dimanche 4 septembre 2016

Mère Teresa de Calcutta - canonisée . Le Monde des 3.4 Septembre 2016 et 18 Décembre 2015


Mère Teresa est déclarée sainte par le pape François

Le Monde.fr avec AFP | 04.09.2016 à 10h53 • Mis à jour le 04.09.2016 à 11h37

Des dizaines de milliers de fidèles réunis place Saint-Pierre, à Rome, pour assister à la canonisation de Mère Teresa, le 4 septembre 2016.

Son portrait géant trône sur la façade de la basilique Saint-Pierre, à Rome, devant laquelle quelque 100 000 fidèles se sont réunis pour l’événement. Mère Teresa de Calcutta, la religieuse au sari blanc bordé de bleu devenue une icône mondiale, et controversée, de l’engagement en faveur des plus pauvres a été canonisée par le pape François, dimanche 4 septembre, dix-neuf ans après sa mort.

« Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta sainte et nous l’inscrivons parmi les saints, en décrétant qu’elle soit vénérée en tant que telle par toute l’Eglise », a déclaré le pape François, en prononçant la « formule de canonisation » rituelle.
Prix Nobel de la paix en 1979, cette femme tenace et pragmatique, d’une immense tendresse envers les rejetés, s’était aussi faite l’avocate obstinée de la morale de l’Eglise, tout en souffrant dans sa foi la majeure partie de sa vie. « Rendons hommage à cette petite femme amoureuse de Dieu, humble messager de l’Evangile et infatigable bienfaitrice de l’humanité », avait lancé Jean-Paul II, lors de sa béatification en 2003.

Deux miracles pour être canonisé

Ralenti sous Benoît XVI, le dossier de sa canonisation avait été relancé sous François, qui voit dans Mère Teresa une incarnation de son idéal d’une « Eglise pauvre pour les pauvres ». Même s’il a déclaré qu’il aurait eu « peur » si cette petite femme tenace, déterminée et empreinte d’absolu, avait été sa supérieure.
Une canonisation constitue la déclaration officielle qu’une personne décédée est au paradis. Pour cela, le futur saint doit avoir obtenu deux miracles, l’un pour la béatification, l’autre pour la canonisation, signes de sa proximité avec Dieu. Dans le cas de Mère Teresa, il s’est agi de la guérison en 1998 d’une Indienne qui souffrait d’un cancer, puis celle en 2008 d’un Brésilien atteint de tumeurs au cerveau. Même si pour les membres de sa congrégation, elle était déjà sainte depuis le jour de sa mort le 5 septembre 1997.
Née en 1910 dans une famille albanaise à Skopje, alors dans l’empire ottoman et aujourd’hui en Macédoine, Gonxhe Agnes Bojaxhiu est entrée dans les ordres à 18 ans, choisissant son nom de religion en hommage à Thérèse de Lisieux, avant d’être envoyée à Calcutta pour enseigner. En 1950, elle fonde les Missionnaires de la Charité, qui comptent aujourd’hui 5 000 religieuses consacrant leur vie, dans une austérité radicale, « aux plus pauvres d’entre les pauvres » à travers le monde.
« Elle n’était pas une personne extraordinaire, elle était comme nous, mais elle était différente en cela qu’elle était en permanence en communion avec Dieu, quoi qu’elle fasse », explique une sœur, missionnaire de la Charité depuis cinquante ans.

« Une sainte des ténèbres »

