BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place
Saint-Pierre
Mercredi 1er juin 2011
Chers frères et sœurs,Mercredi 1er juin 2011
En lisant l’Ancien Testament,
une figure ressort parmi les autres: celle de Moïse, précisément comme homme de
prière. Moïse, le grand prophète et «condottiere» du temps de l’Exode, a exercé
sa fonction de médiateur entre Dieu et Israël en se faisant le messager, auprès
du peuple, des paroles et des commandements divins, en le conduisant vers la
liberté de la Terre promise, en enseignant aux juifs à vivre dans l’obéissance
et dans la confiance envers Dieu au cours de leur long séjour dans le désert,
mais également, et je dirais surtout, en priant. Il prie pour le pharaon
lorsque Dieu, avec les plaies, tentait de convertir le cœur des Egyptiens (cf. Ex
8-10); il demande au Seigneur la guérison de sa sœur Marie frappée par la lèpre
(cf. Nb 12, 9-13), il intercède pour le peuple qui s’était rebellé,
effrayé par le compte-rendu des explorateurs (cf. Nb 14, 1-19), il
prie quand le feu va dévorer le campement (cf. Nb 11, 1-2) et quand
les serpents venimeux font un massacre (cf. Nb 21, 4-9); il s’adresse
au Seigneur et réagit en protestant quand le poids de sa mission devient trop
lourd (cf. Nb 11, 10-15); il voit Dieu et parle avec Lui «face à face,
comme un homme parle à son ami» (cf. Ex 24, 9-17; 33, 7-23; 34, 1-10.
28-35).
Même quand le peuple, au
Sinaï, demande à Aaron de faire le veau d’or, Moïse prie, en accomplissant de
manière emblématique sa propre fonction d’intercesseur. L’épisode est raconté
au chapitre 32 du Livre de l’Exode et possède un récit parallèle dans le
Deutéronome, au chapitre 9. C’est sur cet épisode que je voudrais
m’arrêter dans la catéchèse d’aujourd’hui, et en particulier sur la prière de
Moïse que nous trouvons dans le récit de l’Exode. Le peuple d’Israël se
trouvait au pied du Sinaï tandis que Moïse, sur le mont, attendait le don des
tables de la Loi, jeûnant pendant quarante jours et quarante nuits (cf. Ex
24, 18; Dt 9, 9). Le chiffre quarante possède une valeur symbolique et
signifie la totalité de l’expérience, alors qu’avec le jeûne, on indique que la
vie vient de Dieu, que c’est Lui qui la soutient. L’acte de manger, en effet,
implique de prendre la nourriture qui nous soutient; jeûner, en renonçant à la
nourriture, acquiert donc, dans ce cas, une signification religieuse: c’est une
manière pour indiquer que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de chaque
parole qui sort de la bouche du Seigneur (cf. Dt 8, 3). En jeûnant,
Moïse montre qu’il attend le don de la Loi divine comme source de vie: celle-ci
révèle la volonté de Dieu et nourrit le cœur de l’homme, en le faisant entrer
dans une alliance avec le Très-Haut, qui est source de la vie, qui est la vie
elle-même.
Mais alors que le Seigneur,
sur le mont, donne la Loi à Moïse, au pied de la montagne, le peuple la
transgresse. Incapable de résister à l’attente et à l’absence du médiateur, les
juifs demandent à Aaron: «Allons, fais-nous un dieu qui aille devant nous, car
ce Moïse, l’homme qui nous a fait monter du pays d’Egypte, nous ne savons pas
ce qui lui est arrivé» (Ex 32, 1). Las d’un chemin avec un Dieu
invisible, à présent que Moïse, le médiateur, a lui aussi disparu, le peuple
demande une présence tangible, perceptible, du Seigneur, et il trouve dans le
veau de métal fondu fait par Aaron, un dieu rendu accessible, manœuvrable, à la
portée de l’homme. C’est une tentation constante sur le chemin de foi: éluder
le mystère divin en construisant un dieu compréhensible, correspondant à ses
propres conceptions, à ses propres projets. Ce qui se produit au Sinaï révèle
toute la stupidité et la vanité illusoire de cette prétention car, comme
l’affirme ironiquement le Psaume 106, «ils échangeaient ce qui était leur
gloire pour l’image d’un taureau, d’un ruminant» (Ps 106, 20). C’est
pourquoi le Seigneur réagit et ordonne à Moïse de descendre de la montagne, en
lui révélant ce que fait son peuple et en terminant par ces mots: «Ma colère va
s’enflammer. De toi en revanche je ferai une grande nation» (Ex 32,
10). Comme avec Abraham à propos de Sodome et de Gomorrhe, à présent aussi,
Dieu révèle à Moïse ce qu’il entend faire, comme s’il ne voulait pas agir sans
son consentement (cf. Am 3, 7). Il dit: «ma colère va s’enflammer». En
réalité, ce «Ma colère va s’enflammer» est dit précisément pour que Moïse
intervienne et lui demande de ne pas le faire, révélant ainsi que le désir de
Dieu est toujours celui du salut. Comme pour les deux villes de l’époque
d’Abraham, la punition et la destruction, à travers lesquelles s’exprime la
colère de Dieu comme refus du mal, indiquent la gravité du péché commis; dans
le même temps, la demande de l’intercesseur entend manifester la volonté de
pardon du Seigneur. Tel est le salut de Dieu, qui implique la miséricorde, mais
en même temps également la dénonciation de la vérité du péché, du mal qui
existe, de sorte que le pécheur, ayant reconnu et refusé son propre mal, puisse
se laisser pardonner et transformer par Dieu. La prière d’intercession rend
ainsi agissante, au sein de la réalité corrompue de l’homme pécheur, la miséricorde
divine, qui trouve voix dans la supplique de l’orant et qui se fait présente à
travers lui là où il y a besoin de salut.
La supplique de Moïse est
entièrement axée sur la fidélité et la grâce du Seigneur. Il se réfère tout
d’abord à l’histoire de la rédemption que Dieu a commencée avec la sortie
d’Israël d’Egypte, pour ensuite rappeler l’antique promesse donnée aux Pères.
Le Seigneur a opéré le salut en libérant son peuple de l’esclavage égyptien;
pourquoi alors — demande Moïse — «les Egyptiens devraient-ils dire: “c’est par
méchanceté qu’il les a fait sortir, pour les faire périr dans les montagnes et
les exterminer de la face de la terre”?» (Ex 32, 12). L’œuvre de salut
commencée doit être complétée; si Dieu faisait périr son peuple, cela pourrait
être interprété comme le signe d’une incapacité divine à mener à bien son
projet de salut. Dieu ne peut pas permettre cela: Il est le Seigneur bon qui
sauve, le garant de la vie, il est le Dieu de miséricorde et de pardon, de
libération du péché qui tue. Et ainsi, Moïse fait appel à Dieu, à la vie
intérieure de Dieu contre la sentence extérieure. Mais alors, argumente Moïse
avec le Seigneur, si ses élus périssent, même s’ils sont coupables, Il pourrait
apparaître incapable de vaincre le péché. Et on ne peut pas accepter cela.
Moïse a fait l’expérience concrète du Dieu de salut, il a été envoyé comme
médiateur de la libération divine et à présent, avec sa prière, il se fait
l’interprète d’une double inquiétude, préoccupé pour le sort de son peuple,
mais en même temps également préoccupé pour l’honneur que l’on doit au
Seigneur, pour la vérité de son nom. En effet, l’intercesseur veut que le
peuple d’Israël soit sauf, car il est le troupeau qui lui a été confié, mais
également parce que dans ce salut se manifeste la véritable réalité de Dieu.
L’amour des frères et l’amour de Dieu se mêlent dans la prière d’intercession,
sont inséparables. Moïse, l’intercesseur, est l’homme tendu entre deux amours,
qui dans la prière se superposent dans un unique désir de bien.
Moïse en appelle ensuite à la
fidélité de Dieu, en lui rappelant ses promesses: «Souviens toi de tes
serviteurs Abraham, Isaac et Israël, à qui tu as juré par toi-même et à qui tu
as dit: “Je multiplierai votre postérité comme les étoiles du ciel, et tout ce
pays dont je vous ai parlé, je le donnerai à vos descendants et il sera votre
héritage à jamais”» (Ex 32, 13). Moïse rappelle l’histoire fondatrice
des origines, des Pères du peuple et de leur élection, totalement gratuite,
dont Dieu seul avait eu l’initiative. Ce n’est pas en raison de leurs mérites
qu’ils avaient reçu la promesse, mais par le libre choix de Dieu et de son
amour (cf. Dt 10, 15). Et à présent, Moïse demande que le Seigneur
continue dans la fidélité son histoire d’élection et de salut, en pardonnant à
son peuple. L’intercesseur ne fournit pas d’excuse pour le péché de son peuple,
il ne dresse pas la liste de présumés mérites revenant à son peuple ou à
lui-même, mais il fait appel à la gratuité de Dieu: un Dieu libre, totalement
amour, qui ne cesse de chercher celui qui s’est éloigné, qui reste toujours
fidèle à lui-même et offre au pécheur la possibilité de revenir à Lui et de
devenir, avec son pardon, juste et capable de fidélité. Moïse demande à Dieu de
se montrer plus fort également que le péché et que la mort, et avec sa prière,
il provoque cette révélation divine. Médiateur de vie, l’intercesseur
solidarise avec le peuple; désirant uniquement le salut que Dieu lui-même
désire, il renonce à la perspective de devenir un nouveau peuple agréable au
Seigneur. La phrase que Dieu lui avait adressée, «de toi en revanche je ferai
une grande nation», n’est pas même prise en considération par l’«ami» de Dieu,
qui en revanche est prêt à assumer sur lui non seulement la faute de son
peuple, mais toutes ses conséquences. Lorsque, après la destruction du veau
d’or, il reviendra sur le mont pour demander à nouveau le salut pour Israël, il
dira au Seigneur: «Pourtant, s’il te plaisait de pardonner leur péché... Sinon,
efface-moi, de grâce, du livre que tu as écrit» (v. 32). Avec la prière,
désirant le désir de Dieu, l’intercesseur entre toujours plus profondément dans
la connaissance du Seigneur et de sa miséricorde et il devient capable d’un
amour qui arrive jusqu’au don total de soi. En Moïse, qui se trouve sur la cime
du mont face à face avec Dieu et qui se fait l’intercesseur pour son peuple et
s’offre lui-même — «efface-moi» —, les Pères de l’Eglise ont vu une
préfiguration du Christ, qui sur la haute cime de la Croix se trouve réellement
devant Dieu, non seulement comme ami mais comme Fils. Et il ne s’offre pas
seulement — «efface-moi» —, mais avec son cœur transpercé, il se fait effacer,
il devient, comme le dit saint Paul lui-même, péché, il porte sur lui nos
péchés pour nous sauver; son intercession est non seulement solidarité,
mais identification avec nous: il nous porte tous dans son corps. Et ainsi,
toute son existence d’homme et de Fils est un cri au cœur de Dieu, est pardon,
mais un pardon qui transforme et qui renouvelle.
Je pense que nous devons
méditer cette réalité. Le Christ se trouve devant la face du Seigneur et prie
pour moi. Sa prière sur la Croix est contemporaine de tous les hommes, elle
m’est contemporaine: Il prie pour moi, il a souffert et il souffre pour moi, il
s’est identifié avec moi en prenant notre corps et l’âme humaine. Et il nous
invite à entrer dans son identité, en nous faisant un corps, un esprit avec
Lui, car du haut de la cime de la Croix il a apporté non de nouvelles lois, des
tables de pierre, mais il a apporté lui-même, son corps et son sang, comme
nouvelle alliance. Ainsi, il nous fait devenir ses consanguins, un corps avec
Lui, identifiés à Lui. Il nous invite à entrer dans cette identification; à
être unis avec Lui dans notre désir d’être un corps, un esprit avec Lui. Prions
le Seigneur afin que cette identification nous transforme, nous renouvelle, car
le pardon est renouveau, est transformation.
