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Vincent de Paul
Pour
les articles homonymes, voir Vincent, Monsieur
Vincent, Saint Vincent et Saint-Vincent-de-Paul.
Sommaire
BiographieLes incertitudes de sa naissanceVincent de Paul serait né le 24 avril 1581, à la ferme de Ranquines près du village du Pouy7.
Ranquines, maison natale de Vincent de Paul
Vincent de Paul est né dans une petite maison à la périphérie du village
de Pouy (qui, depuis le XIXe siècle, est appelé
« Saint-Vincent-de-Paul » en son honneur), situé à environ cinq
kilomètres de la ville de Dax dans le département des Landes, dans le sud-ouest de la France. Le
lieu de sa naissance, connu aujourd'hui sous le nom de « Berceau de
saint Vincent de Paul », propose un modeste bâtiment de briques et de
poutres de bois d'allure maison landaise, très proche de la maison où Vincent
serait né en avril 1581. Il n'existe aucun enregistrement de sa naissance,
les registres de catholicité aussi anciens ayant disparu7.Dans sa biographie le père José-Maria Roman ne doute pas de l'origine landaise et française de saint Vincent de Paul. [J-M Roman Saint Vincent de Paul, Biographie éd. Alzani] Le saint lui-même parlait de son origine gasconne. Un autre lazariste le père Bernard Koch après des recherches dans les différentes archives françaises s'est rendu compte que le nom des Depaul ou Paul était courant dans toute la moitié sud, dans le pays de langue d'Oc. Les différents biographes (Abelly, Collet, Maynard, etc.) parlent d'un parent de Vincent de Paul qui était prieur de Poymartet pas très loin de Notre-Dame de Buglose (sanctuaire marial landais fondé en 1620 sur la commune actuelle de Saint Vincent de Paul). D'après un document de 1577, Étienne Depaul était en possession d'un prieuré sur le chemin de Saint-Jacques, en fort mauvais état à cause des guerres de religion. Mais cette parenté a été récemment contestée 8. Une enfance pieuse et laborieuseIl est le troisième d’une fratrie qui comprend quatre garçons et deux filles. Son père Jean de Paul est un petit exploitant agricole, sa mère Bertrande de Moras appartenait en revanche à une famille de la petite noblesse locale.Vincent est amené très tôt à apporter son aide à ses parents qui peinent à nourrir une famille nombreuse. Aussi passe-t-il ses premières années comme berger à garder des moutons, des vaches et des cochons. Il doit quitter toutefois son foyer familial pour Dax où son père l’inscrit au collège des Cordeliers, tenu par les franciscains. Son père espère ainsi le préparer à obtenir quelques « bons bénéfices » grâce auxquels il pourra compléter les revenus familiaux. Vincent y resta trois ans et y suivit avec succès des cours de grammaire et y apprit le latin. Il était, pour ses camarades un exemple de travail acharné, si bien qu’au bout de peu de temps, Monsieur Comet, un ami de famille, lui demanda de devenir le précepteur de ses fils. Il prit le goût de l’apostolat et le désir de devenir prêtre grandit en lui. À 16 ans, lors d’une cérémonie où l’Évêque coupe quelques cheveux aux futurs prêtres, Vincent reçut la tonsure. Cela signifiait qu’il entrait dans le clergé et que désormais il devait porter l'habit ecclésiastique. La prêtriseEn 1597, il rejoint l'université de Toulouse où le jeune apprenti bachelier étudia la théologie pendant sept ans9.En 1598, il reçoit le sous-diaconat puis, deux mois plus tard, le diaconat en la cathédrale Notre-Dame de la Sède à Tarbes, en Bigorre (aujourd'hui, département des Hautes-Pyrénées), par l'évêque de cette ville dans laquelle il séjourna quelque temps. Le 23 septembre 1600, il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque ( Dordogne) par l'évêque de Périgueux dans la chapelle du château épiscopal, bien qu'il ne soit pas prêt à exercer ce ministère, étant au début plus en quête des avantages de cette condition sacerdotale. Il est nommé par le Vicaire Général de Dax curé de la paroisse de Tilh mais ne semble pas y être allé10. L'expérience de la captivitéSelon ses dires, capturé en 1605 au large d'Aigues Mortes, par des Barbaresques sur la voie du retour d'un voyage pour Marseille où il se rendait pour recueillir un modeste héritage, il aurait été vendu comme esclave à plusieurs maîtres successifs (notamment à un alchimiste pour lequel il marquera un intérêt profond11) dont le dernier, un renégat originaire de Nice « vivant à la musulmane » qu'il aurait convaincu de se repentir et se sauver avec lui. Après deux années d'esclavage, il se serait évadé de Tunis avec ce dernier maître et ses trois femmes, les emmenant à Rome pour qu'ils se fassent pardonner par le pape. L'authenticité de cet événement, pour célèbre qu'il fut12, est débattue par les historiens13,14.Aumônier, curé, confesseur
L'église Saint-Vincent-de-Paul à Clichy.
