samedi 17 septembre 2016

saint Robert Bellarmin . 1542 + 1621



           jésuite, cardinal, docteur de l'Église
Roberto Bellarmino, naît à Montepulciano, non loin de Florence, le 4 octobre 1542. La maison paternelle fut pour lui une école de vertu, où sa piété se développa promptement, et plus d'une fois, dès l'âge de six ans, les gens du voisinage se réunissaient autour de lui pour l'entendre prêcher la Passion de Notre-Seigneur.

À quatorze ans, il commença ses études chez les jésuites de sa ville natale, où il remporta de vrais triomphes. Il entra ensuite dans la Compagnie de Jésus. Après plusieurs années d'éloquentes et fructueuses prédications, et deux ans de professorat au collège romain, il fut quelques années provincial à Naples, bientôt rappelé à Rome auprès du souverain pontife et enfin nommé cardinal, puis archevêque de Capoue.
Partout Bellarmino brilla par sa vertu comme par sa science ; dans les plus hautes situations, il vivait toujours comme un religieux austère, fidèle à sa règle, ami de la simplicité et de la pauvreté.
L'innocence de sa vie lui faisait aimer les cœurs purs ; c'est ainsi qu'il entoura d'une affection toute paternelle saint Louis de Gonzague et après lui saint Jean Berchmans.
S'il consentait à dire la Messe pour un malade, le malade guérissait ; il délivra des possédés, il discernait l'intérieur des âmes, arrêtait des incendies. Son humilité ne lui permettait pas de s'attribuer ces miracles, et il disait : « Ce n'est pas moi, c'est la signature que j'ai du bienheureux Ignace. »

Saint François de Sales disait de lui : « Il sait tout, excepté faire le mal. » Il fut aussi l'ami de saint Philippe Néri et de saint Charles Borromée. Henri IV conseillait aux cardinaux français partant au conclave de donner un saint pape à l'Église en la personne du cardinal Bellarmin.
Il y aurait beaucoup à dire sur sa science et sur ses ouvrages d'une haute science théologique.

Roberto Bellarmino a été beatifié le 13 mai 1923 et canonisé le 29 juin 1930 par le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) qui  aussitôt après le proclama docteur de l'Église.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>>  Saint Robert Bellarmin
[Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Portugais]

 


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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 23 février 2011