Je voudrais conclure cette
catéchèse avec les paroles de l’apôtre Paul aux chrétiens de Rome: «Qui
accusera ceux que Dieu a choisis? Puisque c’est Dieu qui justifie. Qui pourra
condamner? Puisque Jésus Christ est mort; plus encore: il est ressuscité, il
est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous. Qui pourra nous séparer de
l’amour du Christ? [...] Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances
[...] ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu
qui est Jésus Christ notre Seigneur» (Rm 8, 33-35.38.39).
* * *
J’accueille avec joie les
pèlerins francophones ! Comme Moïse, soyons aussi des intercesseurs auprès de
Dieu, en étant solidaires de nos frères. Désirons ardemment le salut qu’il veut
pour tous. Connaissant sa miséricorde, nous serons capables d’aimer jusqu’au
don de nous-mêmes. Avec ma Bénédiction !
©
Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
wikipédia – à jour au 17 août 2016
Moïse
Moïse
|
|
Titre
|
|
Premier prophète
du judaïsme
|
|
Prédécesseur
|
-
|
Successeur
|
Josué, commandant militaire des Hébreux
|
Biographie
|
|
Nom de naissance
|
משה בן עמרם
|
Lieu de
naissance
|
|
Lieu de décès
|
|
Nature du décès
|
|
Nationalité
|
Israélite de la tribu
de Lévi
|
Père
|
|
Mère
|
|
Fratrie
|
|
Conjoint
|
|
Enfants
|
|
Entourage
|
|
Le personnage de Moïse apparaît dans le Livre de l'Exode, un texte composé de différentes strates d'écritures et dont les premiers éléments semblent dater de la fin du VIIe siècle av. J.-C.. Ce récit semble notamment inspiré de la légende du roi mésopotamien Sargon d'Akkad sauvé des eaux, à l'instar duquel Moïse apparaît, pour la recherche du début du XXIe siècle, comme un personnage fondateur mythique mais dont l'historicité est inaccessible.
Pour les traditions monothéistes juive et chrétienne, Moïse est l'auteur sous inspiration divine du Pentateuque, c'est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, livres qui constituent la Torah juive et sont appelés la « Loi de Moïse » dans le judaïsme. C'est là que sont relatées l'histoire de Moïse lui-même, celle des Patriarches et celle du peuple d'Israël. Moïse y apparaît comme le prophète et le guide qui conduit le peuple hébreu hors d'Égypte, pays où ils vivaient dans la servitude, après que les dix plaies infligées à l'Égypte ont permis la libération du peuple d'Israël. Fils d'Amram, Moïse est le premier personnage à être nommé « homme de Dieu » dans la Bible.
Selon ces traditions, Moïse écrit également « sous la dictée de Dieu » les Dix Commandements et tout un ensemble de lois religieuses, sociales et alimentaires. En plus de cette idée d'une rédaction mosaïque sous la dictée de Dieu connue comme la « Torah écrite », les rabbins attribuent également à Moïse la « Torah orale » que constituent les commentaires de la Loi codifiés dans la Mishna1.
La tradition de la rédaction mosaïque de la Torah a été remise en question à partir du XVIIe siècle, entre autres par Spinoza, puis au XVIIIe siècle par Jean Astruc, qui ne réfutent pas l'historicité de Moïse pour autant2. C'est depuis lors que se développe l’école de la critique biblique, étudiant la Bible comme un objet scientifique.
En Islam, Moïse - sous le nom de Moussa - est le prophète le plus présent dans le Coran, cité à cent trente-six reprises. Il fait partie des « grands prophètes », considéré comme l'un des messagers envoyés par Allah et annonce le prophète Mahomet. Les récits mosaïques du Coran s'inspirent du Pentateuque, de l'Aggada et proposent des épisodes originaux, insistant sur le parallélisme entre Mahomet et Moïse. Ce dernier est le seul des prophètes à avoir entendu directement Dieu lorsqu'il reçoit les tables de la Loi ce qui lui vaut le titre de kalîm Allah - « interlocuteur de Dieu ».
Sommaire
- 1 Étymologie du nom de Moïse
- 2 Récit biblique
- 2.1 Jeunesse de Moïse
- 2.2 L’appel de Dieu (Exode 3)
- 2.3 Les dix plaies d’Égypte
- 2.4 L’exode dans le désert et les dix commandements
- 2.5 Mort de Moïse
- 3 Littérature biblique
- 4 Traditions extra-bibliques
- 5 Figures mosaïques
- 5.1 Premier prophète et intime de Yahweh
- 5.2 Libérateur du peuple juif
- 5.3 Législateur
- 5.4 Figure royale
- 5.5 Médiateur
- 6 Historicité de Moïse
- 7 Représentations artistiques
- 8 Opéra
- 9 Notes et références
- 10 Bibliographie
- 11 Annexes
Étymologie du nom de Moïse
Une des fresques de la synagogue de Doura Europos : la
fille d'un pharaon,
entourée de suivantes, sauve des eaux Moïse bébé.
L'onomastique
propose plusieurs pistes concernant l'étymologie
du nom de Moïse.La Bible donne l'origine suivante au nom de Moïse : selon le livre de l'Exode (Ex. 2:10)b 1, la fille de Pharaon découvre sur la rive du fleuve un panier où se trouve un nourrisson. Elle rend le bébé à sa mère, afin que celle-ci continue à l'allaiter. Puis, « quand l’enfant eut grandi, [la mère du nourrisson] le ramena à la fille de Pharaon qui le traita comme un fils et lui donna le nom de Moïse (משה, MSH, Mosheh ou Moshé), car, disait-elle, des eaux je l’ai sauvé » (MSYTHW, Mechitihou).
Hiéroglyphe MS (s)
La recherche contemporaine s'accorde sur l'origine égyptienne du nom que
laisse transparaître l'explication traditionnelle3. Ainsi,
« l'étymologie hébraïque populaire, proposée en Exode 2, 10 (« tiré
des eaux »4) ne
peut cacher le caractère égyptien [du] patronyme (…) : Moïse, Môseh
en hébreu, correspond à un élément, bien connu par les noms de pharaons tels
qu'Ahmosès,
Toutmosès,
Ramsès...
de l'onomastique égyptienne – laquelle s'explique dans un milieu de Sémites
« Asiatiques » installés depuis un certain temps dans le delta
oriental, phénomène récurrent dans la longue histoire de l'Égypte »5.Moshé est ainsi une translittération de la racine égyptienne mesi/mas/mes qui signifie « enfanter » ou de la racine m-s-s signifiant « engendré par »6. « Le nom de Moïse, issu de Mosé (mès = enfant, mésy = mettre au monde, etc.), constitue également la déviation du nom très égyptien dont la première partie est constituée d'un nom divin : Thotmès, Ramès7, etc », Moïse n'ayant conservé que la seconde partie de ce nom théophore composé8.
Le rédacteur biblique connaît très bien le sens égyptien du nom de Moïse : avant l'attribution de son nom en Exode 2:10 , il le désigne comme yèlèd (« nouveau-né, enfant ») issu de la racine yalad qui est la racine hébraïque équivalente à la racine égyptienne mes, « enfanter, engendrer »9. Dans son récit de la naissance de Moïse, le rédacteur biblique réalise ainsi, par une réinterprétation tardive, une construction littéraire donnant une étiologie hébraïque au nom de Moïse grâce à un procédé de style, appelé paronomase (jeu de mots qui repose sur la ressemblance graphique et phonétique), avec la racine hébraïque très rare משה 10.
La Septante ne peut effectuer cette reconstitution pseudo-étymologique par ce procédé littéraire, mais Philon d'Alexandrie11 et Flavius Josèphe12 trouvent un autre jeu de mots sur Moïse en l'appelant Môusês : ils rapprochent (en transcription grecque) ce Môusês du nom égyptien mṓu (« eau »), rendant compte par là de la déclaration de la fille du pharaon13.
Récit biblique
Moïse sauvé des eaux, peint par Sébastien Bourdon (vers 1650).
La vie de Moïse décrite dans la Bible se découpe en trois parties de quarante ans, valeurs
mythiques (le nombre 120 étant symbole de perfection) fréquemment employés par
les rédacteurs bibliques au sujet de la longévité des personnages de la
Bible14.La fille de Pharaon découvre sur la rive du fleuve un panier15 dans lequel flotte un nourrisson qu'elle nomme « Moïse ». Elle décide de l'adopterb 2,16.
À quarante ans, Moïse constate la misère de son peuple d’origine et tue un contremaître égyptien qui battait un Hébreu. Il n'a d’autre choix que de s’enfuir dans le désert et trouve asile auprès de Jethro (ou Yitro), prêtre de Madian. Moïse prête main-forte aux filles de Jethro et se marie avec l’une d’elles, Tsippora (Séphora). Il mène une vie de berger, « faisant paître ses moutons loin dans le désert »17.
Lorsque Moïse atteint l'âge de 80 ans, Dieu se révèle à lui et lui dévoile sa mission : « L’ange de l’Éternel lui apparut au milieu d'un buisson alors qu’il faisait paître les moutons de son beau-père. »18 Il conduit alors les « Enfants d'Israël » hors d’Égypte, jusqu'à la « Terre promise », le pays de Canaan, sur le seuil duquel il meurt, à 120 ansb 3.
Jeunesse de Moïse
Moïse défend les filles de Jethro, par Rosso
Fiorentino.
Les parents de Moïse, Amram et Jocabed (hébreu Yokheved), sont tous deux issus de la maison
de Lévi (qui sera consacrée plus tard au service de Dieu après l'épisode du
veau d'or).
Amram est le fils de Kehat et le petit-fils de Lévi. Ils sont de la première
génération des Hébreux qui naissent en Égypte. Moïse est donc de la deuxième
génération qui voit le jour en Égypte. C'est au cours de cette génération que
Pharaon donne l'ordre à son peuple d'éliminer les nouveau-nés mâles et de ne
laisser vivre que les filles. Le frère de Moïse s'appelle Aaron.Après sa naissance (le 7 adar selon la tradition19), sa mère Yokheved cache l'enfant durant trois mois puis l'abandonne dans une corbeille sur le Nil, près de la rive (le 6 sivan19). La fille du pharaon (Bithiah — hébreu Batya — dans le midrash), qui se baignait avec des suivantes, trouve l'enfant et décide de l'adopter (inspirée dans ce geste par l’ange Gabriel, selon le midrash), bien qu'ayant immédiatement devinéb 4 que l'enfant était hébreu20.
Elle demande alors à une jeune fille qui observe la scène de lui trouver une nourrice parmi les Hébreux pour l'élever. Cette jeune fille, Myriam, qui est la sœur aînée de Moïse, lui présente sa mère.
Un célèbre midrash raconte qu'un jour Moïse, jouant sur les genoux du pharaon, lui dérobe sa couronne. Y voyant un mauvais présage, les mages du monarque suggèrent à celui-ci la mise à mort immédiate de l'enfant. Cependant, Jethro, prêtre de Madian, propose de mettre à l'épreuve ce qui n'était peut-être que jeu d'enfant, et fait placer Moïse devant un plateau de diamants et de braises ardentes. Moïse se précipite vers le plateau de diamants, mais trébuche (à la suite de l'intervention de Gabriel) vers les braises ardentes. Dans sa frayeur, il porte ses doigts à la bouche et se brûle la langue et les lèvres. C'est de là que vient le bégaiement de Moïse. Le bout de sa langue est brûlée vive. Quant à sa bouche, un pansement y est mis. Quand celui-ci est retiré, il perd un morceau important de sa lèvre. Moïse est désormais « lourd de bouche et lourd de langue » (Ex 4,10-11), ce qui incitera Yahvé à associer son frère Aaron comme porte-parole de Dieu21.
