08
heures 59 + Journée d’hier… contact pris avec Eve T. Une de
mes quatre rencontres de la journée de mardi : TVG, métro,
retour et salle d'attente de mon cher JPD. Donner seulement
mes
coordonnées internet n’est pas la bonne façon, pour des
raisons que je ne sais
pas, cette liberté de reprendre langue après la conversation
de train ne
rencontre qu’une timidité ou bien la simple perte de mon
papillon. Je regrette
certaines relations ainsi avortées. Et à cette jeune femme
fonctionnaire municipales
à Clamart, j’aurai dû demander ses coordonnées tant elle
était ouverte et en même
temps, je le crois, typique de cette assimilation réussie,
de ce retour
cependant à la civilisation arabo-musulmane et à une langue
qu’elle apprend et
ne savait plus de naissance : son père arrivé d’Algérie à 12
ans et
aujourd’hui âgé de 87 ans… je n’ai pas eu le réflexe alors
qu’elle avait été
heureuse de notre conversation et de notre ouverture
mutuelle. – A l’UCK, trois
quarts d’heure hier, tenu le journal de notre fille. Tant à
noter, mais aussi
sa vaillance, son courage, sa revendication d’autonomie, son
organisation, ses
propres notes, elle m’émerveille m^me si elle est souvent
agacée et donc vive
vis-à-vis de moi – Passionnant échange en fin d’après-midi,
malheureusement à
six seulement, MLP compris, sur la parabole du riche et de
Lazare :
l’évangile de dimanche prochain. Lecture de lit hier soir :
commentaires
des Pères et de quelques-uns de leurs épigones à la
production desquels je suis
« abonné » par internet.
Dieu
nous connaît, pas seulement en tant que Dieu notre Créateur,
mais surtout en
tant que Dieu fait homme, ayant vécu parmi nous, ayant vécu
notre condition
humaine et ses limites, les joies et enthousiasmes, les
rencontres, la peur,
l’angoisse, la souffrance et la mort. Il sait donc nous
prendre comme nous
pouvons être pris, très intimement et efficacement. Ce m’est
encore manifesté
ce matin. Eveil dans la dépression, le défi de mon livre, la
question de mort,
pas tant ce qu’il arrive ensuite, pas tant le salut, car du
salut et pour tous,
je suis sûr, mais n’avoir pas fait tout ce qu’il y avait,
tout ce que j’ai à
faire, très physiquement ou cette écriture d’un livre et des
suivants que je
dois vraiment à des lecteurs et des destinataires sans doute
inconnus mais qui
me sont intensément présents. Hier soir, trop fatigué pour
écrire après le
dîner ces rencontres de la veille, vies
d’autres. Et ce matin
le gong du
temps, la limite de forces de plus en plus limitées, et pour
l’ordalie le
calendrier… puis, cette communication de Françoise D. d’une
analyse sur la
recrudescence, malgré la pause officiellement publiée ces
dernières semaines,
de la négociation transatlantique : un accord ultra-secret
sur les
services et les matières premières empêcheraient sans retour
toute reprise en
main des Etats. Ceux-ci depuis vingt ans, acculés « par
l’air du
temps » à déréglementer en tout, se
verraient désormais interdits de tout remords, de
tout retour, et
notamment de nationalisations, le tout par une contrainte
qui leur reste
extérieure, vg. le scandale patent ces jours-ci de nos
autroutes. Cela m’a
redressé instantanément. Il faut ce livre, cela m’a donné un
chapitre. Je peux
maintenant faire le plan à peu près complet. Ambition de
boucler d’ici Franklin
et Bruxelles les 1er-4 Octobre.
Edith,
malgré ses habituels énervements, sans doute en réponse à
mes habituelles
infirmités de comportement… merveilleusement adéquate en ce
moment, malgré son
inquiétude. Que je ne peux accentuer en lui donnant à
partager la mienne.
Demandé à MLP que nous parlions un peu la semaine prochaine.
11
heures 57 + Emission de Yann BARTHES hier : DSK en Ukraine,
colloque sur une économie dominée par seulement par la
Russie et son gaz, mais par la ressource humaine. Refus de
DSK de commenter la situation française... Nouvelles radio.