Saint Robert Bellarmin
Chers frères et sœurs,
Saint Robert Bellarmin, dont je désire vous parler aujourd’hui, nous ramène en esprit à l’époque de la douloureuse scission de la chrétienté occidentale, lorsqu’une grave crise politique et religieuse provoqua l’éloignement de nations entières du Siège apostolique.
Né le 4 octobre 1542 à Montepulciano, près de Sienne, il est le neveu, du côté de sa mère, du Pape Marcel II. Il reçut une excellente formation humaniste avant d’entrer dans la compagnie de Jésus le 20 septembre 1560. Les études de philosophie et de théologie, qu’il accomplit au Collège romain, à Padoue et à Louvain, centrées sur saint Thomas et les Pères de l’Eglise, furent décisives pour son orientation théologique. Ordonné prêtre le 25 mars 1570, il fut pendant quelques années professeur de théologie à Louvain. Appelé par la suite à Rome comme professeur au Collège romain, il lui fut confiée la chaire d’«Apologétique »; au cours de la décennie où il occupa cette fonction (1576-1586), il prépara une série de leçons qui aboutirent ensuite aux « Controverses », œuvre devenue immédiatement célèbre en raison de la clarté et de la richesse de son contenu et de son ton essentiellement historique. Le Concile de Trente s’était conclu depuis peu et pour l’Eglise catholique, il était nécessaire de renforcer et de confirmer son identité notamment face à la Réforme protestante. L’action de Robert Bellarmin s’inscrit dans ce contexte. De 1588 à 1594, il fut d’abord père spirituel des étudiants jésuites du Collège romain, parmi lesquels il rencontra et dirigea saint Louis Gonzague, puis supérieur religieux. Le Pape Clément VIII le nomma théologien pontifical, consulteur du Saint-Office et recteur du Collège des pénitenciers de la Basilique Saint-Pierre. C’est à la période 1597-1598 que remonte son catéchisme, Doctrine chrétienne abrégée, qui fut son œuvre la plus populaire.
Le 3 mars 1599, il fut créé cardinal par le Pape Clément VIII et, le 18 mars 1602, il fut nommé archevêque de Capoue. Il reçut l’ordination épiscopale le 21 avril de la même année. Au cours des trois années où il fut évêque diocésain, il se distingua par son zèle de prédicateur dans sa cathédrale, par la visite qu’il accomplissait chaque semaine dans les paroisses, par les trois synodes diocésains et le Concile provincial auquel il donna vie. Après avoir participé aux conclaves qui élurent les Papes Léon XI et Paul V, il fut rappelé à Rome, où il devint membre des Congrégations du Saint-Office, de l’Index, des rites, des évêques et de la propagation de la foi. Il reçut également des charges diplomatiques, auprès de la République de Venise et de l’Angleterre, pour défendre les droits du Siège apostolique. Dans ses dernières années, il rédigea divers livres de spiritualité, dans lesquels il résuma le fruit de ses exercices spirituels annuels. Le peuple chrétien tire aujourd’hui encore une profonde édification de leur lecture. Il mourut à Rome le 17 septembre 1621. Le Pape Pie XI le béatifia en 1923, le canonisa en 1930 et le proclama docteur de l’Eglise en 1931.
Saint Robert Bellarmin joua un rôle important dans l'Eglise des dernières décennies du XVIe siècle et des premières du siècle suivant. Ses Controversiae constituèrent un point de référence, encore valable, pour l'ecclésiologie catholique sur les questions concernant la Révélation, la nature de l'Eglise, les Sacrements et l'anthropologie théologique. Dans celles-ci, l'aspect institutionnel de l'Eglise se trouve accentué, en raison des erreurs qui circulaient à l'époque sur ces questions. Toutefois, Bellarmin clarifia également les aspects invisibles de l'Eglise comme Corps mystique et les illustra à travers l'analogie du corps et de l'âme, afin de décrire le rapport entre les richesses intérieures de l'Eglise et les aspects extérieurs qui la rendent perceptible. Dans cette œuvre monumentale, qui tente de systématiser les diverses controverses théologiques de l'époque, il évite toute approche polémique et agressive à l'égard des idées de la Réforme, mais en utilisant les arguments de la raison et de la Tradition de l'Eglise, il illustre de manière claire et efficace la doctrine catholique.
Toutefois, son héritage tient à la manière dont il conçut son travail. Les tâches prenantes du gouvernement ne lui empêchèrent pas, en effet, de tendre quotidiennement vers la sainteté en fidélité aux exigences de son statut de religieux, de prêtre et d'évêque. C'est de cette fidélité que découle son engagement dans la prédication. Etant, en tant que prêtre et évêque, avant tout un pasteur d'âmes, il ressentit le devoir de prêcher assidûment. Il prononça des centaines de sermones — les homélies — dans les Flandres, à Rome, à Naples et à Capoue à l'occasion des célébrations liturgiques. Tout aussi nombreuses, ses expositiones et les explanationes destinées aux curés, aux religieuses, aux étudiants du Collège romain, ont souvent pour objet les Saintes Ecritures, en particulier les Lettres de saint Paul. Sa prédication et ses catéchèses présentent ce même caractère d'essentialité qu'il avait appris au cours de son éducation ignacienne, visant tout entière à concentrer les forces de l'âme sur le Seigneur Jésus intensément connu, aimé et imité.