Devenu adulte, Moïse se rend compte des difficiles conditions de vie de ses frères de sang. Voyant un Égyptien frapper un Hébreu22, il voit qu'il est seul, tue23 l'Égyptien et l'enterre dans le sable.
Les jours suivants, constatant que l'affaire s'était ébruitée, il s'enfuit d'Égypte vers le pays de Madian. Parvenu à un puits, il défend des bergères de Madian contre d'autres bergers. Celles-ci lui offrent l'hospitalité en remerciement. Moïse trouve donc asile à Madian, où le prêtre, Jethro (יתרו), aussi appelé Réuel (רעואל), lui donne sa fille Séphora (צפורה) en mariage et dont il a deux fils, Gershom et Éliézerb 5.
L’appel de Dieu (Exode 3)
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (indiquez la date de pose grâce au paramètre date).
|
Moïse et le buisson ardent, par Dirk Bouts.
Alors qu'il est réfugié en Madiân et qu’il garde les troupeaux de son beau-père, Moïse
vit une expérience que la Bible décrit comme une vocation :
Dieu l’appelle de l’intérieur d’un buisson en feu mais qui ne consume pas. Sa
mission consistera à libérer le peuple hébreu de
l’esclavage qu’il subit en Égypte.Pour l’accréditer auprès des Hébreux, Dieu lui révèle son nom, en continuité avec la tradition ancestrale : Abraham, Isaac et Jacob. Ce nom est le tétragramme YHWH, expliqué en Gn 3:14 par la formule אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה (Ehyeh Asher Ehyeh). La traduction de cette formule est variable : « Je suis Celui Qui suis », « Je suis qui Je serai », « Je suis qui je suis » etc. Dans la traduction grecque de ce passage, les termes employés ouvrent la porte à une interprétation d’ordre métaphysique : « Je suis l’Étant ».
Moïse commence par s’excuser de sa mission, prévoyant les difficultés d’avoir à affronter Pharaon. Il reçoit alors des moyens et un signe qui ne le dispenseront pas de marcher dans la foi à travers les difficultés : des moyens d’ordre surnaturel, l'Égypte subira 10 fléaux envoyés par Dieu, mais aussi d’ordre naturel, comme l’aide de son frère Aaron ; un signe futur consistant dans l’annonce de son retour sur ce même lieu avec le peuple.
Après cet événement, Moïse abandonne sa situation de berger et retourne en Égypte.
Les dix plaies d’Égypte
Article détaillé : Dix plaies d’Égypte.
Moïse et son frère Aaron tentent de persuader Pharaon de laisser les
Hébreux quitter l’Égypte en le menaçant de terribles fléaux qui chaque fois se
réalisent. Pharaon leur oppose ses magiciens (appelés Jannès et Jambrès dans la tradition postérieure)
et ne cède qu’après la dixième plaie. (Exode, chapitres 7 à
12.)- Les eaux du Nil deviennent sang ;
- Les grenouilles envahissent l’Égypte ;
- Les mouches et les moustiques attaquent la population ;
- Les vermines apparaissent ;
- Une épidémie de peste attaque le bétail ;
- Les habitants attrapent des furoncles (lèpre) ;
- La grêle détruit les récoltes ;
- Les sauterelles dévorent la végétation ;
- Les ténèbres règnent pendant trois jours ;
- Les premiers-nés (hommes et animaux) égyptiens meurent durant la nuit.
L’exode dans le désert et les dix commandements
Moïse brisant les Tables de la Loi, par Rembrandt.
Après sa sortie d’Égypte, Dieu fait traverser au peuple la mer
des Joncs qui se referme ensuite sur l’armée égyptienne tentant de les
rattraper.
Article détaillé : Passage de la mer Rouge.
Moïse conduit ensuite son peuple au pied du mont
Sinaï, où il monte recevoir les dix
commandements, les Tables de la Loi. Lorsque Moïse descend du mont Sinaï,
il voit les Hébreux, sous la conduite de son frère Aaron,
adorer un veau
d'or (l’adoration d’une idole était interdite par le troisième
commandement). Moïse est pris d'une colère si grande qu’il fracasse les Tables
de la Loi sur un rocher puis ordonne le massacre de trois mille adorateurs du
veau d'or (Ex 32, 25-29). Il doit alors retourner au sommet du mont Sinaï afin
de recevoir de nouvelles tables (« Exode, 34, 18 »).Au fil des miracles, Dieu affermit l’autorité de Moïse sur le peuple, prouvant ainsi qu’il est bien son envoyé. Pourtant le peuple n’a de cesse de murmurer contre Moïse et contre Dieu, répétant qu’au moins en Égypte il vivait mieux. Ensuite, le peuple arrive devant la Terre promise et Moïse envoie douze éclaireurs pour reconnaître le pays (Nb 13). Dix d’entre eux découragent le peuple d’attaquer le pays malgré le soutien de l’Éternel. Dieu se fâche et décide de les faire marcher dans le désert encore quarante années, afin qu’aucun de ceux qui étaient sortis d’Égypte n’entre dans la Terre promise hormis Josué et Caleb, les deux espions favorables à la conquête24.
Mort de Moïse
Selon Nombres, 20, 7-13, Moïse, ayant, pour abreuver le peuple hébreu, frappé de son bâton25 par deux fois le rocher de Meriba — en attirant l'attention sur lui et Aaron26 au lieu du Dieu d'Israël, - n’est pas autorisé à entrer en Terre promise27. Il est toutefois autorisé à l’embrasser du regard, du haut du mont Nébo où il meurt à 120 ans (Deutéronome, 34, 1-9). Avant de mourir, il nomme Josué comme successeur pour conquérir la Terre promise. La tradition talmudique, interprétant le début du livre de Josué, fixe au 7 Adar l'anniversaire de cette mort, que le Seder Olam Rabba28 date de l'année 2488 de la Création du Monde.Littérature biblique
Moïse est le personnage le plus attesté et le plus cité dans l'ensemble des textes bibliques, apparaissant à 765 reprises dans la bible hébraïque — dont 290 fois dans le seul Livre de l'Exode29 — et à 79 reprises dans le Nouveau Testament30. Il y apparait essentiellement comme le médiateur de la révélation, le législateur fondamental et l'auteur du Pentateuque29.Attestations vétérotestamentaires
L'essentiel du Pentateuque — le Livre de l'Exode, le Lévitique, le Livre des Nombres et le Deutéronome — coïncide avec la biographie de Moïse dont le récit de la naissance — qui atteste d'une identité complexe, à la fois membre de la cour de Pharaon et du peuple d’Israël — est présentée dans l’Exode31 et celui de la mort dans le Deutéronome, aux portes de la Terre promise32. Le texte biblique ne raconte rien de sa jeunesse et le présente adulte quand, notable égyptien, il ressent confusément pour la première fois sa solidarité avec le peuple hébreu31. Il est par ailleurs notable que, contrairement à Abraham, il n'est pas présenté comme un ancêtre et sa généalogie n'a que peu d'importance, les rédacteurs insistant davantage sur son rôle de médiateur33. Moïse est une des figures bibliques les plus fréquemment mentionnées dans l'Ancien Testament, 772 fois, contre 359 fois pour Jacob et 1080 fois pour David34.Dans la Torah et plus particulièrement dans le Pentateuque35, Moïse possède un statut unique parmi les hommesb 6. Il est qualifié de serviteur de l'Éternelb 7 et le texte insiste à de nombreuses reprises sur sa relation privilégiée avec celui-cib 8 dans le dessein de présenter les paroles et décisions de Moïse comme celles de Dieu lui-même36. L'interlocuteur privilégié de Dieu est présenté comme prophèteb 9 prêtreb 10, législateurb 11 et poèteb 12 ; il est le représentant de Dieu auprès des hébreuxb 13 et de Pharaonb 14 rédempteur et meneur du peuple d’Israëlb 15, fondateur de son administration b 16 et du culte divinb 17.
Champion de Yahweh contre l’idolâtrie et l'apostasieb 18, Moïse est l'intercesseur auprès de Dieu en faveur de son peupleb 19 qui pourtant trahit sa confiance voire lui témoigne de l'hostilitéb 20. S'il lui arrive de se voir reproché son manque de foib 21, il n'en est pas moins l'« homme de Dieu »b 22 capable de prodigieux miraclesb 23. En relation avec sa fonction de médiateur de la révélation, Moïse est également présenté sous une apparence extra-humaineb 24 : le Livre de L'Exode le décrit transfiguré après sa rencontre avec Dieu sur la montagne, son visage irradiant, marqué d'une aura divineb 25.
Nouveau Testament
Les auteurs du Nouveau Testament ne disposent pas, à l'époque de leur rédaction, de Bible telle que nous la connaissons mais connaissent la Torah par la tradition orale, les commentaires au sein des synagogues et les diverses traditions connues aujourd'hui sous le nom de « récits intertestamentaires »37. Les récits néotestamentaires vont ainsi souvent au-delà des récits proposés36 par le Pentateuqueb 26, témoignant de traces de légendes de traditions extrabibliquesb 27 à une époque où la tradition juive continue elle-même d'ailleurs à actualiser la figure du prophète biblique37. Ils sont néanmoins largement en conformité avec les récits bibliques anciens36, Moïse apparaissant comme le législateur d'Israëlb 28, l'auteur du Pentateuqueb 29 et le premier des prophètes38.Pour le Nouveau Testament, Moïse est d'ailleurs celui qui prophétise36 la venue de Jésus de Nazareth comme Messieb 30 qui est présenté comme un second Moïseb 31, incompris et rejeté comme son prédécesseurb 32 mais qui peut se montrer, comme dans l'évangile de Matthieu dans l'épisode du Sermon sur la montagne, supérieur au premier des prophètesb 33, proposant une compréhension de la Loi de Moïse acceptable pour les disciples de Jésus tant d'origine juive que d'origine païenne38. Le récit biblique et traditionnel de l'enfance de Moïse sert de modèle à celle de Jésus39 et l'adieu de Jésus sur la montagne de Galiléeb 34 est à mettre en parallèle avec la fin de Moïse sur le mont Nebob 35. Moïse fait en personne une apparition lors de l'épisode de la Transfiguration de Jésus40, en compagnie d'Élie au vu des apôtres Pierre, Jacques et Jean, pour s’entretenir avec Jésus de l'« exode qu'il allait accomplir à Jérusalem »41, à savoir sa Passion et son ascension, préludant un nouvel exode pour ses disciples38.
Moïse est la figure biblique vétérotestamentaire la plus fréquemment mentionnée dans le Nouveau Testament, quatre-vingt fois, contre 75 fois pour Abraham et 58 fois pour David34. Moïse apparaît à neuf reprises dans les épîtres pauliniennes dites « authentiques » lorsque Paul de Tarse évoque la « Loi de Moïse »b 36, loi qu'il a « écrite » et « proclamée »b 37. Pour Paul, les prodiges de l'exode mosaïque sont des symboles préfigurant la réalité chrétienne et le baptême dans « le Christ Jésus »b 38. Selon lui, le croyant ne fait plus que s'inspirer de la Loi, plutôt que de se fonder sur elle à laquelle se substitue la foi dans le Christ dont l'apôtre exerce lui-même une mission supérieure à celle de Moïseb 39.
Les traditions vétérotestamentaires sur Moïse sont enfin utilisées à de multiples occasions dans le Nouveau Testament36 en matière de typologie exégétiqueb 40 : dans l'interprétation de nombreux exégètes comme Origène et à l'instar d'autres personnages (ou de certains évènements) de la Bible hébraïque, Moïse annonce la venue du Christ42. Si une large majorité des Pères de l’Église, comme Eusèbe de Césarée, ont été amenés à considérer le christianisme comme supérieur au judaïsme — qui n'aurait pas compris la religion des patriarches à laquelle la Loi de Moïse se serait substituée43 —, Moïse incarne néanmoins, pour la plupart des auteurs chrétiens, le témoin des origines juives du christianisme dont l'histoire oscille entre continuité et rupture avec celles-ci44.
