Mardi 24 Mai 2016
Chant
des oiseaux, et hier soir, deux films exceptionnels sur Arte : sujet
l’Allemagne dans les décombres de Berlin. Nous
sommes tous des assassins, que je croyais un film français sur la peine
de mort et donné dans les années 50. En fait, film allemand – admirable – apparu
sur les écrans outre-Rhin, en Octobre 1946 à la veille des pendaisons à
Nuremberg des condamnés, responsables de l’ex-Reich. Suivi de Jacob, le menteur, ou la
question du ghetto de Varsovie (aussi emblématique que l’ensemble de la shoah),
les Juifs, la « libération » par les Russes, selon la République
démocratique allemande dans les années 1970. L’équivalent de notre Le chagrin et la pitié … la
force de l’Allemagne d’aujourd’hui, n’est pas son économie que je crois
circonstancielle quoique servi par l’option commerciale (le transit des exportations
chinoises en Europe) et la résolution tenace de conserver une industrie
nationale : option et résolution, habileté et volonté de tous, que nous n’avons
pas eues, ce dont nous ne prenons pas encore conscience, tout occupés que nous
sommes, mais encore dans le flou, le non-dit, et surtout le non-structuré en
appétit de mise à jour, à comprendre que nous ne vivons plus en démocratie,
nous les Français. Oui, la force de l’Allemagne c’est sa maturité : la
relation apaisée et non truquée avec le passé, terrible, et la démocratie en
forme de collégialité gouvernementale et d’une décentralisation fondée sur des
personnalités parfois quasi-nationales (la Bavière). Chez nous, l’artifice des « nouvelles »
régions, alors que celles déterminées dans les années 1960 étaient vraiment
entrées dans les habitudes et dans les façons d’être et de penser. Quant à la
démocratie, il n’y a plus que le mois de campagne présidentielle et les choix
ouverts, mais 2017, tel que prévisible ces temps-ci ne sera plus qu’un choix de
personnes (lesquelles n’apparaissent en véritable psyché qu’après quelques six
mois d’exercice du mandat que nous leur donnons en espérance…). Aucune
alternative à la mondialisation, au fonctionnement à huis clos de l’Union
européenne peureuse dans ses citoyens, recéleuse pour exercer des prérogatives
qui auraient dû rester secondaires, absente en éthique, en esprit de défense,
en ambition pour notre planète et pour les relations internationales. L’Union
européenne tel qu’elle est détestée par les siens, et méprisée par les tiers :
à vendre tout bonnement, marché solvable.
07
heures 10 + … sur fond de mouvements sociaux, non relayés par la représentation
nationale, et pas encore par l’opinion publique (actuellement, et intensément
hier, ce n’est que la recherche en procession des débits d’essence réapprovisionnés).
Exposé des télévisions, sur la 2 : bonne présentation des stocks courants, et
des réserves stratégiques (expliquées seulement en termes de consommation, et
non de la terrible hypothèse d’une guerre nous affectant militairement) et bon
chiffrage de notre organisation de raffinage et de distribution. Perception que
les chômeurs et les militants, pas seulement syndicaux, coopèrent au blocus des
sorties de raffineries. Mais pas encore de mouvement général, même si l’appel
est donné pour les transports parisiens à compter du 2 Juin. De même, Debout la
République, n’a finalement pas été relayé ni par le politique habituel,
pratiquement pas par la représentation nationale (sauf quelques visiteurs mais
timides) ni non plus – décalage chronologique – par le mouvement social. La
direction du pays tout aussi faible, aucune analyse gouvernementale du mouvement.
Déclaration brève de VALLS, mais sur fond d’écran rouge, visage d’immaturité.
Déclaration, « à égalité » de temps et de présentation, de NS :
le visage gris, le ravinement des traits, un masque, et le mnémotechnique du
texte, désordre et manque d’autorité. – Contexte dont évidemment l’écrasante
majorité des Français se « tamponne » : l’élection autrichienne à
30.000 voix près, le candidat ÖFP avec une canne, mais très jeune et
potentiellement séduisant et beau comme l’état Jorg HAIDER, les femmes, les
jeunes, les villes avec lui, tandis que, âgé mais sérieux, sympathique et
grave, le Van Der BELLEN, n’a avec lui que le masculin, le vieux et le rural. –
Eminemment positif : la Nahda tunisenne par la voix de son chef
incontestable et incontesté : Rachid GHANNOUCHI opte pour une séparation
radicale entre le politique et le religieux, plus de politique dans les mosquées.
