Mercrdi 14 Septembre 2016
. . . à bord
du TGV Vannes Paris-Montparnasse, 17 heures 52
+ Choisi de continuer mon livre, dès lever, et de ne
méditer par écrit que dans le train ou ce soir, les
textes du jour [1].
J’en avais cependant lu le plus immédiat pour me
faire accompagner : Dieu
a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique afin que quiconque croit en lui, ne se perde
pas mais obtienne la vie éternelle. J’y reviens
mais fatigué et à l’étroit, nos trains aujourd’hui
et moi aussi. Cette jeune femme d’un autre trajet,
échanges agréables, confiants, votifs même, le point
de sa vie, son métier, son mari, son neveu, sa
sœur : je lui ai laissé mon adresse internet, elle
ne s’est pas manifestée. Il y a trois ou quatre ans,
affinités, entente, récit et échanges exceptionnels
et pas de suite, c’est devenu un genre dans ma vie,
je ne m’étonne plus ni des rencontres ni de ce
qu’elles ne se prolongent pas. A chaque fois,
sensation de fraicheur et de commencement chez
l’autre, pas seulement suscitée par la jeunesse,
l’écart d’âge avec moi. Pas d’interrogation, donc.
Non plus sur mon livre que j’ai pu écrire un peu ce
matin, tandis que ma chère femme forçait mon
admiration : le cours donné sur skype, sa patience,
sa justesse, la sûreté de ses exemples et mise du
cours à portée de son correspondant (mercatique et
management pour le bac.) Interrogation sur la foi de
notre fille : sur le même plan, la mythologie
grecque dont nous n’aurions aucune preuve que ses
héros n’existent vraiment pas, le témoignage des
évangiles qui peut n’être que le compte-rendu d’une
séquence d’illusions, y compris pour Thomas, saint
et salvifique patron des incrédules. Je ne sais
comment elle sortira de cette spirale. Dieu qu’elle
ne voit ni n’entend, ce qui ne la rend nullement
rebelle à notre moment de prière le soir, ensemble,
ni à la messe dominicale. La « preuve » la plus
manifeste de l’existence de Dieu, de Sa
toute-puissance, de Son amour est bien notre foi.
Nous ne l’aurions pas de nous-mêmes, même si les
textes sont probants en contenu et en facture, même
si la prière et les multiples impromptus de la vie
spirituelle, des déchiffrements de notre vie la plus
quotidienne et banale, ajoutent à ces
textes-témoignages et concordent si bien avec eux.
Du moins, est-ce ce que je vis, ce qu’il m’est donné
de vivre depuis « toujours ». Ce n’est cependant pas
ce que je puis confier et répondre à notre trésor :
partir d’elle et de ce que Dieu lui montre, lui
montrera de Lui. Prier, y penser… quasiment sans
cesse. C’est le meilleur de ce que je puis lui
donner, transmettre, laisser avec toutes traces de
mon amour quand je ne lui serai plus qu’intérieur.
Les
récriminations du peuple, fatigué de tout dans le
désert, pendant ces quarante ans dont
l’aboutissement doit lui être et demeurer inconnu…
« punition » sans lien logique qu’être une punition,
façon de répondre : puissance divine ? certes.
Compassion, miséricorde, compréhension ??? Dieu
n’est pas « facile ». Le Seigneur envoya contre le
peuple des serpents à la morsure brûlante, et
beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël.
Question de vie pour les compagnons de Moïse, pour
les contemporains du Christ, pour nous tous à toutes
époques, et de vie qu’éternelle. Si je médite la
comparaison, l’apparente symétrie : le serpent au
haut du mât, visible de partout dans le camp, et le
Christ au Golgotha, suspendu à une croix, provoquent
chacun une démarche, un acte de foi. Le serpent,
celui de la Genèse, de tentateur et cause de chute,
est devenu symbole de guérison. Tandis que le
Christ, universellement connu en Palestine à son
époque, sollicité toujours avec succès : guérisons,
miracle est mis à l’écart par Son procès, Sa
passion, Sa mort. Contraste total. Mais le serpent
de bronze, fabriqué par Moïse, et le Fils engendré
de Dieu, sont chacun, ensemble… des instruments,
celui de notre rédemption. Le serpent est érigé par
un homme, le Christ est mis en croix par des hommes,
et l’œuvre des hommes devient – d’ordre et de plan
de Dieu – leur salut-même. La question n’est plus le
péché, l’ingratitude des Israëlites sortis d’Egypte,
à main forte et à bras étendu, non plus les
tracasseries, le lynchage de Jésus par une partie de
Ses contemporains, elle n’est plus le passé. Quand un homme était mordu
par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de
bronze, il restait en vie ! … Dieu a envoyé
son Fils dans le monde , non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
20
heures 33 + Arrivée dans la nuit. J’espère que la
basilique de Saint-Denis, mon débarquement du métro
sera illuminée. Fatigue, cafard, foi et prière.
