jeudi 15 septembre 2016

à partir de cette heure-là - textes du jour finissant, le jeudi de Notre-Same des sept douleurs

Jeudi 15 Septembre 2016

. . . hôtel Sovereign, avenue Gabriel Péri à Saint-Denis, 06 heures 52 + Eveil vers deux heures, le bruit et les bavardages «  à l’africaine »… puis vers quatre heures et lever : p… vers six heures et quart. Message à mon aimée, disant exactement ma situation sauf que je me sens paumé et totalement dans le vide ici… et maintenant appel de notre trésor, ensommeillée et de tonalité triste. – Où vais-je ? en santé et pour tout le reste. Cela ne m’inquiète pas. Je suis dans les mains de Dieu, et je suis aimé de ma femme, de notre fille et de beaucoup. – Prier est ma structure, ma coque. La navigation n’est plus de mon ressort. Je suis à Celui qui me meut. – Je relis l’homélie du pape François : la mémoire et le martyre, la conclusion que nous donne le Père Jacques Hamel, il n’a choisi que la fidélité. C’est aussi mon choix. Dieu veuille que je le tienne et l’approfondisse et que ce choix soit contagieux pour qui j’aime. La chair, souffrance et gloire. Souffrance de la torture, de la crucifixion, de l’assassinat, de la mort avec la pauvreté du vieillissement, vieillissement de notre chair, mais pas de notre âme, mais pas de la lumière de plus en plus vraie que notre chair, même déclive, irradie parfois, souvent, toujours : nous regarder et regarder les autres comme Dieu nous voit et nous veut. Gloire de la découverte amoureuse, de la jeunesse consciente ou inconsciente, la chair qui commence, éclate et transmet… la beauté et la vie. Que ne l’ai-je célébré pour sa beauté, mais pas assez, voire pas du tout, hélas ! pour la vie. Et quand même par pitié et par amour, la vie, notre fille, notre amour.
Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort [1], le Christ notre chemin, notre lumière, la tête de l’immense cortège que l’humanité forme, avec tout le vivant et tout le créé, en allant vers la vie éternelle depuis les débuts qui furent la mort, la tentation, la défiance. Eve et sa défiance de Dieu. La prophétie de Syméon, lors de la présentation de Jésus au Temple. La Vierge attestée au pied de la Croix, et nous – représentés par le disciple que Jésus aimait – au pied de cette même croix, la vie, la chair, la mort, l’amour… notre être, sa pauvreté et l’amour que nous donnons, ressentons, que nous avons et donnons et qui est beaucoup plus que ce nous croyons, nos sens et notre conscience ne sont qu’une infime partie de la vie et de l’être que Dieu nous prodigue. Oui. – Je vais continuer cette prière et cette méditation selon les textes et selon cette journée. – Notules du cher Olivier B. [2]