Grâce aux recommandations du Saint-siège, il devient en 1610 aumônier de Marguerite de France, qui
consacre alors un tiers de ses revenus à des œuvres de charité, notamment à
la Confrérie des frères de
Saint-Jean-de-Dieu connus sous le nom de « Frères de la
Charité » et dont il s'inspirera pour créer les « Filles de la Charité »15.En 1612, il remplaça à Clichy le curé François Bourgoing qui souhaitait rentrer à l'Oratoire. Âgé de 31 ans, il devient donc le curé de Saint-Sauveur-Saint-Médard à Clichy (maintenant dans les Hauts-de-Seine), où il fait ses débuts en pastorale paroissiale. Il reconstruit l'église qui tombait en ruine avec les deniers du culte, des paroissiens et des notables de 1622 à 1630. Cette église existe toujours16. Le Cardinal de Bérulle le fit nommer curé. Il prit possession de la cure le 2 mai 1612. En 1613, Vincent de Paul entra comme précepteur, dans la maison de Philippe-Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Pendant son séjour dans la maison de Gondi, où il devait « faire sa résidence continuelle et actuelle », il pouvait aussi retourner aisément dans sa paroisse, surtout lorsque les Gondi séjournaient à Paris dans leur hôtel de la rue Pavée Saint-Sauveur. Il devint confesseur de Madame de Gondi qui l'emmena en Picardie où il découvrit la misère des paysans. Vincent de Paul traversait une grave crise spirituelle et morale et vivait dans le désenchantement. En janvier 1617, il fut appelé auprès d’un vieillard mourant dans le village de Gannes qui lui fit une confession publique et générale. Le lendemain, 25 janvier, à la demande de Madame de Gondi, il lança un appel à la confession au cours d'un sermon mémorable dans l'église de Folleville. La réponse massive des villageois à cet appel lui fit brusquement prendre conscience de l'importance de sa mission. Il se fit ensuite affecter comme curé de campagne dans la paroisse de Châtillon-sur-Chalaronne, dans la Dombes. Aumônier général des galères en 1619Aumônier du général des galères Philippe-Emmanuel de Gondi et visitant régulièrement les prisons détenant les criminels condamnés aux galères, le marquis de Belle-Île obtient sa nomination, le 8 février 1619, comme Aumônier général des galères17.Le fondateur de congrégations
Fresque de Saint Vincent de Paul dans la salle de
conférences de la bibliothèque régionale d'Aoste.
Il y fonde, avec les dames aisées de la ville, les Dames de la Charité
pour venir en aide aux pauvres. En 1633, il créa la Compagnie des Filles de la Charité.