Dans les écrits de cet homme de gouvernement on perçoit de manière très claire, malgré la réserve derrière laquelle il cache ses sentiments, le primat qu'il accorde aux enseignements du Christ. Saint Bellarmin offre ainsi un modèle de prière, âme de toute activité: une prière qui écoute la Parole du Seigneur, qui se satisfait d'en contempler la grandeur, qui ne se replie pas sur elle-même, mais est heureuse de s'abandonner à Dieu. Un signe distinctif de la spiritualité de Robert Bellarmin est la perception vivante et personnelle de l'immense bonté de Dieu, grâce à laquelle notre saint se sentait vraiment le fils bien-aimé de Dieu et c'était une source de grande joie que de se recueillir, avec sérénité et simplicité, en prière, en contemplation de Dieu. Dans son livre De ascensione mentis in Deum — Elévation de l'esprit à Dieu — composé sur le schéma de l'Itinerarium de saint Bonaventure, il s'exclame: «O mon âme, ton exemple est Dieu, beauté infinie, lumière sans ombres, splendeur qui dépasse celle de la lune et du soleil. Lève les yeux vers Dieu dans lequel se trouvent les archétypes de toutes les choses, et dont, comme d'une source d'une infinie fécondité, dérive cette variété presque infinie des choses. C'est pourquoi tu dois conclure: celui qui trouve Dieu trouve toute chose, qui perd Dieu perd toute chose».
Dans ce texte, on entend l’écho de la célèbre contemplatio ad amorem obtineundum — contemplation pour obtenir l’amour — des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Robert Bellarmin, qui vit dans la société fastueuse et souvent malsaine de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle, tire de cette contemplation des aspects pratiques et y projette la situation de l’Eglise de son temps avec un vif souffle pastoral. Dans l’ouvrage De arte bene moriendi l’art de bien mourir — il indique, par exemple, comme règle sûre d’une bonne vie, et également d’une bonne mort, de méditer souvent et sérieusement le fait que l’on devra rendre compte à Dieu de ses propres actions et de sa propre façon de vivre, et de chercher à ne pas accumuler de richesses sur cette terre, mais à vivre simplement et avec charité de manière à accumuler des biens au Ciel. Dans l’ouvrage De gemitu colombae — le gémissement de la colombe, où la colombe représente l’Eglise — il rappelle avec force tout le clergé et les fidèles à une réforme personnelle et concrète de leur propre vie, en suivant ce qu’enseignent les Saintes Ecritures et les saints, parmi lesquels il cite en particulier saint Grégoire de Nazianze, saint Jean Chrysostome, saint Jérôme et saint Augustin, en plus des grands fondateurs des Ordres religieux, tels que saint Benoît, saint Dominique et saint François. Robert Bellarmin enseigne avec une grande clarté et à travers l’exemple de sa propre vie qu’il ne peut pas y avoir de véritable réforme de l’Eglise si auparavant il n’y a pas notre réforme personnelle et la conversion de notre cœur.
Robert Bellarmin puisait aux Exercices spirituels de saint Ignace des conseils pour communiquer de manière profonde, également aux plus simples, les beautés des mystères de la foi. Il écrit: «Si tu es sage, tu comprends que tu es créé pour la gloire de Dieu et pour ton salut éternel. Cela est ton but, le centre de ton âme, le trésor de ton cœur. Estime donc comme un vrai bien pour toi ce qui te conduit à ton objectif, un vrai mal ce qui te le fais manquer. Les événements bénéfiques ou l’adversité, la richesse et la pauvreté, la santé et la maladie, les honneurs et les outrages, la vie et la mort, le sage ne doit ni les chercher, ni les fuir pour lui-même. Ils ne sont bons et désirables que s’ils contribuent à la gloire de Dieu et à ton bonheur éternel, ils sont mauvais et à fuir s’ils lui font obstacle» (De ascensione mentis in Deum, grad. 1).
Ces paroles ne sont assurément pas passées de mode, ce sont des paroles que nous devons méditer longuement aujourd’hui pour orienter notre chemin sur cette terre. Elles nous rappellent que le but de notre vie est le Seigneur, le Dieu qui s’est révélé en Jésus Christ, en qui Il continue à nous appeler et à nous promettre la communion avec Lui. Elles nous rappellent l’importance de s’en remettre au Seigneur, de nous prodiguer dans une vie fidèle à l’Evangile, d’accepter et d’illuminer par la foi et par la prière toute circonstance et toute action de notre vie, toujours tendus vers l’union avec Lui. Merci.
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Je vous accueille avec joie, chers pèlerins francophones. Je salue en particulier les séminaristes de Nantes et les novices de la Fraternité monastique des Frères de Saint-Jean, ainsi que les nombreux jeunes lycéens et servants d’autel! Puissiez-vous comprendre toujours mieux que le but de notre vie est le Seigneur Jésus qui nous appelle à la communion avec lui! Bon pèlerinage à tous! Que Dieu vous bénisse!

© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana

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wikipédia – à jour au 13 septembre 2016

Robert Bellarmin

Robert Bellarmin
Saint catholique
Image illustrative de l'article Robert Bellarmin
Biographie
Naissance
Ordre religieux
19 mars 1570 (Gand)
Décès
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Fonctions épiscopales

Blason


Roberto Francesco Romolo Bellarmino (francisé en Robert Bellarmin), né à Montepulciano en Toscane (Italie) le 4 octobre 1542 et mort à Rome (États pontificaux) le 17 septembre 1621, est un prêtre jésuite italien, théologien, écrivain et apologiste de renom. Proche conseiller du pape Clément VIII, celui-ci le crée cardinal-prêtre en 1599. Nommé archevêque de Capoue et consacré évêque en 1602, il est rappelé à Rome en 1605 par le pape Paul V qui l'y estime indispensable. Membre de la Sacrée Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle, il participe activement au procès de Giordano Bruno et à la controverse autour des théories de Galilée.
Au XXe siècle, le pape Pie XI, qui lui voue une grande admiration, le béatifie en 1923, le canonise en 1930 et le déclare Docteur de l'Église en 1931. Sa fête est fixée au 17 septembre.

Sommaire

Biographie

Formation et enseignement à Louvain

Issu d'une riche et nombreuse famille toscane Robert est fils de Vincenzo Bellarmino. Sa mère Cinthia Cervini était la sœur du cardinal Marcello Cervini, futur pape Marcel II. Après avoir rejoint le tout nouveau collège ouvert par les jésuites à Montepulciano et s'être demandé s'il ne deviendrait pas médecin, Robert Bellarmin choisit d'entrer dans la Compagnie de Jésus le 20 septembre 1560. Il est dispensé du noviciat et fut immédiatement envoyé faire ses études au Collège romain.
Trois années de philosophie sont suivies par les 'Humanités' d'abord à Florence, puis à Mondovì. En 1567 il commença sa théologie à Padoue mais fut envoyé en 1569 au théologat jésuite récemment ouvert à Louvain, pour finir son cursus. Il y devient enseignant l'année suivante. Grand admirateur de saint Thomas d'Aquin, il introduisit la théologie thomiste au théologat jésuite où il enseigna de 1570 à 1576. Ordonné prêtre à Gand (25 mars 1570), il y acquit rapidement dans les Pays-Bas méridionaux, une réputation de prédicateur éloquent et d'enseignant rigoureux. Il s'opposa vigoureusement au baïanisme propagé par le théologien louvaniste Michel De Bay.
Il insista plus tard pour que le thomisme soit à la base de la formation théologique des jeunes jésuites (Ratio Studiorum approuvé par la cinquième Congrégation générale de 1593).

Rôle à Rome

L'art de la Controverse

Appelé à Rome (1576) pour y tenir la chaire de Controverses au Collège Romain, il se distingua par sa compétence théologique mise au service de la défense de la foi catholique et plus encore par sa courtoisie vis-à-vis des protestants, à une époque où les 'débats' tournaient vite aux injures et attaques personnelles: réfutation des doctrines erronées, mais respect des personnes. Maitre dans l'art de la controverse (aujourd'hui: débat ) il laissa un célèbre corps de controverses, les Disputationes de controversiis Christianae fidei, adversus hereticos. Débats sur les controverses de la foi chrétienne, contre les hérétiques) entre 1586 et 1593. Cet ouvrage eut un très grand succès, y compris chez les protestants, en Angleterre et Allemagne, dont les plus éminents théologiens prennent la plume pour tenter une réfutation1, et connut vingt éditions de son vivant. L'évêque anglican de Chichester, Richard Montaigu a une haute opinion de Bellarmin2. Hobbes dans son Léviathan, s'essayera non sans mal à réfuter De Summo Pontifice, 3e controverse du corps, preuve s'il en est de l'importance de celui-ci3.
Monument à Robert Bellarmin dans l'église du Gesù à Rome
Au collège romain où tous les deux résident, Robert Bellarmin reçoit en direction spirituelle l'étudiant jésuite saint Louis de Gonzague, qui mourra peu après victime de son service auprès des malades de la peste. Bellarmin exprimera le souhait d'être enterré à ses côtés4.