Traditions extra-bibliques
Littérature hellénisée
À l'époque de Jésus de Nazareth, la « Bible » n'existe ni comme objet, ni comme terme : seul existe un ensemble littéraire, connu depuis le IIe siècle av. J.-C. comme « la Loi », constitué des cinq livres attribués à Moïse, ainsi qu'en attestent les fragments retrouvés sur un des rouleaux de Qumrân45. À partir de cette époque circulent ainsi dans l'ensemble du monde judaïque, à côté d'une série d'autres livres séparés, deux « biographies de Moïse » - l'une en hébreu l'autre en grec - accueillant l'intégralité de la Loi, sans se faire concurrence46, les « cinq volumes » étant désignés comme une œuvre unique47 non sans proposer une pluralité de versions48. La version grecque du Pentateuque semble arrêtée à partir du IIe siècle av. J.-C. tandis que la version hébraïque connait encore des évolutions et des variations à l'époque de Jésus49.À la même époque, l'auteur juif Philon d'Alexandrie, premier à donner la liste des « cinq livres » que conservent les bibles chrétiennes, propose une Vie de Moïse (bios) qu'il traite distinctement de la Loi (nomos) de Moïse qu'il proclame « prophète »50 « législateur », « roi » et pansôphos - « détenteur de toute la sagesse » - décrivant un être « divin » assimilé au logos, détenteur de la fonction de « grand-prêtres des cieux »51. Même si la postérité n'a retenu que la version biblique, Moïse a cependant fait l'objet de traitements littéraires variés dans les siècles précédant Philon52 : Flavius Josèphe53, cite par exemple l’Histoire de l'Égypte de Manéthon qui évoque l'histoire d'un prêtre lépreux appelé Osarseph (en)54, figure légendaire dont le nom est forgé d'après le Joseph biblique et Osiris55 qui, à la tête d'une bande de lépreux et de bergers proscrits, mène une révolte victorieuse contre les Égyptiens et prend le nom de « Moïse »56 après avoir édicté des règles propres à cette communauté. Cette histoire atteste d'une importante tradition d'un Moïse-lépreux à laquelle une insertion tardive de l’Exode57semble répondre54.
Aux débuts de l'Empire lagide, à la fin du IVe siècle av. J.-C., dans son Histoire d’Égypte, l'écrivain grec Hécatée d'Abdère consacre une notice ethnographique aux Juifs où il décrit les exploits de Moïse, personnage central de la nation implantée en Iouda dont il est, tant sur le plan politique que le plan religieux, le fondateur, le guide et l'organisateur58. C'est là le premier témoignage sensiblement développé proposé par un auteur grec à propos des juifs, même si sa datation voire l'authenticité des fragments parvenus sont débattues59.
Dans les fragments de l’œuvre d'un certain Eupolémos, Moïse est désigné comme le « premier sage » (prôtos sophos), créateur de l'alphabet transmis aux Phéniciens puis aux Grecs, se référant peut-être à l'ancienne tradition des Sept Sages censés précéder les philosophes et parmi lesquels on trouve Solon et Thalès60. Durant la même période, Démétrius « le Chronographe » aurait, selon Clément d'Alexandrie, rédigé un essai sur différents problèmes de chronologie biblique. Démétrius est vraisemblablement originaire de Ptolémaïs en Égypte. Son livre est intitulé Sur les rois de Judée. Il y traite de Moïse et de Salomon. Ézéchiel « le Tragique », probablement originaire d'Alexandrie, propose lui un récit de la vie de Moïse sous forme de tragédie. Plutôt fidèle au récit biblique, il présente néanmoins un épisode supplémentaire décrivant un rêve de Moïse sur le trône divin61.
Vers le milieu du IIe siècle av. J.-C., le philosophe juif Aristobule de Panéas professe que Moïse a été le maitre d'Orphée et a précédé « Pythagore, considéré comme l'inventeur de la philosophie, Socrate et Platon dans toutes leurs investigations relatives à la Création ». À la même époque, l’historien juif Artapan d'Alexandrie mentionne Moïse dans une forme de roman historique présentant une série d'épreuves et de complots dont il sort systématiquement vainqueur62. Ce dernier, identifié au dieu égyptien Thot/Hermès, se voit attribuer l'invention de la culture et de l'alphabet ainsi qu'il est élevé au rang d'« homme divin » (theios anêr) en tant qu'« interprète des lettres sacrées »63 tandis qu'il est présenté comme père de la culture égyptienne - ensuite transmise aux Grecs - et non comme législateur d'Israël62.
À l'époque de Sylla, Lucius Cornelius Alexander dit Polyhistor en raison de sa grande production littéraire, compose un ouvrage intitulé Sur les Juifs qui n'est plus connu qu'au travers du témoignage d'Eusèbe de Césarée, où il semble s'attacher au Moïse législateur64. Au Ier siècle, Flavius Josèphe propose une véritable « biographie » héroïque de Moïse qui se caractérise par des analogies à certains héros de la mythologie gréco-romaine comme Romulus, Œdipe ou encore Persée. Il semble que Josèphe ait utilisé diverses sources bibliques mais aussi aggadiques ou encore des mythes païens, sans qu'il soit réellement possible de démêler les influences respectives. On y retrouve l’annonce de la naissance de Moïse, son abandon, ses exploits militaires avant l'épisode de sa disparition65. On trouve également l'attestation d'une probable Assomption de Moïse le décrivant comme un héros supraterrestre dont la mission de médiateur lui est confiée avant même la création du monde, ainsi qu'une œuvre apocalyptique en grec, mais d'origine sémitique, datée du début du Ier siècle av. J.-C. connue sous le nom de Testament de Moïse qui condamne les « nations » réduites au rang de faire-valoir d’Israël. Pour le rédacteur de ce texte, Moïse a été voulu dès le « commencement de monde », « imaginé et inventé » à ce moment comme « médiateur de l'Alliance »51.
Moïse dans l’islam
Article détaillé : Moussa.
Moïse - appelé Moussa (arabe : موسى) dans le Coran - fait partie
des « grands prophètes » avec Adem (Adam), Nūḥ (Noé), Ibrahim
(Abraham) et Îsâ
(Jésus), prophètes qui ont façonné l'histoire religieuse de l'humanité66,
parmi les multiples prophètes qui ont précédé Mahomet, le
« sceau des prophètes ». La Torah de Moïse
annonce le prophète Mahomet67
et Moïse est de loin le plus cité des prophètes par le texte coranique, son nom
apparaissant à cent trente-six reprises68.
Moïse est également le seul des prophètes à avoir entendu directement Dieu
lorsqu’il reçoit les tables de la Loi sur la montagne, un apanage qui
lui vaut le titre de kalîm Allah - « interlocuteur de Dieu »69.La plupart des récits mosaïques du Coran sont puisés dans le Pentateuque70 mais trouvent aussi leur origine dans l'Aggada ou sont même originaux67. Les différences se marquent avec les récits judaïques, revisités à la lumière de la prédication de Mahomet et à la réalité historique du cadre de celle-ci, se référant notamment aux tensions entre Mecquois païens et musulmans, insistant sur l'appel au monothéisme67. À la différence du récit biblique, l'histoire coranique de Moïse est présentée comme une série de décisions divines au caractère inexorable, soulignant l'appui divin aux prophètes et aux croyants, notamment contre leurs adversaires mécréants67. Autre divergence notable avec le Pentateuque qui raconte l'histoire de tout un peuple, le Coran construit son récit autour de la figure centrale de Moïse dont la sacralité permet de désigner la communauté qui le reconnait comme élue et non l'inverse : les croyants sont choisis par Dieu et non un peuple en tant que tel, dans un argument qui vise probablement les juifs de Médine se prévalant de leur ascendance67.
Le Coran fait nettement le parallèle entre la vie de Moïse et celle de Mahomet68 et la figure du patriarche fonctionne comme un modèle à divers niveaux religieux et politiques66, notamment en tant que vainqueur du Pharaon71. À l'instar de Moïse, Mahomet est rejeté des siens, forcé d'abandonner son pays d'origine pour un exode comparable, l'hégire. Comme le patriarche, le Prophète crée autour de son message une communauté dont il assure la défense et la cohésion, tandis qu'il la tient écartée du polythéisme68. Le Coran compare explicitement les chefs mecquois avec le Pharaon et son conseil ou encore les munâfiqun - les « hypocrites » - qui s'opposent à Mahomet avec les agitateurs au sein du peuple israélite durant la marche dans le désert68. Le Coran présente ainsi la résistance des juifs de Médine comme une reproduction de la résistance à l’œuvre divine qu'ils avaient déjà opposée à l'époque de Moïse68.
Les récits coraniques concernant Moïse, amples et riches, ont suscité de nombreux commentaires mystiques, essentiellement dans les rangs les plus spiritualistes de l'islam, le face à face avec Dieu sous l'apparence du buisson ardent étant la quintessence de la rencontre mystique67. On en trouve ainsi par exemple chez Ja'far al-Sâdiq, Mansur al-Hallaj ou encore Abū l-Qāsim al-Qushayrī66. L'image de l'opposition entre Moïse et Pharaon reste vivace et tout homme puissant à l'attitude inique est perçu comme un « Pharaon » auquel « tout croyant peut se sentir investi de la mission de lui rappeler la dimension éthique du monothéisme coranique »66. Les légendes populaires musulmanes rapportent sur Moïse et les prophètes, au-delà du Coran, des anecdotes détaillées, souvent inspirées du midrash67.
Figures mosaïques
Premier prophète et intime de Yahweh
Moïse inaugure la série des prophètes d'Israël mais occupe une place singulière par la nature de sa rencontre avec Yahweh72. Cette singularité est d'ailleurs soulignée dans la Torah qui se conclut par l'affirmation selon laquelle « il ne s'est plus jamais levé en Israël un prophète pareil à Moïse, lui que le Seigneur connaissait face à face »b 41 après avoir insisté sur l'intimité particulière entre Yahweh et son prophète élevant ce dernier au-dessus des autres73. Moïse annonce d'ailleurs lui-même la venue d'autres prophètes « comme [lui] »b 42. Son parcours est mis en parallèle avec celui des deux grands prophètes de l'Exil, Jérémie et Ézéchiel qui sont présentés dans un même schéma littéraire : l'élu reçoit un premier appel de Dieu auquel il est réticent en objectant sa jeunesse ou son incompétence et ses faiblesses ; Dieu refuse alors ces objections et promet son assistance qu'il manifeste par un signe, le « buisson ardent » concernant Moïse72.Moïse est le personnage de la Bible auquel Yahweh révèle son nom - ou plutôt en donne une transcription74 - et en explique la signification : celui-ci, répondant à une objection de Moïse qui ne sait pas qui l'envoie libérer les hébreux, explique dans une formulation paradoxale (et difficile à rendre en français) « je suis qui je suis » ou « je serai qui je serai »b 43 dans un jeu de mot avec le nom propre du Dieu d’Israël : l'expression hébraïque « heyèh asher heyèh »75 joue avec la graphie hébraïque de « Yahweh »72 mais rappelle également la promesse déjà faites à Moïseb 44 : « je suis/serai avec toi »74. L'explication donnée à Moïse témoigne aussi de la volonté divine d'accompagner constamment son peuple73.
