La messe en paroisse,
évidente fatigue : visage tendu et teint jaune, de notre cher MLP. Il
n’ose parler d’abondance, texte donc, pas forcément mauvais. Noces d’or d’un
couple dont je n’avais jamais entendu parler. Marguerite toujours seule en aube
de servante d’assemblée, la quinzaine d’enfants de chœur, trois belles voix
d’homme, musique des invocations et poèmes à l’Esprit Saint sans que les textes
soient distincts. Les lectures non plus ne mettant rien en valeur. J’ai été
durant toute la liturgie pénétré de prière, ma vie entière, toutes et tous ceux
qui m’ont accompagné ou m’accompagnent. La mission dont je me crois investi.
Pénétré de ce que, vraiment, je ne puis rien faire par moi-même à présent et
dans les moments qui viennent, si je le pus jamais. – Déjeuner au mur du roy
(en fait du duc, très vieux chemin de lisière des réserves de chasse, en
immédiat bord de mer, 40 kms de mur… auquel s’adossèrent des chaumières), la
mer assez fermée avec les divers caps, les îles d’Houat et Hoedic, Penerf,
Penvins, balise et église avancée en mer, l’eau très belle, la mer descendante.
Table bien mise, bien servie, plats très bien présentés, agréables. Pierre I.,
notre hôte toujours passionnant quoique si sobre et prude à écouter sur une vie
particulièrement diverse à laquelle l’E.N.A. (concours fonctionnaire… clivage
sensible selon le racisme propre à l’administration de l’Etat) a peu ajouté,
mais quelle existence et quelle véritable expérience… alors que des Guy de P.
(coulant Bull tout en gonflant son portefeuille persosnnel), Olivier F.
(permettant la manip. pour François PEROL) ou Noël C-N. (les fichiers de la
sécurité sociale accessibles à…) me semblent avoir eu des carrières, pas une
vie. Notre ami aime se laisser questionner, sur les sujets ambiants en
politique ou mœurs il est précis, simple, sans originalité mais juste. Il est
discret, ne questionne pas. Il est content de la mutuelle présence. Il se sent
vieillir, quatre-vingt-cinq ans il est vrai, des allées-et-venues vers ses
enfants et petits-enfants. Edith belle et rieuse. Marguerite s’occupant,
surprenante avec des jeux de semi-déguisements du visage :
l’écharpe-châle, de sa mère.
Ce dont le Monde
rend compte des dires du Pape à des supérieures de congrégation, « porte
ouverte » à des ordinations diaconales de femmes. J’ai circulé [1]aussitôt
parmi mes correspondants de notre épiscopat, plus quelques confidents de mon
projet d’ordalie . La moisson est maigre, et ne porte pas sur ma proposition des
cardinaux laïcs, donc possible des femmes.
La leçon du récit de la
Pentecôte. Récit que nous tenons de celui qui nous donne lé décisif récit de
l’Annonciation, de la Visitation et de Noël, de la présentation au Temple. Les
Juifs sont alors de toutes « nations », pas une race, mais une
religion : des Juifs religieux, venant de toutes les nations
sous le ciel. Aujourd’hui, ils ne se définissent plus – eux-mêmes – selon leur
religion, mais selon une ascendance, une histoire, une race en fait même si les
origines géographiques créent des différences sensibles, même pour le non-Juif.
L’Islam d’aujourd’hui n’est pas ethnique et ne se prête donc pas au racisme.
Il est religieux. Quant au christianisme, il a résolu dès les premiers mois de
sa fondation ecclésiale la question du syncrétisme, du racisme, et a
résolument opté pour l’universalité, et depuis au moins un demi-siècle, il
embrasse désormais tout homme de bonne volonté pour la prière et pour la
route. Là est la leçon sociale et historique de la Pentecôte, la leçon
spirituelle est évidemment le relais passé par le Christ à l’Esprit Saint. L’Esprit
Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous
fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Question : cette
appellation nouvelle, sans précédent dans le reste des textes de Jean ni dans
les synoptiques : le Défenseur. Prier… [2]. Pour
le Christ, enseignant une dernière fois ses disciples, il n’y a que l’amour à
réaliser, comprendre, vivre, il caractérise toute relation, il fait la réalité.
