Elia de san
Clemente, dans le siècle Teodora
Fracasso, naît à Bari (dans les Pouilles, Italie) le 17 janvier 1901.
Troisième enfant de Giuseppe et Pasqua Cianci, elle fut baptisée quatre
jours après sa naissance, dans l’Église S. Giacomo, par son oncle Carlo
Fracasso. Elle est née quatre ans après que sa grande consœur, sainte
Thérèse de Lisieux, fut née au ciel. Elles se sont passé le témoin du même
petit grand message à cheval sur deux siècles aussi exaltants que
destructeurs.
Il
y eut d'abord, dans la vie de la petite Dora, une série de rêves
prémonitoires de l'avenir. Le premier fut celui de la jardinière,
lorsqu'elle avait quatre ans. Plus tard viendrait celui de la Moniale de
Lisieux, qui lui apparut dans la nuit précédant la Première Communion. Elle
n'avait jamais entendu parler de sainte Thérèse avant ce jour. Et elle
reçut cette prophétie: « Tu seras
moniale comme moi » Et elle
l'appela par ce qui deviendra son nom: « Sœur
Elia ». Elle lui annonça que,
comme la sienne, sa vie serait très courte. Dora appellera dorénavant
sainte Thérèse « ma très chère Amie du
ciel ».
Thérèse
et Dora, pendant les quelques années qu'elles ont passées au Carmel - la
première à vingt-quatre ans, la seconde à vingt-six - sont parvenues aux
sommets de l'expérience de l'union, tout en l'ornant d'humanité. Elles ont
toutes deux laissé sur des centaines de feuillets des souvenirs, des
pensées, des compositions, des lettres. Tout ce matériel a permis de reconstruire
le parcours de leur intimité la plus profonde: la véritable histoire de
deux âmes vivantes.
Chez
Dora, le point culminant de son enfance fut la première rencontre
eucharistique. Ce jour-là, elle apprit de Jésus, dont elle deviendrait « la
petite victime de son amour miséricordieux » qu'elle « allait
beaucoup souffrir dans sa vie ici bas ». A quatre ans, elle fit le rêve du jardin et de la Dame qui
cueille un petit lys et le serre contre son cœur. Sa mère lui en donna la
clé: « Tu as vu Marie, la Mère du ciel ». « Ce fut ce rêve -
écrivit-elle - qui m'apporta un grand
changement, et à partir de ce jour-là, le désir et la pensée incessante de
devenir moniale ne quittèrent plus un seul instant mon esprit ». Par ailleurs, l'amour filial de cette jeune
fille de Bari pour ses racines demeura intact, jusque dans l'avant-dernière
lettre qu'elle écrivit à sa mère: « Ma chère Maman, il me semble qu'il y a
un siècle que je ne te vois. Mais que dis-je? Je te revois chaque jour.
Lorsque Jésus-Hostie descend dans mon cœur, je revois en lui mon cher Papa,
et quelquefois aussi pendant mon sommeil, je vois en songe ma chère maman
bien-aimée qui, me serrant sur son cœur, me couvre de baisers. J'entends
encore résonner dans mes oreilles ta très douce voix. Ton aimable sourire
brille encore dans mes yeux. M'as-tu exaucée? Te rappelles-tu la
promesse?... Mets-tu un châle lorsque tu sors? Nous allons bien. »
Le
« nous » qu'elle utilise se réfère à elle-même et à Sœur Celina, sa sœur,
qui l'a suivie au monastère et a pris le nom de la sœur de sainte Thérèse.
Lorsque Dora vivait encore en famille, elle démontrait déjà un zèle
apostolique surprenant, qui se traduisait dans son attention envers les
ouvriers de l'atelier dirigé par son père, qu'elle assiste lorsqu’ils sont
malades, confectionnant des petits présents pour les nouveau-nés, donnant
des leçons de catéchisme aux plus jeunes. Le départ pour le Carmel, qu'elle
choisit comme une seconde famille, loin d'être une fuite et un refuge, est
au contraire un choix d'amour.
La
publication de l'autobiographie de sainte Thérèse intitulée Histoire
d'une âme, alimenta en elle le
feu de la vocation. En 1920, elle entra au Carmel de via de Rossi à Bari,
qui est devenu un havre de contemplation au cœur de la frénésie du
mouvement de la ville. Elle prit le nom d'Elia, qui lui avait été indiqué
en songe par sainte Thérèse. L'année suivante, elle prononça ses premiers
vœux. Elle n'avait que vingt ans.
De
1923 à 1925, Sœur Elia fut chargée des fonctions d'institutrice et
d'enseignante de broderie à la machine. Elle fit l'expérience délicieuse de
partager son amour rayonnant pour le Christ, auquel répondit l'enthousiasme
de ses jeunes élèves. Mais elle dut également supporter la croix des
incompréhensions dues aux méfiances, aux jalousies, aux envies et aux
aveuglements.
A
vingt-trois ans, avec l'autorisation de son Directeur spirituel, elle
écrivit avec son sang l'offrande du « vœu le plus
parfait ». Après deux années,
elle prononçait sa profession solennelle. Son chemin fut aussi un chemin de
douleur, et dans son Gethsémani, elle reçut le réconfort de l'Eucharistie.
Elle parcourut les derniers moments de son chemin en composant des poésies
pour l'Époux présent dans l'Eucharistie, et en rassurant les siens du
bonheur dont elle jouissait à plaire à son Aimé. « Le Bon Dieu est pour moi une tendre mère ».
Alors
que résonnait l'Angélus de la fête de Noël 1927, l'enfant de Jésus
rejoignait les bras du Christ. Au Noël de l'Enfant Jésus répondit le « dies natalis » de Sœur
Elia.
Sœur Elia di san Clemente a été béatifiée le 18 mars 2006,
dans la cathédrale de Bari au cours d’une solennelle célébration présidée
par l’archevêque de Bari-Bitonto, Francesco Cacucci, et par le Card. José
Saraiva Martìns, Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints, qui
représentait le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013).
Avec la bienheureuse Elia di
san Clemente, une nouvelle étoile est née au firmament de l'Église. La
ville de Bari a vu pour la première fois l'une de ses filles, souvent
appelé « la petite sainte
Thérèse d'Italie », élevée aux honneurs des autels.
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).
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