Elles prirent ensuite le nom de « Compagnie des Filles de la Charité de
Saint-Vincent de Paul ». Leur nombre se multiplia rapidement. Cet ordre
eut à Clichy
sa maison mère depuis le début du XVIIe siècle jusqu'aux années 1970. Il
quitta la paroisse en 16279.Grâce au soutien financier de madame de Gondi, il fonda, en 1625 la Congrégation de la Mission. Vouée à l'évangélisation des pauvres des campagnes, la congrégation prendra le nom de Lazaristes (car demeurant dans le quartier Saint-Lazare de Paris, l'enclos Saint-Lazare). De Paul, qui formera de nombreux prêtres, créa un séminaire de la Mission. Les premiers lazaristes furent envoyés à Alger en 1646, à Madagascar en 1648, en Pologne en 1651. Le 29 novembre 1633, il fonda les Gardes des Pauvres, origine de la congrégation des Compagnie des Filles de la Charité sous la responsabilité de Louise de Marillac parmi lesquelles Marguerite Naseau. Les Filles de la Charité, aussi appelées « Sœurs de Saint Vincent de Paul », étaient vouées au service des malades et au service corporel et spirituel des pauvres ; il en confia la formation à la veuve Le Gras. En 1635, il envoya des secours aux populations du Duché de Lorraine et du Bar ravagés par les troupes françaises et suédoises. En 1638, débuta l'œuvre des "Enfants-Trouvés". En 1648 il convoqua une assemblée de dames charitables et prenant la parole il rappela que l'œuvre avait déjà sauvé six cents enfants mais que les ressources manquaient pour poursuivre l’œuvre entreprise. Ses paroles furent pathétiques et convaincantes, puisque le jour même l'Hôpital des Enfants-Trouvés de Paris reçut les capitaux nécessaires pour poursuivre sa tâche. En 1651, Vincent organisa également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes de la guerre en Picardie, Champagne et Île-de-France. Bien que membre de la compagnie du Saint-Sacrement, il prêcha pour la modération à l'égard des protestants. En 1653, il fonde l'hospice du Saint-Nom-de-Jésus. Vincent de Paul institua également des retraites spirituelles au cours desquelles se retrouvaient des gens de toutes conditions, le pauvre et le riche, le laquais et le seigneur priaient ensemble et prenaient leurs repas au même réfectoire. Proche du pouvoir
Vincent Depaul présentant Louise de Marillac et les premières Filles de la Charité à la reine Anne d'Autriche.
Vincent de Paul sut mobiliser au service des pauvres les grandes dames de
la noblesse et de la bourgeoisie françaises, parmi lesquelles :
Il fut ensuite nommé au « Conseil de Conscience » (Conseil de Régence pour les affaires ecclésiastiques) par la régente Anne d'Autriche dont il était également le confesseur. Il fonda encore un hospice pour les personnes âgées, qui devint l'hôpital de la Salpêtrière en 1657. La canonisationMort en odeur de sainteté le 27 septembre 1660, il fut inhumé dans l'église Saint-Lazare, qui faisait partie de la maison Saint-Lazare du faubourg Saint-Denis, le 28 septembre 1660, dans un caveau creusé au milieu du chœur de la chapelle18.Vincent fut béatifié par Benoît XIII le 13 août 172919 et canonisé par Clément XII le 16 juin 173720. Actuellement son corps est exposé dans la chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris VIe, où ses reliques furent disposées dans une châsse en argent ciselé en 1830 (à l'exception de son cœur conservé dans un reliquaire dans la chapelle de la maison mère des Filles de la Charité)21. En 1885, le pape Léon XIII l'institua « patron de toutes les œuvres charitables »22. Le Paris de saint Vincent de Paul
La châsse de saint Vincent de Paul dans la chapelle à Paris
Paris, église Saint-Séverin, Saint Vincent
s'occupant des enfants.
Paris, église Saint-Séverin, Saint Vincent
recueillant son premier bébé abandonné rue de la Huchette, sur le seuil de l'église
Saint-Séverin.
Paris, église Saint-Séverin, Saint Vincent au
chevet du roi agonisant.
Monuments portant le nom de saint Vincent de Paul
Statue de Saint Vincent de Paul dans les Hauts-de-Seine,
derrière l'église à Clichy.
Statue de Saint Vincent de Paul à Châtillon-sur-Chalaronne.
En FranceÉglise Saint-Vincent-de-Paul
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Médaille Saint Vincent de Paul (1576-1660).
Graveur : Edmond Henri Becker (1871- ? ), recto.
Médaille Saint Vincent de Paul (1576-1660).
Graveur : Edmond Henri Becker (1871- ? ), verso.
Aux États-Unis
en Tunisieau Brésil
au Burkina Faso
au Liban
Pour approfondir
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Bibliographie
FilmographieMaurice Cloche a réalisé le film Monsieur Vincent en 1947. Le film a obtenu le Grand prix du cinéma français en 1947, l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1949, et la même année, le Prix du meilleur film décerné par la presse cinématographique belge. Le rôle principal y est tenu par Pierre Fresnay, qui a obtenu le prix d´interprétation à la Mostra de Venise en 1947. Les dialogues sont de Jean Anouilh. On y remarque aussi une des premières apparitions à l'écran du jeune Jean Carmet et la première apparition au cinéma de Michel Bouquet.[réf. nécessaire]Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Dernière modification de cette page le 25 septembre
2016, à 20:58.
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