Plébiscite posthume s’il était besoin
des options laïques de BOURGUIBA, seul leader arabe à les avoir posées,
et cela dès l’indépendance. … VALLS encore : les propositions « françaises »
pour la paix locale éconduite explicitement par NETTANYAHOU. Bravo. Qu’allait-il
faire dans cette galère ?
07
heures 59 + Je me trompais… nous
sommes tous des assassins est bien le film auquel je pensais (CAYATTE .
1952), mais ce que nous avons regardé, avec passion et admiration : les assassins sont parmi nous,
est un film tourné dès les premières semaines de capitulation du Reich et de la
prise de possession soviétique de ce qui sera la République démocratique
allemande : Les assassins sont
parmi nous. Je reviens plus tard sur ces
films, et aussi sur la critique que j’oppose aux diffusions, il yn a une
semaine sur Vichy (avec KLARSFELD et quelques phrases-images de CHARASSE,
KIEJMAN, BADINTER, Simone VEIL) puis sur le général de GAULLE (l’émission de l’ineffable
Stéphane BERN… actuellement « secrets de l’Histoire »). Depuis
toujours, mon goût, mon travers, le document, la recherche, la précision d’archives,
ainsi maintenant. – Mais surtout, prise de conscience de cet apport de ma femme :
décisif, en cette énième partie (la dernière s’il n’y a pas de changement de
tempo en disponibilité physique et mentale de moi-même). L’extension du champ de
ma culture et son actualisation. Notre fille y contribue aussi, en psychologie
de maintenant. Et il y a eu le choc que m’ont donné nos étudiants nantais.
Prier enfin… après avoir déblayé
le plus immédiat de ce que j’ia dans la tête… lumineuse relecture des Prophètes
par.le premier pape et l’une des premières mises en place de l’Ancien Testament
par rapport au Nouveau. Pour mon cher JL, le Christ Jésus est « la chose »
de toute la Bible, et pas seulement du Nouveau Testament. Sur le salut, les prophètes ont fait porter leurs interrogations et
leurs recherches, eux qui ont prophétisé la grâce qui vous est destinée. Ils
cherchaient quel temps et quelles circonstances voulait indiquer l’Esprit du
Christ, présent en eux, quand il attestait par avance les souffrances du Christ
et la gloire qui s’ensuivrait.[1] Le même Pierre, à ses débuts souvent
bégayants, posait la question qui reste celle de tous ceux de nous qui en
chrétienté et de bonne foi croient et vivent que le ciel est une monnaie d’échangé
avec Dieu selon les médites qu’à la force du poignet ou par des pratiques rituelles
et sacramentelles nous accumulons. Pratiques qui peuvent, heureusement, être
fondamentalement celles du cœur… Et nous… voici que nous avons tout quitté
pour te suivre. Jésus reste à notre
portée, on parle de récompense, mais ainsi « apprivoisés » les Apôtres
sont menés bien plus loin… nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Evangile…
sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple, et surtout conduits à réaliser : beaucoup de premiers seront
derniers, et les derniers seront les premiers. A pied de la lettre, cent
maisons pour une, et une fratrie, des affections démultipliées ? non, des
persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. Ces deux plans, cette perspective et l’actualité quotidienne : ils
ne font qu’un en Dieu, mais cette unité reste à faire en nous. Heureusement,
pour un équilibre psychique à nos mesures, nous ne vivons que peu conscients et
encore moins priants. Conscience et prière nous sont donnés. La prière, la plus
à notre portée, est la prise de conscience si gratifiante, béatifique, de cette
visitation en nous, qui nous inspire de Le reconnaître à ce passage, cette
présence durable parfois, de Le louer alors, puis de Le regarder et nous
laisser situer par Lui, relativement à Lui et aux autres, aimés ou lointains. Le
terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Substantiellement en nous, si loin de nous abandonner, si loin d’avoir tout quitté, ni même de seulement
le vouloir…
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