Christine BOUTIN annonce la mort de Jacques CHIRAC, pas de
confirmation. La Grande Guerre, le terrorisme, la
"disparition" de JC : DG et la Quatrième République,
inaugurer les chrysanthèmes, et chance de FH : discours à la
nation sur son grand prédécesseur. NS et AJ n'auront pas une
telle mise en scène... Compilation des récentes dépêches du
Monde. La
mondialisation version actuelle est aussi belligène et
mortifère qu’un conflit
classique d’antan. L’assaut contre les Etats, donc contre la
possibilité et
l’enceinte démocratique. De plus en plus, il semble que le
seul critère pour la grande entreprise, les
« groupes » économiques et financiers, et pour les individus
soit
le profit, l’argent gagnés non par inventivité technologique
ou par
correspondance d’une production à un besoin ou par
rémunération d’un travail,
mais uniquement une spéculation contre l’intérêt général et
sur le dos des
gens. Bien mal acquis… constamment. La corruption qui va
avec : cette
ex-commissaire européenne (la génération BARROSO), et la
cécité puisque les
stratégies ne sont pas cherchées et pensées pour le bien
commun ou pour celui
de l’entreprise, mais uniquement pour du profit. – Je relève
les classements
d’universités à nouveau : plus les Français, dans
l’enseignement
supérieur, universités, grandes écoles, cherchent « l’
excellence »,
c’est-à-dire l’imitation des anglo-saxons, plus ils se
déclassent. Ne soyons
que nous-mêmes et nos étudiants d’abord adaptés à nos fins
nationales et
européennes. Significatif : la soi-disant domination
britannique sur les
systèmes universitaires dans chacun des Etats-membres,
aboutit au brexit –
Rafale, la vente à l’Inde serait
imminente, je reste sceptique même si elle se fait. Nos
succès à l’exportation
ne sont plus que de la cession de licence : ce n’est pas de
l’emploi en
France ou seulement bien moins que ce qu’on fait croire. –
Notre campagne
présidentielle : évidemment, elle est complètement à côté
puisque les défis
sont l’entreprise européenne à désembourber, notre
patrimoine industriel,
agricole et intellectuel à sauvegarder ou à récupérer, ces
négociations et
pentes vers un désarmement total des Etats, et donc vers
l’impossibilité d’un
contrôle, puis d’une réorientation démocratiques. Alors, on
a les rodomontades
de NS et une surenchère « droitière » chez les Républicains
qui a pour
conséquence d’ailleurs de détruire le Front national puisque
celui-ci est
modéré par rapport à NS. Sauf si AJ remporte la primaire à
droite. La victoire
de NS sera sans lendemain car il y aura une candidature
BAYROU et sans doute
d’autres au centre, et que la concurrence FN/NS devrait
faciliter de manière
pas encore mesurée aujourd’hui la réélection de FH. Une
candidature MACRON ne
peut se faire pour 2017, elle n’aura pas assez à droite pour
compenser ce
qu’elle n’obtiendra jamais à gauche. Qu’ensuite pendant le
prochain quinquennat
les distributions d’électorat entre les partis changent
beaucoup, rien n’est à
exclure. Mais il est certain qu’en sus de la mondialisation,
des tendances
hégémoniques de la Chine et des défis qui ne seront
surmontés que très à la
longue : re-départ de l’entreprise européenne, migrations,
il y a des
tendances toutes conventionnelles à des conflits militaires
majeurs : la
Russie tant qu’elle ne se débarrasse pas de POUTINE et
n’essaye pas vraiment la
démocratie. La dernière tentative, si l’on ne compte pas les
évolutions que
GORBATCHEV souhaitait ou rendait possible, remonte à 1911 et
STOLYPINE. Il
faudrait une très intime concertation franco-allemande
ouverte ensuite aux deux
Latins : Espagne et Italie. Une initiative aussi, française
ou à
quelques-uns, pour remodeler complètement le fonctionnement
et l’expression de
l’Union. – Rien dans notre campagne présidentielle ne le
laisse entendre. D’où…
mon projet « ordalie », mais surtout…
Oui,
prier [1]…
caractérisation de notre époque ? et c’était un sujet de
composition au collège
de mes chers Pères Jésuites (Eugène DETAPE) nous préparant
si bien au bac. Tout
discours est fatigant, on ne peut jamais tout
dire. L’œil n’a jamais fini de voir, ni l’oreille d’entendre.
Ce qui a existé,
c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se
fera ;
rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une seule chose dont
on dise :
« Voilà enfin du nouveau ! ». – Non, cela existait déjà dans
les siècles passés. Mais il ne reste pas de souvenirs
d’autrefois ; de même
les événements futurs ne laisseront pas de souvenir après eux.
Ces affirmations
paraissent totalement
controuvées à notre époque, les progrès technologiques et
cette avancée dans le
dépérissement des Etats et de la démocratie (changement
politique profond aussi
majeur que le furent la Révolution française et sa contagion
dans toute
l’Europe) paraissent dire et prouver le contraire. Il me
semble cependant que
l’analogie de notre moment psychologique avec l’affirmation
du Qohèleth
(s’intitulant fils de David, c’est, selon
la Bible de Jérusalem, édition de 1956… tout simplement
celui qui a fonction
d’orateur dans une assemblée) montre notre attitude intime :
le clivage
entre progrès et conservation, entre recel et générosité
quand s’ouvrent de
nouveaux champs au travail comme à la spéculation. Pour les
contemporains
d’Hérode, c’est ce mouvement, rien de nouveau : le Christ ne
peut être
qu’un prophète ressuscité, quelque grand nom déjà connu mais
passé. Mais le roi
quand il n’est pas dominé par ses sens ou ses ménagements
envers sa seconde
femme ou ses entourages politique et militaires, est
perspicace. Son père ou
son prédécesseur de même prénom, avait aussitôt vu le
concurrent dans le
nouveau-né qu’annonçaient les « rois mages ». Celui-ci, qui
sera
exaucé quand commencera la Passion de ce Christ qui
l’intrigue, a au moins une
méthode. Il cherchait à le voir. Ceux
qui me confient la perte de leur foi d’adolescent ne
pourront y réaccéder, la
recevoir de nouveau, et cette fois selon leur intelligence
et leur liberté
d’adulte, que s’ils cherchent non à raisonner ou à
historiciser ou à
philosopher (l’impasse de la Grèce antique), mais à voir et
rencontrer une
personne. Celle du Christ, Verbe incarné, notre semblable… ressuscité.
Que
nos cœurs pénètrent la sagesse… Que vienne sur nous la douceur
du Seigneur
notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.
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