Libérateur du peuple juif
Moïse se rend en Égypte accompagné de Dieu qui entend manifester sa puissance et libérer le peuple hébreu73. La « sortie d'Égypte » est considérée par de nombreux textes hébraïques comme l'acte constitutif de la foi d'Israël76. Moïse doute de la réussite de sa mission et les obstacles sont nombreux, qu'il surmonte en compagnie de son frère Aaron et avec l'aide divine. La première rencontre entre Moïse, Aaron et Pharaon échoue, ce dernier refusant de reconnaitre l'autorité de Yahweh et augmentant les corvées des Hébreux. Les rencontres suivantes tournent à la confrontation où Moïse - tantôt prophète et tantôt thaumaturge selon les versions, laïque ou sacerdotale, présentées dans le Livre de l'Exode77 - démontre la supériorité du Dieu d’Israël sur Pharaon et les dieux égyptiens en infligeant les plaies d'Égypte dont résulte la libération des Israélites76.Toujours en Égypte, Moïse fonde le rituel de la Pâque juive - consommation d'agneau et de pain azyme- qui commémore la libération de l’esclavage égyptien78. Mais la libération à proprement parler intervient lors du passage de la « mer des Roseaux » ou « mer des Joncs » : grâce à l'intercession de Moïse, Dieu ouvre un passage à travers les flots dans un acte créateur - qui n'est pas sans rappeler le récit de la Création de la Genèseb 45 - par lequel celui-ci donne naissance à son peuple76. Le traversée de l'ouest - qui figure le couchant et la mort - vers l'est - le levant et la vie - symbolise le passage entre la mort et la vie par lequel Moïse fait accéder son peuple à la liberté78.
Moïse fait encore là, dans sa fonction de premier « libérateur », figure d'archétype et le midrash attend à la fin des temps un libérateur eschatologique qui agirait comme lui79.
Législateur
La liberté d'Israël est encore à construire et à organiser80 : c'est un processus « législatif » qui va conférer au peuple son identité, l'édification de réglementation des normes de coexistence qui nécessitent une figure de « législateur »81.Une nouvelle Alliance est scellée entre Yahweh et Israël, dont Moïse est le médiateur : ce dernier prépare le peuple à la rencontre au cours de laquelle Dieu s'adresse directement aux Hébreux, dans le fracas des éclairs et du tonnerre, pour transmettre les Dix commandements ; ceux-ci figurent dans deux endroits de la Bible hébraïque, dans une version sacerdotaleb 46 et une version laïqueb 47 qui se distinguent surtout pas leurs interprétations respectives du shabat80.
Après l'intervention divine, le peuple demande à Moïse de continuer de porter la parole divineb 48, l'établissant en tant que le législateur nécessaire. Toutes les autres collections de lois qui figurent dans la Torah sont ainsi réputées transmises par Yahweh à Moïse qui les communique au peuple82, bien qu'elles diffèrent notablement par leur chronologie et leur ampleur81. Toutes placées sous son autorité, elles sont regroupées dans la partie centrale de la Torah. Elles sont constituées du code de l'Alliance dans l'Exodeb 49 - constituant le recueil de lois les plus anciennes-, des prescriptions sacerdotales et rituelles du Lévitiqueb 50 ainsi que du code dit « de sainteté »b 51 - insistant sur la sanctification de la communauté -, et enfin du code deutéronomiqueb 52 qui remplace sous Josias le code d'alliance80.
Figure royale
Le parcours de Moïse est largement inspiré par certaines conventions de l’idéologie royale83. Dans toute l'histoire du Proche-Orient antique, les actes législatifs fondateurs sont toujours reçus des dieux ou d'un dieu tutélaire par les rois, ce qui n'est pas le cas de la Loi d’Israël : après la disparition de la royauté en Juda et l'Exil84, c'est Moïse qui revêt la figure archétypale du législateur85. Néanmoins, le récit biblique tend à conférer une dimension royale à ce dernier dont l'histoire est construite sur le modèle du roi Sargon d'Akkad - vraisemblablement pour faire de Moïse un personnage aussi important que le roi fondateur de l’empire assyrien86 - et rappelle l'histoire de Cyrus le Grand telle que la rapporte Hérodote87, dans des récits fabuleux qui pouvaient être connus à Babylone lors de la période exilique81. Moïse devient ainsi l'intermédiaire primordial entre Dieu et le peuple88 à la place du souverain qui n'existe plus84. On retrouve le reflet de cette image royale dans le « testament » de Moïseb 53 dont la composition est inspirée, tant dans son vocabulaire que dans sa structure, par les traités de vassalité assyriens avec lesquels les suzerains orientaux obtenaient l’allégeance de leurs vassaux89.Moïse occupe dans le récit biblique une autre fonction typiquement royale, celle de la fondation du sanctuaire divin dans le désert : Moïse préside en effet à la création de la « Demeure »b 54 où réside Yahweh, qui préfigure peut-être le Temple de Jérusalem90. À l'instar d'un roi, Moïse est installé comme un vicaire divin90.
On peut noter, enfin, que le nom lui-même de « Moïse » est un nom « royal », octroyé par une princesse égyptienne ; il est envisageable que l’auditoire du récit mosaïque n'ignorait pas que de nombreux noms pharaoniques étaient construits à partir de la racine m-s-s (« engendré par », cf. supra)6.
Au-delà de l'aspect royal, on peut noter des éléments de quasi-divinisation du personnage qui marquent comment ce dernier est pour toujours le médiateur par excellence entre Israël et son dieu : ainsi, dès le récit de l’exode Moïse est par deux fois appelé « elohim »b 55 par Yahweh lui-même91.
Médiateur
À l'instar de la fonction centrale du roi qui est d’être le médiateur entre le peuple et les dieux92, les récits bibliques mentionnent avec une grande constance le rôle d'intercesseur que joue Moïse et qu'il trouve d'ailleurs régulièrement lourd à porter93. En effet, l'établissement d'une alliance n'implique pas la parfaite entente des partenaires qui l'ont contractée90 et le récit biblique est émaillés d'incidente et de conflits qui débutent avec l'épisode du Veau d'orb 56 et la destruction des Tables de la Loi par Moïse lui-même. Yahweh envisage alors de supprimer le peuple qui ne doit son salut qu'à l'intervention de Moïse qui doit cependant lui-même intervenir avec les lévites et massacre trois mille adorateurs de l'idole, au terme de quoi l'alliance est renouée et la loi à nouveau gravée90.Depuis le moment de la théophanie au Sinaï au cours de laquelle Moïse est devenu définitivement le médiateur entre Yahweh et le peuple d'Israël92, il doit régulièrement intervenir en faveur de ce dernier pendant la traversée du désert - qui connait plusieurs épisodes de rébellion contre Moïse, Aaron et même Yahweh - notamment lorsque le peuple se refuse à conquérir le pays promis : il le sauve à nouveau d'un destin collectif funeste par une longue intercession94. Cependant, le refus sera puni cette fois d'un report de quarante ans de l'arrivée en Terre promise et en l'extinction de la génération des adultes dans le désertb 57, au nombre desquels Moïse lui-même94. Ce dernier n'hésite d'ailleurs pas lui-même à interpeller Yahweh avec vivacité93 lorsqu'il s'agit de nourrir le peuple. Ces épisodes de rébellions traduisent vraisemblablement les tensions qui traversait le judaïsme à l'époque perse, en proie alors à une crise identitaire et structurelle94.
Historicité de Moïse
Article connexe : Données archéologiques sur
l'Exode et Moïse.
Moïse est vraisemblablement le personnage le plus important de la Bible
hébraïque, recevant la Loi pour le judaïsme, préfigurant Jésus-Christ pour le
christianisme et précédant le prophète Mahomet pour l'islam95.
Cette importance a attiré depuis longtemps les artistes et les savants qui,
pour ces derniers, se sont engagés dans la difficile quête du Moïse historique
particulièrement au cours du XXe siècle31.
Il n'existe cependant aucune trace historique de son existence en dehors de la
tradition, ce qui en fait une figure mémorielle et non historique96, le
Moïse de la foi étant bien plus connu que le Moïse de l'histoire97.Mais, si l'existence de Moïse est hors de portée de l'historiographie, les récits qui en sont rapportés ne se trouvent pas moins enracinés dans les débuts de l'histoire du proto-Israël. Rien n'interdit même qu'ils soient liés à une personnalité du nom de « Moïse »98. Néanmoins, en tout état de cause, l'importance du « Moïse de l'histoire » est à relativiser dans la mesure où c'est le « Moïse des textes bibliques » qui est à l'origine du judaïsme, dans une figure multiple qui reflète la diversité de celui-ci33.
La « Vie de Moïse » est relatée dans le Pentateuque, un récit rédigé en plusieurs étapes, par stratifications, qui résulte de mise en commun de différentes interprétations du fondateur du judaïsme76. Le récit est marqué, entre autres, par une influence assyrienne dont témoigne le récit de la naissance de Moïse calquée sur celle légendaire du roi Sargon d'Akkad99, fondateur à la fin du IIIe millénaire des dynasties mésopotamiennes89 et dont des versions écrites existent à partir du VIIIe ou VIIe siècle av. J.-C.100. Il est ainsi vraisemblable que les premiers récits concernant Moïse, en lui conférant une dimension royale et une stature aussi importante que le roi mésopotamien, soient une réplique à la propagande assyrienne et rédigés à la cour du roi Josias, vers la fin du VIIe siècle av. J.-C.89, proposant peut-être alors une véritable « Vie de Moïse » de type biographique100. Ces récits initiaux - probablement destinés à l'origine à célébrer Josias lui-même101 comme le réalisateur du pacte stipulé par Moïse entre Yahweh et son peuple - s'étoffent sur plusieurs générations102, essentiellement au cours de l'Exil à Babylone, synthétisant les interprétations des prêtres et des anciens fonctionnaires royaux, regroupant en Moïse toutes les institutions disparues d'Israël et de Juda, tant sacerdotales que royales89. Le récit reçoit sa forme finale au cours du Ve siècle av. J.-C. intégrant dans ses descriptions des indications géographiques propres à cette époque, rendant dès lors inutilisables les noms de lieux à toute tentative de reconstitution des évènements et de leurs acteurs historiques présents derrières ces récits103, ce qui n'implique pour autant pas que le récit ne repose sur aucun élément historique dont le souvenir aurait perduré à travers les siècles104.
La recherche de la fin du XXe et du début du XXIe siècle105 considère ainsi généralement que le personnage de Moïse est une figure reconstruite106 dont le personnage lui-même et la réalité de son historicité échappent à l'historien107, restant « sans doute à jamais une énigme historique »108 ses traces étant inatteignables109, et présentant une figure de héros « primordiale », c'est-à-dire « mythique »110, ainsi qu'il en va de nombreux héros fondateurs de l'Antiquité107 traduisant ce qu'André Paul envisage comme un prototype d'« historiographie militante »111.
Néanmoins les spéculations de toutes sortes restent possibles et certains auteurs ont cru pouvoir identifier Moïse à divers personnages égyptiens ou sémites de la cour égyptienne. Outre ces candidats pour le Moïse historique, plusieurs figures qui ont pu servir de modèle aux rédacteurs bibliques pour construire le personnage de Moïse ont été proposées112.
Ainsi un certain Ben Azèn (ou Ben-Ozen), haut fonctionnaire de la cour de Ramsès II ou Ramsès III qui intervient comme médiateur dans un conflit opposant les contrôleurs égyptiens aux Shasou qui œuvrent comme esclaves dans les mines de Timna113. Ainsi un majordome de Séthi II (1200-1194) nommé Beya qui, « vagabond d'un pays du Nord » devenu chancelier d'Égypte, intrigue avec Taousert, la femme principale du Pharaon après la mort de celui-ci et provoque une guerre civile à la tête d'une armée de « Cananéens ». Néanmoins, des découvertes récentes, qui montrent que ce Beya n'a pas quitté le royaume, invalident cette identification114,115. L'égyptologue Rolf Krauss a également proposé un fils de Séthi II nommé Mesesaya (ou Messouy), vice-roi de la province de Koush qui se serait rebellé contre son père, régnant plusieurs années comme pharaon sous le nom d'Amemnès, avant d'être forcé à fuir116 ; mais les quelques parallélismes avec le récit biblique à l'appui de cette théorie - notamment le fait que l'épouse de Moïse est d'origine koushite - semblent hasardeux et sont invérifiables117. Thomas Römer conclut dans L'invention de Dieu que Moïse « doit plutôt être compris comme une « construction » à partir de différentes traces de mémoire. »118 Plus hasardeuses encore les théories qui voulaient faire de Moïse un disciple du « monothéisme » d'Akhenaton, voire proposant d'identifier le patriarche à ce pharaon du XIVe siècle av. J.-C. lui-même tandis que le monothéisme juif apparait aux alentours du VIe siècle av. J.-C.33.
