lundi 5 septembre 2016

promenant son regard sur eux tous - textes du jour

Lundi 5 Septembre 2016

Deux débats ce matin tandis que je roulais vers la gare et avant de m’endormir dans le train, trop engoncé et sans prise de courant pour pouvoir vivre mon exercice du matin. La sainteté. Le « cas » de Mère Térésa ou même de Jean Paul II, cette « obligation » de miracle, certains, très significatifs, d’autres vraiment mineurs. Mais comment avoir d’autres critères que la vox populi ou les témoignages, car l’examen des écrits n’est possible que s’il en existe. Les commentaires suivant les dépêches du Monde pour la canonisation de Mère Teresa évoquent l’Abbé Pierre, notoriété mondiale équivalente, place intense dans les médias, évidence d’une fondation et d’une réponse à des besoins précis, mais interdit de canonisation selon les opinants, parce qu’avouant le péché de chair. Je crois bien que ce n’est pas cela, et d’ailleurs à cette canonisation du « pécheur » comme nous tous, ma chère femme comptons bien contribuer par notre témoignage, sans doute unique : la tourmente de l’ « affaire Garaudy », puis quelques suites plus personnelles. Il est vrai qu’aujourd’hui, la sainte du jour ou de l’année, n’est pas seule, ce Jean-Joseph LATASTE fondant au XIXème siècle une congrégation initialement ouverte et consacrée aux femmes sortant de prison : il en avait découvert le sort et surtout la richesse intérieure en leur prêchant une retraite dans village natal, Cadillac, où se trouvait une prison. Quatre cent criminelles passant la nuit devant le Sait-Sacrement, ou se couchant plus tard pour suivre les exercices sans mordre sur le temps réglementaire du travail… La politique, elle est devenue dans cette décennie uniquement la dévolution du pouvoir, ou sa conquête, nullement l’exercice du pouvoir en manière, en moyens, en outils disponibles ou à écurer, et encore moins la définition de contenus. – Or, ce que j’ai encore vécu ce matin par une nouvelle rencontre de train, nous sommes les uns et l’autres si divers que la politique n’a de valeur qu’unifiant et faisant communiquer-communier les gens, les Français entre eux, ce qui suppose une politique ne portant que sur l’essentiel et si elle doit s’assortir de parole publique, il faut que celle-ci ait du poids et de la qualité. Nous n’y sommes évidemment pas du tout.
Prier… des textes ou très abrupts ou presque banaux, même structure spirituelle appelant la même perplexité devant la radicalité, la même interrogation sur le miracle ou la parabole ne paraissant pas à première lecture, vraiment « sensationnels ». En fait, un appel à la méditation plus profonde et à l’écoute, l’éveil des échos [1]. Sainte colère de Paul, qui donnerait à première lecture raison à tous nos passionnés intégristes en bio-éthique ou en droit de la famille. Une inconduite telle qu’on n’en voit même pas chez les païens : il s’agit d’un homme qui vit avec la femme de son pore. Cas complexe : divorce préalable, veuvage, en tout cas remariage du père sinon ce serait l’inceste du fils et de la mère. Rien n’est dit là-dessus. Radicalité punitive de Paul : chasser de votre communauté celui qui commet cet acte… il faut livrer cet individu au pouvoir de Satan pour la perdition de son être de chair ; ainsi son esprit pourra être sauvé au jour du Seigneur. L’adultère condamnable seulement chez la femme, le Christ fait juge là-dessus, mais le débat entre chrétiens dans l’Eglise naissante ne porte que sur l’homme, pas sur cette femme  qui en a deux. L’évangile, le piège, la guérison un jour de sabbat, l’interrogation simple du Christ à ses détracteurs : est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la perdre ?  Les autres évidemment cois. Mais c’est le mode opératoire du défi : l’homme handicapé est montré, plus aucun motif (je ne veux pas le savoir) au manque de compassion ou de secours. Lève-toi et tiens-toi debout, là au milieu. Pas de dialogue avec l’handicapé. Des ordres : étends la main. Souveraineté du Christ, transcendance demandée à ses disciples, les ouailles de Paul : la droiture et la vérité. Une sorte de lumière des icones orthodoxes. Comme nous avons besoin de recueillement : la paix d’un discernement tranquille, et le discernement ce n’est pas de voir pour choisir, c’est tout simplement de tout notre être la perception de la compagnie de Dieu à chaque instant de notre vie, et cela en chacun des êtres vivants et pour l’ensemble de la Création.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens V 1 à 8 ; psaume V ; évangile selon saint Luc VI 6 à 11

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