samedi 14 mai 2016

c'est moi qui vous ai choisis... ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres - textes du jour

Samedi 14 Mai 2016


08 heures 11 + Veni ! sancte Spiritus ! Qu’enfin, aujourd’hui et ces trois jours soient ceux de la préparation du rebond, de mon écriture après avoir rangé et ordonné dans notre intérieur (journaux Le Monde, accès à mes bibliothèques, mezzanine), passage de l’aspirateur, et bouclé mes copies d’YNOV, qu’un rythme soit désormais pris entre 1° débroussaillage et soin de nos plantes, 2° mes écritures périodiques de blogs, 3° mon livre premier. Il y aura aussi la saisie de mes cahiers manuscrits et de la correspondance de mes grands-parents, aussi… la mise sur disque dur des diapositives de nos années familiales et scoutes et mauritaniennes. – Le temps est clair.

08 heures 31 + « Colle » au Saint-Esprit, car humainement, pratiquement la réponse coule de source… Comment en vingt ans, n’ayant rien produit qui ait été édité, produirai-je quoi que ce soit qui sera édité maintenant, dans les prochaines années, d’ici vingt ans selon mon assurance en capital-décès ? comment en vingt ans, n’ayant pu retrouver quelque complément mensuel de ressources, voire un emploi me correspondant et utile à un employeur, en trouverai-je un ? Signe que je demande, après avoir ramassé dans ses tiroirs, une dizaine de stylos (dits aujourd’hui stylo-plume, de même que l’on ne dit plus crayon noir, mais crayon gris, ce qui, il est vrai, est justement observé), stylos de Denis M., retrouver mes deux Dupont, disparus à deux jours d’intervalle en Septembre 2013…
Prier … ferveur, foi, détachement de soi, le présent et l’horizon, l’immédiat et notre fin. Les automatismes… je remets ma montre au poignet depuis trois jours, et le fais maintenant sans le délibérer, comme « çà ». (Baume & Mercier . Genève . 1954, ma profession de foi à Saint-Louis-de-Gonzague… samedi prochain, notre fille, à Saint-François-Xavier). Pas de nouvelle de l’élection abbatiale à Quarr. – Politique, nos vies… du levant au couchant du soleil, loué soit le nom du Seigneur ! Le Seigneur domine tous les peuples, sa gloire domine les cieux. Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ? Contemplation du matin. L’heure des oiseaux a passé, plus qu’un roucoulement profond mais isolé, et tout à fait ailleurs un pépiement. La vie de l’Eglise en fondation, en organisation originelle : prière et tirage au sort, entre Barsabbas, dit aussi Joseph, puis Justus, et Matthias. Accomplir l’Ecriture (familière au possible à chacun des disciples) : que son domaine devienne un désert, et que personne n’y habite… Qu’un autre prenne sa charge (belle conclusion pour un mandat présidentiel manqué, et sciemment). Une assemblée de cent vingt personnes, Pierre : il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis le commencement, lors du baptême de Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous (définition limpide des limites chronologiques du ministère public du Christ). Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection. Texte de la prière ensemble, tout aussi limpide…  On fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne. » On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres. [1] Je suis convaincu qu’un simple travail, au plus de quelques jours, à analyser les Actes des Apôtres, nous donnerait les clés contemporaines – aujourd’hui-même – pour l’organisation de l’Eglise, la propagation de la foi, l’administration des sacrements…  Quant à l’Esprit animant tout, c’est à la foi le fait de la Pentecôte : la motricité, la mobilisation, la mémoire, la projection sont données par cet envoi de l’Esprit Saint : effet chronologique de la Cène, de la Passion, de la Résurrection et de l’Ascension, chacun de ces quatre faits L’annonçant, Le contenant. Selon le Christ, Celui-là même que nous devons annoncer : mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Développement : la vie donnée, l’enseignement du Père. Relation qu’il nous est accordée d’avoir avec Dieu. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Gratification constante : tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donnera mais recommandation itérative : voici ce que je vous demande : c’est de vous aimer les uns les autres.
Ce que nous ne vivons pas, ou pas assez. Politique, société. Je suis convaincu que non seulement nous sommes une nation qui n’est pas ethnique mais mentale, culturelle. Les nouveaux arrivants, qui arrivent par désir ou par nécessité, rarement par hasard, nous apportent, s’ils sont fidèles à eux-mêmes et si nous les accueillons sans peur ni supériorité, un savoir-vivre, des réflexes, des formes d’amour et de respect pouvant nous augmenter et nous enrichir. Economie. Les deux mutations pas vraiment analysées (à ma connaissance). Jusqu’il y a une vingtaine d’années : rôle moteur de l’Etat, son poids financier, son arbitrage pour former le consensus et opérer les mises en commun. La détérioration des relations entre le gouvernement et le patronat date, je crois, de JOSPIN et des 35 ans, avec une prise de parti désastreuse pour l’avenir, de JC ayant enfin trouver son thème d’opposant, puisque ce ne pouvait être l’Europe et qu’il se fit rembarrer dans sa velléité de nous faire réintégrer l’OTAN… Une économie animée (non pas : dominée) par l’Etat. Il n’y a plus aujourd’hui de direction ni de moteur de l’économie. Pas de planification, que la chimère d’une négociation « sociale » orientant