Il n'en demeure pas moins que - comme dans la littérature égyptienne - le souvenir de l'expulsion des Hyksôs d'Égypte au XVIe siècle av. J.-C. ou celle des pillards « Asiates » sous le règne de Sethnakht (~1185) peuvent avoir laissé la trace d'une « mémoire d'exode » et que le récit biblique combine une série de souvenirs des évènements opposant les populations sémites aux rois égyptiens. La construction du personnage de Moïse doit ainsi peut-être partiellement au souvenir de différents hauts-fonctionnaires sémites présents à la cour des pharaons113.
Représentations artistiques
Extrait de fresque figurant Moïse et le Buisson ardent,
synagogue de Doura-Europos, milieu du IIIe siècle
Un ostracon
de la fin du Ier siècle
découvert lors d'une campagne de fouilles d’une petit centre administratif
romain à Umm Balad, au sud du Mons Porphyrites, entre la mer Rouge et le Nil,
semble apporter le plus ancien témoignage figuré d’une scène biblique, en
l’occurrence - suivant la papyrologue Hélène Cuvigny119 -
un portrait naïf de Moïse se référant à un épisode de l’Exode (4, 1-7)b 58
connu sous le titre de « vocation de Moïse » quand Dieu lui apparait
sous forme d'un buisson ardent pour lui enjoindre de libérer les hébreux. Sur
ce petit tesson trouvé dans le dépotoir des fortifications du site, le
patriarche apparaît porteur d'un bâton serpentiforme et agitant une grosse main
noire, réunissant dans un seul dessin deux prodiges accomplis par Dieu dans ce
passage120.L'auteur est probablement juif, même si une telle représentation va à l’encontre de l’interdit biblique de la confection d'images : la littérature rabbinique atteste en effet qu'après la chute du Temple de 70, il est de moins en moins respecté, l’art figuratif entrant d'ailleurs largement dans les synagogues à partir du IIIe siècle120. La synagogue de Doura-Europos comporte ainsi plusieurs représentations de Moïse dans les épisodes du Buisson ardent, de la sortie d'Égypte, de la réception des Tables de la Loi121.
Istambul revendique posséder plusieurs reliques de Moïse122 : la colonne de Constantin est supposée incrustée d'une pierre issue du rocher sur lequel frappa Moïse pour faire jaillir de l'eau ; la salle des reliques (Has Oda) du palais de Topkapı abrite des Reliques Sacrées, dont le bâton de Moïse123.
Dans la littérature
- Le recueil Poèmes antiques et modernes d’Alfred de Vigny, Moïse dans le livre mystique, écrit en 1822
- Thomas Mann a consacré une nouvelle à Moïse, La Loi, dans laquelle il donne une description pleine d'ironie du célèbre prophète.
En peinture
Moïse par José
de Ribera (1638)
- La grande fresque Les Épreuves de Moïse peinte par Botticelli dans la chapelle Sixtine en 1482.
- Moïse recevant les Tables de la loi, Marc Chagall. 1960-1966, huile sur toile 238 × 234 cm, musée Marc Chagall, Nice.
- Moïse exposé sur les eaux, Nicolas Poussin, (1654), huile sur toile, 149,5 × 204,5 cm, Ashmolean Museum, Oxford.
- Moïse piétinant la couronne de Pharaon, Jan Steen, (v.1670), huile sur toile, 78 × 79 cm, collection particulière, Pays-Bas.
- Les Israélites recueillant la manne dans le désert, Nicolas Poussin, (1639), huile sur toile, 149 × 200 cm, Musée du Louvre, Paris.
- Moïse faisant jaillir l'eau du rocher, Jan Steen, (v.1660-1661), huile sur toile, 95 × 98,5 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie.
- Triptyque de l'adoration du veau d'or, Lucas van Leyden, (v.1530), huile sur bois, Rijksmuseum, Amsterdam.
- Moïse et le serpent d'airain, Antoine van Dyck, (v.1620), huile sur toile, 205 × 235 cm, musée du Prado, Madrid.
En sculpture
Moïse par Michel-Ange
- La plus connue est la sculpture de Michel-Ange (vers 1515) faisant partie du monument funéraire du pape Jules II, dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens de Rome. Cette œuvre a fait l’objet d'une analyse par Sigmund Freud. La statue représente Moïse portant des cornes, tout comme celle de la fontaine de Moïse (1585), également à Rome. Ces œuvres ont été commandées par différents papes et respectent les choix éditoriaux de la Vulgate, traduction officielle de l'Église catholique. La Vulgate précise que Moïse porte des cornes pendant l'épisode du Veau d'or. À l'inverse, ce sont des rayons qui apparaissent sur le tableau de Ribera (1638)124. Cette représentation fait débat sur une possible mauvaise interprétation des textes bibliques sur une aura ou des rayons125. Thomas Römer, par exemple, estime que la traduction de la Vulgate est la bonne, les cornes symbolisant la force d’un dieu ou d’un roi qui le représente, et que les cornes de Moïse expriment son statut particulier de médiateur, sa proximité inégalée avec Yahvé126.
En vitrail
- Sergio de Castro, fenêtre de Moïse: le Buisson Ardent, dans l'ensemble des vitraux Les Prophètes à la Collégiale de Romont, Suisse, 1980127.
Le Buisson Ardent par Sergio de Castro
Au théâtre
- La comédie musicale Les Dix Commandements d’Élie Chouraqui, Lionel Florence et Pascal Obispo ;
- Go down, Moses128 de Romeo Castellucci.
Opéra
Filmographie
Cinéma
- 2014 : Exodus, par Ridley Scott.
- 1998 : Le dessin animé Le Prince d'Égypte, par les studios DreamWorks, qui couvre les chapitres 1 à 20 de l’Exode. Ce film a été interdit dans des pays à majorité musulmane comme les îles Maldives ou la Malaisie, car Moïse, en tant que messager de Dieu reconnu par l’islam, ne peut être représenté.
- 1981 : La Folle Histoire du monde, par Mel Brooks
- 1980 : Wholly Moses!, par Lisa Caimano et Michelle Caimano
- 1975 : Moïse et Aaron, par Günter Reich
- 1956 : Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille, avec Charlton Heston dans le rôle principal, retrace sa vie.
- 1936 : The Green Pastures, par Frank H. Wilson
- 1923 : Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille avec Theodore Roberts dans le rôle principal.
- 1920 : La Bibbia, par Guido Guiducci
- 1909 : The Life of Moses réalisé par James Stuart Blackton en 1909
Télévision
- 2014 : Son of God, par William Houston et Joe Forte
- 2010 : South Park, par Trey Parker
- 2009 : Moses und Aron, par Dale Duesing
- 2007 : Les Dix Commandements, par Christian Slater
- 2007 : Exodus, par Daniel Percival, Jack Greenhough et Stephen Greenhough
- 2006 : The Ten Commandments: The Musical, par Val Kilmer
- 2006 : Moses und Aron, par Franz Grundheber
- 2006 : Les Dix Commandements par Dougray Scott et Ben Hammersley
- 2003 : Moïse et Pharaone, par Ildar Abdrazakov
- 2002 : Left Behind II: Tribulation Force, par Louis Negin
- 2000 : Au commencement, par Billy Campbell et Corey J. Smith
- 1996 : Moïse, par Joseph Sargent, avec Ben Kingsley
- 1984 : Moïse, par Samuel Ramey
- 1974 : Moïse, par Burt Lancaster et Bill Lancaster
- 1959 : The Green Pastures, par Frederick O'Neal
- 1958 : The Old Testament Scriptures, par Thayer Roberts
Documentaires
Histoire de Moïse. Reg. Jean Claude Bragard. Cinehollywood, 2006. DVD129Notes et références
Références
- Le Pentateuque en question, p. 12-14
- Thomas Römer, « La formation du Pentateuque : Histoire de la recherche », dans Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi et Christophe Nihan (éds.), Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2009 (ISBN 978-2-8309-1368-2), pp.141-142
- L'hypothèse apparaît déjà chez Freud. Cf. Jan Assmann, Moses the Egyptian. The Memory of Egypt in Western Monotheism, Harvard University Press, 1977. Voir Recension en ligne, 1998 [archive] par Jacques Le Brun, EPHE.
- Il faut noter que le nom de Moïse, ou moshé, est mal expliqué dans le texte massorétique, le rédacteur biblique proposant « Car je l'ai tiré des eaux. » Or, Moshé, participe actif de masha (littéralement « tiré de »), signifie au mieux « celui qui tire, tirant » (la syntaxe correcte aurait dû être מָשׁוּי, « mashuy »), ce qui suggère la difficulté du rédacteur biblique à trouver une racine hébraïque satisfaisante à ce récit étiologique et confirme l'origine égyptienne du nom. Source : Thomas Römer, La naissance de Moïse. Moïse chez les Madianites [archive], Chaire des Milieux bibliques du Collège de France, 13 mars 2014, 19 min 30 s.
- André Lemaire, « Moïse et l'Exode au regard de l'histoire entre Nil et Jourdain », in Clio, novembre 2010, moise_et_l_exode_au_regard_de_l_histoire_entre_nil_et_jourdain.asp article en ligne [archive]
- Thomas Römer, « Moïse : un héros royal entre échec et divinisation », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, Leiden-Boston, Brill, 2010 (ISBN 978-9004-1795-30), p. 189
- Fils de Thot, fils de Râ.
- Christiane Desroches Noblecourt, Ramsès II : La véritable histoire, Paris, Pygmalion, 1996 (ISBN 9782857044819), p. 250
- Thomas Römer, La naissance de Moïse. Moïse chez les Madianites [archive], Chaire des Milieux bibliques du Collège de France, 13 mars 2014, 19 min 15 s à 21 min 30 s.
- (en) Thomas B. Dozeman, Commentary on Exodus, Eerdmans, 2009, p. 81-82
- Philon, De vita Mosis, I, 17 ; cf Clément, Stromates, I, 23, 152
- Flavius Josèphe, Antiquités juives 2, 228 ; Clément d'Alexandrie, Stromates 1, 268)
- Marguerite Harl, La Bible d'Alexandrie. L'Exode, Éditions du Cerf, 1986, p. 83
- Daniel Faivre, Mythes de la Genèse, genèse des mythes, Éditions L'Harmattan, 2007, p. 185
- Corbeille enduite de bitume et de poix, ce panier correspond au terme hébreu de תֵּבָה (« tebah » provenant peut-être de l'égyptien tebat) dont le sens est plus généralement caisse en roseaux et dont l'unique autre occurrence biblique est le mot désignant l'arche de Noé dans le livre de la Genèse (tebah étant traduit par le latin arca, « boîte, coffre » dans la Vulgate de saint Jérôme). Ce parallèle suggère un récit biblique basé sur l'intertextualité qui rattache l'histoire de la délivrance divine de Moïse à celle de Noé. Source : (en) John L. Mckenzie, The Dictionary of the Bible, Simon and Schuster, 1995, p. 53-54, (en) James K. Bruckner, Exodus, Hendrickson Publishers, 2008, p. 27.
- À une époque où la mortalité des nouveau-nés est très forte.