Cardinal et théologien du pape

Il accompagna Henri Caietan, envoyé en France comme légat par Sixte-Quint. Il fut théologien du pape Clément VIII qui ordonna aux paroisses d'utiliser le catéchisme de Bellarmin Doctrina christiana breve (1597).
Le même Clément VIII le créa cardinal en 1599. Il deviendra cardinal-prêtre du titre cardinalice Santa Prassede en 1620.
Nommé archevêque de Capoue en 1601, le curialiste et grand théologien se sentit à l'aise dans le travail pastoral également : il organisa des synodes réguliers dans son diocèse et en visita systématiquement toutes les paroisses. Sans le véto de l'Espagne Bellarmin eût été élu pape au conclave de 1605.

Auprès du pape Paul V

Paul V, le nouveau pape, le rappela immédiatement à Rome où il fut influent dans diverses congrégations romaines (Index, Saint-Office, Propagation de la foi, etc). Il était fort engagé dans la défense des droits et pouvoir temporel de la papauté.
Les écrits des dernières années de Bellarmin sont plutôt de type ascétique et spirituel. Plusieurs fois il demanda au pape de pouvoir se retirer des affaires du Vatican. Ceci lui fut refusé car, disait Paul V : « l'Église ne peut pas se passer de lui ! » Devenu complètement sourd il put finalement terminer les quelques mois qui lui restaient de sa vie au noviciat jésuite de Saint André du Quirinal (Rome), où il mourut le 17 septembre 1621.
On se souviendra de lui comme de quelqu'un qui, par amour de l'Église employa toute sa vie à défendre la doctrine catholique contre les hérétiques et écrivit avec force en faveur du pouvoir temporel des papes (De potestate summi Pontificis in rebus temporalibus, 1610). Cependant il n'alla pas aussi loin que d'autres théologiens de son temps, de sorte qu'il fut considéré à la fois comme trop modéré (à Rome), et condamné comme ultramontain (1610) par le Parlement de France.

Membre de la Congrégation du Saint Office

Comme proche conseiller du pape, Robert Bellarmin participa activement, mais différemment à deux procès qui devinrent ‘causes célèbres’ dans l’’histoire de l'Église catholique romaine.
C'est à lui que Clément VIII confia l'instruction du procès de Giordano Bruno, un ancien frère dominicain qui développa dans son œuvre une doctrine philosophique non conforme à la foi catholique à laquelle il avait renoncé. Considéré comme athée et hérétique Bruno sera condamné. Au cours des sept années de ce procès qui devait aboutir à la mise à mort de l'accusé, brûlé vif en 1600, le cardinal Robert Bellarmin procéda à une vingtaine d'interrogatoires. Le visitant en prison, où il était bien traité, Bellarmin tenta, avec des succès éphémères, de le faire revenir à la foi5 .
En 1616, Bellarmin ordonna à Galilée de cesser d'enseigner comme vérité le système héliocentrique de Nicolas Copernic, qui devait rester, selon lui, une simple hypothèse mathématique et non une affirmation philosophique (ce qui était aussi la solution du théologien luthérien Andreas Osiander dans sa préface à Copernic). Cette interdiction d’enseignement (qui n’était pas condamnation) fut notifiée au début de 1616.
Comme la rumeur circulait que Galilée avait été condamné et puni, le toujours courtois Bellarmin lui fournit, à sa demande, un document (26 mai 1616) certifiant qu’il n’en était rien, mais qu’il lui était interdit de défendre et d’enseigner l’héliocentrisme6.
Retiré de la vie publique et décédé en 1621, Bellarmin ne participa pas aux derniers préparatifs et au procès de Galilée en 1633, qui devait conduire à l'abjuration de ce dernier.
En 1992, lors de la conclusion des travaux de la commission d'étude de la controverse ptoléméo-copernicienne, le pape Jean-Paul II a reconnu les erreurs de la plupart des théologiens, sans cependant mentionner explicitement le rôle de l'Inquisition (voir repentance de l'Église)7.

Vénération et souvenir

Ouvrages

  • Apologia Roberti S. R. E. Cardinalis Bellarmini, pro responsione sua ad librum Iacobi Magnae Britanniae Regis, cuius titulus est, Triplici nodo triplex cuneus; in qua apologia refellitur Praefatio Monitoria Regis eiusdem. Accessit eadem ipsa responsio, iam tertio recusa, quae sub nomine Matthaei Torti Anno superiore prodierat.Köln, Johann Kinckes 1610.
  • Apologie de l'illustrissime Robert Bellarmin, ... pour la responce dudit sieur au livre du serenissime roy de la Grand'Bretaigne... avec la responce cy-devant publiée, sous le nom de Matthieu Torty. - Responce du cardinal Bellarmin au livre intitulé ″A triple coing, triple nœud″ ou autrement ″Apologie pour le serment de fidélité contre deux brefs du Pape Paul V et les dernières lettres du cardinal Bellarmin, escrites à Georges Blacwel, archiprêtre d'Angleterre.(S. l., ), 1610
  • De scriptoribus ecclesiasticis (allant jusqu'à 1612) ;
  • Disputationes de controversiis christianae fidei adversus hujus temporis haereticos
  • Catéchisme, très répandu ;
  • 3 volumes in-folio d' Œuvres diverses (Cologne, 1619).
Il a adressé l'Histoire de sa vie au jésuite Andreas Eudaemon-Joannes. Ses Œuvres complètes ont paru à Naples en 1857-1860, en 7 volumes in-4.

Pour approfondir

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

  • Nicolas Frizon: La vie du cardinal Bellarmin de la Compagnie de Jésus, Nancy, Paul Barbier, 1708
  • Alfred Bernier: Un cardinal humaniste. Saint Robert Bellarmin de la C.d.J. et la Musique liturgique, Montréal-Paris, 1939.
  • James Brodrick: Robert Bellarmin, l'humaniste et le Saint, Bruges, DDB, 1963.
  • Peter Godman, Histoire secrète de l'Inquisition. De Paul III à Jean-Paul II, Perrin, coll. « Tempus », 2009

Notes et références

  1. ainsi William Whitaker, théologien de Cambridge, dans son Disputation on Holy Scripture against Papists especially Bellarmine and Stapleton de 1588
  2. Il écrit: « He was a man, I must say, of wonderful industry and learning, and his reading was stupendous. He was the first and only one to put his hand with amazing skill to that shapeless mass and huge chaos of controversies to reduce its confusion to order and to give it elegance. And all this was done carefully and accurately after years of study. Outdistancing every rival, he snatched away the palm and won for himself all the praise in the world. Those who treat of controversies in our day borrow practically all their material from his stores, as the poets do from Homer», in James Brodrick, Robert Bellarmine, saint and scholar, Westminster, Newman Press, 1961, p. 70.
  3. Voir note de Gérard Mairet dans Léviathan, in éditions Gallimard, 2000, ch. 42 Du pouvoir ecclésiastique, p. 700
  4. Les corps des deux saints se trouvent dans des chapelles latérales droites de l'église Saint-Ignace de Rome
  5. Angelo Mercati, Il sommario del processo di Giordano Bruno, dans Studi e Teste, Vol.101., 1942, pp.126sv.
  6. Texte dans James Brodrick, Robert Bellarmin, Saint and Scholar, Westminster, Newman Press, 1961, p. 176.
  7. Galilée en procès, Galilée réhabilité ?, sous la direction de Francesco Beretta.
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  • Dernière modification de cette page le 13 septembre 2016, à 18:14.





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