notre ensemble (« grande pensée du règne »). Nulle obsession de la croissance à mes époques d’études et d’entrée dans l’administration : l’ambiance était croissance. Seconde mutation, pratiquement simultanée : la « mondialisation », qui est en réalité la jungle et un facteur de plus pour le dépérissement de l’Etat. Le marxisme faisait de ce dépérissement le constat que la société était arrivé au stade du communisme parfait. Le mondialisme, « pompon » du libéralisme appliqué faussement à l’économie (la transposition du libéralisme, depuis son domaine de naissance et d’élection : la politique, la relation gouvernés-gouvernants, les libertés dites publiques, en l’appliquant à l’économie est vicieuse, car les sujets dont la liberté est à cultiver, ne soint pas de même nature : l’homme d’un côté, les entreprises de l’autre, dirigées par quelques-uns et non démocratiquement), le mondialisme verrouille et prétend légitimer le dépérissement de l’Etat obtenu dans chaque pays, en tout cas en France : modèle d’un pays, d’une nation faite par son Etat, et abandonnant en quelques années ce qui l’a constituée, défendue, illustrée pendant un millénaire. Dans cette ruine de toute institution publique, démocratiquement mûe, l’esprit de lucre a tout envahi qui pollue la vie sociale dans l’entreprise et la vie politique que seuls devraient animer le souci du bien commun et le débat normal sur les moyens de le faire. – Voilà à mon sens la toile de fond, et ce qui fait en ce moment la faiblesse de la France : elle a perdu le sens de sa nature, le sens de ce qui la structurait. L’Allemagne, jusqu’à plus ample informé, et à connaître aussi sa réaction face aux poussées racistes et extrêmistes qui envahissent l’Europe, est au contraire restée dans sa nature, politiquement pluraliste, économiquement industrielle et commerciale. – Cela à approfondir. Chaque jour, me vient un thème, sans genre défini à l’avance, mais je n’ai pas, je n’ai plus ces années-ci la force d’écrire ce qu’il me vient. A approfondir et écrire aussi notre évolution : la série de mes synthèses périodiques depuis Novembre 2006, et tâcher de l’ajouter à mes tentatives d’édition.
Horreur… les enfants… au collège hier, cour de récréation, cadavre d’un pigeon décapité, le dos percé : qui ? le nid détruit et les œufs piétinés. Récit de notre fille. Réminiscence, à Nouakchott, récit du cher Francis de C. : torture d’une tortue par des gamins, enfonçant dans la carapace où le pauvre animal a réfugié sa tête, des brandons et des braises. Mais les adultes… épisode de ce témoignage, l’autre mardi à la télévision, d’une rescapée de la shoah. Une jeune accouchée, on cache le bébé sous les couvertures d’un lit du haut, on se découpe dans les pauvres vêtements, des tissus pour le réchauffer, on trouve de quoi le nourrir par petits fragments économisés sur les pitances de chacun. Cela marche, mais un jour, MENGELE, en personne… dans le baraquement… le bébé découvert, saisi par les pieds, et que l’horrible fait tomber du plus haut niveau de paillasses. Une nuit, raconte la même héroïne, dont l’histoire, les hasards, les échappées à la mort sont des prodiges (son refus de se lever dans la chambre à gaz à l’arrivée d’un gradé, la fait rouer de coups sans qu’elle obtempère et de guerre lasse, sans s’en rendre compte vraiment, le tortionnaire la jette dehors tandis que se ferme la salle…), une nuit des hurlements atroces : des enfants jetés vivants dans les fours crématoires faute d’assez de gaz pour qu’ils aient au moins le sort des adultes, etc… l’art de clouer en croix… les pendaisons à la soviétique… la pendaison au plus près à Nuremberg. Oui, la conversion de toute l’humanité à … le reste du vivant n’est pas comme nous… nous sommes l’exception dans la création. Péché, que le mot est faible. J’ai recommandé à notre trésor de ne pas raconter l’extermination du pigeon et de sa couvée. Tient-elle cela de la rumeur ? Une de ses camarades qu’elle chercher à ré-apprivoiser, a avoué (ou dit ?) que ses parents la battent et qu’elle a fait « une tentative de fugue ». La magnifique lettre dont Marguerite n’a voulu aucune copie ni archive, lettre de totale ouverture pour la réconciliation et l’affection, a été accueillie du bout des doigts et depuis la fillette l’évite encore plus. Le pire chez l’humain, c’est la culpabilité, au lieu de l’espérance. Judas allant se pendre. Exemplaires, les pleurs de Pierre, le renégat. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande… je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître… Voici ce que je vous commande : c’(est de vous aimer les uns les autres. Rien d’irénique, mais patience, tolérance. Nous sommes chacun les uns pour les autres bien plus que ce que nous croyons nous-mêmes être : aimés de Dieu, nous aimant les uns les autres, oui, nous sommes bien plus. – Les récits de ma chère femme, en larmes, pour ce qu’elle restitue du témoignage télévisé. L’émotion de Marguerite, le pigeon, la camarade de classe, mais aussi la maladresse d’un professeur d’arts plastiques, ou celle d’un surveillant terrorisant les élèves en « perm » (en salle d’études, disait-on « de mon temps » à Franklin), en sorte qu’ils ne peuvent même plus approcher leur casier personnel, le silence est total, mais l’imbécile continue de le réclamer à grands cris ! tromper son propre ennui ?

[1] - Actes des Apôtres I 15 à 26 ; psaume CXII ; évangile selon saint Jean XV 9 à 17


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