Le 15 septembre (depuis la rénovation liturgique du pape saint Pie
X en 1914), la Liturgie de l'Église nous invite à faire mémoire des
douleurs de la Vierge Marie. « Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu'une pure
créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que
l'on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison
de votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu'elle a crucifié
toutes vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de
votre cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que vous
n'auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l'esprit de vie
de votre aimable Fils, pour lequel vous souffriez de si grands tourments,
ne vous avait soutenue et fortifiée par sa puissance infinie »
(Saint Anselme - "De l'exercice de la Vierge", I, 5)
L'Église honore ses incomparables douleurs, spécialement celles
qu'elle ressentit au pied de la Croix au moment de la consommation du
mystère de notre Rédemption. Après s'être concentrée sur le déchirement de
l'âme de Marie au jour de la Passion de son divin Fils, jour où ses
souffrances atteignirent leur maximum d'intensité, la piété des fidèles
s'est étendue à d'autres douleurs que la divine Mère éprouva à différentes
occasions de sa très sainte vie. Pour illustrer les douleurs de la Vierge
Mère, les peintres représentent son cœur perçé de sept
glaives, symbole des sept douleurs principales de la Mère de Dieu, qui
la couronnèrent comme reine des Martyrs. Voici la liste de ces sept
douleurs dont le souvenir est cher aux enfants de Marie :
1. La prophétie
du saint vieillard Syméon (Luc, 2, 34-35)
2. La fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu, 2, 13-21)
3. La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Luc, 2, 41-51)
4. La rencontre de la Vierge Marie et Jésus sur la via dolorosa (Luc, 23,
27-31)
5. Marie contemplant la souffrance et la mort de Jésus sur la Croix (Jean,
19, 25-27)
6. La Vierge Marie accueille son Fils mort dans ses bras lors de la
déposition de la croix.
7. La Vierge Marie abandonne le corps de son divin Fils lors de la mise au
tombeau.
Contemplons donc dans les bras de la Vierge Marie, l'Homme-Dieu
crucifié à cause de nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives
de notre Mère du Ciel. Joignons nos larmes aux siennes et détestons nos
péchés qui ayant provoqué la mort de son divin Fils, ont également été la
cause de son intime martyre. Prions-la de nous obtenir du Sauveur les grâces
nécessaires pour profiter de ses exemples et imiter ses vertus lorsqu'Il
lui plaira de nous faire part de ses humiliations, de ses douleurs et de sa
croix.
Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.
Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.
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Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.
Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s'enfonçait.
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O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !
Ah ! qu'elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !
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Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.
Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.
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Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?
Qui pourrait retenir ses pleurs
A voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?
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Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?
Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?
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Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.
Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.
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Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.
Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.
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Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.
Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d'amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !
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Fac, ut ardeat
cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.
Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu,
L'amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !
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Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.
Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !
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Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.
Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j'aie
Une part de ses tourments !
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Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.
Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !
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Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.
Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !
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Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.
O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !
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Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.
Fais que me marque son supplice,
Qu'à sa Passion je compatisse,
Que je m'applique à sa Croix !
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Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.
Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l'ivresse
Et le sang de ton enfant !
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Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.
Pour que j'échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !
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Christe, cum sit hinc
exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.
Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m'obtenir
La palme de la victoire.
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Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.
Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu'à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !
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Source principale : notredamedesneiges.over-blog (« Rév. x gpm
»).
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