirées de
la présentation de la cause de béatification de
François de Laval qui a été publiée
par la Congrégation des rites
sous le titre Quebecen.
Beatificationis et Canonizationis Ven. Servi Dei Francisci
de
Montmorency-Laval episcopi Quebecensis (+1708)
Altera nova positio super
virtutibus ex officio critice disposita
(Sacra Rituum Congregatio, Sectio
historica, 93), Polyglottis Vaticanis, 1956, 1028p.
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