08 heures
11 + Veni ! sancte Spiritus ! Qu’enfin, aujourd’hui et ces
trois jours soient ceux de la préparation du rebond, de mon
écriture après avoir rangé et ordonné dans notre intérieur
(journaux Le Monde, accès à
mes bibliothèques, mezzanine), passage de l’aspirateur, et
bouclé mes copies d’YNOV, qu’un rythme soit désormais pris
entre 1° débroussaillage et soin de nos plantes, 2° mes
écritures périodiques de blogs, 3° mon livre premier. Il y
aura aussi la saisie de mes cahiers manuscrits et de la
correspondance de mes grands-parents, aussi… la mise sur
disque dur des diapositives de nos années familiales et
scoutes et mauritaniennes. – Le temps est clair.
08 heures
31 + « Colle » au Saint-Esprit, car humainement,
pratiquement la réponse coule de source… Comment en vingt
ans, n’ayant rien produit qui ait été édité, produirai-je
quoi que ce soit qui sera édité maintenant, dans les
prochaines années, d’ici vingt ans selon mon assurance en
capital-décès ? comment en vingt ans, n’ayant pu retrouver
quelque complément mensuel de ressources, voire un emploi me
correspondant et utile à un employeur, en trouverai-je un ?
Signe que je demande, après avoir ramassé dans ses tiroirs,
une dizaine de stylos (dits aujourd’hui stylo-plume, de même
que l’on ne dit plus crayon noir, mais crayon gris, ce qui,
il est vrai, est justement observé), stylos de Denis M.,
retrouver mes deux Dupont, disparus à deux jours
d’intervalle en Septembre 2013…
Prier …
ferveur, foi, détachement de soi, le présent et l’horizon,
l’immédiat et notre fin. Les automatismes… je remets ma
montre au poignet depuis trois jours, et le fais maintenant
sans le délibérer, comme « çà ». (Baume
& Mercier . Genève . 1954, ma profession de foi à
Saint-Louis-de-Gonzague… samedi prochain, notre fille, à
Saint-François-Xavier). Pas de nouvelle de l’élection
abbatiale à Quarr. – Politique, nos vies… du levant au
couchant du soleil, loué soit le nom du Seigneur ! Le Seigneur
domine tous les peuples, sa gloire domine les cieux. Qui est
semblable au Seigneur notre Dieu ? Contemplation du matin.
L’heure des oiseaux a passé, plus qu’un roucoulement profond
mais isolé, et tout à fait ailleurs un pépiement. La vie de
l’Eglise en fondation, en organisation originelle : prière
et tirage au sort, entre Barsabbas, dit aussi Joseph, puis
Justus, et Matthias. Accomplir l’Ecriture (familière au
possible à chacun des disciples) : que son domaine
devienne un désert, et que personne n’y habite… Qu’un autre
prenne sa charge (belle conclusion pour un mandat
présidentiel manqué, et sciemment). Une assemblée de cent
vingt personnes, Pierre : il y a des hommes qui nous
ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a
vécu parmi nous, depuis le commencement, lors du baptême de
Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous (définition
limpide des limites chronologiques du ministère public du
Christ). Il faut donc que l’un d’entre eux devienne,
avec nous, témoin de sa résurrection. Texte de la prière
ensemble, tout aussi limpide…
On fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui
connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi
pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que
Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la
sienne. » On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur
Matthias, qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres.