- Diana Vikander Edelman, Philip R. Davies, Christophe Nihan, Thomas C. Römer, Clés pour le Pentateuque. État de la recherche et thèmes fondamentaux, Labor et Fides, 2013, p. 34
- Exode 3,2
- Talmud de Babylone Sotah 12b
- Cette capacité de la princesse est étonnante : le midrash Exxode Rabba explique qu'elle l'a vu circoncis mais les Égyptiens pratiquent partiellement la circoncision et chez les Juifs, la circoncision est un rite de puberté, n'étant pratiqué le huitième jour que tardivement, lors de la rédaction du document sacerdotal de la Torah. Source : Thomas Römer, La naissance de Moïse. Moïse chez les Madianites [archive], Chaire des Milieux bibliques du Collège de France, 13 mars 2014, 13 min 30 s.
- Thomas Römer, Moïse lui que Yahvé a connu face à face, Gallimard, 2002, p. 17
- Il s'agit probablement d'un contremaître égyptien qui bat ou fouette un hébreu dans le cadre de corvées.
- Il y y a une ambiguïté sur le terme hébreu כרת qui peut aussi bien signifier « frapper » qu'« abattre », suggérant que la mort n'est pas forcément intentionnelle. Cf Exode 2:12 [archive] dans la Bible du Rabbinat et Thomas Römer, La naissance de Moïse. Moïse chez les Madianites [archive], Chaire des Milieux bibliques du Collège de France, 13 mars 2014, 52 min 30 s.
- Nombres 14.
- Le bâton de Moïse. [archive]
- Nombres 20, 10 [archive]
- Nombres 20, 12 [archive]
- cité par Sylvie Anne Goldberg, La Clepsydre, Albin Michel, 2000, p. 343
- (en) Cornelius Houtman, « Moses », dans Karel van der Toom, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (éds.), Dictionary of Deities and Demon in the Bible, Brill, 1999 (ISBN 90-04-11119-0), p. 593
- Claude Tassin, « Quelles figures le Nouveau Testament a-t-il retenu ? », Le Monde de la Bible, Bayard, no 192 « A l'origine d'Israël, Abraham ou Moïse ? », mars-avril 2010, p. 41 (ISSN 0154-9049)
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 113
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 116
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 122
- (en) Marti J. Steussy, David. Biblical Portraits of Power, University of South Carolina Press, 1999, p. 199
- Sauf indication contraire, les références bibliques de cette section sont présentées par (en) Cornelius Houtman, « Moses », dans Karel van der Toom, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (éds.), Dictionary of Deities and Demon in the Bible, Brill, 1999 (ISBN 90-04-11119-0), p. 593-594
- (en) Cornelius Houtman, « Moses », dans Karel van der Toom, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (éds.), Dictionary of Deities and Demon in the Bible, Brill, 1999 (ISBN 90-04-11119-0), p. 594
- Claude Tassin, « Quelles figures le Nouveau Testament a-t-il retenu ? », Le Monde de la Bible, Bayard, no 192 « À l'origine d'Israël, Abraham ou Moïse ? », mars-avril 2010, p. 40 (ISSN 0154-9049)
- Claude Tassin, « Quelles figures le Nouveau Testament a-t-il retenu ? », Le Monde de la Bible, Bayard, no 192 « À l'origine d'Israël, Abraham ou Moïse ? », mars-avril 2010, p. 41 (ISSN 0154-9049)
- voir par exemple Ex 4. 19-20 [archive] et Mt 2. 20-21 [archive] cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- avec un jeu d'intertextualité entre la montagne de la Transfiguration et le mont Horeb
- l'épisode se retrouve dans les trois synoptiques ; voir par exemple Lc 9. 2 [archive], cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 74
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 75
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 76
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 79
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 75
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 87
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 92
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 83-84
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 88
- André Paul, « Dans les livres apocryphes juifs », Le Monde de la Bible, Bayard, no 192 « A l'origine d'Israël, Abraham ou Moïse ? », mars-avril 2010, p. 38 (ISSN 0154-9049)
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 108
- Contre Apion
- Thomas Römer, « Traking some “Censored” Moses Traditions Inside and Outside the Hebrew Bible », HeBAI, Mohr Siebeck, no 1, 2012, p. 69-70
- Certains chercheurs y voient une dénomination polémique d'Akhnaton ; cf. Römer, HeBAI 2012, op. cit., p. 70, note 25
- Il n'est pas sur que Manethon lui-même souscrive à cette identification ; cf. Römer, HeBAI 2012, op. cit., p. 70, note 26
- 4:5-6 [archive]
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 114
- Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du IVe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio / L'histoire et ses problèmes », 2012 (ISBN 978-2-13-056396-9), p. 79
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 120
- Sabrina Inowlocki-Meister, « Le Moïse des auteurs juifs hellénistiques et sa réappropriation dans la littérature apologétique chrétienne : le cas de Clément d’Alexandrie », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, vol. 10, Leiden, Brill, coll. « Jerusalem Studies in Religion and Culture », 2010 (ISBN 978-90-04-17953-0), p. 106
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 122
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 121
- Sabrina Inowlocki-Meister, « Le Moïse des auteurs juifs hellénistiques et sa réappropriation dans la littérature apologétique chrétienne : le cas de Clément d’Alexandrie », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, vol. 10, Leiden, Brill, coll. « Jerusalem Studies in Religion and Culture », 2010 (ISBN 978-90-04-17953-0), p. 110-111
- René Bloch, « Moïse chez Flavius Josèphe : un exemple juif de littérature héroïque », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, vol. 10, Leiden, Brill, coll. « Jerusalem Studies in Religion and Culture », 2010 (ISBN 978-90-04-17953-0), p. 85,100
- Pierre Lory, « Moïse », dans Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, Paris, Robert Laffont, 2007 (ISBN 978-2-221-09956-8), p. 563
- Pierre Lory, « Moïse », dans Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, Paris, Robert Laffont, 2007 (ISBN 978-2-221-09956-8), p. 562
- Pierre Lory, « Moïse », dans Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, Paris, Robert Laffont, 2007 (ISBN 978-2-221-09956-8), p. 558
- Pierre Lory, « Moïse », dans Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, Paris, Robert Laffont, 2007 (ISBN 978-2-221-09956-8), p. 560
- Pierre Lory, « Moïse », dans Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, Paris, Robert Laffont, 2007 (ISBN 978-2-221-09956-8), p. 559
- Jacqueline Chabbi, « La construction de la figure prophétique », Le Monde des religions, no 43 « Mahomet cet inconnu », septembre-octobre 2010, p. 34-36 (ISSN 1763-3346)
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 38
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 39
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 114
- Le français suit la traduction en grec de la Septante - « Ego eimi ho On » - reprise par la Bible latine - « Ego sum qui sum ». Mais le verbe, utilisé à l’inaccompli-présent, provient de la racine verbale hayah (« être ») et on fait classiquement dériver yahweh de eheyeh ; voir notamment Gaëll Guibert, De l'existant à la racine "Être" : recherche d'archétypes de la signification, éd. Publibook, 2011, p. 232-235. Ceci dit, l'étymologie elle-même est débattue, la racine de yahwh pouvant provenir de y-h-w qui signifie « souffler », cf. Thomas Römer, Dieu obscur : Cruauté, sexe et violence dans l'Ancien Testament, éd. Labor et Fides, 2009, p. 28-29
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 117
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 40
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 41
- Frédéric Manns, Le Judéo-christianisme : Mémoire ou prophétie ?, Paris, Beauchesne, 2000 (ISBN 9782701014029), p. 200
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 46
- Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-2274-7478-9), p. 472
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 115
- Thomas Römer, « Moïse : un héros royal entre échec et divinisation », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, Leiden-Boston, Brill, 2010 (ISBN 978-9004-1795-30), p. 198
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 47
- Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-2274-7478-9), p. 470
- Thomas Römer, « Moïse : un héros royal entre échec et divinisation », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, Laiden-Boston, Brill, 2010 (ISBN 978-9004-1795-30), p. 190
- I, 108-121, cité par M. Liverani, op. cit. 2008, p. 472
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 119
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 118
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 50
- Thomas Römer, « Moïse : un héros royal entre échec et divinisation », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, Leiden-Boston, Brill, 2010 (ISBN 978-9004-1795-30), p. 197
- Thomas Römer, « Moïse : un héros royal entre échec et divinisation », dans Philippe Borgeaud, Thomas Römer et Youri Volokhine (éds.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, Leiden-Boston, Brill, 2010 (ISBN 978-9004-1795-30), p. 192
- Jacques Briend, « Moïse, portrait d'un législateur », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 126
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-076480-X), p. 51
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 112
- (en) Jan Assmann, Moses the Egyptian : The Memory of Egypt in Western Monotheism, Harvard University Press, 1998 (ISBN 0-674-58739-1), p. 2
- (es) Félix García López, « El Moisés histórico y el Moisés de la fe », Salmanticensis, vol. 36, no 1, 1989, p. 5-21
- voir (de) Erhard Blum, « Der historische Mose und die Frühgeschichte Israels », Hebrew Bible and Ancient Israel, Mohr Siebeck, no 1 « Moses », mars 2012, p. 37–63 (ISSN 2192-2276)
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 104
- Christophe Nihan et Thomas Römer, « Le débat actuel sur le Pentateuque », dans Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2009 (ISBN 978-2-8309-1368-2), p. 163
- Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, Gallimard, coll. « Folio Histoire », 2006 (ISBN 978-2070345533), p. 313
- Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-2274-7478-9), p. 245
- Thomas Römer, « Ramsès II, le pharaon de l'Exode ? », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 110
- Jean-Daniel Macchi, « Exode », dans Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi et Christophe Nihan (éds.), Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2009 (1re éd. 2004) (ISBN 978-2-8309-1368-2), p. 260
- Même la recherche traditionnelle qui prétend souvent désormais prendre en compte la critique historique mais qui, si elle s'accorde à nier l'authenticité des Patriarches ou pour assumer que les récits sur Moïse sont tardifs, peine à détacher le personnage d'une lecture qui fixe, suivant le fil du récit biblique, un âge des Patriarches au début de l'histoire d'Israël plutôt que d'en faire l'analyse à l'époque de sa rédaction ; cf. Mario Liverani, La Bible et l'invention de l'histoire, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-2274-7478-9), p. 504
- (de) Erhard Blum, « Der historische Mose und die Frühgeschichte Israels », Hebrew Bible and Ancient Israel, Mohr Siebeck, no 1 « Moses », mars 2012, p. 37 (ISSN 2192-2276)
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 120
- Jean-Marie Husser, « L'approche historique des documents fondateurs : La Bible », dans Religions et modernité : Actes de l’université d’automne de Guebwiller, 27-30 octobre 2003, direction de l'Enseignement scolaire en collaboration avec le CRDP de Versailles, coll. « Les Actes de la DESCO », 2003, p. 45
- Philippe Abadie, « Moïse, héros d'un peuple sans terre », Le Monde de la Bible, Bayard, no 192 « A l'origine d'Israël, Abraham ou Moïse ? », mars-avril 2010, p. 34 (ISSN 0154-9049)
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 125
- André Paul, Autrement, la Bible : Mythe, politique et société, Bayard, 2012 (ISBN 978-2-227-48356-9), p. 105
- Thomas Römer, La construction de la figure de Moïse, Gabalda, 2007, p. 188
- Thomas Römer, « Ramsès II, le pharaon de l'Exode ? », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 111
- La naissance de Moïse. Moïse chez les Madianites [archive], Thomas Römer, Chaire des Milieux bibliques du Collège de France, 13 mars 2014, 32 min.