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements… si quelqu’un m’aime, il
gardera ma parole ; mon Père l’aimera… celui qui ne m’aime pas ne garde
pas mes paroles… Paul introduit à un autre clivage : l’esclavage de la
chair, nous nous subissons nous-mêmes, nous entretenons notre mortalité ou l’emprise
de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Avec comme si
souvent quand Paul explique, selon lui ,a Passion et la Résurrection, de
sérieuses difficultés : rendu parfait par la souffrance… la
Résurrection du Christ opéré par un tiers, Dieu, l’Esprit de Dieu, mais cet
Esprit est celui du Christ. La difficulté, pas seulement de verbe ni de
grammaire, d’exprimer la dialectique intime de la Trinité, quand il ne s’agit
plus de la relation de Dieu à l’homme qu’Il sauve, mais bien comment chacune
des trois Personnes se coordonne avec les autres pour notre salut. Même coordination
mystérieuse : les disciples se mirent à parler en d’autres langues et
chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit… la foule de toutes origines
géographiques, des Juifs religieux… lorsque ceux-ci entendirent la voix
qui retentissait… ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux
entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Aujourd’hui, la
séquence, le Veni sancte Spiritus. Consultant l’habituel et précieux wikipédia,
que je renforce maintenant d’hérodote.net, j’apprends que le texte est
probablement d’Etienne LANGTON, intime d’Innocent III : ils ont étudié
ensemble à l’université de Paris, alors centre du monde intellectuel. –
Commentaire de Benoît XVI pour la Pentecôte en 2006… toujours des formules qui
retiennent et saisissent mais dans le calme. Benoît XVI et la mystique, le vécu
de l’essence-même de l’Eglise : le silence sage et prévoyant de Dieu. C’est
un homme qui a médité, prié l’Eglise. C’est toujours de Pentecôte qu’il s’agit
et pour l’homme faible que je suis devenu : âge, santé, c’est un double
enseignement. Toute force me viendra de l’Esprit Saint. La société à vouloir,
les perspectives de l’humanité et de toute collectivité sont de fondements
spirituels et divins. La vie, la vitalité de toute institution – les collectivités
de toutes natures – et de tout projet – chacune de nos personnalités et ce qu’elle
emporte à l’ensemble humain – doivent tout, au fond, en leur fond, à l’Esprit
Saint. Le texte de LANGTON et d’Innocent III nous présente cependant l’Esprit
Saint comme un compagnon, notre bienfaiteur le plus intime, le plus « polyvalent ».
[1] - Je lis ce qui est rapporté des dires du
Saint-Père recevant un grand nombre de supérieures de congrégations. Admettre
des femmes à un ministère ordonné. Soit. Et sans aller pour autant à
l'ordination sacerdotale.
Evidence que le diaconat est un service dès l'Eglise naissante tendant à suppléer les apôtres-mêmes de certaines tâches. Evidence aussi que pour étudier, prêcher, encadrer, pénétrer vraiment la société et l'exprimer auprès du presbyterium, les femmes sont autant douées naturellement et spirituellement que le genre masculin.
Cela ne résout pas la nécessité que l'autorité dans l'Eglise, des responsabilités au sein de la curie, voire le collège électoral du Pape soient également ouverts aux femmes. La solution est simple. Les cardinaux laïcs. Et donc des laïcs aussi bien femmes qu'hommes.
Je le soutiens depuis des années : le laïcat dans des responsabilités et pour la visibilité de l'Eglise dans le monde, et un rôle plus pratique et plus décisionnaire dévolu aux femmes. Les deux sont un même mouvement. Il n'a rien de théologique. Une fois effectué, il paraîtra tellement naturel que l'on se demandera pourquoi ne l'avoir pas fait depuis longtemps.
Avec vous. Communion de pensée, je le crois.
Evidence que le diaconat est un service dès l'Eglise naissante tendant à suppléer les apôtres-mêmes de certaines tâches. Evidence aussi que pour étudier, prêcher, encadrer, pénétrer vraiment la société et l'exprimer auprès du presbyterium, les femmes sont autant douées naturellement et spirituellement que le genre masculin.
Cela ne résout pas la nécessité que l'autorité dans l'Eglise, des responsabilités au sein de la curie, voire le collège électoral du Pape soient également ouverts aux femmes. La solution est simple. Les cardinaux laïcs. Et donc des laïcs aussi bien femmes qu'hommes.
Je le soutiens depuis des années : le laïcat dans des responsabilités et pour la visibilité de l'Eglise dans le monde, et un rôle plus pratique et plus décisionnaire dévolu aux femmes. Les deux sont un même mouvement. Il n'a rien de théologique. Une fois effectué, il paraîtra tellement naturel que l'on se demandera pourquoi ne l'avoir pas fait depuis longtemps.
Avec vous. Communion de pensée, je le crois.
[2] - Actes des Apôtres II 1 à 11 ; psaume CIV ; Paul aux Romains VIII 8 à 17 ; évangile selon saint Jean XIV 15à 26 passim
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