. . . de retour chez nous et à ma table de travail, 22 heures 18 + Tandis que la télévision donne un « remake » de King-Kong, assez horrible pas encore par une nouvelle confection du monstre, mais par un environnement de « sauvages » lui apportant du sacrifice… et le « remake » d’un NS interrogé par un PUJADA que caraactérise davantage sa permanence à l’écran et dans le rôle, que le talent. Toujours le texte d’un justiciable exemplaire poursuivi avec acharnement parce qu’il est ou peut être candidat à l’Elysée, parce que, lui, il prend ses responsabilités quoiqu’une responsabilité sans sanction, car naturellement NS la refuse puisque ce sont les juges, « ils » qui commettent… et lui, rien, pas du tout. A l’étal de la presse gare Montparnasse, en partant tout à l’heure, LE MAIRE pour l’Express : « je veux une France fière »… le mois dernier, c’était : « je veux tout réinventer ». Je… je… Valeurs actuelles donne, d’Alain JUPPE (AJ) « l’interview qui fâche ». Aux lecteurs de cet hebdomadaire qui à son origine (Raymond BOURGINE que j’ai bien connu en compétiteur plutôt loyal de MCM) était seulement de la tendance du Figaro, c’est-à-dire une dubitation sur le gaullisme et la puissance publique, va-t-il expliquer que l’extrême-droite d’aujourd’hui s’est faite doubler par un parti dit de gouvernement, les Républicains, et qu’elle a des mythes déjà centenaires sans le talent de ses devancières en France ? Plus substantiels, deux livres : l’essai de STIEGLITZ sur l’euro. mais je ne peux oublier que dans les premiers jours il ne crut pas à la crise des subprimes et à sa contagion. Et des conversations avec Benoît XVI depuis sa renonciation, mais le titre – ce qui certainement n’était pas voulu – rappelle trop ce qui est produit par FH.
Oui, journée marquante. Parce qu’à Saint-Denis, quelques heures et des personnes rencontrées par hasard m’ont convaincu que le génie français de toujours est bien à l’œuvre, que notre pays sans doute se compose à nouveau et de façon nouvelle mais que l’aboutissement sera bien nous. J’ai abordé, comme j’en ai de plus en plus le goût, toute personne m’attirant d’une manière ou d’une autre. A la nuit, hier soir, la ville était indéchiffrable, presque déserte, pas hostile, mais étrangère. Ce matin, au tramway, effectivement aucun, puis seulement une ou deux personnes « de souche » française pour l’extérieur, mais me renseignant, ou bien disant à une femme sans âge, arabe ou berbère, de vêtements orangés, foulard qui lisait un petit livre de prière en caractères arabes, combien son texte et sa dévotion sont beaux, ou cette jeune Noire avec son bébé sur elle, Matteo, et ainsi de suite, y compris au centre de radiologie où je passe un examen habituel, une ravissante manipulatrice – c’est une fonction – prénom italien : Laura, son père est de Padoue, jeune mariée, avec un garçon lui aussi d’ascendance italienne. L’autre manipulateur, Bruno, semble arabe. Une bonne moitié de la fréquentation sinon plus est immigrée, mais la francophonie est totale (du bilinguisme en fait, garder ses origines et se franciser, dans le mouvement unitaire de l’existence, de la résidence, du cotoiement et aussi du métissage). Bien entendu, il me faudrait résider ici, il y a des rues, des immeubles, sans doute pas haussmaniens, mais jolis, qui nous changent du Paris intramuros, il y a même certainement un héritage et des façades intéressants. Et surtout, la rentrée des écoles élémentaires, pas de Français « de souche », à une exception près, Noirs et Arabes se cotoient, mais tout est exactement comme une rentrée de classe dans notre village breton. Les rues et trotoirs sont propres. Ecole élémentaire Jules VALLES, à l’angle : « l’instruction est la grandeur d’une nation » MDCCCLXXV. La France politique encore divisée sur le régime à adopter, mais la refondation est là, pas de héros ni de grand chef dont l’image ferait la totalité de l’écran, de la mémoire, mais une pléiade d’homme de gouvernement, d’hommes d’Etat et le discernement des questions, même s’il y aura l’antisémitisme puis la querelle religieuse, des divisions certes, mais le pays se fait… Nous continuons donc. Rue Elsa TRIOLET, gymnase Maurice BAQUET et le théâtre Gérard PHILIPE. Ici, comme dans toute l’ancienne « ceinture rouge », il y a eu le parti communiste qui, d’ailleurs, a juste décliné quand ont surgi les enjeux ethniques, l’apparition des quartiers. Il y aurait à étudier l’histoire de chaque quartier, celle des politiques municipales, mais ces heures-ci m’ont montré que l’on peut se passer de diagnostic et que la population, les Français de toutes origines s’arrangent pour les remèdes, ne cherchent d’ailleurs pas s’il y en a, et vivent.
Ces observations et les formulations qu’elles ont fait naître en moi : le second chapitre de ma lettre ouverte à FH, la France contagieuse ce que je vais développer plus encore en exemplarité à retrouver de notre pays, qu’en succès ou pas de l’intégration de tout le monde, m’ont vraiment transporté, rassuré, assuré. On peut encore faire, mais le verbe politique, les candidatures et les entretiens de presse sont décalés, abstraits. Pas un candidat n’évoque Alstom, puisque depuis vingt ans on a fait de la macro-économie et du budget, mais pas du tout de l’industrie et de l’agriculure. Et que Saint-Denis puisse être une réussite de cette France nouvelle, alors même que nos origines s’y trouvent aussi, s’y sont faites d’abord, depuis Dagobert. J’ai passé du temps à la basilique royale. La façade hier soir, magnifique par son dénuement, et l’intérieur si homogène au premier âge du gothique. Nos efforts de restauration des vitraux, après – au siècle dernier – ceux de VIOLLET-LEDUC pour l’architecture restituée. Je venais pour les portraits et l’évocation de nos rois. J’ai appris que les fosses communes, heureusement au flanc de la basilique, ont été transportées et groupées dans ce qui était primitivement le tombeau de TURENNE. Quatre dalles de marbres noir, posées sous Louis XVIII, donne la liste, toute notre histoire est là. Autour du chœur, les gisants mais plus de tombes ni de cercueil. Le réalisme des visages : Louis XII ou Henri II et Catherine de MEDICIS, peut-être aussi mon homonyme, Bertrand DU GUESCLIN, petit bonhomme à tête ronde, ultra-breton. L’an dernier, sans marquer ni semble-t-il se recueillir, passage de FH en compagnie des autorités de la ville : restituer la flèche de la basilique ? faire des chantiers un centre d’instruction vivant sur les techniques du Moyen-Age ? et de Saint-Denis un certain exemple pour le pays ? La basilique Saint-Denis, le périmètre pour le droit d’asile, les églises « paroissiales » adjacentes, l’une dédiée à saint Symphorien, comme la nôtre, chez nous. Saint-Denis et mon cher Denis M.
En salles d’attente de « mon » centre de diagnostic, des foulards, les voiles plus rares, mais des croix au cou des autochtones, j’en ai fait parfois la remarque, ou j‘ai salué des malades ou des examinés, manifestement très fatigués ou inquiets. Hier, notre wagon vers Paris était muet, sans communication possible, sauf ma voisine que je n’ai « attaquée » qu’au terminus, célibataire, tabagique, mais sac portant le chat, une beauté qui fut du diable et qui est maintenant de silhouette, trop décharnée et bronzée, elle m’a dit en peu de mots sa souffrance d’un racisme énième version : le racisme contre la femme encore jeune, encore belle, mais qui vieillit et dont le célibat commence d’être regardé… Dans la basilique, la chapelle des Bourbons, l’ampoule de cristal conservant le cœur de Louis XVII, si ce fut lui. Le buste du Régent confirme la thèse  du documentaire de Stéphane BERN, la semaine passé : un très grand et digne successeur du roi-soleil, remettant le royaume à niveau pour l’intendance. J’ai ainsi vécu aujourd’hui – je crois bien – la France entière, avec en conclusion en TER depuis Rennes, le cours charmant, idyllique de la Vilaine, puis ici la déploration des hortensias brûlés de sécheresse cet été, par ceux de nos voisins, les seuls, qui étaient là avant nous puisque lui est né sans doute dans notre « village » de Reniac (ailleurs on dit : hameau).
Accueil à nouveau des textes, portance des psaumes… pour l’honneur de ton nom, tu me guides et me conduis… oui, c’est toi mon abri. En tes mains, je remets mon esprit (solo de François  BOYER-CHAMARD pendant notre terminale de Franklin) ; tu me rachètes , Seigneur, Dieu de vérité. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! ». Mes jours sont dans ta main… Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge. … Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, femme de Cléophas et Marie Madeleine. Toujours la question : cette pécheresse aimante et mystique, véritable émule féminin de Jean dans l’intimité du Seigneur et dans le vécu du témoignage, est-elle Marie, sœur de Marthe ? ou une autre rencontre du Christ ? l’Eglise hésite encore : la même personne selon Grégoire le Grand, non pas selon Vatican II…dixit wikipédia… mais ce soir, c’est Cléophas : l’un des deux disciples rejoint par Jésus, le soir de Sa résurrection, sur la route d’Emmaüs, serait donc le beau-frère de la Vierge Marie ? Ou bien deux Cléophas ? Notre encylopédie virtuelle évoque trois mariages d’Anne, épouse de Joachim, mère de la Vierge Marie, et dont sont issues d’autres Maries. Sans doute, peut-être. Ce qui nous est destiné est autre : la catéchèse sur la route de Jérusalem à Emmaüs, l’amour pur, intense qui n’interdit pas le geste ni le toucher (il l’est après la Résurrection pour Marie Madeleine, mais au contraire il est proposé à Thomas). Curiosité ou information ? L’adoption  de nous tous par le Christ, en une unique fraternité. L’Eglise adoptant pour mère, celle de Dieu fait homme. – wikipédia sur les frères BOYER-CHAMARD, une homonymie. Notre époque et l’information…  l’écriture de Jean. Pas de nom pour la recommandation, la volonté ultime de Jésus mourant. Banalement, occupe-toi de ma mère. Mais spirituellement ! « Femme, voici ton fils » – « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. C’est-à-dire que courant vers le tombeau, Jean arrive de deux nuits déjà avec la mère du Sauveur, leur repas, leur deuil, dialogues inimaginables. Prière… Difficulté du texte aux Hébreux. Jésus sauvé de la mort en raison de son grand respect… il apprit par ses souffrances l’obéissance… conduit à sa perfection… N’est-il pas, même et surtout en tant qu’homme, parfait ? Ressuscite-t-il de Lui-même ? ou par son Père ? Je me pose ces questions sans en être tourmenté et gêné. Je crois la manière de Thomas d’Aquin : la bonne. Quand on ne comprend pas, ou que l’on ne sait que dire, s’arrêter, prier. La cause du salut éternel.
Et ce soir, ce message inattendu et aussitôt de proximité, une infirmière de l'immigration, ne le paraissant nullement : croix chrétienne et ferveur manifestée, qui m'a entouré en hôpital de jour au début de l'été. Il y a à creuser pour ce qu'il se passe en France. Nous restons bénis.


[1] - lettre aux Hébreux V 7 à 9 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Jean XIX 25 à 27

[2] - Le 15/09/2016 à 06:58, Olivier BRISSON a écrit :
Le Dalaï Lama , en visite en France, boycottera Hollande… pour le protéger de la réaction des chinois…
Le 12/09/2016
Pour la première fois, 2 députés d’opposition (sur 110) ont été élus en Biélorussie.
Choisis par le dictateur au pouvoir ?
Le 13/09/2016
L’accès Wifi bientôt performant dans les avions.
On est sauvés. Là aussi, on n’aura plus besoin de parler à ses voisins…
Le 14/09/2016
Les Etats Unis vont octroyer 38 Milliards de $ d’aide militaire à Israël sur 10 ans.
Et combien aux Palestiniens ?
Le 15/09/2016

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