- http://fr.scribd.com/doc/260962784/Grandet-p-2000-l-Execution-Du-Chancelier-Bay-o-Ifao-1864#scribd [archive] Ostracon IFAO 1864
- Krauss 2000
- Thomas Römer, « Moïse, médiateur par excellence », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 121
- Thomas Römer, L'invention de Dieu, Éditions du Seuil, 2014 (ISBN 978-2-02-108815-1), page 74
- « Note d’information de Mme Hélène Cuvigny, directeur de recherche au CNRS, sous le patronage de M. Christian Robin, et de M. Nicolas Grimal, membres de l'Académie : Le plus ancien témoin figuré d’une scène biblique, dessiné par un juif vers 100 ap. J.-C. » [archive], sur Académie des inscriptions et belles-lettres, 7 mars 2014 (consulté le 12 octobre 2014)
- Estelle Villeneuve, « Le plus vieux portrait du Moïse », Le Monde de la Bible, no 209, juin 2014, p. 78-79
- voir à ce sujet notamment Pierre Prigent, « La synagogue de Doura-Europos », dans Le Judaïsme et l'image, Mohr Siebeck, coll. « Texte und Studien zum antiken Judentum », 1990, chap. 24, p. 174-263
- (en) Nagel Travel Guide. Turkey, McGraw-Hill, 1968, p. 91
- Photo du bâton [archive]
- La plupart des traductions rendent la forme verbale קָרַן, « qaran », par « rayonnant, resplendissant », la Septante par « chargée de gloire ». Cf Ex 34,29 dans la Bible Segond, Exode 34:29 [archive] dans la Septante, Exode 34:29 [archive] dans la Bible du Rabbinat.
- Thomas Römer, Les cornes de Moïse, in Évangile et Liberté, no 190, juillet 2005, article en ligne [archive].
- cf. leçon inaugurale de Thomas Römer au Collège de France (prononcée le 5 février 2009, visible en vidéo sur le site du Collège de France [archive] et publiée chez Fayard sous le titre Les Cornes de Moïse : Faire entrer la Bible dans l'histoire).
- (fr+es) Jacques Thuillier, Les Prophètes, Madrid, Editions El Viso, 1984, 71 p. (ISBN 84-86022-09-6)
- theatredelaville [archive]
- « Histoire de Moïse » [archive], sur Holyart.fr (consulté le 24 juin 2015)
Références bibliques
- Ex 2,10 dans la Bible Segond, Exode 2:10 [archive] dans la Bible du Rabbinat.
- Ex 2. 10 [archive]
- Dt 34. 1-7 [archive]
- Exode 2:6 [archive] dans la Bible du Rabbinat.
- Ex 18,3-4
- Dt 34. 10-12 [archive], Si 44. 23 [archive], Si 45. 5 [archive]
- Ex 14. 31 [archive], Nb 12. 7-8 [archive], Dt 34. 5 [archive]…
- Ex 19. 9,19 [archive], Ex 20. 18-21 [archive], Ex 24. 18 [archive], Ex 33. 11,18-23 [archive]Nb 12. 7-8 [archive], Dt 5. 20-28 [archive], Ps 103. 7 [archive], Si 45. 5 [archive]
- Dt 18. 15-18 [archive],Dt 34. 10 [archive], Os 2. 14 [archive]
- Ps 99. 6 [archive], voir Jg 18. 30 [archive]
- Ex 24. 3-4,7,8 [archive], Ex 34. 27-28 [archive], 24-26 Dt 31. 9, 24-26 [archive], Jos 1. 7 [archive], Jos 8. 31,32 [archive], Jos 22. 5 [archive], 1 R 2. 3 [archive]…
- Ex 15 [archive], Dt 32-33 [archive], Ps 90 [archive]
- Ex 3. 5-16 [archive], Ex 11. 2 [archive], Ex 12. 3 [archive]…
- Ex 3. 18 [archive], Ex 5. 16 [archive], Ex 6. 29 [archive], Ex 7. 10 [archive]…
- Jos 24. 5 [archive],1 S 12. 8 [archive], Isa 63. 11 [archive], Os 12. 14 [archive]…
- Ex 18. 13-26 [archive], Nb 1-2 [archive], Nb 26 [archive], Dt 1. 9-18 [archive]
- Ex 3. 15,12-13 [archive], Ex 16. 21-30 [archive], Ex 40. 17-33 [archive], Lv 16. 8-9 [archive]…
- Ex 32 [archive], Nb 25 [archive]
- Ex 32. 7-14,30-32 [archive], Ex 33. 12-23 [archive], Ex 34. 9 [archive], Nb 11. 2 [archive], Nb 12. 13 [archive], Nb 14. 13-19 [archive], J 15. 1 [archive]…
- Ex 2. 14 [archive], Ex 5. 21 [archive], Ex 14. 10-12 [archive], Ex 5. 24 [archive], Ex 16. 2-3 [archive]…)
- Nb 14. 13-19 [archive], Dt 32. 51 [archive], Ps 106. 32-33 [archive]
- Dt 33. 1 [archive], Jos 14. 6 [archive],Ps 90. 1 [archive]…
- Ex 7. 10 [archive],Ex 12. 30 [archive], Ex 14. 15 [archive], Ex 15. 27 [archive]…
- Dt 34. 5 [archive], Si 45. 2 [archive]
- Ex 34. 29-35 [archive]
- voir par exempleHb 11. 22-28 [archive]
- Ac 7. 22 [archive], 1 Co 10. 4 [archive], 2 Tm 3. 8 [archive] ou encore Jude 9 [archive]
- Mt 8. 4 [archive], Mt 19. 7-8 [archive], Mt 23. 2 [archive] ; Mc 7. 10 [archive], Mc 10. 3-4 [archive]; Mc 12. 9 [archive] ; Lc 2. 22 [archive] ; Jn 7. 19,22-23 [archive], ; Jn 8. 5 [archive] ; Ac 6. 11-14 [archive]…
- Mt 22. 24 [archive] ; Mc 22. 26 [archive] ; Lc 16. 29-31 [archive] ; Jn 1. 17 [archive] ; Rm 10. 5,19 [archive] ;Hb 7. 14 [archive] ;…
- Lc 24. 27,44 [archive] ; Jn 1. 45 [archive], Jn 5. 45-46 [archive] ; Ac 26. 22 [archive], Ac 28. 23 [archive]
- Ac 3. 22 [archive], Ac 7. 37 [archive]
- Ac 7. 17-44 [archive]
- Mt 5. 21,27,31,33,38,43 [archive], cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- Mt 28. 16-20 [archive] cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- Dt 34 [archive] cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- 1 Co 9. 9 [archive], cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- Rm 9. 15 [archive] et Rm 10. 5-19 [archive]cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- Rm 6. 3 [archive], cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- 2 Co 3. 7-18 [archive], cité par Claude Tassin, op. cit. 2010, p. 41
- Jn 3. 14 [archive], Jn 6. 32-58 [archive] ; 1 Co 10. 1-13 [archive] ; 2 Co 3. 7-8 [archive] ; He 3. 1-6 [archive] ; He 9. 16-28 [archive], He 12. 18-24 [archive] ; Ap 15. 2 [archive]…
- Dt 34. 10-12 [archive], cité par Jacques Briend, « Moïse, portrait d'un législateur », dans Collectif, Ce que la Bible doit à l'Égypte, Paris, Bayard, 2008 (ISBN 978-2-227-47767-4), p. 129
- Dt 18. 15 [archive], cité par T. Römer, op. cit., 2002, p. 38
- Ex 3. 15 [archive]
- Ex 3. 12 [archive]
- Gn 1 [archive]
- Ex 20 [archive]
- Dt 5 [archive]
- Ex 20. 19 [archive] et Dt 5. 27 [archive]
- Ex 21-23 [archive]
- Lv 1-16 [archive]
- Lv 17-26 [archive]
- Dt 12-26 [archive]
- Dt 1-30 [archive]
- Ex 25-40 [archive], cité par T. Römer, op. cit. 2002, p. 50
- Ex 4. 16 [archive] et Ex 7. 1 [archive]
- Ex 32 [archive]
- Nb 13-14 [archive]
- Ex 4. 1-7 [archive]
Bibliographie
Recherche
- Armand Abécassis, Les derniers jours de Moise, Flammarion, 2015 (ISBN 978-2081360112)
- Jean-Louis Schlegel, Récits d'historien, Moïse et le Dieu unique, Hatier, 2013 (ISBN 978-2-218-97146-4)
- Faouzi Skali, Moïse dans la tradition soufie, Albin Michel, 2011 (ISBN 978-22262293-97)
- Philippe Borgeaud (éd.), Thomas Römer (éd.) et Youri Volokhine (éd.), Interprétations de Moïse : Égypte, Judée, Grèce et Rome, vol. 10, Leiden, Brill, coll. « Jerusalem Studies in Religion and Culture », 2010 (ISBN 978-90-04-17953-0)
- Jan Assmann, Le Prix du monothéisme, Aubier, 2007 (ISBN 978-2700723625)
- Albert de Pury (éd.) et Thomas Römer (éd.), Le Pentateuque en question : les origines et la composition des cinq premiers livres de la Bible à la lumière des recherches récentes, Labor et Fides, 2002, 429 p. (ISBN 978-2-8309-1046-9).
- Thomas Römer, Moïse : « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », 2002 (ISBN 978-2070764808).
- Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Turnhout, Brepols, 2002 (ISBN 2-503-51310-7)
- Rolf Krauss, Moïse le pharaon, Monaco, Le Rocher, 2000, 328 p. (ISBN 2268037819)
- (en) Cornelis Houtman, « Moses », dans Karel van der Toorn, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (dir.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leyde, Boston et Cologne, Brill, 1999 (ISBN 90-04-11119-0), p. 593-598
- Ernest-Marie Laperrousaz, La Protohistoire d’Israël. De l’exode à la monarchie, Le Cerf, 1990
- Henri Cazelles, Autour de l’Exode, Sources bibliques, Gabalda, 1987
- Henri Cazelles, À la recherche de Moïse, Cerf, 1979
Essais, commentaires et fictions
- André Chouraqui, Moïse : Voyage aux confins d'un mystère révélé et d'une utopie réalisable, Flammarion, coll. « Champs Histoire », 2011 (ISBN 2081249545)
- Yosef Hayim Yerushalmi, Le Moïse de Freud : Judaïsme terminable et interminable, Gallimard, coll. « Tel », 2011 (ISBN 2070133672)
- Charles Szlakmann, Moïse, Paris, Gallimard, coll. « Folio Biographies », 2009, 280 p. (ISBN 978-2-07-035681-2)
- Jacques Gruot, Moïse, une approche littérale, Yvelinédition, 2009 (ISBN 9782846682275)
- André Neher, Moïse et la vocation juive, Seuil, coll. « Points sagesses », 2004 (ISBN 2020638738)
- Louis Ginzberg, Les Légendes des Juifs, vol. 4 : Moïse dans le désert, Cerf, coll. « Patrimoines Judaïsme », 2003 (ISBN 2204069205)
- Josy Eisenberg et Benjamin Gross, À Bible ouverte, vol. 6 : Le Testament de Moïse, Albin Miche, coll. « Présences du judaïsme », 1996 (ISBN 2226084568)
- Marthe Robert, D'Œdipe à Moïse : Freud et la conscience juive, Calmann-Lévy, 1974
- Martin Buber, Moïse, Presses universitaires de France, 1957
- Sigmund Freud, L'homme Moïse et la religion monothéiste, Gallimard/Folio, 1993 (1re éd. 1939) (ISBN 2070327418)
- Jean-Christophe Attias, Moïse fragile, Paris, Alma, 2015 recensions ici (sur le site de l'éditeur)
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Articles connexes
Liens externes
- « L'approche historique des documents fondateurs : la Bible », Jean-Marie Husser
- Article de Stéphane Foucart dans Le Monde, 2007 sur le parallèle avec l'histoire de Sargon d'Akkad
- André Lemaire, « Moïse et l'Exode au regard de l'histoire, entre Nil et Jourdain »
- Thomas Römer, « Les cornes de Moïse »
- Livret de l'exposition Moïse au Musée d'art et d'histoire du judaïsme (octobre 2015 - février 2016)
- Dernière modification de cette page le 17 août 2016, à 06:20.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire