Germain de Paris naquit à la fin du Ve siècle près
d'Autun. Tout jeune, il faillit être victime d'une mère dénaturée et d'une
grand-mère criminelle ; mais Dieu veillait sur cet enfant de bénédiction et
le réservait à de grandes choses. Germain se réfugia près d'un ermite, son
oncle, dont il partagea la vie austère, et dont il s'étudia chaque jour à
imiter la piété et les vertus.
L'évêque
d'Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime,
et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l'onction
sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien
d'Autun.
Par ces temps
de guerre et de dévastation, les pauvres affluent. Germain, toujours ému à
la vue d'un homme dans la souffrance, ne renvoie personne sans lui faire
l'aumône, au point qu'un jour il donne jusqu'au dernier pain de la
communauté. Les moines murmurent d'abord, puis se révoltent ouvertement.
Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se
retire dans sa cellule et prie Dieu de les confondre et de les corriger. Il
priait encore, lorsqu'une dame charitable amène au monastère deux chevaux
chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de
blé. La leçon profita aux religieux, qui se repentirent de leur réaction.
Un jour le feu
prend au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent. Germain,
calme et confiant, saisit une marmite d'eau à la cuisine, monte au grenier
en chantant « Alléluia »,
fait le signe de la Croix et jette quelques gouttes d'eau sur le brasier,
qui s'éteint.
Un jour qu'il
était en prière, il voit apparaître un vieillard éblouissant de lumière,
qui lui présente les clefs de la ville de Paris : « Que signifie cela ? »
demande l'abbé. - “C'est,
répond la vision, que vous serez bientôt le pasteur de cette ville.”
Quatre ans plus tard, Germain, devient évêque, malgré sa résistance. Il
n'en resta pas moins moine toute sa vie, et il ajouta même de nouvelles
austérités à celles qu'il avait pratiquées dans le cloître. Après les
fatigues d'une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps
rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l'autel.
Germain eut la
plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui
se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat ; on ne saurait
dire le nombre de pauvres qu'il secourut, de prisonniers qu'il délivra,
avec l'or des largesses royales. Il mourut, plein de mérites, vers l'âge de
quatre-vingts ans.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950.
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