Figures fondatrices d’Albert de Jérusalem et de
Cyprien de Carthage…
. . . Saint-Denis, hôtel rue Gabriel Péri, 23
heures 32 + De fait, elle est éclairée, lumineuse
distinctement mais sourdement, pas ornée. Gris-noir
de jour il y a quelques années encore, elle est
d’une simplicité qui me bouleverse. Façade
symétrique pâle, et en second plan, le clocher et
l’angle de la toiture en longueur, perpendiculaire
au plan de la façade, gris sombre. La basilique de
l’humilité alors qu’elle est la fondation de Paris
et la sépulture de nos rois. – Je ne connaissais de
la ville que l’université de Paris VIII où j’ai eu
le grand plaisir d’enseigner pendant cinq ans,
quelques places et rues entre l’université et la
basilique, et c’était le jour. Ce soir, c’est
l’étranger et l’appel à une vie autre d’adaptation
et d’accueil à solliciter, mais aussi à donner, car
ici, pas seulement à l’entrée de l’hôtel, tout le
monde semble d’ailleurs. Expérience souvent vécue à
mes arrivées en poste à l’étranger, et d’abord à mon
atterrissage à Nouakchott il y a cinquante ans.
Pourtant, demandant mon chemin, c’est la chaleur et
c’est notre langue. Pas grand monde nulle part, pas
de vie nocturne, pas vraiment de bruit. Ici, je n’ai
l’habitude de rien, sauf sur mes genoux, au lit, ce
clavier, les messages de mes aimées et l’ultime
signe de croix pour la nuit. Justement, l’exaltation
de la Sainte Croix, et la première étape pour
qu’avec respect de ce qu’il se passa Jacques HAMEL
soit reconnu martyr par l’Eglise : son Eglise, et
l’église où il fut assassiné, je ne sais pas si ce
fut au cours ou à la fin de la messe qu’il
célébrait. – Relevé en fin de la catéchèse de Benoît
XVI en 2007 sur saint Cyprien, évêque de Carthage,
un hommage appuyé à Angela MERKEL [2],
imposant en ordre du jour au 8 la pauvreté et
l’enseignement primaire. Il serait séant que FH, la
voyant en difficulté pour la première fois de son
long règne, lui rende, lui aussi, la France lui rend
hommage.Tandis que ce matin le pape
François célébrait la messe à la mémoire de notre
martyre le plus contemporain, le Père Jacques HAMEL
[1]
- Nombres XXI 4 à
9 ; psaume LXXVIII ; évangile selon saint Jean III
13 à 17
[2]
- Appel du Pape au
sommet du G8 d'Heiligendamm
Aujourd'hui a commencé à
Heiligendamm, en Allemagne, sous la Présidence de
la République fédérale d'Allemagne, le Sommet
annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du G8,
c'est-à-dire les sept pays les plus industrialisés
du monde plus la Fédération russe. Le 16 décembre
dernier, j'ai eu l'occasion d'écrire au
Chancelier, Angela Merkel, pour la remercier, au
nom de l'Eglise catholique, pour la décision de
maintenir à l'ordre du jour du G8 le thème de la
pauvreté dans le monde, avec une attention
particulière à l'Afrique. Mme Merkel m'a
aimablement répondu le 2 février dernier, en
m'assurant de l'engagement du G8 en vue
d'atteindre les objectifs de développement du
millénaire. Je voudrais à présent adresser un
nouvel appel aux responsables réunis à
Heiligendamm, afin qu'ils maintiennent leurs
promesses d'augmenter substantiellement l'aide au
développement, en faveur des populations le plus
dans le besoin en particulier celles du Continent
africain.
Dans ce sens, le deuxième
grand objectif du millénaire mérite une attention
particulière: "Assurer l'éducation primaire
pour tous; d'ici 2015, donner à tous les
enfants, garçons et filles, partout dans le
monde, les moyens d'achever un cycle complet
d'études primaires". Cet objectif est une
partie intégrale de la réalisation de tous les
autres objectifs du millénaire; c'est une garantie
de consolidation des objectifs atteints; c'est un
point de départ des processus autonomes et
durables de développement.
Il ne faut pas oublier que
l'Eglise catholique a toujours été en première
ligne dans le domaine de l'éducation, en
atteignant, en particulier dans les pays les plus
pauvres, les lieux que les structures de l'Etat
n'arrivent souvent pas à atteindre. D'autres
Eglises chrétiennes, groupes religieux, et
organisations de la société civile partagent cet
engagement éducatif. Il s'agit d'une réalité que,
dans le cadre de l'application du principe de
subsidiarité, les gouvernements et les
Organisations internationales sont appelées à
reconnaître, à valoriser et à soutenir, également
à travers l'affectation de contributions
financières adéquates. Espérons que l'on travaille
sérieusement afin d'atteindre ces objectifs.
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