Cependant à mesure que sa notoriété augmentait, sa ferme opposition à la contraception et à l’avortement, ses méthodes rudimentaires ou ses sources de financement lui ont valu des critiques et parfois même des attaques acerbes. Surtout, contrairement au pape François, elle ne cherchait pas à s’attaquer aux racines de la pauvreté, regrette Mary Johnson, une Américaine qui a été également missionnaire de la Charité pendant vingt ans.
« Elle avait le capital politique, la bonne volonté de tant de gens à travers le monde, l’oreille des présidents, l’argent… Elle aurait pu user de son influence pour chercher des solutions plus durables », explique-t-elle. Son objectif « n’était pas d’éliminer la pauvreté mais de sauver des âmes », répond une sœur, missionnaire de la Charité.
Et même si elle-même, comme l’ont révélé des écrits poignants publiés après sa mort, s’est sentie rejetée par Dieu pendant la majeure partie de sa vie, allant jusqu’à douter de son existence, Mère Teresa entendait bien continuer ce travail dans l’au-delà. « Si jamais je deviens une sainte, ce sera sûrement une des ténèbres. Je serais en permanence absente du paradis, afin d’aller allumer une torche pour ceux plongés dans les ténèbres sur terre », écrivait-elle en 1959.
Vos réactions (13) Réagir
Daniel BILLARD 04/09/2016 - 19h30
Que l'Abbé" et Sœur Emmanuelle soient snobés par la papauté c'est scandaleux. Qu’on t’ils fait de moins que Mère Thérésa? Ils ont "avoué" quelques "écarts" et alors? Et alors il faudrait expédier aux enfers une bonne partie de la curie romaine! Quelle hypocrisie tout de même!!!
gni 04/09/2016 - 18h08
L'abbé Pierre et Soeur Emmanuelle n'ont pas eu cette chance. Ils ont été déclarés "subito" non béatifiables. Leur crime? une certaine...... indocilité vis-à-vis de Rome. Peut-être que François reviendra un jour sur leur cas
Gaëtan 04/09/2016 - 18h03
Je me demande bien ce qu'il en sait, si elle devenue Sainte ou pas. Après tout, est-il monté pour voir? Saint Pierre est-il descendu pour le lui dire? Que de mystères...
Pierre Dupont 04/09/2016 - 17h23
Désormais, Mère Teresa est mise en orbite et en sainte.
YD 04/09/2016 - 14h39
Le pape instrumentalise la vie d'une femme admirable qui a consacré sa vie à soulager la misère endémique en Inde. Mais que fait-il lui-même, pour soulager cette misère? Il a tant d'argent! Il lui serait si facile de les aider. Ce devrait être son quotidien, si l'on suit les textes? Pourquoi ne fait-il pas pareil? Perpétuer ces croyances absurdes et renforcer son pouvoir, voilà qui est sans doute bien plus urgent que d'aider directement les pauvres. On n'en sortira donc jamais de ces âneries...
Jean Devriendt 04/09/2016 - 17h03
Lui a refusé les pompes vaticanes pour loger dans un simple deux pièces. Que les prélats à demeure en profitent, c'est un fait que ce pape combat d'abord par son exemple.
 
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Mère Teresa proche de la canonisation après la reconnaissance d’un miracle

Le Monde.fr avec AFP | 18.12.2015 à 10h12 • Mis à jour le 18.12.2015 à 10h35
image: http://s2.lemde.fr/image/2015/12/18/534x0/4834530_6_3fe0_mere-teresa-celebre-pour-son-engagement_07ae8938cb7a93e08f1f342fd58bd57c.jpg
Mère Teresa, célèbre pour son engagement auprès des malades à Calcutta, devrait être canonisée le 4 septembre 2016 à Rome.

Le pape François a approuvé un second miracle attribué à Mère Teresa de Calcutta , ouvrant la voie à la canonisation de la religieuse en 2016, selon le Vatican.

« Le Saint-Père a autorisé la Congrégation pour les saints à promulguer les décrets concernant le miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse Teresa de Calcutta. »
Selon l’archevêque de Calcutta, Thomas D’Souza, le miracle en question est la guérison inexpliquée, attribuée à Mère Teresa, d’un Brésilien souffrant de multiples tumeurs au cerveau en 2008. Selon Avvenire, le quotidien des évêques italiens, l’homme, dans le coma, a guéri après que sa femme ait prié pour que mère Teresa lui vienne en aide. A cette époque, elle était déjà morte depuis plus de 10 ans.
Selon Avvenire, cette guérison a été reconnue lors d’une réunion d’experts, convoquée par la congrégation pour la cause des saints. Si tout se passe comme prévu, Mère Teresa devrait être canonisée le 4 septembre à Rome dans le cadre du Jubilé de la miséricorde qui s’est ouvert le 8 décembre.
Morte à l’âge de 87 ans, Mère Teresa de Calcutta, de son vrai nom Agnes Gonxha Bojaxhiu, a consacré plus de quarante ans de sa vie aux pauvres, aux malades et aux mourants. Elle a obtenu le prix Nobel de la paix en 1979 avant d’être béatifiée en 2003 par Jean-Paul II, devant 300 000 fidèles à Rome.
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Elle a obtenu le prix Nobel de la paix en 1979 avant d’être béatifiée en 2003 par Jean-Paul II, devant 300 000 fidèles à Rome.
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Vos réactions (29) Réagir
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Zorglub 04/09/2016 - 11h42
Maintenant que Mère Teresa est sainte et qu'elle fait des miracles, si elle pouvait m'aider à retrouver les clés de mon scooter, ça serait sympa. Bises. xoxo
 
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Daniel BILLARD 20/12/2015 - 23h15
Les miracles ...c'est ce que la science n'explique pas encore! Cette femme mérite bien sûr d'être canonisée mais avant tout pour l’œuvre qu'elle a effectuée auprès des plus déshérités de la planète. Là dessus il n'y a aucune discussion.La reconnaissance universelle est plus utile que cette canonisation qui n'a de sens que pour des croyants. On devrait faire rapidement la même chose pour Sœur Emmanuelle et l'Abbé Pierre. Même si certains de leurs propos dérangent la Curie leur œuvre est bien là.
 
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Miaou MINOUCHE 21/12/2015 - 09h16
Tout à fait d'accord.
 
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Miaou MINOUCHE 19/12/2015 - 11h17
Miracle ou pas, sainte ou pas, rendons hommage à cette combattante remarquable. Si seulement on avait plus de gens de cette trempe, on gérerait mieux la misère du Monde et on consolerait au moins tous ceux qui souffrent. RENDONS AUX PAUVRES LEUR DIGNITE;;;; les nourrir et les soigner c'est un autre problème, à régler aussi, évidemment!
 
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GILBERT BROSSARD 19/12/2015 - 09h50
Tout ceci est d'un autre temps. Il faudrait aux EGLISES de toutes natures un "sacré nettoyage" !!!
 
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rillette 19/12/2015 - 05h33
Vas-y, fais tourner Benoît...
 
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La canonisation de Mère Teresa trouble les nationalistes hindous

LE MONDE | 03.09.2016 à 11h04 • Mis à jour le 04.09.2016 à 07h38 | Par Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)
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Une photo de Mère Teresa dans la léproserie Gandhiji Prem Nivas des missionnaires de la Charité, à Titagarh, en Inde, le 3 septembre 2016.

Un miracle politique s’est produit en Inde, quelques jours seulement avant la canonisation de Mère Teresa, dimanche 4 septembre, à Rome. Le premier ministre Narendra Modi, issu du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), l’organisation matrice du nationalisme hindou, qui accuse Mère Teresa d’avoir « christianisé » des milliers d’Indiens, s’est finalement incliné devant la future sainte de Calcutta.

« Au moment même où la sainteté a été accordée à Mère Teresa, qui a servi les pauvres d’Inde tout au long de sa vie, il est naturel que les Indiens se sentent fiers », avait déclaré M. Modi dimanche 28 août. Une délégation gouvernementale indienne assistera à la cérémonie.
Les nationalistes hindous ne cachent cependant pas leur malaise. La religieuse, qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 1979, bénéficiant du statut d’icône mondiale, n’est ni originaire du pays, ni hindoue. « Vinoba Bhave, Swami Chinmayananda, Acharya Sushil Muni, et de nombreux autres n’ont pas eu la même publicité », déplore Kanchan Gupta dans les colonnes du quotidien The Daily Pioneer. L’éditorialiste regrette que l’Inde oublie d’autres de ses « héros », pointant l’« influence occidentale » dans la manière dont le pays se regarde.
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D’autres nationalistes saluent timidement l’action de Mère Teresa, tout en la relativisant. « Malgré sa mission de conversion, Mère Teresa n’aurait pas pu faire ce qu’elle a fait, et réussir, dans un environnement qui n’est pas hindou », souligne Tarun Vijay, du parti Bharatiya Janata, ajoutant que « l’aide aux personnes en détresse a toujours suscité des louanges dans l’histoire hindoue ».

Capitale mondiale de la misère

Mère Teresa a jeté une lumière à la fois crue et pleine de compassion sur la misère de Calcutta. En 1950, elle fonde les missionnaires de la Charité. Deux ans plus tard, après la rencontre d’une femme agonisant sur un trottoir, elle ouvre une vieille bâtisse, le fameux « mouroir », pour accueillir ceux qui sont rejetés par les hôpitaux. En quelques décennies, l’ancienne capitale de l’empire britannique des Indes est devenue la capitale mondiale de la misère.
Ses positions contre l’avortement ou la contraception ont suscité de nombreuses critiques.
Lors d’une enquête sur les conditions de soin et d’hygiène dispensés dans les centres des missionnaires de la Charité, Aroup Chatterjee – auteur de Mother Teresa : The Untold Story (ed. Fingerprint, non traduit) – découvre que les seringues y sont plusieurs fois utilisées, que des médicaments périmés y sont administrés, que des enfants y sont attachés à leur lit et que l’aspirine n’est que rarement utilisée. Des pratiques amenées à changer« Mère Teresa a glorifié la souffrance, car elle pensait que cela rapprochait de Jésus-Christ », déplore-t-il.
Ses positions contre l’avortement, « le plus grand destructeur de la paix », selon Mère Teresa, ou la contraception ont également suscité de nombreuses critiques. « Le mythe de Mère Teresa a éclipsé de nombreux réformateurs sociaux indiens qui luttaient pour changer les mentalités. Elle n’a rien fait pour lutter contre le système des castes et transformer la société, elle n’était qu’une obscurantiste et une démagogue », enrage Aroup Chatterjee.
Vos réactions (17) Réagir
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Jean-Claude P 04/09/2016 - 13h58
Je ne veux pas mêler des affaires des croyants, mais j'aurais plutôt choisi l'abbé Pierre, qui n'avait pas besoin de s'expatrier pour trouver des gens à aider. Mais on raconte que sa canonisation ne serait pas possible car il aurait commis "le péché de chair"... On croit rêver. Et il n'a pas fait de miracle, il n'a fait que celui de la bonté et de la solidarité...
 
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Jean Robert GERONTO RUMAZ 04/09/2016 - 12h41
Elle ne connaissait pas le cardinal Wessolowski? Elle n'était pas son amie? Elle n'avait pas participé à toutes ses promotions professionnelles? Non? Alors allons manger les petits gâteaux!
 
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marie 04/09/2016 - 10h16
Ce matin sur RTL, témoignait une personne symbole des dérives des méthodes de Mère Thérésa. Cette personne abandonnée par sa mère, a été adopté par une famille française catho et il est devenu séminariste. Son discours était celui d'un illuminé catho réactionnaire.
 
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Miaou MINOUCHE 04/09/2016 - 10h15
Que les nationalistes hindous ne s'inquiètent pas. On n'oublie pas ceux d'entr'eux qui ont consacré leur vie à leur prochain: Un grand merci à tous les bienfaiteurs sur terre.
 
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munstead 04/09/2016 - 09h21
Sainte! Une femme totalement réactionnaire, qui a fricoté avec des dictateurs comme les Duvalier, qui s'est opposée farouchement et activement à la régulation des naissances (rn Inde!)et à la liberté d'avortement, qui n'a appliqué aucune des connaissances récentes de la médecine dans ses mouroirs, qui a accepté de l'argent de mains douteuses, qui utilisait la douleur comme monnaie d'échange pour le paradis. Est-ce un nouveau modèle que l'Église veut donner au monde? François, pape moderne?
 

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