[1]
Je suis convaincu qu’un simple travail, au plus de
quelques jours, à analyser les Actes des Apôtres, nous
donnerait les clés contemporaines – aujourd’hui-même – pour
l’organisation de l’Eglise, la propagation de la foi,
l’administration des sacrements… Quant à l’Esprit
animant tout, c’est à la foi le fait de la Pentecôte : la
motricité, la mobilisation, la mémoire, la projection sont
données par cet envoi de l’Esprit Saint : effet
chronologique de la Cène, de la Passion, de la Résurrection
et de l’Ascension, chacun de ces quatre faits L’annonçant,
Le contenant. Selon le Christ, Celui-là même que nous devons
annoncer : mon commandement, le voici : aimez-vous les
uns les autres comme je vous ai aimés. Développement : la
vie donnée, l’enseignement du Père. Relation qu’il nous est
accordée d’avoir avec Dieu. Je ne vous appelle plus
serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son
maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai
entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Gratification
constante : tout ce que vous demanderez au Père en mon
nom, Il vous le donnera mais recommandation itérative : voici
ce que je vous demande : c’est de vous aimer les uns les
autres.
Ce que
nous ne vivons pas, ou pas assez. Politique, société. Je
suis convaincu que non seulement nous sommes une nation qui
n’est pas ethnique mais mentale, culturelle. Les nouveaux
arrivants, qui arrivent par désir ou par nécessité, rarement
par hasard, nous apportent, s’ils sont fidèles à eux-mêmes
et si nous les accueillons sans peur ni supériorité, un
savoir-vivre, des réflexes, des formes d’amour et de respect
pouvant nous augmenter et nous enrichir. Economie. Les deux
mutations pas vraiment analysées (à ma connaissance).
Jusqu’il y a une vingtaine d’années : rôle moteur de l’Etat,
son poids financier, son arbitrage pour former le consensus
et opérer les mises en commun. La détérioration des
relations entre le gouvernement et le patronat date, je
crois, de JOSPIN et des 35 ans, avec une prise de parti
désastreuse pour l’avenir, de JC ayant enfin trouver son
thème d’opposant, puisque ce ne pouvait être l’Europe et
qu’il se fit rembarrer dans sa velléité de nous faire
réintégrer l’OTAN… Une économie animée (non pas : dominée)
par l’Etat. Il n’y a plus aujourd’hui de direction ni de
moteur de l’économie. Pas de planification, que la chimère
d’une négociation « sociale » orientant notre ensemble
(« grande pensée du règne »). Nulle obsession de la
croissance à mes époques d’études et d’entrée dans
l’administration : l’ambiance était croissance. Seconde
mutation, pratiquement simultanée : la « mondialisation »,
qui est en réalité la jungle et un facteur de plus pour le
dépérissement de l’Etat. Le marxisme faisait de ce
dépérissement le constat que la société était arrivé au
stade du communisme parfait. Le mondialisme, « pompon » du
libéralisme appliqué faussement à l’économie (la
transposition du libéralisme, depuis son domaine de
naissance et d’élection : la politique, la relation
gouvernés-gouvernants, les libertés dites publiques, en
l’appliquant à l’économie est vicieuse, car les sujets dont
la liberté est à cultiver, ne soint pas de même nature :
l’homme d’un côté, les entreprises de l’autre, dirigées par
quelques-uns et non démocratiquement), le mondialisme
verrouille et prétend légitimer le dépérissement de l’Etat
obtenu dans chaque pays, en tout cas en France : modèle d’un
pays, d’une nation faite par son Etat, et abandonnant en
quelques années ce qui l’a constituée, défendue, illustrée
pendant un millénaire. Dans cette ruine de toute institution
publique, démocratiquement mûe, l’esprit de lucre a tout
envahi qui pollue la vie sociale dans l’entreprise et la vie
politique que seuls devraient animer le souci du bien commun
et le débat normal sur les moyens de le faire. – Voilà à mon
sens la toile de fond, et ce qui fait en ce moment la
faiblesse de la France : elle a perdu le sens de sa nature,
le sens de ce qui la structurait. L’Allemagne, jusqu’à plus
ample informé, et à connaître aussi sa réaction face aux
poussées racistes et extrêmistes qui envahissent l’Europe,
est au contraire restée dans sa nature, politiquement
pluraliste, économiquement industrielle et commerciale. –
Cela à approfondir. Chaque jour, me vient un thème, sans
genre défini à l’avance, mais je n’ai pas, je n’ai plus ces
années-ci la force d’écrire ce qu’il me vient. A approfondir
et écrire aussi notre évolution : la série de mes synthèses
périodiques depuis Novembre 2006, et tâcher de l’ajouter à
mes tentatives d’édition.
Horreur… les enfants… au collège
hier, cour de récréation, cadavre d’un pigeon décapité, le
dos percé : qui ? le nid détruit et les œufs piétinés. Récit
de notre fille. Réminiscence, à Nouakchott, récit du cher
Francis de C. : torture d’une tortue par des gamins,
enfonçant dans la carapace où le pauvre animal a réfugié sa
tête, des brandons et des braises. Mais les adultes… épisode
de ce témoignage, l’autre mardi à la télévision, d’une
rescapée de la shoah. Une jeune accouchée, on cache le bébé
sous les couvertures d’un lit du haut, on se découpe dans
les pauvres vêtements, des tissus pour le réchauffer, on
trouve de quoi le nourrir par petits fragments économisés
sur les pitances de chacun. Cela marche, mais un jour,
MENGELE, en personne… dans le baraquement… le bébé
découvert, saisi par les pieds, et que l’horrible fait
tomber du plus haut niveau de paillasses. Une nuit, raconte
la même héroïne, dont l’histoire, les hasards, les échappées
à la mort sont des prodiges (son refus de se lever dans la
chambre à gaz à l’arrivée d’un gradé, la fait rouer de coups
sans qu’elle obtempère et de guerre lasse, sans s’en rendre
compte vraiment, le tortionnaire la jette dehors tandis que
se ferme la salle…), une nuit des hurlements atroces : des
enfants jetés vivants dans les fours crématoires faute
d’assez de gaz pour qu’ils aient au moins le sort des
adultes, etc… l’art de clouer en croix… les pendaisons à la
soviétique… la pendaison au plus près à Nuremberg. Oui, la
conversion de toute l’humanité à … le reste du vivant n’est
pas comme nous… nous sommes l’exception dans la création.
Péché, que le mot est faible. J’ai recommandé à notre trésor
de ne pas raconter l’extermination du pigeon et de sa
couvée. Tient-elle cela de la rumeur ? Une de ses camarades
qu’elle chercher à ré-apprivoiser, a avoué (ou dit ?) que
ses parents la battent et qu’elle a fait « une tentative de
fugue ». La magnifique lettre dont Marguerite n’a voulu
aucune copie ni archive, lettre de totale ouverture pour la
réconciliation et l’affection, a été accueillie du bout des
doigts et depuis la fillette l’évite encore plus. Le pire
chez l’humain, c’est la culpabilité, au lieu de l’espérance.
Judas allant se pendre. Exemplaires, les pleurs de Pierre,
le renégat. Vous êtes
mes amis si vous faites ce que je vous commande… je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je
vous l’ai fait connaître… Voici ce que je vous commande :
c’(est de vous aimer les uns les autres. Rien d’irénique,
mais patience, tolérance. Nous sommes chacun les uns pour
les autres bien plus que ce que nous croyons nous-mêmes
être : aimés de Dieu, nous aimant les uns les autres, oui,
nous sommes bien plus. – Les récits de ma chère femme, en
larmes, pour ce qu’elle restitue du témoignage télévisé.
L’émotion de Marguerite, le pigeon, la camarade de classe,
mais aussi la maladresse d’un professeur d’arts plastiques,
ou celle d’un surveillant terrorisant les élèves en « perm »
(en salle d’études, disait-on « de mon temps » à Franklin),
en sorte qu’ils ne peuvent même plus approcher leur casier
personnel, le silence est total, mais l’imbécile continue de
le réclamer à grands cris ! tromper son propre ennui ?
[1]
- Actes des Apôtres I 15 à
26 ; psaume CXII ; évangile selon saint Jean XV 9 à 17
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